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à une époque où les côtes de ce continent étaient occupées par des peuples commerçants; ou bien il eut lieu et se fit de la manière indiquée, et par ces routes, que la nature offrait comme les plus convenables à ce genre d'opé

rations.

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APPENDICE VI.

(INÉDIT.)

COMPARAISON DES IDÉES ÉMISES SUR LA HAUTE ANTIQUITÉ DE L'ÉGYPTE PAR L'AUTEUR, AVEC CELLES DE CHAMPOLLION ET DE ROSELLINI.

LE développement progressif des notions ethnographiques et l'étude plus approfondie des monuments de l'antiquité ne peuvent qu'être utiles à ces recherches. Nous nous sommes empressé, dans les différentes éditions et traductions de cet ouvrage (qui parut pour la première fois en 1793, sous une forme bien imparfaite), de suivre la marche du siècle, et de profiter des éclaircissements obtenus dans cet espace de temps. A cet égard, l'Égypte a été favorisée plus que tout autre pays placé en dehors de l'Europe. Des expéditions militaires et scientifiques ont. répandu beaucoup de lumières sur ses monu

ments et son histoire. Dernièrement encore, en 1828 et 1829, une des plus importantes pour les sciences a été entreprise aux frais de la France et de la Toscane, sous la direction de Champollion et de Rosellini. Et qui aurait été plus propre à remplir cette mission que le savant orientaliste à qui nous devons l'essai d'interprétation des hiéroglyphes! Il lui fut donné d'examiner et de développer sur les lieux mêmes son système; mais un destin cruel ne lui permit pas de rassembler lui-même les matériaux qu'il avait recueillis ; car, à peine revenu dans sa patrie, une mort prématurée l'enleva aux sciences, occupé qu'il était de composer une grammaire d'hieroglyphes dont nous attendons encore la publication.

Ces travaux que Champollion avait commencés en société avec un ami tel qu'il pouvait le désirer, Rosellini, professeur des langues orientales. à Pise, sont continués aujourd'hui par ce dernier seul. Il était difficile de confier cette grande tâche à des mains plus habiles, autant que nous pouvons en juger par les premiers essais que nous avons sous les yeux. Il faut louer le plan de l'ensemble, divisé, par ordre des matières, en plusieurs sections, dont la première contient la partie historique, les biographies des rois, et dont les autres traiteront de la vie publique et privée, des arts, des sciences et de la religion

des Égyptiens. L'auteur, ennemi de toute hypothèse et ayant étudié la langue et l'écriture de ce peuple, s'est borné à l'explication des monuments (1).

De tout l'ouvrage, I monumenti del' Egitto e della Nubia, designati ed illustrati dal dottore Ippolito Rosellini, la première partie, en deux volumes, 1 monumenti storici, a été publiée; elle est accompagnée d'un atlas superbe où l'on trouve les portraits des Pharaons avec les inscriptions qui en font partie.

Il est, je crois, inutile de rappeler que je ne me propose pas de donner une critique détaillée de cet ouvrage, lors même que je m'en sentirais les moyens. Je me contenterai d'indiquer jusqu'à quel point les principaux résultats de ces recherches s'accordent avec mon travail ou en diffèrent. Mais il ne faut pas perdre de vue que les deux volumes publiés jusqu'ici par M. Rosellini ne traitent que de l'histoire chronologique des rois et des diverses dynasties de l'Egypte, et ne parlent pas encore de la politique et du commerce, objets auxquels je me suis plus particulièrement attaché. Cependant, avant d'entrer en matière, on me permettra de présenter une observation,

(1) Introduzione, p. x..

quoiqu'il puisse paraître présomptueux de ma part de contredire des hommes qui ont vu le pays et examiné les monuments sur les lieux.

L'histoire de l'Égypte, classée selon les trente et une dynasties incomplètes de Manéthon, se divise, relativement aux sources, en deux parties ou périodes, dont l'une comprend les dixsept premières dynasties, l'autre la dix-huitième jusqu'à la trente-unième. Ce n'est que de cette dernière période, environ 1800 ans avant le commencement de notre ère, qu'il y a des monuments; il n'y en a pas de la première, ou s'il en existe, ce ne sont que des débris d'une faible importance. Il s'ensuit par conséquent que, pour cette période, Champollion et Rosellini ne sont guère plus avancés que les autres historiens qui ne virent pas l'Égypte; ce qui me dispense aussi de m'arrêter sur le peu de points où je ne partage pas tout-à-fait l'opinion des savants orientalistes. Mais il en est tout autrement de la période où ils purent consulter et interpréter les monuments et les inscriptions.

I. DE L'ORIGINE DE LA NATION ÉGYPTIENNE.

J'ai présenté les Égyptiens comme un peuple aborigène d'Afrique, et issu de la même race que

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