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Miranda donna le premier au Portugais des épîtres poétiques, dans lesquelles il réunit au langage pastoral, qui était devenu le sien, l'imitation d'Horace, son auteur favori; c'est de la

Nam sejas tam vindo a banda,
Temte a volta cos desejos,

Anda por onde o carro anda;
Vez como os mundos sao feitos;

Somos muitos, tu só es :
Poucos sao os satisfeitos,

Hum esquerdo entre os direitos

Parece que anda ao revez.

32.

Dia de Mayo choreo;

A quantos agoa alcançou
A tantos endoudeceo;

Ouve hum sò que se salvou,

Assi entam lhe pareceo.

Dera, vista as sanceadas
Essas, que tinha mais perto,
Vio armar as trovoadas,
Alongou mais as passadas,
Foyse acolhendo ao cuberto.

33.

Ao outro dia, hum lhe dava

Paparotes no nariz,

Vinha outro que o escornava
Ei tambem era o juiz

Que de riso se finava.

Bradava elle, homens olhay!

Hiam lhe co dedo ao olho;

Disse entam, pois assi vay

Nam creo logo em meu pay,

Se me desta agoa nam molho.

poésie romantique et didactique en même temps; son accent est vrai et part du cœur ; mais elle est un peu verbeuse et un peu superficielle. Miranda était trop soumis à ses instituteurs monastiques pour se permettre jamais d'aller jusqu'au fond d'aucune pensée. Il n'a point donné à ces petits poëmes le nom latin d'épîtres, qui aurait rappelé une imitation classique à laquelle il ne prétendait pas, mais celui de cartas ou lettres, qui indique l'esprit moderne. On y reconnaît un poète qui avait connu les cours, qui avait vécu dans le grand monde, mais que son cœur avait ramené à la campagne. La strophe suivante de sa première épître, adressée au roi, pourrait fournir une jolie devise. «Un homme d'une seule opinion, d'un » seul visage, d'une seule foi, qui rompt plutôt » que de plier, pourra être toute chose, mais il » ne sera point homme de cour (1) ». Dans la 5e épître, on peut remarquer aussi un passage curieux sur les progrès du luxe et la corruption qu'introduisait le commerce des Indes, l'encens et les épiceries de l'Orient. «On dit de nos an» cêtres, que la plupart ne savaient point lire;

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>> mais ils étaient bons, ils étaient courageux; » ce n'est point leur ignorance que je loue » comme on l'a pu faire par plaisanterie, mais » je loue hautement leurs moeurs, et je m'afflige » qu'aujourd'hui elles ne soient plus telles. >> D'où voit-on cependant provenir le plus grand >> dommage, est-ce des lettres, est-ce des par>> fums? J'ai grand'peur pour le Portugal, de ces >> imitations de l'Inde : plaise à Dieu qu'elles ne » lui fassent point le tort que Capoue fit à Anni>> bal, vainqueur pendant tant d'années. Cet ou » ragan si redoutable dans les champs de Trébie, » de Trasimene et de Cannes, fut vaincu en d'années par la vicieuse Capoue (1)». Le

>> peu

(1)

Dizem dos nossos passados,
Que os mais.nao sabiam ler,
Eram bons, eram ousados;
Eu nam gabo o nam saber,
Como algus as graças dados.
Gabo muito os seus costumes;
Doeme se oje nam sam tais.
Mas das letras, ou perfumes,
De quais veo o dano mais?

Destes mimos Indianos
Ey gram medo a Portugal,
Que venhao a fazerlhe os danos
Que Capua fez a Anibal
Vencedor de tantos annos.
A tempestade espantosa
De Trebia, de Trasimeno,

De Canas, Capua viçosa
Venceo em tempo pequeno.

pressentiment de Miranda ne se vérifia que trop tôt la conquête des Indes introduisit leur

Le conseil suivant, sur l'obligation des rois d'écouter ceux qu'ils condamnent, est rédigé d'une manière piquante.

Quint. 50.

Senhor, nosso padre Adam

Peccou, chamou o juiz,

Tenha que dizer, ou naố,

Hi sua fraca razao

Porem livremente diz.

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Dans la quatrième épître (Str. 39 et suiv.), la fable du Rat de ville et du Rat des champs est contée avec beaucoup de grâce.

Hum rato usado a cidade,
Tomou o a noite por fora,
(Quem foge a necessidade).
Lembroulhe a velha amistade
D'outro rato que alli mora.

Faz hum homen a conta errada,'

Muitas vezes, et acontece

Crescimento na jornada,

(Diz) et entrando na pisada
Cidadam logo parece.

O pobre assi salteado
D'um tamanho cortesam,
Em busca d'algum bocado
Vay e vem sempre apressado,
Sem tocar cos pes no chao.

Ordena a sua mezinha,
Poslhe nella algum legume,
Mesura quando hia e vinha,
Duelhe tudo quanto tinha,
Pede perdam por custume.

luxe en Portugal; d'immenses richesses acquises souvent par d'atroces barbaries furent préférées à la gloire et à la vertu, et les jouissances de la mollesse furent regardées comme l'apanage des grandeurs et la récompense des exploits.

Miranda écrivit encore des hymnes à la Vierge, des cantiques ou chansons populaires, et une élégie toute religieuse, dans laquelle il déplore la mort de son fils chéri, tué en Afrique, apparemment à la bataille du 18 avril 1553, et non, comme on l'a dit, à celle d'Alcaçar, qui ne fut livrée qu'en 1578, vingt ans après la mort de "Saa de Miranda. La ferme confiance que son fils,

Diz, quem tal adivinhara!

Contra o cortesam severo,
Que tanto andara e buscara,
Té que alguã cousa achara,
A quem tanto devo et quero.

Cumpre porem nesta mesa,
Que aja mais fome que gula,
Temle a fogueyrinha acesa,
Faz rostro ledo a despesa,
Vee o outro et dissimula.

E dizendo esta consigo,
Que gente a dentre penedos,
Quanto à de Pedro a Rodrigo?
Que bem diz o exemplo antigo

Que nao sao iguais os dedos ?

Il aurait été difficile à Miranda de faire un tableau si naïf, s'il n'avait lui-même quelquefois reçu dans sa chaumière un courtisan qui l'embarrassait.

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