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« Rechercher quelles sont les applications les plus utiles qu'on puisse faire du principe de l'association volontaire et privée au soulagement de la misère. » Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut avant le 30 septembre 1844. Concours de 1846. L'Académie met au concours pour être décerné, s'il y a lieu, dans sa séance de 1846, le sujet de prix suivant, proposé par la section de morale: Rechercher et exposer comparativement les conditions de moralité des classes ouvrières agricoles, et des populations vouées à l'industrie manufacturière. Pro"gramme: «En posant cette question, l'Académie n'a entendu ni interdire ni préjuger aucune des solutions qu'elle comporte. Cependant il s'agit moins, à ses yeux, de rechercher théoriquement lequel est le plus favorable aux bonnes mœurs, du travail agricole ou du travail de l'atelier, que de déterminer quelles sont les conditions de moralité spécialement propres aux populations agricoles et manufacturières. Ces conditions sont différentes de leur nature. Le genre du travail, les habitudes morales et matérielles que ce travail fait naître, les penchants qu'il crée ou favorise, les rapports sociaux qu'il engendre, les exercices intellectuels qu'il interdit ou permet, le salaire plus ou moins élevé qu'il procure, les besoins qu'il excite et les moyens qu'il donne d'y satisfaire toutes ces circonstances varient suivant que l'homme travaille dans un champ ou dans un atelier, et place ainsi les populations agricoles ou manufacturières dans des conditions de moralité qui ne sont pas les mêmes. Outre la différence résultant des habitudes inhérentes à la nature du travail, il y a aussi celle qui naît des institutions sociales. Ces institutions ne sont point en tout pareilles pour l'ouvrier de la manufacture, et pour le cultivateur des campagnes. Ainsi, par exemple, c'est surtout en vue de l'ouvrier des fabriques que la salle d'asile et la caisse d'épargne ont été créées. C'est pour lui seul qu'a été faite la loi qui protége l'enfant travaillant dans les manufactures. On voit comment, d'institutions dissemblables et d'habitudes très-diverses, il résulte, pour les populations agricoles et manufacturières, des conditions de moralité différentes, qu'il s'agit de constater et d'apprécier. L'observation des faits, dans les pays voisins, peut fournir, sur cette question, d'utiles enseignements. Mais, en y examinant la condition des diverses classes ouvrières, les concurrents ne devront pas admettre légèrement, entre ces pays et la France, des rapprochements que repoussent souvent de profondes différences dans leur état social respectif. Ainsi, par exemple, la condition du cultivateur en Angleterre ou en Irlande, tenant à des institutions civiles et politiques absolument contraires aux nôtres, l'appréciation de leur moralité ne saurait servir de mesure à la moralité des populations agricoles en France. Il faudra donc que les concurrents, tout en prenant en considération ce qui se passe, à cet égard, dans les pays étrangers, notent avec grand soin les causes générales ou accidentelles qui peuvent empêcher certains faits d'avoir, en France, les conséquences qui en découlent tout naturellement ailleurs. » Ce prix est de 1,500 francs. Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut, le 30 septembre 1845.

L'Académie avait mis au concours pour 1844, un prix de 1,500 francs, sur la question suivante, proposée par la section d'économie politique et de statistique; «Rechercher 1° quels sont les modes de loyer ou d'amodiation de la terre actuellement en usage en France; 2° à quelles causes tiennent les différences qui subsistent entre ces modes de loyer et les changements qu'ils ont éprouvés; 3° quelle est l'influence de chacun de ces modes de loyer sur la prospérité agricole. » Un seul mémoire a été déposé pour concourir à ce prix. Ce mémoire n'ayant pas paru digne d'être couronné, l'Académie a retiré cette question du concours, et l'a remplacée par le sujet de prix suivant, qu'elle propose pour l'année 1846: « Déterminer, d'a

