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HARVARD COLLEG

MAY 18 1922

LIBRARY

F. C. LOWELL FUND

BULLETIN

DE LA SOCIÉTÉ DES ANTIQUAIRES DE PICARDIE.

COMITÉ CENTRAL.

Seance du 11 Janvier 1859.

L'ordre du jour appelle l'installation du bureau qui se compose, pour l'année 1859, de MM.

Le C DE BETZ, Président,

BOCA, Vice-président,

GARNIER, Secrétaire perpétuel,

JANVIER, Secrétaire annuel,

BAZOT, Trésorier.

M. D'Herbinghem, Président-sortant, prononce l'allocution suivante :

MESSIEURS,

« Je dois transmettre à mon successeur et au nouveau bureau l'autorité dont les ont investis vos suffrages, et les déclarer installés dans ces fonctions, que leur rendront honorables et faciles votre concours dévoué et la haute distinction de chacun d'eux.

« Je vous remercie vivement du bienveillant appui que vous m'avez prêté, pour maintenir notre compagnie dans le rang élevé qu'elle a su conquérir parmi les sociétés archéologiques de France. Je remercie M. le Vice-président et MM. les membres qui l'ont si dignement représentée au congrès de Laon.

« J'osais, Messieurs, l'année dernière, vous demander d'être surtout les hommes des études du passé, de mettre toujours loin de vous les irritations qui peuvent surgir dans la vie actuelle, et de ne songer qu'à vous prêter un aide mutuel dans vos recherches et dans vos travaux. Je vous disais encore plus récemment : nous avons entrepris une utile et noble tâche, celle de faire aimer notre pays et de nous rendre meilleurs par les souvenirs qui concernent notre vieille et illustre contrée; il faut que notre Société soit honorée par ses travaux. Il faut donc que nous nous excitions mutuellement à les commencer et à les mener à bonne fin; et pour cela notre union indissoluble sera notre force et notre renommée.

« Ces sentiments, Messieurs, je suis heureux de le proclamer, sont aussi ceux de l'homme éclairé que vous avez choisi pour votre président. Déjà honoré par vous du même titre, il y a plusieurs années, son caractère et ses connaissances, principalement dans les monuments anciens, et dans les arts du dessin et de la peinture, le désignaient de nouveau à vos suffrages. Vous n'avez pas oublié son rapport sur la restauration des bas-reliefs du chœur de notre belle cathédrale.

« Vous lui avez adjoint un Vice-président que recommandait une instruction profonde et vraie. Savant et laborieux archiviste, il trouvera, comme il l'a fait déjà, dans le dépôt confié à sa garde, l'occasion de vous faire plus d'une intéressante communication.

Veuillez, MM. du bureau, prendre et occuper les places qui vous sont désignées. >>

M. le Comte de Betz répond en ces termes :

<< MESSIEURS,

» Appelé par vos bienveillants suffrages à l'honneur de succéder à l'excellent collègue qui nous a si dignement présidés, j'éprouve en présence des obligations que ces hautes fonctions m'imposent, une vive émotion, un trouble involontaire qui naissent d'une juste défiance de mes propres forces.

» Elevé dans le métier des armes auquel j'ai consacré la plus grande partie de ma jeunesse, et entraîné par mon penchant naturel

vers les arts qui sont du domaine du dessin et de la peinture, il y a eu presque de la témérité de ma part à venir, l'un des premiers, prendre rang parmi ces hommes érudits qui cultivaient une science à laquelle j'étais jusqu'alors resté étranger.

>> Ne trouvant donc rien dans mon passé qui fût de nature à justifier votre choix, je me suis demandé si vous n'auriez pas voulu honorer en moi le titre de membre fondateur de cette Société, et peutêtre aussi reconnaître le dévouement que je n'ai cessé de lui porter, bien qu'il ne m'ait pas été permis de lui en donner la preuve aussi souvent que je l'eusse désiré.

