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six cardinaux et de quatre prélats, parmi lesquels sont le cardinal vicaire et le préfet de la sacristie du pape. Ils ont l'inspection des reliques des anciens martyrs, qu'on trouve dans les catacombes et dans les autres souterrains de Rome.

Quand tous ces cardinaux et prélats sont réumis, ils examinent les procès-verbaux dressés par ceux d'entre eux qui sont descendus sur les lieux, pour examiner les marques qui font distinguer les ossemens ou les tombeaux des martyrs, d'avec ceux des païens. Ces marques sont communément des fioles qui contiennent quelque reste de sang, ou bien des palmes gravées sur la pierre, ou les instrumens du martyre, comme un cimeterre, une lance, une épée, un couteau, ou enfin quelque inscription.

Lorque ces marques paraissent anciennes et dignes de foi, les prélats de la congrégation opinent; et s'il n'y a point d'opposant, le préfet de l'assemblée déclare les reliques dont il s'agit dignes de la vénération des fidèles.

On les baptise ensuite, parce qu'on ne sait pas leur nom. On leur donne un parrain et une marraine; et on leur impose le nom de saint qu'elles doivent porter.

Après cela, la congrégation remet ces reliques entre les mains du vicaire et du sacristain du pape, qui les distribuent aux picux qui les demandent, avec des attestations de la vérité desdites reliques, en faisant signer toutefois un reçu en forme

par ceux qui sont favorisés, argent comptant, de quelque parcelle de ce trésor inépuisable.

Voyez le reste, dans les divers articles de ce Dictionnaire, et dans l'introduction.

RÉMI, évêque de Reims. Le peuple l'ayant choisi pour son prélat, on vit tout à coup briller sur sa tête une lumière surnaturelle, et l'on sentit autour de lui une excellente odeur. Il fit beaucoup d'autres miracles.

Quand sa cave était vide, il faisait une petite prière et aussitôt tous ses tonneaux se trouvaient pleins.

Il éteignit un jour un incendie, qui n'avait encore brûlé que la moitié de la ville.

Des méchans, qui l'accusaient d'amasser du blé dans un temps de famine, pour le revendre ensuite à haut prix, mirent le feu à ses greniers. Le saint se contenta de donner de grosses maladies à ces incendiaires, et d'envoyer des goîtres à la gorge de leurs femmes.

La ville d'Épernai n'était alors qu'un château qui appartenait à un gentilhomme nommé Enlage, lequel s'étant trouvé coupable d'un crime de lèse-majesté, obtint sa grâce par l'entremise de saint Remi. Le bon saint eut pour cela le beau château que le gentilhomme aimait beaucoup ; il lui donna en retour cinq mille livres, qu'il prit dans le trésor de l'église de Reims, et fit du château d'Épernai sa maison de campagne. Il y avait peu de saints alors qui fussent aussi riches que saint Remi.

Ce fut lui qui baptisa le roi Clovis. On sait que la sainte Ampoule lui fut envoyée du ciel pour cette cérémonie ; et l'on ajoute que toute la nuit qui précéda le baptême du prince, Remi pria dans l'église, ayant sur la tête une lumière céleste, qui éclairait mieux que n'eussent pu faire cent livres de chandelles.

Saint Remi mourut dans un âge très-avancé et son tombeau fit bientôt des miracles sans nombre. Grégoire de Tours témoigne qu'ils commençaient à baisser de son temps (1), lorsqu'un grand prodige ranima toute l'admiration des fidèles.

On voulait mettre le corps du saint dans un tombeau plus riche; il fut impossible de le remuer. Les moines et le peuple étonnés passèrent la nuit dans l'église, tenant des cierges à la main et chantant des hymnes. Vers minuit, ils furent tous surpris d'un sommeil insurmontable; et à leur réveil, ils trouvèrent le corps de saint Rémi placé par la main des anges derrière l'autel où ils avaient projeté de le mettre.

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L'archevêque Hincmar, au neuvième siècle, fit une seconde translation du corps de Rémi, qu'il trouva très-sec, mais entier, et qu'il ensevelit dans un linceuil rouge. En 882, on le transporta dans les murs d'Épernai, qui était déjà une petite ville fortifiée, pour le soustraire à la fureur des Normands. Il passa ensuite chez les moines d'Orbais, au diocèse de Soissons, et revint à Reims, faisant partout des miracles.

(1) De Gloriâ confessorum, cap. 79.

Le pape Léon IX, qui tint un concile à Reims au onzième siècle, transporta le corps de saint Rémi dans l'église qui porte encore son nom. C'est là qu'on lui éleva le magnifique mausolée qu'on peut admirer encore.

On visita le corps du saint en 1646. Il fut trouvé entier dans toutes ses parties, et couvert encore de sa peau, qui tenait de telle sorte au linceuil qu'on n'osa découvrir que la tête. Les yeux étaient couverts de leurs paupières; la bouche contenait quatre ou cinq dents assez nettes, il y avait quelques cheveux; et la barbe, que le saint portait longue, paraissait rasée depuis huit jours.

Au dernier siècle, on ne montrait à travers une glace que les pieds de saint Rémi, qui étaient toujours entiers. Lorsqu'on fit l'ouverture du tombeau en 1793, on n'y trouva que deux pieds d'homme, coupés à un cadavre et près de se gâter, avec des os de mouton, une pate de lièvre, et quelques autres infamies. Les pieux prétendent que le vrai corps avait disparu.

On vénérait aussi, à Reims, la crosse dorée de saint Rémi. La sainte Ampoule était déposée dans son tombeau, renfermée dans un reliquaire précieux (1).

RENAN. Ce saint personnage habitait, au quatrième siècle, un ermitage autour duquel s'é

(1) Voyez Ampoule, dans ce dictionnaire.

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tablit par la suite le bourg de Loc-Renan dans le Finistère.

Lorsqu'il fut mort, comme on ne savait où l'enterrer, on mit son corps sur une charrette attelée de deux boeufs, qui firent le même tour de promenade que le saint faisait tous les jours pour se donner de l'exercice. Ils s'arrêtèrent dans son ermitage; et ce fut là que les habitans élevèrent son tombeau.

Les roues de la charrette qui portait son corps laissèrent des marques sur deux rochers, contre lesquels les femmes stériles vont se frotter pour avoir des enfans, comme elles vont s'engrosser à Landevenec sur le grand clou de saint Guignolé (1).

RENÉ. Ce saint faisait aussi des enfans dans l'Anjou; et quelques-unes de ses images n'étaient pas plus décentes et ne recevaient pas un culte plus moral que celle de saint Guignolé à Brest.

On ne sait au reste d'où est venu saint René. On dit qu'il fut évêque d'Angers et de Sorrento au cinquième siècle; et il a deux corps au moins, s'il n'a pas eu deux évêchés, l'un à Angers, l'autre à Sorrento.

RESTITUTE.

On croit que cette sainte était Napolitaine et qu'elle souffrit le martyre au troisième siècle. On la lia dans une nacelle pleine

(1) Voyage dans le Finistère, tome II, p. 228.

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