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1er janvier 4864. Etat des ventes.-VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES. H. J. FRIONNET. Ambassade des Bartavelles du Dauphiné, par G. Peignot. -CATALOGUE DE LIVRES EN VENTE AUX PRIX MARQUÉS. · Ouvrages divers anciens et modernes, rares et curieux.-PUBLICATIONS NOUVELLES. L'ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche, illustré par G. Doré. Atala, par Chateaubriand; édition illustrée par G. Doré.-La Troupe de Voltaire, avec portraits à l'eau-forte, par Hillemacker.-Voyage archéologique de Grenoble à la Salette, avec dessins dans le texte, etc., etc.

ON DEMANDE A ACQUÉRIR:

JOURNAL DE VERDUN, 1710

Les 43 premiers volumes. Plus les tables, 9 volumes.

SOUS PRESSE:

CATALOGUE des livres anciens et modernes, composant la bibliothèque de M. FELIX LACROIX. (Littérature, histoire, archéologie grecque et romaine.) La plupart très-bien reliés par Petit, Lanne, Ginain, Kauffmann, etc., dont la vente aura lieu, rue des Bons-Enfants (fin janvier).

M. DUBOURG, commissaire-priseur.-A. AUBRY, libraire.

CATALOGUE des livres de science, littérature, histoire, etc., provenant de la bibliothèque de M. DAGUIN, chimiste, dont la vente aura lieu en janvier, rue de Bons-Enfants.

M. BERRANGER, Commissaire-priseur. A. AUBRY, libraire.

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SUPPLÉMENT AU CATALOGUE DES LIVRES DE FONDS et d'assortiment de la librairie d'AUG. AUBRY. 4 vol. in-8.

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N. B. Ces divers catalogues seront adressés aux personnes qui en feront la demande. (Affranchir.)

D

VARIÉTÉS BIBLIOGRAPHIQUES

Monsieur le directeur,

EPUIS neuf mois bien comptés, vous affriandez les bibliophiles, en leur servant tour à tour des perdrix fines, du chevreuil succulent, un gros pâté de foie gras et autres friandises, le tout préparé par les soins de Gabriel Peignot, deveņu, sans le savoir, le Chevet des bouquinistes. Mais savez-vous bien, mon bon monsieur, qu'au premier abord on aurait pu se croire mystifié, et prendre bel et bien votre gibier pour un poisson d'avril? Ce n'est pas ma faute, c'est celle du Bulletin, qui s'est avisé de nous annoncer toute cette bonne chère, d'abord en plein carême, puis sous la date fatale du 1er avril.

Ne craignez pas que je vous en veuille le moins du monde pour ce procédé; au contraire. Gracieusement invité à votre festin, j'en ai pris ma bonne part, et suis tout heureux et tout aise de vous en remercier encore une fois.

Cependant, permettez-moi une question quelque peu indiscrète : Le service a-t-il été complet? N'avez-vous pas pris garde qu'il y manquait un plat, et justement celui qui aurait dû être servi le premier ? J'ai même cru remarquer que les autres n'arrivaient pas tout à fait dans l'ordre que réclamait leur contenu. C'était bon, sans doute, mais....

Eh bien! ce produit de G. Peignot, qui aurait dû figurer au premier service, je profite de la fête des Rois pour l'offrir à mes honorables commensaux; je leur demande seulement la permission de dresser moi-même la table, et d'adopter l'ordre qui me paraftra le plus fait pour leur plaire, et à vous aussi, monsieur le directeur.

Veuillez agréer, etc.

Paris, 48 décembre 1863.

H.-J. FRIONNET.

AMBASSADE DES BARTAVELLES DU DAUPHINÉ

Par G. PEIGNOT.

Précédée de quelques recherches bibliographiques sur cet opuscule et sur quelques autres du même genre et du même auteur.

I

Les ouvrages de G. Peignot sont vraiment aussi nombreux qu'ils sont intéressants. On en connaît déjà plus de 450, tant petits que grands, sans

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compter beaucoup d'articles de journaux et de pièces de circonstance, qu'il a répandus dans les périodiques durant un demi-siècle de sa vie littéraire. Il n'est donc pas étonnant qu'on en découvre de temps en temps qui étaient restés inconnus, ou plutôt qui avaient été oubliés. L'année 1863 paraît avoir été la plus favorisée sous ce rapport, et le Bulletin du Bouquiniste a reçu plusieurs communications de ce genre tout à fait intéressantes. Mais, comme des époques diles pièces qu'il a reproduites lui sont venues de sources et verses, il en est résulté une inévitable confusion, que nous serions heureux de faire cesser. Cela nous sera d'autant plus facile que nous possédons une copie de la première pièce, de celle qui a provoqué les autres et qui peut seule les rendre complétement intelligibles. Avant de la communiquer aux amateurs de raretés bibliographiques, nous croyons utile d'entrer dans quelques détails sur les personnages et les événements qui y ont donné lieu.

