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demment à l'époque gallo-romaine. Plusieurs objets antiques ayant été rencontrés dans ce terrain, M. le Président a cru devoir se rendre sur les lieux pour apprécier l'importance de cette découverte. Des fouilles ayant été pratiquées par un homme intelligent, on a reconnu que toutes les tombes étaient en bois, mais tellement altéré par la décomposition qu'on n'a trouvé que de longs clous de fer oxidés, au milieu d'une terre noirâtre; plusieurs vases funéraires et plusieurs autres objets se rattachant aux sépultures de l'époque, ont été extraits, mais les plus intéressants avaient été recueillis dans les premières fouilles et remis, pour la plus grande partie, à M. le Maire de Bresles, qui a fait connaître son intention d'en enrichir le Musée.

M. Floury, qui a conservé un vase en verre, une anse de même substance, un collier et un petit coq, a fait connaître aussi son intention d'offrir ces objets.

Séance du 5 janvier 1859. M. l'abbé Barraud propose de faire graver sur bois plusieurs des objets intéressants trouvés dans le pays et qui font partie du Musée. Ces clichés, qui serviraient à enrichir le bulletin, trouveraient encore leur emploi dans un catalogue illustré, dont les richesses croissantes du Musée rendront un jour la publication nécessaire. Ce travail pourrait commencer par le bas-relief en ivoire trouvé dans les terrassements de la nouvelle prison.

Le même membre appelle aussi l'attention sur quelques tapisseries, qui se trouvaient dans l'ancienne cour d'assises, et qui ont été rendues à la cathédrale. L'état de dégradation de plusieurs parties rendent nécessaires des

dessins qui en assureraient la conservation et plus tard permettraient de compléter par la gravure une collection dont l'ouvrage de M. Jubinal et quelques autres gravures ont révélé déjà tout l'intérêt.

Séance du 31 janvier 1859. - M. Mathon offre les dissertations dans lesquelles il a décrit les sarcophages en plomb et le bas-relief en ivoire, de l'époque gallo-romaine, récemment trouvés aux portes de la ville.

-M. Michel envoie une notice sur le drapeau de Jeanne Hachette, qui résume tout ce qui a été écrit sur ce sujet. M. Bouchard fait remarquer que le bienheureux Michel, Evêque d'Angers, originaire de Beauvais, doit être rattaché à cette honorable famille. La ressemblance des armes ne peut laisser aucun doule à cet égard.

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M. Woillez fait observer que les armoirie si généralement admises au moyen-âge pour distinguer les familles nobles, avaient été aussi adoptées par la bourgeoisie et par les corporations de métiers. Il doit entrer dans les vues d'une Société qui s'est principalement vouée au culte du passé, de recueillir et de conserver ces anciens souvenirs qui s'en vont disparaissant de jour en jour. Le cabinet de M. Le Mareschal renferme la collection presque complète des blasons des familles de Beauvais. Les armoiries de nos antiques corporations ont été réunies dans celui de M. Le Caron de Troussures. La Société, en faisant appel à ceux de ses membres qui cultivent les arts graphiques, pourrait former une collection complète qui, placée dans sa bibliothèque, préviendrait la dispersion de ces souvenirs des anciens temps.

COMITÉ DE NOYON.

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Séance du 8 février 1859. M. Peigné continue ses communications sur les villas mérovingiennes et carlovingiennes.

Pour donner à l'opinion qu'il a émise sur Autreville tous les caractères d'un fait certain, M. Peigné a voulu voir plusieurs villas bien connues, et comparer leur forme, leur plan général, leur situation, avec celles qu'il a cru découvrir dans les départements de l'Oise et de l'Aisne. C'est dans ce but qu'il a visité Pistes, où sont conservées les traces d'une villa mérovingienne, qui aurait été précédemment une habitation romaine. La villa de Pistes est à peu de distance du village de Landelle, que jusqu'ici les archéologues avaient regardé comme l'ancienne habitation de nos rois. M. Peigné est d'avis que ce n'est pas à Landelle, mais à Pistes, qu'il faut chercher les traces de cette ancienne résidence: c'est une opinion qu'il a fait facilement partager à plusieurs archéologues normands, et en particulier à M. l'abbé Cochet, dont le nom fait autorité dans la province qu'il a si longtemps et si scrupuleusement étudiée. L'habitation royale, aurait été construite au confluent de deux ruisseaux qui lui formaient une défense naturelle; c'est là, d'après M. Peigné, un caractère commun à toutes les villas mérovingiennes et carlovingiennes; le choix de l'emplacement aurait toujours été déterminé par la rencontre de deux cours d'eau, formant fle ou presqu'île, et défendant ainsi l'abord de ces résidences. Cette observation se confirme par l'examen de l'emplacement regardé aujourd'hui comme l'ancienne villa

