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différences entre les quantités proportionnelles de matières inorganiques contenues dans le tissu du cœur à différents âges, afin d'arriver ainsi à déterminer, mieux qu'on ne l'avait fait jusqu'ici, quelles peuvent être les causes de la mort naturelle chez l'homme. C'était pour pouvoir mieux apprécier la nature de ces causes, que j'ai cru pouvoir prendre mon point de départ dans le règne végétal, et si j'ai dit qu'on devait s'étonner que les physiologistes n'eussent guère fixé leur attention sur les causes de la mort naturelle dans les végétaux, c'est que dans la physiologie végétale du célèbre P. Decandolle et dans celle plus récente de Meyen, que j'avais consultées à cet égard, je n'ai rien trouvé d'analogue à ce sujet. M. Vrolik lui-même, dans la dissertation qu'il a eu la bonté d'envoyer à l'académie, n'a aucunement traité cette question, et encore moins celle de la mort naturelle de l'homme. Son travail est donc complétement différent du mien, et ne présente avec celui-ci que des points de contact tellement éloignés, que la lecture de l'intéressante dissertation du savant professeur hollandais n'aurait pas même pu me conduire à l'examen des faits que j'ai cherché à constater dans ma notice.

Antiquités. M. Crahay annonce qu'il y a eu méprise dans les indications qui lui ont été données au sujet des antiquités mentionnées à la page 377 du Bulletin d'octobre dernier. Ce n'est pas dans le voisinage de Trèves, mais près de Virton qu'elles ont été trouvées.

PALÉOGRAPHIE.

HISTOIRE LITTÉRAIRE.

Suite des notices et extraits des manuscrits de la biblio

thèque royale. Le dominicain Brochart et la TerreSainte. Barlaam et Josaphat (addition). Par le baron de Reiffenberg.

En 1330, le roi de France, Philippe de Valois, s'était rendu à Avignon, et dans des conférences avec le pape Jean XXII, une nouvelle croisade fut projetée; mais la ferveur s'était éteinte, et l'activité des esprits trouvait ailleurs satisfaction: la prise de S'-Jean-d'Acre par le soudan de Babylone, arrivée dès l'an 1291, avait d'ailleurs ruiné la cause des croisés.

Cependant le roi eut l'air de songer sérieusement à cette entreprise. Le jacobin Burcard, surnommé l'Allemand, appelé Brochart par les Français, et qui avait séjourné longtemps outre mer, essaya de lui venir en aide. Dans ce but il composa en latin deux ouvrages que l'on a quelquefois confondus: l'un expose les motifs qui militaient en faveur de la croisade et les mesures qu'il convenait de prendre; l'autre est une description de la Terre-Sainte. C'est celui-ci qui a été imprimé pour la première fois en 1475, dans le Rudimentum novitiorum, et qui a été reproduit souvent depuis avec des différences plus ou moins considérables. Une des meilleures éditions est celle de Jean Romberch, publiée à Venise en 1519: celle de Magdebourg, en 1595, n'en est qu'une réimpression. Dans l'édition d'Anvers 1536,

on a suivi le texte remanié par Simon Grynaeus. L'édition d'Amsterdam 1707, in-fol., est de toutes la plus récente (1). C'est aussi le texte imprimé en 1555, à Bâle, dans le Novus orbis de Grynaeus.

Si les imprimés furent nombreux, les copies manuscrites l'ont été davantage encore. La bibliothèque du Roi, à Paris, le British Museum, le collége de la Madelaine, à Oxford, en possèdent de l'un des deux ouvrages ou des deux à la fois (2). Le catalogue de Gaignat, cité par MM. Villenave et Eyriès (Biogr. univ. VI, 2), indique la traduction de l'avis directif sous le n° 2637. Le savant M.V. Le Clerc, qui s'en occupe pour l'histoire littéraire de la France, a reçu en partie la collation des manuscrits de l'Escurial contenant le Libellus de Terra Sancta.

Quand à la cour de Philippe-le-Bon, la politique du prince, afin de détourner l'attention, de distraire des esprits inquiets, et peut-être aussi d'autoriser certaines exigences financières, on voyait des plans chimériques de croisades se mêler aux plaisirs les plus mondains, il était tout simple que les écrits de Brochart eussent encore de la vogue, quoique la prise de Constantinople par les Turcs vînt rendre la situation des chrétiens en Orient encore plus désespérée.

