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nique; mais que tout, au contraire, y apparaît purement italique, du plus ancien style, avec un fond d'idées qui ne peut pas ne pas tenir originairement à un système des croyances asiatiques. Telle est, sur ce point, la doctrine de M. Micali, que je partage entièrement, et qui se fonde sur un ensemble de faits archéologiques, dont on ne peut récuser l'autorité. Une observation particulière, que suggère à M. Micali la comparaison du tombeau de Vulci et de celui de Cere, monuments d'un ordre équivalent et d'une égale antiquité, c'est qu'ils avaient été destinés, l'un et l'autre, à la sépulture de femmes étrusques, et que, généralement, les tombeaux de cette classe sont plus riches, plus remplis d'objets de parure et d'ameublement, intéressants par le goût et précieux par la matière, que les autres monuments du même genre. A cet égard, M. Micali partage l'opinion que je m'étais formée des objets de toilette funéraire déposés dans le grand tombeau de Care; il les regarde comme ayant servi pour la sépulture d'une femme nommée Larthia', et non pas, ainsi que l'avait pensé M. Grifi, pour celle d'un pontife ou mage étrusque. Je dois dire, à cette occasion, que M. Grifi a réclamé contre cette opinion que j'avais exprimée, en alléguant, à l'appui de la sienne, tout ce qu'il a cru d'arguments propres à la soutenir, dans une Lettre qu'il m'a fait l'honneur de m'adresser, et qui a été insérée dans le Journal arcadique de Rome 2. Il ne me convient pas d'exposer ici ce que je pense des nouvelles observations de M. Grifi; c'est aux lecteurs de la Lettre, et à ceux qui auront sous les yeux l'article du Journal des Savants auquel elle répond, à prononcer sur la question qui nous divise. Je me contente de dire que je persiste dans ma manière de voir, qui est aussi celle de M. Canino, de M. Cavedoni3, et, comme on vient de le voir, de M. Micali; et je laisse au jugement du public à décider, d'après les raisons alléguées de part et d'autre, un point de fait, qui ne laisse pas d'être d'une grande importance pour l'appréciation des objets d'antiquité dont il s'agit, celui de savoir si c'était une femme, ou bien un pontife étrusque, qui était enseveli dans le grand tombeau de Care. RAOUL-ROCHETTE.

1

(La suite au prochain cahier.)

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2

1 Monum. ined. etc. p. 60: Così nel grande sepolcro di Cere antica, si tanto abbondante di preziosi arredi, trovavasi sepolta anche una donna, quella Larthia, di cui si repete tre volte il nome, ed a cui si convengono buona parte di tanti fregi di paramento unicamente propri del mondo muliebre. » —— Intorno ai monumenti di Cere, Lettera al ch. sign. Raoul - Rochette del cav. L. Grifi, Giornal. Arcadic. t. XCIX, Roma, 1844, in-8°. .3 Mem. archeol. estratta del tomo XV della continuaz. delle Memorie di relig., di moral. e di letterat. (Modena, 1843, in-8°, p. 19 sq.)

NOUVELLES LITTÉRAIRES.

:

LIVRES NOUVEAUX.

FRANCE.

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Bibliothèque nationale des Bretons; recueil d'ouvrages concernant l'histoire, les institutions, la langue et la littérature de ce peuple. Si l'on peut s'étonner de voir la Bretagne érigée, de nos jours, en nation, et ses habitants en peuple distinct, on approuvera certainement, sans aucune autre réserve, le but et le plan d'un recueil destiné à reproduire tous les grands monuments écrits de l'histoire et de l'ancienne littérature de cette province. La Bibliothèque des Bretons sera divisée en quatre séries historiens et chroniqueurs, hagiographes, généalogistes; -monuments juridiques; -monuments littéraires ;-philologie. La première série comprendra : 1° En deux volumes (texte et traduction), Gildas, Bede (la période bretonne de l'histoire de la Grande-Bretagne); Nennius; Caradoc de Lancarvan; Geoffroy de Monmouth (et non de Montmouth, comme l'écrivent à tort les éditeurs); l'itinerarium Cambria de Girand le Gallois; 2° en 7 volumes, les Grandes chroniques d'Alain Bouchain et les deux histoires de Bretagne de le Baud et de d'Argentré ; 3 en 4 volumes, les vies des saints de Bretagne, par Fr. Albert le Grand de Morlaix et par D. Lobineau; 4° en 4 volumes, les ouvrages généalogiques de Dupas, de Toussaint de Saint-Luc et d'Arthus de la Gibonays; 5° en 15 volumes, l'histoire de Bretagne de D. Morice conférée avec celle de D. Lobineau, et la Mouvance de Bretagne; 6° enfin, en 2 volumes, l'histoire ecclésiastique de la Bretagne de Déric. La seconde série, formant 4 volumes, contiendra les lois galloises de Moelmud et de Hoël-le-Bon, texte gallois, traduction française et glossaire; les assises du comte Geoffroy (1185); l'ordonnance du duc Jean II (1301); la constitution du duc Jean III (1315) avec les observations de P, Hevin sur les assises; la très-ancienne coutume de Bretagne, avec les observations de P. Hevin, des notes nouvelles et les conférences des lois galloises; l'histoire du droit féodal breton, extraite des différents ouvrages de P. Hevin. La troisième série sera composée d'un seul volume, contenant des fragments du recueil des bardes gallois connu sous le nom de Myvyrian. La quatrième série n'aura également qu'un volume: le dictionnaire Gallois-français et français-gallois de Jean Davies, précédé de la grammaire galloise du même auteur. Chaque série sera précédée d'une introduction, et chaque ouvrage sera accompagné d'une notice biographique et bibliographique. Le recueil entier formera 40 volumes in-4°, qui paraîtront par livraisons d'un demi-volume, publiées de mois en mois. La première livraison de l'histoire ecclésiastique de Bretagne, par Déric, vient de paraître. Les autres ouvrages sous presse sont les Mémoires sur l'état du clergé et de la noblesse de Bretagne par Toussaint de Saint-Luc, et la Grande chro nique d'Alain Bouchart. Le prix de la livraison est de 5 francs, en souscrivant pour

