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qui précède suffit pour renseigner le lecteur, et la multiplicité des points abordés échappe à l'analyse. Nous signalons particulièrement à l'attention le chapitre V: la Revendication; il doit être lu et médité à l'heure présente. Le volume se termine par un certain nombre de pièces justificatives, dont quelques-unes en facsimile, par une liste alphabétique des membres de la Commune, avec une brève notice, et par une table des noms propres cités dans les quatre volumes. G. DE B.

La ville sous l'ancien régime, par Albert BABEAU. Paris, Didier, 1880, in-8° de vi-564 p.

M. Babeau donne dans ce volume le pendant du Village sous l'ancien régime, qui a été honoré des suffrages de l'Académie, et apprécié du public, comme le témoigne le rapide écoulement de la première édition. Ses études se rapportent surtout aux deux derniers siècles de la monarchie et embrassent la municipalité urbaine sous tous ses aspects. Il en fait un tableau des plus intéressants, même pour ceux que l'érudition effraye, par la variété des détails qu'il a puisés à des sources multiples, toujours consciencieusement indiquées, et qu'il a su grouper en artiste. Il nous rend comme témoins de la transformation de la commune du moyen-âge en la commune moderne, sous l'influence souvent absorbante du pouvoir central, qui substitua trop la tutelle au contrôle, éteignit les initiatives locales et individuelles, mais dont l'heureuse influence est incontestable pour la constitution de l'unité nationale, pour les améliorations matérielles, pour la sécurité et pour l'ordre. La sécurité fut la conséquence de l'unité nationale. L'ordre fut assuré par une administration éprise de la régularité

et qui voulut la faire régner dans les finances,dans les établissements hospitaliers,dans l'industrie comme dans les institutions municipales. Les intendants commencèrent l'œuvre,poursuivie aujourd'hui par nos édilités,de la transformation des villes par le dégagement des monuments, l'alignement et l'élargissement des rues, et la plantation de promenades, d'avenues et de mails.

«La municipalité urbaine du XVIIIe siècle fut le moule d'où sortit la commune moderne, telle que l'ont constituée les lois de 1789, de 1800 et de 1831. Malgré les différences qui distinguent de la nôtre la ville d'autrefois, toutes nos institutions y germent et s'y préparent. » L'histoire ajoute chaque jour de nouveaux témoignages pour la confirmation de ce fait, relativement à cette institution comme à toutes les autres: les progrès sérieux et profitables ne se font que par transformations, par améliorations successives. La Révolution a voulu innover en commençant par tout détruire: nous n'avons pas à nous féliciter du procédé. — Autre fait utile à relever, aujourd'hui surtout: « c'est que l'administration urbaine et nationale, tout en étant favorable à la prospérité matérielle, n'a jamais été en désaccord avec les principes fondamentaux de la religion, de la justice et de la morale. » Nous voyons les municipalités prendre part à toutes les cérémonies religieuses, jalouses du rang qu'elles y occupent, s'engager à des jeûnes, à des processions, prenant des arrêtés pour favoriser l'exécution des prescriptions de l'Église, comme pour la sanctification du dimanche et l'abstinence de gras les vendredi et samedi elles vont même jusqu'à obtenir d'un évêque qu'il rétablisse des offices de nuit supprimés par son ordre p. (451).

:

« L'époque qui précéda la Révolution, dit encore M. Babeau, fut une des plus heureuses de notre histoire. On se sentait porté vers des horizons nouveaux, où les réalités se mêlaient aux mirages, sans qu'aucune déception en eût encore dissipé l'éclat. Les fêtes, il est vrai, s'étaient modifiées; l'élément religieux y occupait une place plus restreinte; les innombrables jours fériés du moyen-âge avaient été réduits; les processions étaient plus rares et le peuple cherchait d'autres délassements. Il régnait peut-être dans les fêtes moins de cordialité, moins d'entrain qu'autrefois; la bourgeoisie avait peut-être plus de plaisirs et le peuple en avait mo ns; mais la bonhomie et la gaité, quoiqu'atténuées, n'avaient point disparu. Les classes,malgré la hiérarchie qui existait entre elles, étaient moins divisées que de nos jours (p. 413). »

M. Babeau expose bien : son livre est d'une lecture facile et agréable; mais il conclut peu; soit modestie,soit prudence, il laisse ordinairement au lecteur le soin de juger et de tirer des vues générales de tableaux composés avec un grand respect de la vérité. Aussi serions-nous fort embarrassés de donner un résumé de la Ville sous l'ancien régime. Nous suppléerons à notre impuissance par la reproduction des principales divisions de son ouvrage, qui en feront connaître le contenu.

