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donnés seulement avec des chars. La taille plus ou moins grande des héros détermine leur rang. Le roi, qui passe par-dessus tous les autres, est désigné, tantôt par l'épervier au-dessus de sa tête, tantôt par le serpent, l'uréus, à son casque, ou par l'un et l'autre, comme aussi ordinairement par l'étendard porté derrière lui, et que représente la planche de la Palma thebaica. Quant aux chevaux, la magnificence de leurs housses et de leurs harnois est vraiment surprenante. La belle forme du char, qui semble être tout-à-fait de métal (1), n'est pas moins curieuse. Ce qui mérite encore l'attention, ce sont les rangs serrés et l'ordre profond de l'infanterie, absolument comme les décrit encore Xénophon (2), et qui ne pouvaient être introduits que chez des troupes permanentes, ou chez une caste guerrière, à cause des exercices qu'ils

dans la capitale, et notamment dans le grand cirque, et sortait par les portes de ce cirque, lors même qu'il n'y en eût pas cent, la description du poète me semble suffisamment justifiée.

(1) Pl. II, 12; III, 38, 39.

(2) XENOPHON, Cyropédie, VI, p. 166; VII, p. 177, 179. Voyez aussi ce qu'HAMILTON, p. 146, dit de la régularité des mouvements dans les lignes de l'infanterie égyptienne, précision que l'on ne trouve que chez des troupes bien exercées.

supposent. On reconnaît une tactique militaire au genre d'attaque des Égyptiens, à leur manière de cerner et de tourner l'ennemi (1). Elle se montre aussi dans les batailles navales, qui prouvent l'existence d'une puissance maritime sous les Pharaons, du moins à certaines époques.

J'ai essayé de donner à mes lecteurs une idée (sans doute faible) d'un des plus anciens et plus puissants états de la terre. Il me reste à déve lopper les causes de sa splendeur, en ce qu'elles sont fondées sur son industrie et son commerce. J'y consacrerai le chapitre suivant, en embrassant dans cette recherche toute l'Égypte.

(1) Déja XENOPHON, Cyropédie, VII, Op., p. 174, remarque que cela était usité chez les Égyptiens.

CHAPITRE IV.

INDUSTRIE ET COMMERCE DE L'ÉGYPTE.

Il y aura un chemin qui conduira d'Égypte en Assyrie, de manière que les Égyptiens iront en Assyrie, et les Assyriens en Égypte. ISAÏE, XIX, 23.

Ce qui contribue beaucoup à faciliter la recherche sur l'industrie des Égyptiens, c'est qu'ils se sont efforcés d'en transmettre aussi le souvenir à la postérité en plusieurs scènes figurées. Les tombeaux d'Ilithya sont, sous ce rapport, une des découvertes les plus instructives faites en Égypte par les savants français (1). Les bas-re

(1) Voyez en les copies dans la Description de l'Égypte, planches. Vol. I, p. 61–70.

liefs peints sur leurs murs, murs de la soi-disant grotte de sultan, représentent les occupations de la vie domestique, de l'économie rurale, de l'agriculture et de l'éducation des troupeaux, de la pêche, de la chasse, de la navigation et du commerce dans les marchés. Ce que nous ne connaissions que par des descriptions tronquées, est déroulé actuellement devant nos yeux et fait taire chaque doute. Qu'on n'y cherche cependant pas un ensemble complet, et qu'on ne se croie pas autorisé à conclure que les choses qui ne s'y trouvent pas représentées n'aient pas existé. Les travaux d'un peuple aussi civilisé sont trop variés pour qu'on puisse espérer d'en embrasser toutes les parties.

Mais quelque diverses que fussent les occupations des Égyptiens, il n'est pas moins avéré que l'économie rurale et l'agriculture, regardées comme les bases de la civilisation, occupèrent la première place.

La nature du sol imprime un caractère tout particulier à l'agriculture. Comme elle dépend de l'irrigation, elle est restreinte à certains endroits, et ses travaux ne s'exécutent que pendant une courte époque de l'année. Ces travaux sont à l'abri de l'inondation, parce que le sol, durci par la chaleur du soleil, offre alors partout des

crevasses (1). Lorsque le débordement du Nil survient, l'eau en pénétrant dans ces crevasses, amollit et féconde à la fois le sol. Dès que l'eau s'est écoulée, il faut ensemencer, parce que ce terrain, ressemblant alors un à marais desséché, durcit promptement.

La semence jetée dans le sol amolli ( qui ne demande pas d'engrais), s'enfonce naturellement ou bien y est enfoncée par le bétail. On ne se sert des bèches et de la charrue que lorsque la terre commence à durcir. La charrue est souvent représentée; elle est très-simple, sans roues, tirée par des bœufs ou bien aussi par des hommes (2). Les terres ensemencées n'exigent plus de soin jusqu'à la moisson. On rencontre peu d'ivraie en Égypte. Les semailles faites au mois de novembre offrent une récolte au mois d'avril. On fauche le blé, et souvent, à ce qu'il paraît, seulement les épis, parce qu'on ne fait pas grand cas de la paille (3). On les emporte dans des paniers. Des boeufs foulent le blé pour l'égrèner, et la menue paille est détachée sur l'aire. A partir de ce moment jusqu'après le plus

(1) Voyez REYNIER, Économie politique et rurale des Égyptiens, p. 192, etc.

(2) Description, planch., vol. I, 68, 69; II, 90.
(3) Ibid., vol. II, 90.

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