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des dépenses d'entretien; il en résulte que la ménagerie et ses dépendances, dont le duc de Luynes nous signale l'existence à la fin de 1749, ont été terminées en 1753.

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Louis XV avait toujours aimé Trianon. Enfant, il disait au maréchal de Villeroy: « Mon oncle me fait aller à Saint-Cloud, à Vincennes. D'où vient qu'il ne me mène pas à Versailles, à Trianon? J'aime tant Trianon!' » En 1744, après la mort de la marquise de Châteauroux, il vient s'y établir, et, comme la résidence lui paraît agréable, il y retourne dès lors fréquemment. «< Trianon, » dit Barbier, « était abandonné auparavant et n'était fait même que pour quelques fêtes et pour faire collation après la promenade pour Mesdames. Mais à présent cela fait maison de campagne'. » Louis XV y amène madame de Pompadour. « Le Roi,» remarque le marquis d'Argenson*, «prend grand goût à Trianon; il commence à se lasser de ses fréquents voyages, et il dit que son appartement de Trianon est le seul qu'il ait encore trouvé à sa fantaisie. Cet appartement communique de plain-pied avec celui de la marquise qu'il voit par là à tous moments comme il souhaite. » « Le Roi, » dit encore Barbier', « a une grande disposition à s'ennuyer partout: c'est le grand art de madame de Pompadour de chercher à le dissiper. » La distraction du moment était l'élève des oiseaux de basse-cour: « Le Roi et madame de Pompadour, » rapporte le duc de Luynes, « s'amusent beaucoup des pigeons et poules de différentes espèces. Ils en ont partout, à Trianon, à Fontai

012231.

treillage: 7,064 liv. 012250. En 1750, terrasse: 19,800 liv. En 1751, terrasse: 5,200 liv. — 012252. En 1752, terrasse: 6,500 liv. ; maçonnerie 61,500 liv.; serrurerie: 9,500 liv.; treillage: 7,400 liv.; glaise pour les bassins: 326 liv., 12 sous, 6 deniers. 012253. En 1753, terrasse: 1,700 liv.; maçonnerie 80,000 liv.: treillage: 4,500 liv.

1. Math. Marais. Journal et Mémoires; Paris, 1863-68, 4 v. in-8o, I, 316.

2. Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV; Paris, 1847-56,

4 v. in-8°, IV, 421.

3. Journal et Mémoires; Paris, 1861-65, 7 v. in-8°, VI, 199.

4. IV, 421.

5. X, 439.

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.PETIT TRIANON

Pl. III.

PLAN DU TERRAIN EN 1746.

extrait du plan de Versailles par l'abbé Delagrive.

Heliog. Dujardin

nebleau, à Compiègne, à l'Ermitage, à Bellevue, et même le Roi en a dans ses cabinets, dans les combles. » Ce goût, joint à celui du laitage qui convenait sans doute au tempérament de madame de Pompadour', fut la cause de la construction de la ménagerie dont parle le duc de Luynes. C'est, dit le marquis d'Argenson, « une ménagerie d'utilité apparente plus que de curiosité, une grande laiterie, beaucoup de poules, quantité de belles vaches qu'on tire de Hollande, et la marquise de Pompadour, inventive pour les amusements du prince, ne sachant plus à quoi l'amuser, évoque toutes ces inutilités qui peuvent le distraire de sa mélancolie. »>

Le terrain devant le Grand-Trianon était, comme aujourd'hui la plaine Saint-Antoine, une prairie coupée par des avenues et plantée çà et là de bouquets d'arbres. Au nord-est, sur le bord de l'allée du Rendez-vous, se trouvait un petit bois dit des Onze-Arpents. Au point culminant, entre ce bois et le château bati par Louis XIV, on avait creusé un grand réservoir, le bassin du Trèfle, qui alimentait le jardin. Au sud-est de ce réservoir, un petit enclos triangulaire comprenait deux glacières, une pépinière et quelques logements de gardes et de jardiniers. (Voyez : pl. III, un extrait du plan de Versailles et du petit parc, dressé, en 1746, par l'abbé Delagrive.) A côté, des avenues limitaient un espace ayant la forme d'un trapèze. C'est cet emplacement que le roi choisit pour la nouvelle construction.

La ménagerie s'élève sur les dessins de Gabriel, près des glacières (pl. IV, a). Elle comprend une laiterie, un logement pour la laitière, une vacherie et une bergerie'. Devant la laiterie, l'architecte trace, autour d'un pavillon octogone (E), flanqué de quatre cabinets, un jardin planté de bosquets et orné de bassins. En pendant à la ménagerie, au sud-est du pavillon, il

1. Dans le pavillon construit à Fontainebleau pour la marquise, se trouvaient également des poulaillers et une laiterie. Lerouge, Jardins anglo-chinois, cahier I, pl. 15.

2. VI, 85.

3. Les plans et élévations sont conservés aux archiv. nat., 011885.

batit un petit édifice carré, nommé le salon frais, au milieu d'une salle de verdure rectangulaire (G). Vers le palais du GrandTrianon, le roi a l'attention de ménager un petit bosquet, avec une pelouse et des corbeilles de fleurs, pour l'agrément des officiers des gardes du corps qui sont de service (H, 1). Au nord-est du pavillon, à droite et à gauche d'un parterre, sont disposés de nombreux poulaillers (KK). Au delà, un potager (0) s'étend jusqu'à un portique de treillage' (r) qui fait face au pavillon octogone. En bordure, le long de l'avenue et à droite du salon frais, on place une volière (L) :

pavillon carré, percé d'une grande porte cintrée, et accosté de deux bâtiments moins élevés, à une fenêtre, avec trois cours qui ont chacune un petit bassin'. Viennent ensuite une figuerie (M), des serres (ss) et des jardins de couches (NN) pour les fruits et les fleurs rares.

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« J'oubliais, » écrit le duc de Luynes à la date du 14 janvier 1753, «< j'oubliais de parler des voyages de Trianon. Le Roi fait un grand usage de cette maison de campagne, où il a fait accommoder plusieurs appartements et ajouter en dehors, du côté de Versailles, un nouveau potager avec des serres chaudes

1. Une grande arcade en anse de panier, surmontée d'une corbeille en treillage également, formait le motif principal. Il en existe un dessin colorié aux archiv. nat., 011885.

2. 011885.

3. XII, 319.

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