II

Gabriel Peignot, né à Arc-en-Barrois, dans le département de la HauteMarne, le 45 mai 1767, était originaire de Vesoul, où il passa plus de vingt ans, de 1792 à 1843. Il y fut successivement ou concurremment bibliothécaire de la Haute-Saône, organisateur de l'École centrale départementale, professeur, directeur, et enfin principal de l'école secondaire ou collége. Ce dernier titre lui fut conféré le 40 déc. 1840. Longtemps avant cette époque, « il était il était, dit M. Simonnet (page 25 de son Essai sur G. Peignot), l'âme d'une société composée de toutes les personnes qui occupaient un certain rang à Vesoul, ou dont les goûts étaient conformes aux siens : ... le baron Hilaire, préfet de la Haute-Saône, M. Baulmont, maire de Vesoul, l'imprimeur Bobillier, propriétaire du château de Navenne... » Nous citons ces trois, parce qu'il est beaucoup question d'eux dans les petites poésies dont nous allons maintenant nous occuper.

A la fin de 1809, M. Hilaire, préfet de la Haute-Saône, très-recommandable par ses services administratifs, reçut de Napoléon le titre de baron de l'Empire, avec une dotation de 4000 francs. Ce fut un véritable événement pour sa modeste préfecture de Vesoul; c'en fut un aussi pour l'Isère, son département natal. Un de ses amis, M. Géroud, de Grenoble, imagina de lui envoyer ses compliments avec ou dans un pâté de perdrix du Dauphiné; il l'adressa à M. Baulmont, à qui sans doute il l'avait annoncé d'avance par lettre. Dans nos bonnes petites villes de province, le moindre fait prend aisément les proportions d'un événement. M. Baulmont donne un dîner de gala en l'honneur de M. le Préfet; il y rassemble l'élite de la société vésulienne, et, au moment solennel, il découvre le fameux pâté, où les quatre ambassadrices emplumées s'étaient tenues renfermées et silencieuses. Soudain, M. le Secrétaire d'ambassade, qui n'était probablement que Peignot luimême, prend la parole et lit une pièce de vers analogue à la circonstance. Ceci se passait le jour des Rois, le 6 janvier 4840.

Cinq semaines après, une seconde ambassade, plus nombreuse que la première, fit encore son entrée à Vesoul; mais cette fois elle s'adressait aux

administrés plutôt qu'à l'administrateur. L'année suivante, M. le baron Hilaire, rendant politesse pour politesse, députa aussi vers Grenoble. Peignot avait fait les premiers vers, en 4810, à la prière de M. le Maire; il fit également ceux de 1814 pour M. le Préfet. Il y eut ainsi, sauf erreur de notre part, quatre pièces composées dans cette circonstance.

III

Voici quelques notes sur chacune d'elles :

4.Ambassade des Bartavelles du Dauphiné, pour féliciter M. Hilaire, préfet de la Haute-Saône, sur le titre de Baron et sur la dotation qu'il vient de recevoir de Sa Majesté Napoléon Ier. (Par un professeur de Vesoul.) - Tel est le titre que portait la première pièce de vers dont il est ici question. Les bibliographes la déclarent introuvable, et de fait je ne l'ai vue citée nulle part, sinon dans la Biographie portative des Contemporains et daus Quérard. M. Milsand la mentionne aussi, mais un peu différemment; il met: « Ambassades des Bartavelles... et autres petites pièces du même genre. Vesoul, de l'imprimerie de Bobillier, janvier 1810, in-8 de 18 pages; tiré à 50 exemplaires. Je pense qu'il a emprunté ce titre à l'un des catalogues de Peignot, mais je ne sais comment accorder cette date de janvier 1840 avec le mot Ambassades, au pluriel. Peut-être Peignot a-t-il fait imprimer le présent titre après coup, pour réunir les deux ou trois pièces du même genre. Ce que je crois pouvoir assurer, c'est que la première Ambassade a été imprimée séparément : 1o parce que la nouvelle Ambassade l'a été elle-même; 2o parce que la copie manuscrite que j'ai ne renferme point cette seconde pièce.