:

l'ouvrage entier. On peut aussi souscrire, mais à des prix plus élevés, soit par série, soit par catégorie.

Hippocrate. Le serment; la loi; de l'art; du médecin; prorrhétiques; le pronostic; prénotions de Cos; des airs; des eaux et des lieux; épidémies, livres I et III; du régime dans les maladies aiguës; aphorismes; fragments de plusieurs autres traités. Traduits du grec sur les textes manuscrits et imprimés, accompagnés d'introductions et de notes, par le D' Ch. V. Daremberg. Paris, imprimerie de Crapelet, librairies de Lefèvre et de Charpentier, in-12 de xxxIx-566 pages. - Cet ouvrage, fruit de travaux sérieux et assidus, se recommande par le double caractère de l'érudition et de l'utilité. En le publiant, M. Daremberg s'est proposé de mettre la doctrine et les chefs-d'œuvre d'Hippocrate à la portée des médecins et des étudiants qui n'ont que peu de temps à consacrer à la littérature médicale; il a voulu donner une édition qui renfermât, sous un format commode, la substance des principaux travaux entrepris sur les œuvres du chef de l'école de Cos, et le résultat de ses propres recherches sur leur interprétation philologique et médicale. Mais ce n'est pas seulement par les médecins que ce livre sera lu avec fruit. Les amis de la littérature grecque y distingueront certainement une bonne notice sur Hippocrate, et de savantes remarques historiques et philologiques, répandues dans les commentaires et dans les notes.

On annonce la publication prochaine, chez l'éditeur Kæppelin, quai Voltaire, d'un ouvrage intitulé: Diplômes et chartes des époques mérovingiennes, sur papyrus et vélin, conservés aux archives du royaume; publiés d'après les ordres de MM. les ministres de l'intérieur et de l'instruction publique, sous la direction de M. Letronne, garde général des archives du royaume. Cet ouvrage se composera d'un atlas grand in-folio, qui paraîtra en quatre livraisons et coûtera 60 francs. Il ne sera tiré qu'au nombre juste des souscriptions.

Traité élémentaire d'astronomie physique, par M. Biot. Tome II, 3° édition. 1 vol. in-8° avec un atlas. Dans ce deuxième volume, M. Biot particularise, et restreint aux instruments dioptriques, les formules générales qu'il avait établies dans le volume précédent, pour calculer les inflexions des rayons lumineux, quand ils traversent un nombre quelconque de surfaces sphériques centrées sur un même axe rectiligne. Il applique alors ces formules à la confection des objectifs et des oculaires achromatiques, ainsi qu'à la discussion des instruments dioptriques employés en astronomie, comme l'héliomètre, les lunettes de nuit, les lunettes terrestres, etc. Il expose ensuite les procédés de précision dont les astronomes font usage pour établir la verticalité des limbes plans et des axes rectilignes, pour mesurer les plus petites parties de l'étendue et du temps. Ces principes étant posés, il les applique à la discussion des instruments optiques employés en astronomie, tant de ceux qui sont fixes que de ceux dont le limbe peut tourner autour d'un axe rectiligne, ou dont la lunette seule est mobile dans un plan. Il expose la manière de les établir, de les rectifier, et d'en combiner l'emploi avec la mesure du temps pour les observations célestes. Enfin il en fait des applications au ciel, et, en premier lieu, au mouvement diurne, dont il démontre la circularité et l'uniformité par des observations rigoureusement calculées. L'ouvrage comprendra encore deux autres volumes. Mais l'auteur espère que, les difficultés du sujet étant devenues moindres, il pourra les faire paraître après moins de temps qu'il n'en a mis à composer celui-ci. Archéologie orléanaise. Monographie de Sainte-Croix, Orléans, imprimerie de Jacob, 1844, broch. in-8° de 69 pages. Cet opuscule, écrit avec une verve quelque peu enthousiaste, est une étude intéressante de la belle église cathédrale d'Orléans,

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édifice peu visité, et sur lequel l'auteur n'a rien négligé pour appeler l'attention des
archéologues et des touristes.

