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ture des cieux, selon le système de Ptolomée. Au centre de ce globe, elle lui fait voir ensuite la terre, et lui montre successivement et les pays qu'il a déjà parcourus, et ceux qui seront découverts après lui. Toutes les connaissances géographiques acquises en un peu plus d'un demi-siècle, sont rassemblées dans ce chant, et elles étonnent déjà par leur étendue. On y voit aussi les découvertes et les entreprises hardies de tous les navigateurs portugais, jusqu'à Magalhaens, qui, offensé par le roi Emmanuel, quitta son service pour passer à celui de Castille, et conduisit, par le détroit qui porte son nom, les Espagnols au marché des Molucques, jusque alors réservé aux seuls Portugais.

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Après lui avoir montré toutes ces merveilles, Thétis dit à Vasco de Gama: «Vous pouvez vous >> embarquer; la mer est tranquille, et les vents » sont propices pour retourner à votre chère » patrie. Elle dit, et aussitôt ils partent de cette >> île de joie et d'amour. Ils prennent avec eux » des rafraîchissemens et les nourritures néces» saires; ils embarquent aussi la compagnie désirée de ces nymphes, qui doivent leur res» ter éternellement, après même que le soleil » aura cessé d'éclairer le monde. Ils sillonnent » ensuite la mer azurée, avec un vent régulier >> et toujours égal, jusqu'à ce qu'ils arrivent à » la vue de la terre bienheureuse où ils avaient

>> reçu la naissance. Ils entrent par l'embou>>chure riante du Tage, et ils présentent à leur > roi, non moins redouté que chéri, la gloire » et les prix pour lesquels ils avaient été en» voyés, et les titres nouveaux dont ils l'ont >> illustré.

» Arrêtons-nous, muse,

(1) Canto X, Str. 145.

il suffit (1); ma lyre

Nao mais, Musa, naõ mais, que a lyra tenho
Destemperada, e a voz enrouquecida;

E nao do canto, mas de ver que venho
Cantar a gente surda e endurecida.

O favor com que mais se accende o engenho.
Nao o da a patria, nao, que esta metida

No gosto da cobiça, e na rudeza
De hua austera, apagada, e vil tristeza.

E nao sei por que influxo do destino,
Nao tem hum lédo urgulho e geral gosto,
Que os animos levanta de contino,
A ter para trabalhos lédo o rosto.j
Por isso vós, ó rey, que por divino
Conselho, estais no régio solio posto,
Olhai que sois, (e vêde as outras gentes)
Senhor só de vassallos excellentes.

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>> est désaccordée, et ma voix est devenue » rauque. Ce n'est pas du chant que je suis fatigué, mais d'avoir chanté pour une racé » sourde et endurcie. Cet encouragement, quí peut seul enflammer le génie, ma patrie në » le donne plus, depuis qu'elle s'est abandonnée » à l'avarice et à des goûts bas et grossiers. Je » ne sais par quelle influence du destin elle ne >> ressent plus ce noble orgueil, ce sentiment » élevé qui soutient les âmes, et les prépare >> aux plus rudes travaux.

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Cependant, ô roi ! que la prudence divine » a placé sur le trône, voyez et comparez avec

A quaesquer vossos asperos mandados,
Sem dar resposta, promptos e contentes.
Só com saber que saỡ de vós olhados,
Demonios infernaes, negros e ardentes,
Cometterao comvosco, e naõ duvido
Que vencedor vos façam, naõ vencido.

Str. 159.

Mas eu que fallo, humilde, baixo e rudo,

De vos nao conhecido, nem sonhado;

Da boca dos pequenos sei com tudo
Que o louvor sahé ás vezes acabado.
Nem me falta na vida honesto estudo,
Com longa experiença misturado,
Nem engenho, que aqui vereis presente
Consas que jontas se acham raramente.

Para servir vos, braço as armas feito,
Para cantar vos, mente ás Musas dada,
Só me fallece ser a vós acceito,
De quem virtude deve ser prezada.

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» les autres peuples, vous êtes seul seigneur de >> vassaux excellens. Voyez comme ils s'avan>> cent joyeusement, et par des routes différen>> tes, vers la gloire et les dangers. Les uns com» battent des lions, d'autres des taureaux re>> doutables; ils exposent leurs corps aux fatigues » et aux veilles, au fer, au feu, aux flèches et >> aux combats, dans les régions brûlantes, sur » les plages glacées. Ils soutiennent les coups des » Idolâtres et des Maures, et ils affrontent les » périls d'un monde inconnu, les naufrages, et » les poissons de l'abîme. Prêts à tout faire pour >> vous servir, toujours également obéissans, quelle que soit la distance, quelque âpre que » soient vos commandemens, ils les exécutent >> avec promptitude et contentement, sans ja» mais répliquer. Il leur suffirait de savoir qu'ils » sont sous vos yeux, pour combattre pour » vous les noirs et ardens démons de l'enfer, et » pour en triompher. Favorisez-les donc, ré» jouissez-les par votre présence, par votre affabilité, renoncez pour eux à des lois trop rigoureuses, c'est ainsi que vous les mènerez » à la perfection. Appelez les plus expérimentés » à vos conseils, pourvu qu'à l'expérience ils >> unissent la droiture; ils vous enseigneront le » temps, la manière et la cause de toutes choses. >> Favorisez chacun dans son office, selon son » rang dans la vie et son talent. Que les religieux

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>> prient pour votre gouvernement, qu'ils jeû» nent, qu'ils s'imposent des pénitences pour >> les vices de la communauté ; qu'ils méprisent >> l'ambition comme un souffle trompeur, car le bon, le vrai religieux n'aspire point à une gloire vaine ni aux richesses. Donnez votre >> estime aux chevaliers, car en versant leur » sang intrépide, ce n'est pas seulement la loi >> divine qu'ils étendent, c'est aussi votre domi>> nation. Ceux surtout qui vont vous servir » dans ces climats éloignés, ont deux ennemis » à combattre les hommes d'abord, puis les

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fatigues extrêmes plus redoutables qu'eux. » Faites, seigneur, que jamais les Allemands, » les Français, les Italiens, les Anglais qui vous admirent, ne puissent dire que les Portugais » sont plus faits pour obéir que pour comman» der. Ne prenez conseil que de la longue expé>> rience, et de ceux qui ont vécu de longues » années dans l'application; ce qu'ils ont appris

l'emporte sur la plus vaste science. Ainsi, An» nibal méprisait les leçons de l'élégant philoso» phe Phormion, lorsqu'il l'entendait,d'une voix

présomptueuse, traiter avec lui des arts de la » guerre. La discipline militaire, seigneur, ne » s'apprend point par l'imagination, la réflexion » ou l'étude; c'est par la vue, en traitant et en » combattant. Moi-même qui vous parle, dans » mon humilité et mon état obscur, je ne suis

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