Ma copie est tout à fait authentique, autant du moins qu'on peut le désirer, puisqu'elle est contemporaine. Je la dois à mon père, M. François Frionnet, ancien médecin, retiré aujourd'hui à Neuilly-l'Évêque (Haute-Marne). Il l'a prise lui-même sur un exemplaire que possédaient les propriétaires du château de Grancey-en-Montagne, dans la Côte-d'Or ; seulement il ne se rappelle pas si cet exemplaire était lui-même une copie ou un imprimé. Quoi qu'il en soit, il donne le titre tel que je l'ai rapporté plus haut; puis, après avoir transcrit lui-même la pièce, comprenant 440 vers numérotés de cinq en cinq, il ajoute Par un professeur de Vesoul, 1840. Enfin, sur la huitième page, qui est toute blanche, il a écrit ces mots : A Grancey-en-Montagne, le 27 septembre 1810. Ce qui confirme bien la date de cette poésie, que l'on trouvera un peu plus loin.

2. - Nouvelle Ambassade des Bartavelles du Dauphiné. S. l. n. d., in-8 de 9 pages. C'est M. Faure-Biguet, arrière-petit-fils de G. Peignot, qui a procuré au Bulletin du Bouquiniste (no du 15 novembre 1863), cette intéressante pièce, plus longue que la précédente. Il l'a accompagnée de quelques renseignements qui nous dispensent de nous y arrêter; nous ferons seulement remarquer que l'exiguïté du titre, et l'absence de noms et de date, semblent confirmer la conjecture que nous avons émise tout à l'heure. 3. Les Oies et le Chevreuil, conte en vers, par G. Peignot. Nous parageons tout à fait le sentiment de M. Simonnet, qui a, le premier, fait connaître ce petit conte (dans le Bulletin, no du 1er août 1863, et dans l'Essai

sur G. Peignot. p. 35): nous le regardons comme un avant-projet pour l'ambassade de Vesoul à Grenoble. L'auteur semble lui-même y faire allusion dans sa lettre d'envoi de la pièce qui vá suivre, quand il dit: Le cadre que j'ai adopté m'a fait aller plus loin que je ne pensais d'abord. et le Chevreuil n'ont pas servi, et sont restés manuscrits dans les papiers de l'auteur.

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Donc les Oies

4. — Relation d'un congrès tenu par les Oiseaux de la Haute-Saône, à l'occasion d'une certaine Ambassade de Bartavelles qui fit son entrée, l'hiver dernier, dans la bonne ville de Vesoul. Voici la véritable pièce qui paraît avoir été définitivement adoptée par M. le baron Hilaire, pour accompagner le pâté de foie gras qu'il envoyait, au mois de janvier 1814, à son ami de Grenoble, M. Géroud. Elle ne fut probablement pas imprimée, du moins à Vesoul, puisque nous n'en trouvons de traces nulle part. C'est M. A. de Coucy qui l'a retrouvée parmi les manuscrits de Peignot, et qui en a enrichi le Bulletin du Bouquiniste (no du 1 avril 1863).

Telles seraient, selon nos recherches, les véritables pièces qu'a composées le fécond bibliographe à l'occasion du pâté d'alouettes de Grenoble. Comme elles portent leur date avec elles, nous pouvons facilement justifier le classement que nous avons adopté.

4° Ambassade des Bartavelles; 6 janvier 4840;

2o Nouvelle Ambassade des Bartavelles; 42 février 4840;

3o Les Oies et le Chevreuil, conte; 9 janvier 1844;

4 Relation d'un congrès, janvier 4844.

Puissent ces quelques détails intéresser les amateurs, en même temps qu'ils ajouteront un trait de plus à l'histoire littéraire de notre aimable compatriote. H.-J. FRIONNET.

AMBASSADE

DES BARTAVELLES DU DAUPHINÉ

Pour féliciter M. Hilaire, préfet de la Haute-Saône, sur le titre de baron et sur la dotation qu'il vient de recevoir de Sa Majesté Napoléon Jer

NOTA. Les quatre ambassadrices sont arrivées à Vesoul chez M. Baulmont dans un pâté fait à Grenoble, et ont eu l'honneur d'être présentées à M. le Baron au milieu d'un repas où M. Baulmont avait réuni plusieurs amis.

A peine le pâté fut ouvert, que les demoiselles, par l'organe du secrétaire d'ambassade, ont ainsi parlé :

Cher préfet, dans certain pays,
Où l'on dit qu'avez pris naissance,
Il est un peuple de perdrix

Qui, tout comme l'humaine engeance,

(La fin au prochain numéro.)

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