>> Pourquoi faut-il que des motifs puisés dans une trop excessive réserve, vous aient privés d'un chef qui eût honoré votre choix. Tous, nous étions convenus de porter nos suffrages sur un de nos collègues que la gravité de son caractère, l'élévation de son esprit et l'autorité de sa parole eussent rendu beaucoup plus digne que moi de la faveur dont je suis en ce moment l'objet. En le voyant décliner un honneur si bien fait pour lui et si lourd pour moi, j'ai été saisi d'un juste sentiment d'effroi et peut-être aurais-je imité son exemple, si vous n'aviez placé à mes côtés un auxiliaire habitué aux luttes des discussions savantes, habile à les diriger, et dont la valeur viendra, je l'espère, en aide à mon insuffisance.

>> Placé entre les conseils de ce guide éclairé et les nobles exemples que m'a légués mon prédécesseur, je chercherai à suivre les uns et à m'inspirer des autres, trop heureux si je parviens à ne pas vous laisser des regrets tardifs sur votre choix.

» Je viens à vous, mes chers collègues, libre de tout engagement avec le passé, et ne voulant me souvenir que des choses qui seront de nature à entretenir l'harmonie et l'union indispensables à l'existence de notre institution.

>> Reportons-nous un instant par la pensée aux premiers temps de notre Société, alors qu'un petit nombre d'hommes studieux se réunissaient pour demander à nos monuments de leur révéler les derniers secrets de leur histoire. Animés de l'amour de la science et du vif désir de la faire progresser, tous rivaux, jamais adversaires, c'est sous l'impulsion de cette communauté de vues et de sentiments

qu'ils ont fait les premiers pas dans cette carrière que vous avez, depuis, si brillamment parcourue. Restons fidèles à ces sentiments doux, bienveillants, affectueux, qui ont entouré le berceau de notre Société, qui l'ont réchauffée dans son enfance, et où elle a puisé les premiers éléments de sa force et de sa gloire.

Messieurs, en ce jour où nous préludons aux travaux de l'année, permettez-moi de vous recommander l'exactitude aux séances; je l'élève à la hauteur d'un devoir, lorsque des devoirs plus impérieux ne viennent pas y mettre obstacle. Faisons la part de ceux de nos collègues qui, forcés d'être avares de leur temps parce qu'ils sont trop riches de la confiance publique, regrettent de ne pouvoir être avec nous que par la pensée et par le cœur.

» Ce que je ne saurais trop vous recommander encore, c'est d'éloigner de nos discussions toute question irritante; c'est aussi de ne passer de l'initiative au fait accompli qu'avec l'approbation préalable de la Société. Les plus sages projets dans l'esprit de celui qui les forme, peuvent être l'objet de modifications qui les rendent meilleurs encore; et, lorsqu'ils ont été soumis à votre sanction ils n'entraînent après eux ni blâme ni responsabilité.

» Quant à moi, Messieurs, il m'incombe un devoir que vous me rendrez facile, je l'espère, c'est de veiller à l'exécution stricte et impartiale de vos statuts.

» A chacune de nos séances, le secrétaire perpétuel fait passer sous vos yeux les diverses publications qui, dans l'intervalle d'une séance à l'autre, ont été adressées à la Société. Autrefois ces publications étaient l'objet de rapports intéressants; mais peu à peu cet usage est tombé en désuétude à mesure que le nombre des ouvrages augmentait. J'appellerai votre attention sur cet abandon regrettable, et prierai M. le secrétaire perpétuel, qui a les prémices de ces publications, de vouloir bien vous signaler celles qui, au point de vue de la Société, lui paraîtraient offrir le plus d'intérêt. Je ne pense pas qu'elles doivent donner lieu à des rapports très-étendus. Tracer le cadre dans lequel l'auteur a circonscrit son ouvrage, en faire ressortir les points principaux, l'envisager dans son ensemble beaucoup

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