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1874, April 28. Bequest of Hon. Chas. Sumner, of Boston. (H.rl. 1820.

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R.

RABONI. -Les femmes invoquaient, dans l'église de l'abbaye de Montmartre, un certain saint Raboni, qui avait la réputation de rabonnir les maris jaloux ou méchans, ou de les faire mourir dans l'année.

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L'image de ce saint rapportait bien de l'argent aux religieuses de Montmartre, comme l'observe Sauval (1).

RACHEL. Quoique Rachel ait adoré des

(1) Cité par M. Dulaure: Description des environs de Paris, tome II, article Montmartre. Voltaire, Dictionnaire philosc phique, article Beker. Sainte Anastasie, ayant un méchant mari, s'adressa à saint Chrysogone qui pria, et le mari mourut. On croit que saint Chrysogone est le même que saint Raboni. Lamonnaie, dans le Menagiana, raconte qu'une femme fit une neuvaine à saint Raboni, pour le prier de rendre son mari moins brutal. Quatre jours après, le mari étant mort, elle s'écria: Que le saint est bon! il donne plus qu'on ne lui demande. (Note de M. Dulaure).

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idoles, et qu'elle ait volé les dieux de Laban, on en a fait une sainte. On vénère toujours son tombeau, sur le chemin qui va de Bethleem à Rama. Son corps était à Constantinople.

RADEGONDE, sixième femme de notre roi Clotaire Ier. Elle honorait si fort les prêtres, qu'elle leur baisait les pieds et les servait à table (1). Elle aimait tant la croix, qu'elle s'en imprima la forme sur le corps, avec le bout d'une pique rougie au feu; et qu'elle fit venir, pour la première fois en France, un morceau de la vraie croix.

Lorsqu'elle vit que son mari se lassait d'elle, Radegonde se retira à Poitiers, où elle se fit abbesse de religieuses. Elle avait tant de ferveur, qu'il fallait à chaque instant lui appliquer sur l'estomac des feuilles trempées dans l'eau, pour tempérer la chaleur qui la dévorait.

<< Notre Seigneur la caressait souvent visiblement. Une fois il lui apparut et la prit sur ses genoux Radegonde, lui dit-il, vous n'êtes que sur mes genoux; bientôt vous serez sur mon

cœur. >>

Quelques courtisans, ayant calomnié les mœurs de Radegonde auprès du roi, moururent honteusement en allant à la selle; ce qui fit respecter la sainte.

Des marins, sachant la vertu de Radegonde,

(1) Ribadéneira, 13 août.

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l'invoquèrent dans une tempête, quoiqu'elle fût encore vivante. Incontinent, une colombe blanche comme la neige voltigea autour du vaisseau, Un matelot la prit, lui arracha trois plumes qu'il trempa dans la mer, et aussitôt la mer s'apaisa. Ces trois saintes plumes se conservaient à Poitiers, où elles faisaient des miracles.

Un an avant sa mort, elle vit la nuit un jeune homme d'une exquise beauté, qui lui fit mille ca→ resses. Elle le repoussa d'abord très-durement le prenant pour un séducteur; elle avait alors soixante-huit ans. Mais le beau jeune homme lui parla si honnêtement, qu'elle vit qu'il n'en voulait pas à sa chasteté, et qu'il venait tout simplement lui annoncer sa mort, de façon qu'elle le traita mieux (1).

+

L'abbaye de Sainte-Croix, que Radegonde fonda à Poitiers, avait deux cents religieuses lorsqu'elle mourut. Malgré ce saint établissement, et la piété qu'elle fit paraître, Radegonde fut en butte aux traits de la médisance. On lui reprocha sa trop grande intimité avec le poëte Fortunat, qui était sans cesse auprès d'elle, qui en récevait et lui faisait des présens, etc. Mais ces soupçons furent détruits par les miracles que la princesse opéra après sa mort.

On vénérait à Poitiers le corps de sainte Radegonde, qui se trouvait double dans l'abbaye de Quinçai, à deux lieues de cette ville, quoique

(1) Tout cela est extrait de Ribadéneira, cité. and

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les Normands l'eussent, dit-on, anéanti au neu→ vième siècle. Il fut brûlé pour la seconde fois par les protestans, dans ces deux endroits, en l'année 1562, avec tant de publicité qu'on n'osa le reproduire. Mais son tombeau faisait des guérisons miraculeuses au dernier siècle.

En 1412, lorsque le duc de Berri fit ouvrir ce tombeau, on y trouva le corps de Radegonde encore entier, quoiqu'enseveli depuis huit cent vingt ans. Le duc voulut lui faire couper la tête pour l'emporter à la sainte chapelle de Bourges. Les assistans furent saisis d'une telle frayeur à cette proposition, qu'il fallut y renoncer. Le prince se contenta d'emporter l'anneau d'alliance que la sainte avait au doigt; mais on ajoute qu'elle retira sa main, lorsqu'il voulut aussi lui ôter l'anneau religieux.

On voyait dans l'ancienne église la fameuse chapelle du pas de Dieu, bâtie sur l'emplacement de la chambre qu'occupait la sainte. On contait que Jésus, lui ayant apparu sous la forme du beau jeune homme dont nous avons parlé, avait laissé dans sa cellule l'empreinte d'un de ses pieds; c'est ce qu'on nommait le pas de Dieu (1).

On montrait enfin la meule dont Radegonde

(1) Il y a dans le Poitou d'autres pas que l'on vénère. On montrait auprès de Citeaux le pas de la biche, empreint sur une pierre, aux bords de la Vienne. On disait que Clovis passa cette rivière à gué, à la suite d'une biche miraculeusement envoyée, parce que le ciel voulait lui faire gagner la bataille de Vouillé,

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