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>>orgueilleux trophées qu'il aura enlevés sur >> l'armée turque; c'est ici que Quiloa qu'il aura » détruite, c'est ici que Mombaça le menacent >> de leur vengeance (1).

» Un autre viendra ensuite ici avec une ré>> putation brillante; libéral, chevaleresque et >> amoureux; il conduira avec lui une beauté » que l'amour lui aura accordée dans sa faveur. » Mais une triste et sombre destinée les appelle » sur cette terre dure et irritée, qui m'appar>>tient; elle ne les laissera échapper au naufrage

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que pour les livrer vivans à des tourmens ex» trêmes. Ils verront mourir de faim les fils chéris auxquels ils avaient donné naissance, et

(1) François d'Almeïda, premier vice-roi des Indes, tué en 1509 par les Caffres, au Cap de Bonne-Espérance. Aqui espero tomar, se nao me engano,

De quem me descobrio summa vingança,
E nao se acabara só nisto o dano

De vossa pertinace confiança :

Antes, em vossas náos vereis cada anno
(Se he verdade o que meu juizo alcança)
Naufragios, perdiçoes de toda sorte,
Que o menor mal de todos seja a morte.

F. do primeiro illustre que a ventura
Com fama alta fizer tocar os ceos,
Serei eterna e nova sepultura,
Por juizos incognitos de Deos;
Aqui porá da Turca armada dura
Os soberbos e prosperos tropheos:
Comigo de seus damnos o ameaça
A destruida Quiloa e Mombaça.
TOME IV.

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» qu'ils avaient nourris avec tant d'amour; ils >> verront les Caffres avares et cruels dépouiller » la dame délicate de ses habillemens; ses mem>> bres élégans et polis comme le cristal seront » exposés à la froideur des vents, à l'ardeur de >> l'été, et ses pieds délicats fouleront longuement » le sable brûlant. Les yeux qui échapperont à >> un si grand malheur, à une si extrême souf>> france, verront ces deux malheureux amans » exposés à une ardeur brûlante et implacable. >> Là, après avoir attendri jusqu'aux pierres, » par des larmes de douleur et d'angoisse, ils » demeureront embrassés, et leurs âmes se dé»gageront ensemble de leurs prisons aussi belles >> que douloureuses (1).

(1) Manuel de Souza et sa femme. (Canto v, Strop. 46 à 48.)

Outro tambem virá de honrada fama,
Liberal, cavalleiro, enamorado,

E comsigo trará a fermosa dama,
Que amor por gran mercé lhe terá dado;
Triste ventura, e negro fado os chama
Neste terreno mea, que duro e irado,
Os deixara de hum cru naufragio vivos
Para verem trabalhos excessivos.

Verao morrer com fome os filhos charos,
Em tanto amor gerados e nascidos :
Verao os Cafres asperos e avaros
Tirar a linda dama os seus vestidos.
Os crystallinos membros, e preclaros,
A calma, ao frio, ao ar veraõ despidos:

>> Ce monstre horrible aurait continué à nous >> prédire nos destinées; mais, élevant la voix, >> je lui dis : Qui es-tu? toi dont le corps pro>> digieux cause mon étonnement. Détournant >> alors sa bouche et ses yeux noirs, avec un » gémissement épouvantable, il me répondit >> d'une voix pesante et d'un accent amer » comme si ma demande lui avait été à charge : >> Je suis ce grand Cap ignoré, que vous autres >> vous avez nommé Cap des Tourmentes ; celui que jamais ne connurent ni Ptolomée, ni >> Pomponius, ni Strabon, ni Pline, ni aucun >> des anciens. Toute la côte d'Afrique se ter>> mine à mon promontoire, qui n'avait jamais » été vu; il s'étend vers ce pôle antarctique >> que votre audace a si fort offensé. Je naquis >> un des fils redoutables de la terre; frère » d'Encélade, d'Égée, et du géant aux cent >> bras. Mon nom était Adamastor, et je fis la >> guerre contre celui qui lance les carreaux de

Despois de ter pizado longamente
Co os delicados pes a area ardente.

E verao mais os olhos que escaparem
De tanto mal, de tanta desventura,
Os doces amantes miseros ficarem
Na férvida e implacabil espessura.
Alli, despois que as pedras abrandarem
Com lagrimas de dor, de mágoa pura
Abraçados, as almas soltarao
Da formoza e miserrima prisao,

» Vulcain; non que j'élevasse montagne sur » montagne mais conquérant les ondes de » l'océan, je fus le capitaine des mers que par>> courait la flotte de Neptune, et c'est lui que » je cherchais. L'amour, pour l'épouse illustre » de Pélée, m'engagea dans une si haute en>>treprise; je méprisai toutes les déesses des >> cieux, pour aimer seulement la princesse des >> eaux. Un jour je la vis sans vêtemens, sortir » sur le rivage, avec les filles de Nérée; à » l'instant ma volonté fut captive, et dès lors il » n'est plus aucune autre chose que je chérisse. >> Comme la grandeur effrayante de ma taille >> m'ôtait tout espoir de lui plaire, je résolus » de m'emparer d'elle de force, et Doris con>> nut mes projets. La nymphe, cédant à la >> crainte, lui parla en ma faveur; mais elle, » avec un sourire plein de grâce et de pudeur, » répondit: Comment l'amour d'une nymphe » pourrait-il suffire à un géant? Cependant, » pour délivrer et nous et l'océan d'une guerre » si redoutable, je chercherai le moyen d'éviter >> le dommage sans compromettre mon hon» neur. Telle fut la réponse que me rapporta » ma messagère. Moi, qui ne pouvais croire à sa >> tromperie, tel est l'aveuglement des amans, >> je livrai mon coeur aux désirs et à l'espérance. » Déjà trompé, déjà je renonçai à la guerre. » Une nuit, comme Doris me l'avait promis,

» je vis paraître de loin la figure élégante de la >> blanche Thétis, mon unique désir. Je courus » avec empressement, ouvrant de loin mes bras » pour y recevoir celle qui est la vie de ce » corps; et déjà je croyais couvrir de mes bai»sers ses paupières, ses joues et ses cheveux. >> Mais comment mon chagrin me permettra-t-il » de conter que, croyant tenir dans mes bras >> celle que j'aimais, je me trouvai n'avoir em» brassé qu'une dure montagne, un âpre rocher >> d'une énorme grandeur. Demeuré vis-à-vis >> de cette roche, que j'avais prise pour un » visage angélique, je cessai d'être un homme; >> muet et immobile, je me sentis transformé en » pierre comme elle. O nymphe ! la plus belle » de l'océan, si ma présence ne peut te plaire, >> que t'aurait-il coûté de me maintenir dans » mon erreur, de me tromper encore par une » montagne, un nuage, un songe, tout enfin ? » Je partis irrité, égaré par la douleur et la » honte que j'avais éprouvées; j'allai chercher » un autre monde, où je ne pusse voir per>>sonne qui se rît de mes peines. Déjà mes >> frères avaient été vaincus et soumis aux der>> nières misères; déjà les dieux, pour se met>> tre mieux à l'abri de leurs efforts, les avaient >> ensevelis sous de hautes montagnes; et comme » nos bras sont sans forces contre le ciel, tandis » que j'allais au loin pleurer mes peines, je

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