Réclamation de M. Biot.

Parmi les annonces littéraires du cahier de septembre, on a reproduit une er-
reur scientifique, qui a probablement échappé à la surveillance de notre confrère
le secrétaire du bureau, et que je me trouve obligé de signaler.

Le nouveau volume des Savants étrangers, que l'Académie des inscriptions vient
de faire paraître, contient un mémoire de M. Sédillot sur les instruments astronomiques
des Arabes. En annonçant ce travail, le rédacteur des nouvelles littéraires s'est ex
primé de la manière suivante :

Dans ses précédents travaux sur l'histoire de l'astronomie chez les Arabes,
M. Sédillot a démontré, entre autres faits précieux pour la science, que c'est un
savant de Bagdad, Aboul-Wéfa, qui, vers la fin du x° siècle de notre ère, c'est-à-
dire plus de 600 ans avant Ticho-Brahé, a, le premier, déterminé la variation, ou
la troisième inégalité lunaire : curieuse découverte dont s'étaient glorifiés les astro-
nomes du xvII° siècle. Maintenant qu'il est reconnu que ce peuple ingénieux, etc. »
Ce préambule, qui n'a aucun rapport avec le sujet traité par M. Sédillot dans le
nouveau volume publié par l'Académie, exprime un éloge contraire à la vérité, et
non moins contraire à ce que j'ai établi, dans ce journal même, aux cahiers de
septembre, octobre, novembre et décembre 1843. J'ai prouvé alors, par une dis-
cussion approfondie, appuyée de démonstrations irrécusables, que le passage
d'Aboul-Wefa, où M. Sédillot a cru voir la variation, ne contient que l'exposition
imparfaite de l'oscillation de l'apogée lunaire, décrite par Ptolémée au chapitre v du
V livre de l'Almageste; de sorte que la prétendue découverte attribuée à l'auteur
arabe n'a rien de réel. Je regrette d'avoir à réitérer cette déclaration; mais je dois
le faire pour l'honneur des corps littéraires auxquels j'appartiens. Après ce qui a
été écrit sur ce sujet, le doute que mon silence pourrait faire naître dans leur esprit
ne serait pas seulement une illusion: ce serait une véritable déception scientifique,
dont je ne veux pas me rendre responsable.

TABLE.

BIOT.

The war in China, by Duncan M° Pherson (article de M. Biot)...
Correspondance inédite de Malebranche et de Leibnitz (4° article de M. Cousin)..
Lexicon manuale hebraicum et chaldaicum, auctore J. B. Glaire (1" article de
M. Quatremère)...

Page 577

595

607

Monumenti inediti a illustrazione della storia degli antichi popoli italiani, dichia-
rati da Giuseppe Micali (1" article de M. Raoul-Rochette)....

622

Nouvelles littéraires..

638

FIN DE LA TABLE.

JOURNAL

DES SAVANTS.

NOVEMBRE 1844.

CHEFS-D'OEUVRE DU THÉÂTRE ESPAGNOL ;

traduction nouvelle par

M. Damas Hinard. - Première série, Lope de Vega, 2 vol. in-12. Seconde série, Calderon de la Barca, 3 vol. in-12. Paris, Charles Gosselin, 1842-1844.

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Déjà plusieurs fois on a essayé de donner en France la traduction du théâtre espagnol, et toutes ces tentatives, dont la plus ancienne, je crois, remonte au commencement du dernier siècle, ont été abandonnées, presqu'au premier pas, sans doute à cause de l'excessive difficulté qu'elles présentaient. D'abord Lesage, en 1700, publia, sans nom d'auteur, un volume qui, sous le titre trop étendu de Théâtre espagnol, ne contenait que deux comédies, l'une de Francisco de Rojas, l'autre de Lope Felix de Vega Carpio, Guardar y guardarse, que le traducteur a intitulée Don Félix de Mendoce. Ce volume, que Lesage se proposait de faire suivre de quelques autres, est le seul qui ait vu le jour. En 1738, du Perron de Castera fit paraître, sous le même titre (changé presque aussitôt en celui d'Extraits de quelques pièces du théâtre espagnol, qui est plus exact), un volume in-12, contenant des analyses et des fragments de dix ouvrages choisis dans le répertoire de Lope de Vega. Un peu plus tard, en 1770, Linguet publia quatre volumes in-12, intitulés encore Théâtre espagnol, dans lesquels deux ou trois comédies de Lope, sept de Calderon, quelques pièces de divers

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