près les principes de la science et les données de l'expérience, les lois qui doivent régler le rapport proportionnel de la circulation en billets, avec la circulation métallique, afin que l'Etat jouisse de tous les avantages du crédit, sans avoir à en redouter l'abus. Programme: «Nul ne conteste aujourd'hui l'utilité du crédit, soit pour diminuer les frais et les embarras de la circulation métallique, soit pour faciliter la distribution et l'emploi du capital. Mais les uns, croyant apercevoir dans le crédit une sorte de puissance créatrice, voudraient lui laisser un libre cours, et verraient, sans alarmes, la monnaie proprement dite disparaître entièrement du marché, et la production se proportionner plutôt à un capital qu'on espère, qu'au capital réalisé. Les autres, effrayés des crises funestes que préparent au commerce et aux États les illusions d'un crédit exagéré, viennent, les faits à la main, demander un privilége à peu près exclusif pour la circulation métallique. Ces deux opinions sont-elles également excessives? Peut-on, sans nuire à la sûreté des transactions et au développement de la production, concilier, dans une certaine mesure, les deux moyens de circulation, qui sont le métal monnayé et les billets? Quelle est cette mesure? Est-elle la même pour tous les temps et pour tous les pays? La théorie, éclairée par les faits, peut-elle la déterminer? ou faut-il l'abandonner aux tâtonnements de l'empirisme? Tel est le problème que l'Académie donne à résoudre. » Les mémoires devront être déposés au secrétariat de l'Institut avant le 30 septembre 1845.

Concours de 1847. Sur la proposition de la section de législation, de droit public et de jurisprudence, l'Académie met au concours, pour l'année 1847, le sujet de prix suivant : « Retracer les phases diverses de l'organisation de la famille sur le sol de la France, depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours.» Programme: « L'Académie, pénétrée de l'importance de cette question, ne demande pas seulement aux concurrents de rechercher, dans une étude approfondie des documents originaux, les principes divers qui ont successivement ou simultanément régi la famille en France, elle désire qu'ils allient, à l'exposition des faits, l'examen des causes qui les ont produits ou modifiés, et l'appréciation de l'influence qu'elles ont exercée sur les destinées de la nation. Elle recommande particulièrement de ne pas négliger les rapports qui unissent le sujet proposé aux autres branches de la législation, et notamment à l'organisation politique. Enfin, en suivant la marche à la fois philosophique et savante que l'Académie leur prescrit, les concurrents feront ressortir pour conclusion de leurs mémoires, les progrès de notre législation, et indiqueront les améliorations qu'elle attend encore. » Ce prix est de la somme de 1,500 francs. Le terme du concours est fixé au 1" novembre 1846.

L'Académie met au concours de la même année, sur la proposition de la section d'économie politique et de statistique, le sujet de prix suivant : « Rechercher par l'analyse comparative des doctrines, et par l'étude des faits historiques, quelle a été l'influence des physiocrates sur la marche et le développement de la science. économique, ainsi que sur l'administration générale des Etats en ce qui touche les finances, l'industrie et le commerce.» Programme: «L'école des physiocrates est essentiellement française. Elle a été fondée, soutenue, illustrée, par des écrivains nationaux. Elle compte dans ses rangs des hommes de science et des hommes d'État il suffit de rappeler Quesnay et Turgot. Laissant de côté la partie purement politique des spéculations de cette école, nul n'ignore que, par un nouveau principe sur l'origine des richesses, elle tendait à modifier profondément les notions communes, en particulier sur la propriété et l'impôt, et que, par la théorie de la liberté absolue de l'industrie et du commerce, elle sapait dans sa base le système

qu'on a appelé mercantile, et attaquait de front les règles pratiques de presque tous les gouvernements européens. L'école industrielle ne tarda pas à succéder à l'école des économistes; néanmoins, cette école n'a pas cédé le terrain sans combat et sans laisser, dans les doctrines et dans les faits, des traces de ses efforts. Il y a donc, dans l'histoire et dans la science, une part qui lui revient, et il est à la fois conforme à la justice et à l'honneur national de déterminer cette part, et de la rendre à ceux qui, malgré leurs erreurs, ont droit à notre reconnaissance.» Ce prix est de la somme de 1,500 francs. Le terme du concours est fixé au 30 septembre 1846.

ACADÉMIES ÉTRANGÈRES.

Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Nous avons annoncé dernièrement (avril 1844, p. 252) les questions mises au concours de 1845 par cette Académie (classe des Lettres). La même Académie propose, pour le concours de 1846, les sujets de prix suivants : I. Il existe un grand nombre de documents écrits dans les dialectes de l'Allemagne, et appartenant aux VII, VIII, ix, xa et XI' siècles. Ils sont indiqués dans la préface de l'Althochdeutscher Sprachschatz de Graff; mais on ne connaît guère d'écrits rédigés dans la langue teutonique usitée en Belgique antérieurement au x11° siècle. On demande : 1° Quelle est la cause de cette absence de manuscrits belgico-germaniques? 2° Quelle a été la langue écrite des Belges-Germains avant le xir° siècle? 3° Peut-on admettre que les Niederdeutsche psalmen aus der Karolinger-Zeit, publiés par Von der Hagen, le Heliand, récemment mis au jour par Schmeller, et quelques autres ouvrages, appartiennent à la langue écrite dont on faisait usage en Belgique ? — II. Rechercher d'une manière approfondie l'origine et la destination des édifices appelés basiliques dans l'antiquité grecque et romaine, et faire voir comment la basilique païenne a été transformée en église chrétienne. - III. Faire l'histoire de l'impôt en Belgique, depuis les temps les plus reculés jusqu'à l'invasion française. L'Académie désire qu'en répondant à cette question, on détermine les différentes espèces d'impôts; qui les frappait, et quel était le mode de leur perception. IV. Assigner les causes des émigrations allemandes au XIXe siècle, et rechercher l'influence exercée par ces émigrations sur les mœurs et la condition des habitants de l'Allemagne centrale. Le prix pour chacune de ces questions sera une médaille d'or de la valeur de 600 francs. Les mémoires devront être parvenus, avant le 1 février 1846, à M. Quételet, secrétaire perpétuel.

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La classe des scienceș de la même Académie a mis les questions suivantes au concours de 1845 I. Etendre aux surfaces la théorie des points singuliers des courbes. II. Exposer et discuter les diverses applications données jusqu'à ce jour sur les explosions des machines à vapeur. - III. Exposer et apprécier les travaux des géomètres qui ont le plus contribué aux progrès de la mécanique céleste depuis la mort de Laplace. — IV. Examiner et discuter les théories qui ont été proposées jusqu'à ce jour pour expliquer l'origine de l'électricité voltaïque et le mode d'action des piles. V. Faire la description des fossiles des terrains secondaires de la province de Luxembourg, et donner l'indication précise des localités et des systèmes de roches dans lesquels ils se trouvent. VI. Les faits nouveaux reconnus par M. Amici, relativement à la formation de l'embryon dans les plantes, n'étant pas d'accord avec la théorie publiée sur le même sujet par MM. Schleiden, Wydler, de

Martius et autres, l'Académie désire un mémoire où ces observations soient décrites, et où soient consignées de nouvelles recherches sur l'embryogénie végétale. - Le prix pour chacune de ces questions est également une médaille d'or de la valeur de 600 francs. Le terme du concours est fixé au 1 janvier 1845.

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

Ramayana, poema indiano di Valmici, testo sanscrito secondo i codici manoscritti della scuola Gaudana, per Gaspare Gorresio, socio della reale Accademia delle scienze di Torino, etc. Volume secondo. Paris, imprimé par autorisation du garde des sceaux, à l'Imprimerie royale, 1844, in-8° de XLII-488 pages. (Se trouve à la librairie de Brockhaus et Avenarius.)-Nous avons annoncé, l'année dernière (août 1843, p. 510), le tome I de cette importante publication, entreprise sous les auspices et aux frais du roi de Sardaigne. Le second volume comprend le texte original sanscrit du livre II du Ramayana, intitulé l'Ayodhyakanda. Ce texte est précédé d'une savante préface où M. Gorresio examine comment se sont formées les diverses leçons du Ramayana, et à quelle époque remonte cette grande épopée. Le troisième volume, qui est en ce moment sous presse, contiendra les deux livres suivants, l'Aranya et le Kiskindya. Avec ce troisième volume, M. Gorresio publiera le tome I de la traduction qui doit faire connaître à l'Europe l'un des plus antiques monuments de la littérature et de la philosophie indienne. Cette version sera accompagnée d'un grand travail où le traducteur se propose de traiter les diverses questions que soulève le Ramayana, d'en découvrir la pensée mystérieuse, de le comparer à d'autres épopées composées à la même époque et sous les mêmes inspirations, enfin d'expliquer les théories philosophiques, les traditions, les croyances, les institutions sociales dont ce poëme est l'expression.

