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par la porte principale (A); d'autres ouvertures (GG) étaient ménagées pour les invités de seconde catégorie. Des bas-reliefs représentant des Muses ornent le dessus des portes. La salle n'a que deux rangs de loges (F) avec un parterre (H) en contre-bas.

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Une balustrade limite le balcon du premier étage, dont la courbure n'était pas alors brisée'. Le rebord du second est plein; des feuilles d'acanthe le décorent. Cette deuxième galerie est portée sur des volutes chargées d'une dépouille de lion; c'est la devise de Louis XVI. La reine y avait déjà fait une aimable allusion en choisissant, pour orner le temple du jardin anglais, l'Amour qui dérobe à Hercule sa massue. Au sommet de la salle règne une

1. C'est sous Louis-Philippe que cette modification a été introduite.

frise ornée d'un rang de couronnes entrelacées. La voussure est percée de douze cils-de-bœuf, entre lesquels des enfants tiennent des guirlandes de fleurs et de fruits. Toutes ces sculptures sont en pâte de carton. A chaque angle, du côté de la scène, un panneau en bois, couvert de fines arabesques, est surmonté d'une loge grillée (pl. XI bis).

Les figures et les ornements en saillie étaient en or jaune et vert. On peignit les balustres, piédestaux, boiseries de l'orchestre et du parterre en brèche violette, et l'ébrasement de la scène, avec les panneaux d'angle, en marbre blanc veiné'. Le reste de la salle fut tendu de moire bleue; les appuis des balcons et des loges ainsi que les sièges, de velours de même couleur.

L'ornementation de l'avant-scène donna lieu à de nombreux essais qui ne se bornèrent pas à des modifications dans les modèles plusieurs motifs définitivement exécutés furent détruits et recommencés. La voussure, de ce côté, est divisée en trois compartiments celui du milieu est plein, les deux autres sont troués par un œil-de-bœuf. Dans la partie centrale, sur un fond de rayons, deux Muses couchées tiennent le chiffre de la reine. D'après un premier projet qui ne fut pas adopté, l'une des Muses devait porter le portrait de la reine, l'autre son chiffre. L'agencement du rideau fut plus laborieux. Des pentes de soie bleue, à franges d'or, relevées par des cordelières d'or, tombent de la frise; de chaque côté de la scène, une femme, dont le torse sort d'une gaîne, les soutient. D'après la première idée de Mique, c'était un groupe de trois enfants qui devait porter la draperie. Ce sujet, qui répétait les motifs de l'ornementation de la salle, ne parut pas assez varié, et l'architecte dut proposer successivement deux groupes de trois Satyres chacun, puis deux statues représentant un jeune homme, ensuite deux femmes. On choisit les Satyres qui furent exécutés. Mis en place, ils parurent sans doute lourds; on les démolit et l'on revint aux deux femmes.

1. Cette peinture fut exécutée par Boquet, décorateur.

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THEATRE

Le rideau d'avant-scène fut fait en gros de Tours bleu, orné de dorures en clinquant'. La pose du retroussis qui l'accompagne occasionna des difficultés d'un autre ordre. Nous avons vu le directeur général des bâtiments du roi obligé de battre en retraite devant le contrôleur général des bâtiments de la reine. Celui-ci trouva tout à coup sur son chemin un obstacle qu'il n'avait pas prévu. Au moment où il s'entendait avec le figuriste pour la disposition du rideau, le sieur Bonnefoy Du Plan, garde-meuble de la reine, s'interposa et prétendit diriger seul l'opération. Mique essaya vainement de lui démontrer que c'était au sculpteur à agencer les draperies qui se combinaient avec les figures; vainement il le conduisit à l'atelier pour le convaincre par la vue des pièces : rien n'y fit. Le concierge garde-meuble était fort des ordres de la reine, et l'architecte dut baisser pavillon.

Cet échec paraît avoir été très sensible à Mique'. Son talent incontestable, sa docilité aux fantaisies de sa souveraine l'avaient porté au comble de la faveur. Il venait d'en recevoir un témoignage éclatant; alors que les personnes pourvues des plus grandes charges de la maison de la reine ne purent jamais obtenir le plus modeste pied-à-terre au Petit-Trianon, Marie-Antoinette lui avait donné un appartement, fort petit à la vérité, mais très agréablement situé au-dessus des salons de la comédie. Il se croyait donc le maître dans ce domaine, quand il éprouva, comme les autres, les effets de cette volonté changeante que Mercy nous montre livrée à toutes les influences de son entourage.

Il ne restait plus qu'à placer, aux coins de l'avant-scène, des candélabres pour éclairer la salle. Ici encore, il y eut de nombreux tâtonnements. On proposa d'abord un corps d'architecture portant des cornets d'abondance d'où s'échappaient des fleurs et des fruits dans lesquels étaient placées des lumières; puis les cornets furent placés dans les mains d'une nymphe. On ne fit

1. Vendu 330 liv., sous le n° 15,679, pendant la Révolution. Archiv. de Seine-et-Oise, série Q. Procès-verbal de la vente du mobilier de la liste civile. 2. Lettre à M. de Fontanieu, 8 juin 1779.

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