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Les stalles de la cathédrale d'Amiens, par MM. Jourdain et Duval, chanoines honoraires et vicaires de la cathédrale, membres de la société des antiquaires de Picardie. De l'imprimerie de Duval et Herment, à Amiens; librairie de Dumoulin, à Paris, 1844, in-8° de 371 pages, avec 18 pianches.

Revue archéologique, ou recueil de mémoires relatifs à l'étude et à l'histoire de l'archéologie; accompagnée de planches gravées d'après les monuments originaux ; publiée sous la direction de M. Jules Gailhabaud. Paris, imprimerie de Crapelet, librairie de Leleux, 1844. Cette revue se publie par livraisons mensuelles d'environ 60 pages. Les deux premières ont paru.

Les essais de Michel de Montaigne. Leçons inédites, recueillies, par un membre de l'Académie de Bordeaux, sur les manuscrits autographes conservés à la bibliothèque publique de cette ville. Paris, imprimerie de Lavigne, librairie de Techener, 1844; brochure in-8° de 51 pages.

Histoire de l'école d'Alexandrie, comparée aux principales écoles contemporaines, ouvrage couronné par l'Institut, par M. Matter, seconde édition, entièrement refondue. Tome II. Paris, imprimerie de Lambert, librairies de Hachette, de Bertrand et de Brokhaus et Avenarius, 1844, in-8° de 410 pages, Le premier volume de cette nouvelle édition a paru en 1840.

Précis historique des ordres de chevalerie, décorations militaires et civiles, reconnus et conférés actuellement par les souverains régnants en Europe et dans les États des autres parties du monde, par Jacques Bresson. Paris, imprimerie de Béthune et Plon, librairie d'Aubert, 1844, 1 vol. grand in-8° avec 106 planches; prix, 50 francs, et avec planches coloriées, 120 francs.

Compte général de l'administration de la justice criminelle en France pendant l'année 1842, présenté au Roi par le garde des sceaux, ministre secrétaire d'Etat au département de la justice et des cultes. Paris, Imprimerie royale, 1844, in-4° de XXXVIII298 pages.

Demonstration de la divinité du Pentateuque (cinq livres de Moïse), par Jacques Heyman de Ricqlès. Lyon, imprimerie de Marle aîné; librairies de Giberton et Brun, de Midan et Gourdon et de Guymon, 1844.

Notice historique sur François de Bastard, comte d'Estang, pair de France, vice-président de la chambre des pairs, etc., par le vicomte de Bastard d'Estang, ancien procureur général, conseiller à la cour royale de Paris. Paris, imprimerie de Schneider et Langrand, 1844, in-8° de 101 pages.

Les deux Anges, poëme par Pierre Dupont (suivi de poésies diverses par le même). Imprimerie de Lebeau, éditeur, à Provins; librairie de J. Labitte à Paris; 1844, in-8° de 156 et 202 pages.

BELGIQUE.

De Brabantsche Yeesten.... Les gestes des ducs de Brabant, en vers flamands du xv siècle, publiés par J. F. Willems, membre de l'Académie royale des sciences et belles-lettres de Bruxelles. Tome II. Bruxelles, imprimerie de Hayez, 1843, in-4° de XII-780 pages, avec 2 pl. Ce volume fait partie de la collection des chroniques belges inédites, que publie, par ordre du gouvernement, la commission royale d'histoire de Belgique. Il forme la suite des chroniques des ducs de Brabant, dont M. Willems a fait paraître, en 1839, le tome I", contenant les cinq premiers livres des gestes, composés par J. de Clerk. On trouve dans le tome II le sixième livre de cette grande composition historique. Ce sixième livre, qui n'a pas moins de 11,982 vers, est di

.

visé en 111 chapitres, comprenant l'histoire des règnes du duc Wenceslas et de la
duchesse Jeanne, de l'an 1356 à l'an 1432. Le continuateur de de Clerk est un écri-
vain contemporain, dont le nom est resté inconnu. M. Willems fait voir, dans
l'introduction placée en tête du volume, que cet anonyme, auquel on doit aussi le
septième livre, vécut longtemps au service de Jean IV duc de Brabant, et termina,
sous le règne de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, en 1440, cette continuation
qu'il avait compilée par les ordres et sous les yeux de Pierre A Thymo, ou Van der
Heyden, trésorier de Sainte-Gudule de Bruxelles, mort en 1473, à 80 ans. L'éditeur
fait remarquer que cette partie des gestes des ducs de Brabant est surtout impor-
tante comme offrant un récit tout à fait nouveau de la guerre de 1356 et 1357,
entre la Flandre et le Brabant, événement mal apprécié jusqu'ici par les historiens.
Le volume est terminé par un appendice où l'on trouve un extrait d'un registre de
Sohier de le Beke, chancelier de Flandre, sur la guerre dont nous venons de parler,
et 192 chartes importantes, dont la plus ancienne est du 12 août 1332, et la plus
récente du 9 octobre 1406.

