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gypte ne peut être qu'incomplète et qu'elle doit être envisagée et traitée sous ce point de vue.

Il ne faut pas non plus s'attendre à une histoire sévèrement chronologique. Hérodote ne donne pas une chronologie suivie; Diodore compte, il est vrai, par générations, mais il offre plusieurs lacunes; les dates de Manéthon sont souvent falsifiées par les erreurs des copistes. Quant aux monuments, on n'a pas encore pu y découvrir un ordre chronologique suivi, quoiqu'ils présentent parfois des sujets qui s'y rapportent. On est par conséquent réduit à combiner approximativement l'époque de certains événements remarquables, et à classer en général les faits qui les précèdent et qui les suivent, non par années, mais par siècles. D'ailleurs c'est tout ce qu'on peut exiger là où il n'y a pas encore d'histoire que l'on puisse comparer avec celle d'autres états. Les faits n'en subsistent pas moins, lors même que les dates varient de cinquante et même de cent ans.

Si les monuments imposants qui ont bravé l'injure du temps, et qui pendant un long

cours de siècles ont été les témoins muets

mais éloquents de la grandeur des Pharaons, ne nous donnent pas encore de dates fixes, ils ont cependant commencé pour ainsi dire à parler depuis que les essais de déchiffrer les inscriptions ne sont pas restés tout-à-fait sans résultat. Je me suis expliqué sur ces travaux dans les prolégomènes de ce volume. Les lecteurs y trouvent les raisons qui me font pencher pour la méthode de Champollion, sans que je veuille cependant garantir chacune de ses interprétations en particulier (1). On reconnaîtra en outre combien j'ai été circonspect dans l'application que j'en ai faite. Je me suis borné à adopter quelques noms et titres des rois dont il est question dans le seconde partie du chapitre de Thèbes, et qui d'ailleurs sont déja connus par l'ouvrage de Manéthon, mais qui, ayant aussi été déchiffrés sur les monuments, donnent quelques éclaircissements sur leurs fondateurs. Je n'ai consulté que le Précis de Champollion, et non le Panthéon des divinités de

(1) Cette préface fut écrite en 1826, lorsque les interprétations de Champollion étaient encore nouvelles. (Note du traducteur.)

l'Égypte du même auteur, car ces études sont étrangères au plan de mon ouvrage. Les adversaires de l'interprétation de Champollion ne pourront pas non plus me reprocher d'avoir basé mes recherches sur un système encore sujet à controverse. Je n'ai fait usage de quelques-uns de ses résultats que pour confirmer des dates déja autrement connues. Quant à moi personnellement, je me suis abstenu de tout essai d'interprétation de mots et de noms.

Il n'est aucune autre partie de mon ouvrage qui ait subi autant de changements et d'additions; car refondue, et pour ainsi dire refaite à moitié dans cette édition, elle s'est enrichie de toutes les recherches et découvertes faites dans ces derniers temps sur l'Égypte. Cela sera, j'espère, la meilleure réponse aux attaques passionnées auxquelles j'ai été et je suis toujours en butte de la part d'aristarques, qui, placés comme ils le sont, devraient montrer quelque intérêt aux essais faits pour étendre le cercle de la science. Je me fais un plaisir d'apprendre à mes lecteurs que le plan de l'ancienne Thèbes, ainsi que la carte de l'Égypte et de la Nubie jus

qu'à la seconde cataracte, près de Wadi-Halfa, sont encore dus aux soins de mon savant ami, C. Otfried Müller. Il ne faut pas oublier que cette carte n'est destinée qu'à mon ouvrage et qu'elle borne là toutes ses pré

tentions.

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