L'ouvrage comprend neuf livres, subdivisés en plusieurs chapitres. Le premier livre Les habitants, traite du droit de bourgeoisie, des corps et corporations, des élections municipales et de l'intervention de l'État. Le second: La municipalité, s'occupe de l'hôtel de ville, du corps de ville, des prérogatives des maires, des conseils de ville, des officiers de ville, et des autorités supérieures. Dans le

troisième Les finances, il est question des comptes et revenus, des dépenses, des impôts de l'État. La garde, qui fait l'objet du quatrième, a pour subdivisions: les fortifications, la milice bourgeoise, les arquebusiers et les garnisons. Le cinquième, consacré aux juridictions, nous fait connaître le droit de justice, la police, les règlements du commerce et de l'industrie. Le sixième, sous le titre d'édilité, donne des détails sur la transformation des villes, l'eau et le feu et les fêtes. L'assistance occupe le septième et n'a que deux chapitres : la misère et les maladies. Dans le huitième Le culte, trois chapitres sont consacrés au clergé séculier,aux communautés religieuses et aux processions. Le neuvième est consacré à l'instruction instruction primaire, instruction secondaire et sociétés savantes.

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Ce dernier livre, plein d'actualité, confirme toutes les assertions de ce que nous appellerons l'école historique sur les développements et les progrès de l'instruction sous l'ancien régime. Nous y trouvons la gratuité pour l'enseignement secondaire (p.509) et les religieuses préférées par les échevinages aux institutrices laïques, qui ne présentaient pas les garanties de « cet esprit d'ordre et de discipline qui est l'âme des communautés et qui attire la confiance (p. 496). »

M. Babeau semble s'approprier, plus qu'il ne fait en réalité, les griefs articulés contre les congrégations religieuses et leur extension; il ne tient pas assez compte de l'amélioration des méthodes d'enseignement des Jésuites, des Oratoriens et de Port Royal. C'est par un oubli qu'il sera le premier à regretter que le nom de saint Vincent de Paul n'est pas cité, à l'occasion des efforts faits pour soulager la misère. R. DE ST.-M.

Collection des principaux car

tulaires du diocèse de

Troyes, par M. l'abbé Ch. LALORE t. IV.Cartulaire de l'anbaye de la Chapelle-aux-Planches, chartes de Montierender, de saintElienne et de Toussaints de Chálons, d'Andecy, de Feaulieu et de Rethel, t. V. Cartulaire de SaintPierre de Troyes, chartes de la collégiale de Saint-Urbain de Troyes. Paris, Thorin, 1878-80, 2 vol. in-8° de XLI-382 et cxIV-446 pages.

La Chapelle-aux-Planches était, dès 1145, une abbaye de Prémontrés; assez florissante au XIIe siècle, elle était en ruines en 1732 (p. v-vi, XIII-XX). Son cartulaire, in-4° de 30 feuillets, aux archives de la HauteMarne (XI-XIVe siècle), ne renferme, déduction faite des doubles, que 48 chartes, dont les originaux existent encore aux mêmes archives; en y ajoutant 41 autres pièces originales, M. Lalore est arrivé à un total de 89 documents, qui vont de 1139 environ à 1383 (p. 1-87). Je me bornerai à quelques corrections chronologiques et bibliographiques: la bulle d'Eugène Ill (no 10), du 15 (non 14) mai 1147, a été déjà publiée deux fois (Jaffé, Reg. pont. Rom., no 6308); le no 40 est du 10 décembre 1199; il était d'autant plus inutile de publier à nouveau le n° 41 (voir les deux éditions indiquées par Potthast, Reg. pont. Rom., n° 2387) qu'il concerne l'ordre de Prémontré en général; le n° 79 est du 4 octobre 1312: il s'agit de la fête de la translation de saint Remy, le 1er octobre ; le no 81 est du 16 février 1314.

Les archives de la Haute-Marne conservent quatre cartulaires de l'abbaye de Montierender (fondée au VIIe siècle); ils renferment 402 pièces comprises entre 672 et 1619 (Catal. gén. des cartul. des archiv. départ., (p. 62-3). M. Lalore s'est borné à dé

florer le principal, en en tirant 135 chartes comprises entre la fondation du monastère (662) et l'année 1333 (p. xx-ш, 116-237); il y a ajouté un polyptique remontant à l'époque carlovingienne (p. 89-115) et un pouillé de 1593 (p. XXVI-XXXI). Comme diplôme de Charlemagne, le n° 3 doit figurer parmi les Acta spuria; le no 4 est du 22 septembre 828 et non 829; en publiant inutilement le diplôme no 5, M Lalore lui a donne la date erronée du 19 octobre 883, lisant