de Samoussy. On y aperçoit encore un quadrilatère entouré d'un fossé d'enceinte en partie bien conservé, et où aboutissaient des cours d'eau pouvant l'alimenter abondamment. L'église actuelle est construite dans ce quadrilatère.

Le château de Quierzy était lui-même situé dans une ile, comme on peut le voir sur un plan exécuté par les soins du propriétaire actuel, M. Petit, notre zélé collègue. L'Oise se divisait un peu au-dessus du château, et ses eaux alimentaient un bras de peu d'étendue, qui venait se rattacher au lit principal, au-dessous de Quierzy.

M. Peigné attribue l'origine de la plupart de ces villas mérovingiennes aux villæ fiscales dont les Romains tirèrent, après l'invasion, un revenu considérable. Les Francs succédant aux soldats de César et d'Egidius, respectèrent la propriété partout où ils la trouvérent établie au profit d'un particulier; mais ils s'emparèrent de ce qui appartenait au fisc, et toutes les villas de la rive gauche de l'Oise étaient de ce nombre. Il n'est pas étonnant dès lors, que ces établissements, devenus plus tard résidences royales, aient partout la même forme, soient construits sur le même plan, el dans des conditions presque identiques. C'est ainsi qu'on retrouve exactement l'enceinte quadrilatère aux Ageux, à Montmacq, à La Motte, près de Carlepont, à Caisne et à Autreville.

Dans les villas dont les traces sont plus apparentes, M. Peigné a remarqué une différence sensible d'élévation dans l'emplacement du château et dans celui de la métairie. Celle-ci étant beaucoup plus basse, ne serait-il pas naturel d'admettre que de la disposition des anciennes

métairies royales, est venu le nom de basse-cour donné aux cours de ferme dans les établissements agricoles?

M. Peigné, à propos des villas mérovingiennes, étudie le mode de construction employé alors par les Gaulois et les Francs, question aussi importante qu'elle est difficile à résoudre. L'espoir de trouver des documents qui puissent fournir des données certaines, n'étant guère permis, les analogies et les inductions seront probablement les seules bases sur lesquelles s'appuiera jamais la théorie de l'art mérovingien. Cependant l'honorable membre ne se rebute pas. Il doit à l'obligeance de M. Viollet-Leduc la connaissance d'une bible manuscrite du huitième siècle, où est représenté un bâtiment dont la forme paraît être à l'habile architecte le type des constructions de la première race. M. Peigné compare ce bâtiment aux édifices des pays scandinaves, où le bois est encore généralement employé pour les constructions. Il y remarque surtout deux têtes d'animaux qui donnent un grand caractère d'authenticité à l'avis émis par M. Viollet-Leduc et par lui.

Il existe, en effet, à la bibliothèque impériale, un fauteuil en fer, qu'on regarde comme ayant été le trône du roi Dagobert. Il serait resté longtemps à Saint-Denis, où Suger l'aurait fait réparer. C'est un trône portatif, qui pouvait se plier, et être facilement joint aux bagages royaux, lorsque la cour quittait une résidence pour se transporter dans une autre. Le savant collaborateur du père Martin, le père Cahier, croit que ce fauteuil est un des deux trônes construits par saint Eloi, pour Clotaire II. Or, on retrouve dans cette sella plicatilis les deux mêmes figures d'animaux, dont le symbolisme n'est pas expliqué,

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