Dictionnaire français-berbère (dialecte écrit et parlé par les Kabaïles de la division d'Alger); ouvrage composé par ordre de M. le ministre de la guerre. Paris, Imprimerie royale, 1844, grand in-8° de Iv-656 pages. Une décision du ministre de la guerre, en date du 22 avril 1842, a arrêté la formation d'une commission chargée de la rédaction d'un dictionnaire et d'une grammaire de la langue berbère. C'est en vertu de cette décision que la commission, composée de MM. Amédée Jaubert, président; J. D. Delaporte, E. de Nully, Ch. Brosselard et Sidi-AhmedBen-el-Hadj-Ali, iman de Bougie, vient de publier le dictionnaire que nous annonçons. Ayant reconnu que la langue berbère se partage en plusieurs dialectes distincts offrant entre eux des différences graves, la commission a cru devoir s'attacher d'abord à l'étude du langage parlé par toutes les tribus berbères qui forment la division d'Alger. Le dictionnaire qu'elle offre aujourd'hui au public, comme premier résultat de son travail, est destiné à répondre surtout aux besoins des officiers et des soldats de notre armée, ainsi qu'à ceux de l'administration et de la population civile en Algérie. Il contient à peu près tous les mots en usage parmi les populations des montagnes de Bougie, parmi les tribus de Mzita, des Beni-Abbas, des Zouaouas, et dans toute la chaîne de l'Atlas jusqu'à Médéah. La commission annonce que des recherches, déjà commencées, vont être continuées dans les provinces de Constantine et d'Oran, par les soins de M. Brosselard et de Sidi-Ahmed, pour

déterminer et faire connaître les divergences que présente la langue des Kabailes dans ces deux provinces, et particulièrement le dialecte des Chaouias de la province de Constantine, ainsi que celui des Beni-Mezab. La publication des travaux auxquels donneront lieu ces divers dialectes sera précédée de celle d'une grammaire, dans laquelle on essayera de fixer les principes de la langue berbère, et dont les principaux matériaux sont déjà rassemblés.

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Logique d'Aristote, traduite en français pour la première fois, et accompagnée de notes perpétuelles, par J. Barthélemy Saint-Hilaire, membre de l'Institut (Académie des sciences morales et politiques), professeur de philosophie grecque et latine au Collège royal de France. Tome I. Paris, imprimerie de Fournier, librairie de Ladrange, 1844, in-8° de CLIX-208 pages. Ce volume complète la traduction de la Logique d'Aristote, dont les tomes II, III et IV ont paru il y a quelque temps. Il contient une table générale des matières, l'introduction aux Catégories par Porphyre, les Catégories et l'Hermeneia. Le traducteur a placé en tête de ce grand et remarquable travail une savante préface, où, après avoir défini la logique et analysé les diverses parties de l'Organon d'Aristote, contenant la logique pure et la logique appliquée, il examine les tentatives faites pour réformer la logique péripatéticienne par Ramus, Bacon, Descartes, Leibnitz, Kant, Hégel, et enfin recherche, en terminant, quels doivent être les travaux de l'école contemporaine pour fonder la logique sur la psychologie.

Défense de l'Université et de la philosophie. Discours prononcé à la Chambre des pairs, dans les séances des 2, 3 et 4 mai 1844, par M. V. Cousin, troisième édition, augmentée des discours prononcés dans la suite de la discussion, avec un appendice contenant diverses pièces relatives à l'enseignement de la philosophie et aux petits séminaires. Paris, imprimerie de Fain, librairie de Joubert, 1844, in-8° de 371

pages.

Discussion de la loi sur l'instruction secondaire. Première partie. Discussion à la Chambre des pairs (extrait du moniteur universel). Paris, imprimerie de Panckoucke, librairies de Panckoucke et de Hachette, 1844, 2 vol in-18, ensemble de 1,447 pages. Le tome I contient le projet de loi du Gouvernement, précédé de l'exposé des motifs, le rapport de M. le duc de Broglie, le projet de loi amendé par la commission de la Chambre des pairs et le commencement de la discussion. On trouve, dans le tome II, la suite et la fin de la discussion, et le texte du projet de loi amendé par la Chambre des pairs et adopté dans sa séance du 25 mai 1844.

TABLE.

Revue des éditions de Buffon (9° et dernier article de M. Flourens)

Sur les pyramides de Gizeh (4° article de M. Raoul-Rochette)..
Saggi di naturali esperienze (5° article de M. Libri).

Page 321 330

348

Manners and customs of the ancient Egyptians, by sir Gardner Wilkinson (2a article de M. Letronne).

355

De l'harmonie entre l'Église et la Synagogue, par M. Drach (1a article de M. Quatremère)....

361

Nouvelles littéraires.

377

FIN DE LA TABLE.

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