XIII kal. novemb. » au lieu de « XIIII kal. martii»; il est du 16 février 832, scule date qui concorde avec les autres notes chronologiques et avec l'itinéraire de Louis-le-Pieux, et c'est celle que lui ont attribuée les éditions de Duchesne, Lecointe, Mabillon et Bouquet, et les catalogues de Bréquigny, Böhmer et Sickel Acta regum et imper.Karolin., p. 174); le no 6 est du 6 juillet 843; le diplôme n° 7 est loin d'être inédit : voir Böhmer, Regesta Karolor., n° 1579; 8 et 9 sont de 854 d'après l'indiction, mais de 857 d'après l'année du règne; le no 10, de 854 ou de 858 pour le même motif, n'est plus inédit (Böhmer, no 1671); 11 est du 9 mai 856 ou 859; 12 est du 8 octobre 875; puisque M. Lalore a eu l'original de 47 entre les mains, pourquoi en a-t-il donné une édition tronquée ? 70 et 71 ont été, l'un indiqué, l'autre publié par D. Bouquet (Jaffé, nos 5178-9); l'éditeur qualifie (p. 382) de « texte fautif» la formule « anno II° Philippi regis» insérée dans une charte du 14 janvier 1131 (no 75); il n'a pas compris qu'il s'agit du fils aîné de Louis le-Gros, que son père fit sacrer le 14 avril 1129; le n° 98 a été publié deux fois (Potthast, n° 1007); à l'ordre chronologique du 13 avril 1228 (corr. p. 328 en 1128) se trouve analysée (no 111) une bulle d'Honorius II donnée aux

ides d'avril, indiction 4, années de
l'Incarnation 1128 et du pontificat 2 :
elle est en réalité du 13 avril 1126.

Du cartulaire de Saint-Etienne de
Châlons (48 actes, de 565 à 921) M.
Lalore n'a extrait que deux diplômes
de 859 et 921 et une charte de 1008
env. (p. 237-40). Il n'a pas mentionné
le double travail de M. Édouard de
Barthélemy sur ce vénérable recueil.

Il a tiré du fonds de l'abbaye de
Toussaints à Châlons 21 pièces, qui
se retrouvent dans le cartulaire (XIIe-
XIVe siècle) que conservent les archi-
ves de la Marne; elles vont de 1062 à
1441. La bulle de saint Grégoire VII
(no 140) étant inédite, aurait mérité
d'être publiée intégralement; le no 155
est du 9 décembre 1161.

L'abbaye d'Andecy (Marne) figure
dans 18 chartes (1131-1254), publiées
d'après les originaux ou d'après son
cartulaire (p. 259-71). La bulle d'Ho-
norius Ill insérée dans le n° 176 est
du 2 novembre 1219; pour que la
pièce 177 soit de 1228, il faut que le
copiste ait oublié le mot « octavo >
après MoCCoXX.

Fondée en 1112 sous la règle de
Saint Augustin, qu'elle abandonna
vers 1140 pour celle de Prémontré,
l'abbaye de Beaulieu (Aube) ne fut
jamais bien prospère (p. XXXIX-XLIII);
M. Lalore a recueilli 38 pièces (1112-
1298) la concernant (p. 272-97). Le
n° 209 est du 14 (non 15) mars 1254
n. st. (non v. st.).

Signalons une dernière charte(1229)
empruntée au cartulaire de Rethel
(p. 297-8), et nous aurons terminé l'a-
nalyse du tome IV des cartulaires
troyens.

Une analyse conservée aux archi-
ves de l'Aube a permis à M. Lalore
de reconstituer le cartulaire du cha-
pitre de Saint-Pierre de Troyes (fin
du XIe siècle), dont l'original est
perdu; les pièces qu'il a données in-

tégralement ou en analyse sont au
nombre de 224 et vont de 1085 à 1399
(p. 1-228). L'introduction (p. v-LXXIV)
renferme une intéressante étude sur
le chapitre de Saint-Pierre,corroborée
d'assez nombreux documents, pour la
plupart inédits. Les chartes donnent
lieu à plusieurs observations : le no 8
est du 28 août 1132 (non 1133), l'an-
née de l'Incarnation étant certaine-
ment comptée d'après le systême pi-
san: voir l'itinéraire d'Innocent 11 à
cette époque dans Jaffé (p.569); 15 et 16
sont du 25 et du 20 février 1151 (v.st.);
18 et 21 offrent des exemples du règne
de Louis-le Jeune pris à l'année 1134;
38 est dans Camusat, Promptuar.,
fo 124; 63 est du 7 (non 4) mai 1192;
73 du 6 septembre 1169; 95 d'avril
1200; 109 de janvier 1205 (non 1204)
v. st.; 117 d'août (non avant) 1207; le
n° 119,d'après l'itinéraire de Philippe-
Auguste (Catalogue de Léop. Delisle,
p. 242), doit être du mois d'août 1207;
125 est du 23 août 1209; 141 est de
juillet 1218; au numéro 147 il fallait
XIII (non xш) kal. decemb; 150 a
été publié par D. Bouquet, t. XIX,
p. 694 (Potthast, no 6210); 158 est du
29 août (non janvier) 1221; 161 est du
24 mai 1221 (non 1222); le 21 mai 1225
(n° 171) Honorius III était à Tivoli et
non à Latran; il faut probablement
lire XII kal. = 20 avril 1225; le
no 188 n'est pas de Grégoire IX, mais
de Grégoire X, soit du 5 février 1273
(non 1228); 202 est du 22 décembre
1243 (non 1242); 212 est de 1262,
comme l'auteur l'a corrigé p. 446;
221 donne lieu à une remarque iden-
tique à celle du n° 171: lire «< 1X
kal. maii» 23 avril 1225 (non 24 mai
1221); 222 est du 28 novembre 1225;
223 et 224 sont du 25 août 1243. Une
table des chartes de Saint-Pierre, à
l'instar de celle qui termine le volume
précédent, aurait été d'autant plus
nécessaire que, sans parler du no 54

