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On révérait aussi sainte Avoye à Meulan, où elle était pareillement invoquée pour les enfans privés de la faculté de marcher, et pour la conversion des pécheurs endurcis (1).

(1) Le père Giry, tome I, page 1346.

FIN DU SUPPLÉMENT.

TRAITÉ

DES RELIQUES,

O U

AVERTISSEMENT TRÈS-UTILE

Du grand profit qui reviendrait à la chrétienté, s'il se faisait inventaire de tous les corps saints et reliques, qui sont tant en Italie qu'en France, Allemagne, Espagne, et autres royaumes et pays.

PAR JEAN CALVIN.

<< Les corps des saints martyrs et des autres saints qui sont avec Jésus-Christ, doivent être révérés par les fidèles, Dieu faisant beaucoup de bien aux hommes par le moyen de leurs reliques; et ceux qui soutiennent qu'il ne faut ni révérer ni honorer les reliques des saints, et qui disent que les reliques et les images ne portent aucun secours aux chrétiens, doivent être damnés expressément, comme l'église les a toujours damnés depuis long-temps, et les damne encore aujourd'hui. » Décret du concile de Trente.

Comme il est devenu impossible de se procurer aucune édition du Traité des Reliques, les curieux recherchent avec tant de soin, que nous avons cru faire plaisir au lecteur en le réimprimant ici.

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Nous ne ferons ni l'examen, ni l'apologie de ce petit chef-d'oeuvre. Le lecteur en sentira tout le mérite.

D'ailleurs nous l'avons déjà employé, en trèsgrande partie, dans les divers articles du dictionnaire. Mais nous pensons qu'on aimera à pouvoir le lire de suite et dans toute la pureté du texte, où nous n'avons corrigé que des fautes de typographie, et des noms estropiés. On s'est permis encore d'adoucir l'orthographe de quelques vieux

mots.

DES RELIQUES.

SAINT AUGUSTIN, au livre qu'il a intitulé Du labeur des moines, se complaignant d'aucuns porteurs de rogatons, qui déjà de son temps exerçaient foire vilaine et déshonnête, portant çà et là des reliques de martyrs, ajoute, voire si ce sont reliques de martyrs.... par lequel mot il signifie que dès lors il se commettait de l'abus et tromperie, en faisant accroire au simple peuple que des os recueillis çà et là étaient os de saints. Puisque l'origine de cet abus est si ancienne, il ne faut douter qu'il n'ait bien été multiplié, cependant, par si long temps. Même vu que monde s'est merveilleusement corrompu depuis ce temps-là, et qu'il est décliné toujours en empirant, jusqu'à ce qu'il est venu en l'extrémité, où nous le voyons.

le

Or le premier vice, et comme racine du mal, a été, qu'au lieu de chercher Jésus-Christ en sa parole, en ses sacremens et en ses grâces spirituelles, le monde, selon sa coutume, s'est amusé à ses robes, chemises et drapeaux et en ce faia laissé le principal, pour suivre l'accessoire. Semblablement a-t-il fait des apôtres, mar

tyrs et autres saints. Car au lieu de méditer leur vie, pour suivre leur exemple, il a mis toute son étude à contempler et tenir comme en trésor leurs os, chemises, ceintures, bonnets et semblables fatras.

Je sais bien que cela a quelque espèce et couleur de bonne dévotion et zèle, quand on allègue qu'on garde les reliques de Jésus-Christ pour l'honneur qu'on lui porte, et pour en avoir meilleure mémoire, et pareillement des saints. Mais il fallait considérer ce que dit saint Paul Que tout service de Dieu inventé en la tête de l'homme, quelque apparence de sagesse qu'il ait, n'est que vanité et folie, s'il n'a meilleur fondement et plus certain que notre semblant. Outre plus, il fallait contrepeser le profit qui en peut venir avec le danger et en ce faisant, il se fùt trouvé que c'était une chose bien peu utile, ou du tout superflue et frivole, que d'avoir ainsi des reliquaires; au contraire qu'il est bien difficile ou du tout impossible que de là on ne décline petit à petit à idolatrie. Car on ne se peut tenir de les regarder et manier sans les honorer; et en les honorant, il n'y a nulle mesure qu'incontinent on ne leur attribue l'honneur qui était dû à Jésus-Christ. Ainsi, pour dire en bref ce qui en est, la convoitise d'avoir des reliques n'est quasi jamais sans superstition; et qui pis est, elle est mère d'idolâtrie, laquelle est ordinairement conjointe avec.

Chacun confesse que ce qui a ému Notre-Seigneur à cacher le corps de Moïse, a été de peur

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