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extrait du plan de Versailles par Contant de la Motte.

Pl. XI.

du rocher. - Mique demandait en outre que la grande serre botanique fût détruite et remplacée par une nouvelle à l'extrémité du fleuriste devant la maison de Richard'.

Marie-Antoinette approuva le plan pour le paysage, dont l'idée appartient au comte de Caraman. Elle écarta l'ermitage, le parc de moutons, le cabinet de treillage, le salon hydraulique, vieille machine surannée du temps de Louis XIV', et le simulacre de ruines dont une satire contre la jardinomanie' disait avec raison:

Tout ce grotesque amas de modernes ruines,

Qu'est-ce qu'un monstre informe, un enfant décrépit?

Elle admit le temple et le belvédère et décida la démolition de la serre et sa réédification sur un autre terrain.

Le devis une fois arrêté, on fit faire, pour les édifices et les diverses parties du jardin, des modèles en relief. Le plus grand soin était apporté à la confection de ces maquettes, et tous les détails en étaient minutieusement finis. On les exposait devant la cour". Elles étaient ainsi examinées sous toutes les faces; chaque courtisan disait son mot, et le souverain jouissait par avance de l'œuvre projetée. Si certaines parties semblaient défectueuses, elles étaient refaites jusqu'à ce qu'on eût obtenu un résultat satisfaisant. Ces modèles à la vérité coùtaient cher", mais bien des fautes se trouvaient évitées dans l'exécution, et l'on était sûr de l'effet à produire. Nous en reparlerons lorsque nous décrirons les diverses constructions du Petit-Trianon.

1. C'est l'orangerie actuelle du Petit-Trianon.

2. L'idée de ce salon venait en droite ligne de Commercy, d'où le projet en avait été adressé à Mique par Lallement, mécanicien, et Lenoir, ferblantier, qui avaient travaillé pour le roi Stanislas, sous ses ordres.

3. Epître de M. de Chabanon, publiée dans la Correspondance de Grimm, IX, 462.

4. Archiv. nat. 011876, 1879, 1883.

5. 011880.

6. Voy. plus haut, p. 76, note 3, le prix du jeu de bague.

Dans le premier aperçu donné par Mique des frais qu'entraînerait l'établissement du jardin anglais, l'architecte avait parlé d'une somme de 170,000 livres. Le devis définitif allait à 298,275 livres, 10 sous, 10 deniers. On avait obtenu une ordonnance de 100,000 livres sur lesquelles 46,100 livres étaient dépensées au commencement de 1776. Il manquait environ 200,000 livres. Le comte d'Angiviller adressa, dans les premiers jours d'avril, à la reine un mémoire pour lui exposer la situation. « Si les fonds. ordinaires de mon département, » dit-il, « n'étaient pas toujours trop inférieurs à ses besoins, je ne me permettrais pas d'occuper Votre Majesté de l'espèce d'embarras dans lequel je me trouve pour les 200,000 livres à peu près qu'exige le jardin. Mais, puisque les circonstances s'opposent à mon vœu le plus cher, celui de prévenir les désirs de Votre Majesté, je La supplie très humblement de vouloir bien m'autoriser à rendre compte, de sa part, au Roi de l'état actuel des choses, et à prendre ses ordres pour solliciter auprès du ministre de la finance et au nom de Votre Majesté l'assignat » de la somme nécessaire. « Peut-être Votre Majesté préfèrera-t-Elle de parler Elle-même au Roi, et je me permettrais volontiers de L'y engager. Si Elle daignait m'en laisser le soin, ce sera me réserver un moyen de plus de Lui marquer et mon respect et mon zèle. » La reine ne voulut pas se donner la peine de demander les fonds au roi, et le directeur des bâtiments dut se charger de la négociation'. Le successeur de Turgot, M. Necker, n'y mit pas d'abord un très grand empressement, car il n'avait encore rien accordé le 10 juin; il fallut pourtant à la fin s'exécuter.

Au moment où l'on apportait chez la reine les modèles du Petit-Trianon (5 mai), elle recevait son frère, l'empereur Joseph II qui, sous le nom de comte de Falkenstein, venait incognito visiter

4. Voici comment on proposait de répartir l'emploi des fonds: 80,000 liv. de juin à septembre 1777; 30,000 liv. d'octobre à décembre; 30,000 liv. de janvier à mars 1778; 45,000 liv. d'avril à juin; 45,000 liv. de juillet à septembre; 22,000 liv. en octobre et novembre. 011876.

2. 011879.

la France. Le 13 mai, elle lui donna à dîner à Trianon. « Cette auguste princesse,» rapporte Mercy à Marie-Thérèse', « m'avait ordonné d'y venir après midi avec les comtes de Belgiojoso, de Colloredo et de Cobenzl. Nous y arrivâmes à cinq heures; on se promena dans les jardins, où il y eut différents petits spectacles amusants. Madame et Mme la comtesse d'Artois s'y trouvaient, mais avec une suite très bornée. On passa dans les cabinets de la Reine où l'on attendit l'arrivée du Roi qui vint avec Monsieur et une suite assez nombreuse en hommes. Madame Sophie et madame Élisabeth arrivèrent en même temps; on soupa à neuf heures; on se rendit, à dix heures et demie, au spectacle qui dura près de deux heures. Cette fête, très bien ordonnée, devint charmante par les grâces que la Reine y déploya envers un chacun. Le Roi mit de la gaîté et, autant que le comporte sa tournure, il parut attentif envers l'Empereur. Je remarquai dans cette occasion, ainsi que dans plusieurs autres, combien S. M. I., par l'aisance de son maintien, sait allier la forme de l'incognito avec une contenance de supériorité laquelle, sans rien exiger, s'attire tous les hommages. Il paraissait être le père de toute la famille royale. » Le spectacle dont parle Mercy eut lieu dans l'orangerie; il fut composé des Fausses infidélités, de l'Amoureux de quinze ans, et d'un ballet, le Prétendu et la Rosière*.

y

« Le 22 mai, la Reine conduisit encore son auguste frère à Trianon; ils y dinèrent sans autre suite que celle de la comtesse de Mailly, dame d'atours, et de la duchesse de Duras, dame du palais. Après le dîner, l'Empereur et la Reine se promenèrent seuls dans les jardins, où ils eurent une longue conversation. Le monarque reprit les objets essentiels, relatifs à la Reine et dont elle lui avait parlé elle-même. Il développa ses réflexions, fit un tableau frappant de la position de la Reine, des écueils qui l'en

1. II, 65, 15 juin 1777.

2. Jouées par la comédie française; la pièce est de Barthe.
3. Joué par la troupe italienne; auteurs: Laujon et Martini.
4. Par les danseurs de l'opéra.

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