qui devait se trouver entre 43 et 44, la série chronologique recommence aux nos 73 et 217.

La collégiale de Saint-Urbain à Troyes doit son origine au pape Urbain IV (Jacques Pantaléon), qui envoya en 1262 pour la construction de l'église et la fondation des prébendes une valeur actuelle de 3.532.855 fr.; elle ne fut consacrée qu'en 1389. C'est à l'aide d'un inventaire de 1399 que M. Lalore a pu reconstituer le cartulaire de cette collégiale, écrit

au

commencement du xvi siècle; il donne le texte ou l'analyse de 166 pièces, comprises entre 1262 et 1645 (p. 231-371); une ample introduction résume tout ce qui est relatif à la fondation d'Urbain IV (p. LXXVCXIV). Voici encore quelques remarques sur les charts: le n° 22 est de mai 1264; 25 est de juin 1264; les bulles nos 53 et 56 ne sont point inédites (voir Potthast, nos 19363 et 19375); 74 a été publié dans Martène, Thes. nov. anecd., t. II, c. 631-2 (non 208-9); 81 est du 24 mars 1274; 99 est de 1282; la bulle n° 109 n'est pas de Nicolas IV, mais de Nicolas III, soit du 31 janvier 1278 (Potthast, p.1721); il en est de même du n° suivant, qui est du 1er février 1278; le no 135 ne saurait être attribué à l'année 1353 et au pape Innocent VI, qui était à Avignon et non à Latran la première année de son pontificat: elle est certainement d'Innocent V et du 16 avril 1276; 149 et 150 ont été publiés par Duchesne, Cardin. franç., preuv., p. 194-6 et 196-7. Une table fait également défaut à ce cartulaire, où l'ordre chronologique recommence avec le no 162.

La collection de M. Lalore a été,au point de vue de l'exactitude des textes reproduits, l'objet d'un compterendų sévère dans la Bibliothèque de l'Ecole des chartes; en l'examinant à un point de vue différent, je suis

arrivé à un résultat non moins défavorable,et j'ai cru opportun d'en donner la preuve pour empêcher l'auteur de suivre de fâcheux errements. J'aurais encore à lui reprocher de se borner à de simples analyses pour des chartes du xe siècle dont il a les originaux entre les mains, et de ne donner aucun sommaire aux chartes qui en sont dépourvues dans le cartulaire original, mais il est temps de clore cette aride et trop longue analyse.

ULYSSE CHEVALIER.

Le cartulaire du prieuré de Notre-Dame de Longpont, de l'ordre de Cluny, au diocèse de Paris XI-XIIe siècle), publié pour la première fois avec une introduction et des notes. Lyon, impr. Perrin, 1879, gr. in-8°° de 371 p. et 3 planches.

Fondé vers 1061 par Gui Ier, deuxième seigneur de Monthléry, et sa femme Hodierne de Gometz,qui aurait fait le voyage de Cluny pour obtenir une colonie de l'abbé Hugues, le prieuré de Longpont grandit rapidement en richesse et en importance; il posséda jusqu'à six prieurés sous sa dépendance. Mis en commende en 1550, il fut cédé aux Bénédictins de SaintMaur en 1700.

Les titres du prieuré avaient été transcrits dans deux cartulaires. L'un, du xe siècle, sorti des archives de Longpont dès avant 1713, fut legué par Foncemagne à la Bibliothèque du roi, et y entra en 1779 : il forme actuellement le no 9968 du fonds latin (cartul. 13) et se trouve intégralement reproduit dans le volume qui fait l'objet de ce compte-rendu. L'autre, du XIe siècle, a disparu, et l'éditeur n'a pu en donner qu'une analyse en français, extraite d'un inventaire de 1713 (pp. 49-52 et 276-90); je crois être en mesure de lui indiquer ce qu'il

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