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Le British Museum posséde sur papyrus un serment fait par un frère aîné au sujet des biens mobiliers qui lui avaient été laissés par sa mère et qu'il affirme lui avoir été donnés à lui seul. Les frères sont aussitôt obligés de s'exécuter et de rédiger un acte de cession définitive. On peut aussi comparer aux données fournies par le No. 12619 une adjuration de Turin, que j'ai déjà publiée, et sur laquelle je reviendrai. Tandis que dans notre ostracon on affirme qu'il n'y a pas eu vente de maison, dans le papyrus de Turin il s'agit d'établir, au contraire, la réalité d'une vente.

Les Nos. 12065 et 12534 ne sont que des fragments. Cependant j'aurai à en dire aussi quelques mots dans mon mémoire développé. Un fait surtout me frappe dans ces diverses adjurations sur tessères du British Museum c'est que toutes proviennent du même lieu, Pamont-neb-Manun. Elles ont été prononcées au temple de Montneb-Manun, auquel le papyrus 121 de Berlin, et le réglement des choachytes déjà cité plus haut font payer toutes les amendes dues par ces sortes de prêtres pour leurs infractions soit contractuelles soit disciplinaires. M. Brugsch considère Manun, région indiquée sur le temple de Medinet-Habu, comme le nom générique de la chaine occidentale près de Thèbes, tandis que Pamont-neb-Manun est certainement le lieu d'une bourg déterminé nommé κepaшa par les bilingues. Mais où est ce bourg? Sans aucun doute-on le voit par l'ensemble de nos documents-sur la rive occidentale, du côté de Medinet-Habu, de Djème et d'Hermonthis. Vos adjurations fontelles partie des ostraca démotiques provenant du côté d'Erment (ou d'Hermonthis), dont parle notre confrère Mr. Sayce? Il serait alors très important de préciser le point exact de la découverte.

Ce qui est indubitable c'est que la plupart des ostraca démotiques du British Museum viennent d'une tout autre région de Thèbes, également signalée par Mr. le Professeur Sayce dans les Proceedings. Je veux parler de ces maisons coptes situés au nord de Karnak, et qu'on a démolies les années dernières. Ces maisons coptes ne sont pas autre chose que les propriétés occupées au début de la dynastie des Lagides par les choachytes dont une cruche découverte à Thèbes au commencement de ce siècle nous a conservé les papiers, tant démotiques que grecs. Je ne saurais peindre la surprise que j'ai éprouvée lors de mon dernier voyage à Londres en constatant tout d'abord que bon nombre de ces ostraca avaient appartenu à Panas, fils de Pchelchons, choachyte vivant sous Philadelphe, et dont les papyrus de Paris et un autre que se trouve à Londres m'avaient fait

le vieil ami. Il habitait en effet une maison, toujours soigneusement décrite, située au nord de Thèbes, près du temple de Mont neb Uas,* et qui avait été acquise par sa mère Neschons en l'an 13 du roi Alexandre, fils d'Alexandre (Papyrus 2440 et 2427 du Louvre).† Quand ses enfants furent grands et mariables, Neschons disposa elle même de cette maison dans deux actes, dont l'un porte au Louvre le No. 2424 et l'autre au British Museum le No. 10121. Le contrat du Louvre est daté de l'an 19, Athyr, du roi Ptolémée, fils de Ptolémée, et de Ptolémée, son fils. Il est adressé au cadet Patma, qui allait épouser sa première femme Tsémin, et lui cédait moitié de la maison. L'aîné, notre Panas, fils de Pchelchons, ne se maria que deux ans après à sa femme Tathot. Aussi est-ce seulement à cette époque que sa mère l'établit, en lui donnant l'autre moitié de la maison, dans l'acte de Londres daté de l'an 21 de roi Ptolémée, fils de Ptolémée,‡ et de Ptolémée, son fils."

A partir de ce moment, Panas, fils de Pchelchons, avait une personnalité, et nous trouvons dans les ruines de sa maison du nord de Thèbes-une foule d'ostraca de Panas, fils de Pchelchons, datés des ans 21, 22, et 24 du roi Ptolémée, fils de Ptolémée, et de Ptolémée, son fils (Nos. 5781, 5766, 5780, 5784, 5787, 5788, et 5775). Puis, depuis l'an 26 de ce comput de Philadelphe, Ptolémée Soter n'est plus associé honorairement à la couronne de son fils. Il est devenu, dans les protocoles, Ptolémée le dieu, et nous avons montré dans notre lettre à Mr. Charles Robert sur les monnaies égyptiennes (Annuaire de numismatique), que c'est à cette année 25o que le nom de ENTHP parait sur les monnaies de culte frappées en l'honneur du 1er des Lagides. Or justement, c'est à l'an 25 de Philadelphe que commence la série des reçus de Panas, fils de Pchelchons, datés comme les papyrus sans aucune mention du règne nominal de Soter. Nous citerons les Nos. 5774 de l'an 27, 5784 de l'an 29, et 5778 de l'an 30, etc., Vient, enfin, un reçu de Panas (No. 5724) daté de l'an 2 d'Evergète, c'est-à-dire du moment même où son frère Patma cédait définitivement sa moitié de la maison à sa

Voir pour ce temple le plan de M. Brugsch annexé à mon article: "Données typographiques sur Thèbes" (Revue égyptologique, 1re année, No. IV, plate 12). + Celui qui venait de lui vendre cette maison l'avait acquise récemment d'un créancier auquel il l'avait d'abord engagée par une vente à réméré. (Papyrus 2442.)

Pour ce nom de Ptolémée Soter et pour toutes les questions chronologiques afférant à nos protocoles, voir mes "Notes chronologiques sur l'histoire des Lagides," publiées en tête de la 1oo année de ma Revue égyptologique.

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