ITALIE.

-

Monumenti inediti a illustrazione della storia degli antichi popoli Italiani, dichiarati
da Giuseppe Micali. Firenze, coi tipi della Galileiana, 1844, in-8° de vIII-443 pages,
avec atlas in-folio de 59 planches. Quoiqu'il ne nous appartienne pas d'apprécier
ici l'ouvrage dont nous venons de transcrire le titre, nous pouvons dire que c'est
un des plus importants qui aient été publiés depuis longtemps sur les antiquités
étrusques. M. Micali, à qui l'on doit les Monuments de l'histoire de l'Italie avant les
Romains et ceux de l'histoire des anciens peuples italiens, complète dignement de si
recommandables travaux, et acquiert de nouveaux titres à l'estime des savants par
la publication de ces Monuments inédits. Les archéologues y trouveront des éléments
d'étude d'autant plus précieux que, comme le dit l'auteur, les nécropoles de l'Étru-
rie sont bien près d'être épuisées. Les cinquante-neuf chapitres dont se compose
l'ouvrage expliquent les cinquante-neuf planches, d'une fort belle exécution, con-
tenues dans l'atlas. Dans ces explications, M. Micali, en comparant les monuments
qu'il publie avec ceux qui étaient déjà connus, s'attache, comme dans ses précé-
dents ouvrages, à démontrer, par des faits nouveaux, l'influence qu'a exercée, à
diverses reprises et de différentes manières, la civilisation de l'Asie sur celle des
peuples ancies de l'Italie, et principalement des Etrusques.

TABLE.

Correspondance mathématique et physique de quelques célèbres géomètres du
XVIII° siècle, par P. H. Fuss (1 article de M. Libri ).....

Page 385

Latini sermonis vetustioris reliquiæ selectæ, recueil publié par M. Egger (article
de M. Patin)....

391

Sur les pyramides de Gizeh (5 article de M. Raoul-Rochette)..
Correspondance inédite de Malebranche et de Leibnitz (1 article de M. Cousin).
Manners and customs of the ancient Egyptians, by sir Gardner Wilkinson (3' ar-
ticle de M. Letronne).

407

419

431

Nouvelles littéraires..

438

FIN DE LA TABLE.

!

JOURNAL

DES SAVANTS.

AOUT 1844.

ANTONIO PEREZ ET PHILIPPE II.

PREMIER ARTICLE.

1° Retrato al vivo del natural de la fortuna de Antonio Perez. En Rhodanusia, a costa de Ambrosio Traversario. 1625, petit in-8° ou in-12, contenant Relacion sumaria de las prisiones y persecuciones de Antonio Perez, etc.; El memorial que Ant. Perez presentò del hecho de su causa en el juyzio del tribunal del justicia de Aragon, etc.

2° Processo que se fulminò contra Antonio Perez, secretario de estado del rey don Phelipe segundo y del despacho universal y por su mandado sobre la muerte de Juan de Escobedo, etc. Manuscrit.

3° Antonio Perez secretario de estado del rey Felipe II. Estudios historicos por D. Salvador Bermudez de Castro. Madrid, 1841, 1 vol. in-8°.

Le procès d'Antonio Perez a été l'un des événements les plus singuliers d'un siècle qui abonde cependant en choses extraordinaires. Il appartient à l'histoire et par l'importance des personnages qui y figurèrent, et par les causes qui le produisirent et qui jettent un grand jour sur le caractère et la politique de Philippe II, et par les suites qu'il eut en provoquant la révolte, l'invasion et l'asservissement de l'Aragon, dont la vieille constitution périt en cette circonstance, et enfin par les mystères qu'il laisse encore à percer.