(1) Onomasticon urbium et locorum sacrae scripturae seu liber de locis hebraicis, graece primum ab Eusebio caesariensi deinde latine scriptus ab Hieronymo, in commodiorem vero ordinem redactus....opera Jacobi Bonfrerii S.-J. Recensuit... J. Clericus. Accessit huic editioni BROCARDI MONACHI ORD. PRAED. DESCRIPTIO TERRAE-SANCTAE. Amstel. Fr. Halma, 1707, in-fol.

(2) Pertz, archiv., VII, 65, 81, 95. Dans la table on a confondu Burchardus teutonicus avec Burchardus Vicedominus Gentinensis, comme Philippe Bosquier et Canisius ont confondu le jacobin allemand avec le cordelier français Bonaventure Brochard.

Mais Brochart avait écrit en latin, et si le latin était la langue des clercs, il s'en fallait qu'il fût celle des gentilshommes et des chevaliers. Philippe-le-Bon fit donc traduire en français le Directorium et la Description de la Terre-Sainte, par son translateur ordinaire, le bon Jean Mielot, chanoine de Lille en Flandre qui se qualifie humblement du moindre de ses secrétaires.

Je vais faire connaître rapidement deux manuscrits de la bibliothèque royale.

I.

Le premier marqué à l'inventaire sous les n° 9116-9117 (ancien 918 et 82a), est un grand in-fol. en papier, de 45 feuillets, longues lignes, avec lettrines peintes et dorées, écriture de la fin du xiv° siècle. Il contient les deux écrits de Brochart. Voir le 2o vol. du Cat. des manuscrits (Répertoire, I), p. 80. Il provient de la librairie primitive des ducs de Bourgogne.

Legrand d'Aussy, dans les mémoires de l'Institut (sciences morales et politiques, t. V, pp. 450-466), parle de Brochart, à propos de Bertrandon de la Brocquiere, et cite les manuscrits de Bruxelles. Il donne le no 319 au manuscrit latin qui est coté 46 dans le catalogue de Haenel (col. 767), et le no 352 au manuscrit français.

Le volume latin commence ainsi :

In nomine patris et filii et spiritus sancti. Incipit Directorium ad passagium faciendum, editum per quendam fratrem ordinis praedicatorum, scribentem experta et visa potiusquam audita. Ad serenissimum principem et dominum dominum Philippum regem Francorum, anno Dni MCCC XXXII. Prologus.

« De Celsitudinis Vestrae sancto proposito, Domine mi Rex, in Romana curia fama celebri divulgato, exultat et jubilat orbis totus, quod scilicet, tanquam alter provisus de superis Machabeus, pro aemulatione legis, pro zelo fidei, pro liberatione terrae Christi sanguine consecratae, sumitis bellum Dei. Et quia pauper ego non possum obsequium Vestrae Regiae Majestati tribuere et in aequis, quod, Deo teste, libentius et uberius facerem si haberem, cum hoc opusculo ad passagium directorio, in nomine Domini qui in tabernaculo testimonii pelles arietum et caprarum praecepit et docuit offerendas, et plus quam divites larga munera exhibentes, pauperculam commendavit duo tantum aera minuta in gazophilacium offerentem, Vestrae Felicitatis pedibus humiliter me prosterno. In quo quidem Directorio non tam aliorum relatione audita quam ea quae per XXIIII annos et amplius, quibus fui in terris infidelium commoratus, causa fidei praedicandae, visa refero et experta..... Inter haec, si mererer, tui, Domine mi, vestigia prosequi tam sanctum negotium exequentis, non sicut unus de mercenariis tuis, sed sicut unus de illis quae (qui) de micis quae cadunt de mensa tua cupiunt saturari, ut, sicut haec describo literis, sic digito demonstrarem.

» Huic autem opusculo Directorium ad passagium faciendum nomen dedi quod ad significationem duorum gladiorum quorum Dominus sufficientias attestatur, et ad typum apostolorum quorum numerus in duodenario consummatur, in duos libellos et XII partes distinctum exhibeo et completum. Ut sicut primus gladius vivus et efficax verbi dei, ipsorum apostolorum ministerio, indurata corda gentium penetravit, eorumque colla indomita suavi subdidit jugo legis, sic secundus gladius Vestrae Invictae Potentiae ac Virtutis exemptus de pharetra Regni Vestri, velut alter gladius Gedeonis, tabernacula hostilium nationum dividat, dejiciat, conterat et conculcet, amen. »

Ainsi, d'après ce qui précède, Brochart était parti pour la Terre-Sainte et les contrées environnantes, vers l'an

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