Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub

>> antique. Tu vas provoquer des périls incer»tains, inconnus, pour que la renommée ou >> t'exalte, ou te flatte, et te nomme seigneur » de l'Inde, de la Perse, de l'Arabie et de l'É>>> thiopie (1). »

Tandis que le vieillard parlait ainsi, les vaisseaux avaient mis à la voile : « Déjà notre vue >> s'exilait peu à peu de ces montagnes de la pa>>trie qui restaient derrière nous; le Tage chéri

(1) Canto IV, Str. 99, 100, 101.

Já que nesta gostosa vaidade
Tanto enlevas a leve phantasia,
Já que a bruta crueza, e feridade
Pozeste nome, esforço e valentia;
Já que prézas em tanta quantidade
O desprezo da vida, que devia
De ser sempre estimada, pois que já
Temeo tanto perdela quem a dá.

Nao tens junto contigo o Ismaelita,
Com quem sempre terás guerras sobejas?
Nao segue elle do Arabio a lei maldita,
Se tu pela de Christo só peleias?
Nao tem cidades mil, terra infinita,
Se terras, e riqueza mais desejas ?
Nao he elle por armas esforçado,
Se queres por victorias ser louvado?

Deixas criar ás portas o inimigo,
Por ir a buscar outro de taõ longe,
Por
quem se despovoe o reino antigo,
Se enfraqueça, e se va deitando ao longe?
Buscas o incerto e incognito perigo,
Porque a fama te exalte, e te lisonge,
Clamandote senhor, com larga cópia
Da India, Persia, Arabia, e da Ethiopia?

>> disparaissait, ainsi que la fraîche enceinte de >> Cintra, sur laquelle nos regards se prolon>> geaient; nos coeurs demeuraient attachés à >> cette terre bien aimée, ils y étaient fixés par >> nos angoisses; tout disparut enfin, et nous » ne vîmes plus que la mer et les cieux (1). »

Vasco de Gama décrit ensuite sa navigation sur la côte occidentale d'Afrique, et Madère, la première des îles peuplées par les Portugais, et les rivages brûlans du désert des Azénégues, le passage du tropique, et les froides ondes du noir Sénégal; leur relâche à l'île de San Iago, où ils renouvelèrent leurs provisions; les âpres rochers de Serra Leona, l'île à laquelle ils donnèrent le nom de Saint-Thomas, le royaume de Congo, arrosé par le grand fleuve Zayre et déjà converti à la foi du Christ; enfin ils passèrent aussi la ligne, et ils virent au-delà s'élever sur l'horizon un pôle nouveau, moins étincelant et moins enrichi d'étoiles. Gama raconte les prodiges de ces mers inconnues, et il fait une

(1) Canto v, Str. 3.

Já a vista pouco e pouco se desterra
Daquelles patrios montes que ficavam :
Ficava o charo Tejo, e a fresca serra
De Cintra, e nella os olhos se alongavam:
Ficava nos tambem na amada terra.
O coraçao, que as magoas là deixavam :
E já despois que toda se escondeo
Nao vimos mais em fim que mar e ceo.

description aussi poétique que nouvelle de la trombe de mer. Sur toutes les côtes où ils abordaient ils demandaient vainement quelque instruction, ils n'y trouvaient que des sauvages qui leur tendaient des embûches. Enfin, après cinq mois de navigation, ils arrivèrent dans les parages du cap de Bonne-Espérance, où, au milieu des nuages noirs qui annonçaient une tempête, une effrayante vision se présenta à leurs yeux.

« J'achevais à peine, dit-il, quand une figure >> robuste et vigoureuse se montra à nous dans » les airs. Sa stature était gigantesque et dif» forme, son visage sombre, sa barbe épaisse, >> ses yeux creux, son aspect courroucé; sa >> couleur était celle de la terre, ses cheveux » crépus étaient remplis de poussière, et sa >> bouche noire laissait voir des dents jaunâ» tres. Sa taille prodigieuse égalait cet étrange » colosse de Rhodes, l'une des sept merveilles » du monde. Il nous adressa la parole avec une >> voix horrible et retentissante, qui semblait >> sortir des profondeurs de la mer. A sa seule » vue, à l'ouïe de ses accens, je frissonnais » comme mes compagnons, et nos cheveux se » dressèrent sur nos têtes. Il dit : O peuple in>> trépide! plus que tous ceux qui dans le monde >> accomplirent de grandes choses! toiqui, après >> tant de guerres cruelles, après tant de vaines

>> fatigues, ne cherches point de repos; puis» que tu oses franchir les limites interdites, et >> naviguer dans mes vastes mers, dans ces mers >> que je garde depuis si long-temps, et que je » ne laissai jamais sillonner par aucun vaisseau, » ou étranger, ou propre à leurs rivages; puis» que tu viens dévoiler les secrets cachés de la >> nature et de l'humide élément, ceux qu'il » n'avait été accordé de connaître à aucun mor>> tel, quelque grand que fût son mérite, écoute >> quels dommages sont réservés à ta superbe >> hardiesse, et sur cette vaste mer, et sur cette » terre, que tu dois subjuguer par une guerre >> cruelle (1).

[ocr errors]

»

(1) Canto v, Str. 39.

Nao acabava, quando huã figura
Se nos mostra no ar, robusta e válida,
De disforme e grandissima estatura,
O rosto carregado, a barba esquálida :
Os olhos encovados, e a postura
Medonha e má, e a cór terrena e pálida;
Cheos de terra e crespos os cabelhos
A boca negra, os deutes amarelhos.

E disse o gente ousada mais que quanta
No mundo cometteram grandes cousas,
Tu, que por guerras cruas taes e tantas
E por trabalhos vaos nunca repousas:
Pois os vedados termiuos quebrantas,
E navegar meus longos mares ousas,
Que eu tanto tempo ha que guardo e tenho,
Nunca arados de estranho ou proprio lenho,

>> Sache que tous les navires qui oseront faire » le voyage que tu fais à présent, trouveront >> ces parages ennemis, et y éprouveront des >> vents déchaînés et des tempêtes; et que j'in>> fligerai à l'improviste un tel châtiment sur la >> première flotte qui traversera ces ondes en» core vierges, que le dommage en surpassera » la crainte. Si je ne suis trompé, ici j'espère >> prendre une suprême vengeance de celui qui >> m'a découvert (1), et ce ne sera point là le >> terme des maux que vous attirera votre au>> dace obstinée; au contraire, chaque année » vous éprouverez sur vos navires des naufra»ges, des pertes de tout genre, parmi lesquelles >> la mort sera le moindre de tous les maux, » D'après les jugemens inconnus de Dieu, je >> serai la sépulture éternelle de celui qui le » premier aura élevé dans l'Inde sa renommée » >> jusqu'aux cieux. C'est ici qu'il déposera les

Pois vens ver os secredos escondidos,

Da natureza e do humido elemento,
A nenhum grande humano concedidos
De nobre ou de immortal merecimento:
Ouve os damnos de mi, que apercebidos
Estao a teu sobejo atrevimento,

Por todo o largo mar, e pela terra

Que inda has de sobjugar com dura guerra.

(1) Barthelemi Diaz, qui avait découvert avant Gama le cap de Bonne-Espérance, et qui y périt avec trois vaisseaux, en 1500, dans l'expédition d'Alvarez Cabral.

« VorigeDoorgaan »