Si je n'avais, pour soumettre à un nouvel examen cette grave et ténébreuse affaire, que les mémoires de Perez, je n'entreprendrais pas de le faire. Ce n'est pas que Perez ne fournisse de précieux documents sur elle, soit dans ses Relaciones adressées à l'opinion européenne, soit dans son Memorial présenté au tribunal suprême du royaume d'Aragon. Mais Perez ne dit pas tout, et cela se comprend. Il est partie au procès et non historien. Il ne raconte donc que ce qui sert à le justifier et laisse le reste dans l'ombre. Je vais essayer de l'en tirer. Je tiendrai compte d'un ouvrage récemment publié à Madrid par don Salvador Bermudez de Castro. Mais je dois confesser que cet ouvrage, attrayant par la forme, écrit avec élégance, composé même, en beaucoup de points, d'après des sources inédites et exactes, comme j'ai été à portée de le vérifier, ne sera pas le guide que je suivrai principalement. Il a un défaut grave qui lui ôte toute autorité. Les incidents vrais y sont mêlés à des détails supposés; et l'auteur, pour rendre son livre plus intéressant, a imaginé de remplir les lacunes de l'histoire, auxquelles il faut savoir se résigner, par des scènes de pure invention. Il inspire dès lors une défiance fondée qui répand sur tous les faits une incertitude que M. de Castro n'a pris aucun soin de dissiper en citant les sources d'où il a tiré ceux qui sont réels, mais qui n'étaient pas connus. Les pièces manuscrites du procès d'Antonio Perez, depuis son arrestation en juillet 1579 jusqu'à sa fuite en 1591, forment la principale de ces sources. M. de Castro y a puisé, quoiqu'il ne le dise pas. J'ai aussi à ma disposition ces pièces, qui forment un volume in-folio considérable, et je m'en servirai tout comme je ferai usage des correspondances inédites du temps, pour éclaircir ce qui reste encore de mystérieux dans ce long et lugubre drame, et pour expliquer la lente et terrible disgrâce de Perez, que son royal complice dans le meurtre d'Escovedo, secrétaire de don Juan d'Autriche, précipita des hauteurs du pouvoir dans le plus profond abîme de l'infortune, retint onze ans en prison, fit appliquer à la torture, et poursuivit de ses vengeances jusque sur la terre étrangère, où il était parvenu à se réfugier après s'être vainement abrité sous la protection de la justice jusque-là souveraine de l'Aragon et qui fut enveloppée dans sa ruine.

Comment Philippe II fut-il conduit à ordonner le meurtre d'Escovedo, cause première, sinon unique, de tous ces événements? Quelle fut la part que Perez prit, non à l'exécution de ce meurtre, dont il se chargea avec une docilité dévouée, mais à sa résolution? Fut-il le simple instrument de la politique défiante de Philippe II, ou lui conseilla-t-il de se débarrasser du secrétaire, du confident, de l'agent de son frère ?

S'il le poussa par ses conseils à cette extrémité, fut-il guidé par la raison d'État ou par un intérêt particulier? Lui persuada-t-il de se défaire d'Escovedo, parce qu'il exaltait l'imagination ambitieuse de don Juan et le nourrissait de projets dangereux, ou se servit-il de ce prétexte, en trompant Philippe II, pour se débarrasser lui-même d'un homme qui gênait et blâmait ses amours avec la princesse d'Éboli, veuve de Ruy Gomez de Sylva, dont ils étaient l'un et l'autre les créatures? Ces amours, que révoque en doute un historien ingénieux, plein de savoir et d'autorité, M. Ranke, ont-ils un fondement réel, et ont-ils mis en rivalité, comme on l'a cru constamment, le roi et le ministre, Philippe II et Perez? La disgrâce de Perez, ménagée avec une dissimulation habile, poursuivie avec une dureté implacable, doit-elle être attribuée à la politique de Philippe II, qui sacrifia Perez en laissant peser sur lui tout le meurtre d'Escovedo, ou faut-il en rechercher aussi la cause dans la jalousie vindicative de ce prince, qui se montra inexorable dès qu'il sut que Perez l'avait trompé? Telles sont les questions que j'aurai à examiner et à résoudre.

Philippe II était sévère et défiant. Il n'accordait jamais entièrement sa confiance, et l'on n'était pas assuré de la posséder encore lors même qu'il en donnait les plus apparents témoignages. On ne s'apercevait de la perte de sa faveur qu'au moment même où il frappait. Aucun signe, aucune impatience, aucun refroidissement, ne trahissaient d'avance le changement de ses volontés ou de ses affections'. Il traînait en longueur ses disgrâces comme toutes les autres choses. C'est ce qu'éprouvèrent plusieurs de ses ministres et entre autres le cardinal Spinosa, en 1571, et Antonio Perez, en 1579. Malgré sa défiance, il suivait les conseils de ceux qu'il avait investis de son autorité. Dès 1561, Michele Suriano remarqua, en le comparant à son père, que Charles-Quint se conduisait, en toutes choses, d'après sa propre opinion, tandis que Philippe II se dirigeait d'après celle des autres 2. Il avait, en effet, l'esprit lent, peu inventif et assez irrésolu. Quoique très-impérieux, il était indécis, et sa volonté était plus exigeante encore qu'arrêtée.

1

Dissimula li pensieri che nutrisce nel cuore, ne mai si conosce che sia alterato ò irato verso alcuna persona se non quando si vede il premio ò il castigo.. Relazione del clarissimo signore Tomaso Contarini ritornato ambasciatore di Spagna, ms. des affaires étrangères. E stimato che sappia dissimulare ottimamente ingiurie per vindicarsene à tempo... ... non hebbe alcuno aviso o buono o reo che fosse da alterar la faccia o le parole di lui..........» Antonio Tiepolo, an. 1568, ms. 1203 de la Biblioth. roy. fol 219 vo. "Quello (Charles-Quint) si governava in tutte le cose per opinion sua, questo (Philippe II) per quella d'altri. » Ms. n° 1203 de la Biblioth. roy. fol. 198.

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