Pagina-afbeeldingen
PDF
ePub
[blocks in formation]

Attaque de Charlestown par les Anglais. Insuccès de leur tentative. Siége de New-York. Offres de réconciliation faites par l'Angleterre. Prise du fort de Brooklyn par les Anglais. Abandon de New-York par les Américains. Les Anglais s'emparent des forts Washington et Lee. Démoralisation de l'armée américaine. Le général Lee est fait prisonnier. Surprise de la garnison de Trenton par les Américains. Batailles de Trenton, de Brandywine. Abandon de Philadelphie par les Américains. Le marquis de la Fayette. Prise des forts de Crown-Point, Ticonderoga et Edouard par les Anglais. Batailles de Bennington, de Stillwater, gagnées par les patriotes. L'armée américaine passe l'hiver de 1777-1778 dans la vallée Forge. L'armée anglaise le passe à Philadelphie. Conclusion d'un traité d'alliance et de commerce entre la France et les Etats-Unis. La France et l'Angleterre se déclarent la guerre. Envoi d'une flotte française en Amérique. Bataille de Monmouth.

Jusqu'au moment où les colonies d'Amérique déclarèrent leur indépendance, les opérations militaires avaient eu principalement pour théâtre les environs de Boston. Pourtant les Américains avaient cherché à s'emparer de Québec en envoyant une partie de leurs forces dans le Canada, mais, ainsi que nous l'avons vu, leur tentative avait échoué. Les Anglais voulurent alors contre-balancer l'insuccès constant de leurs armes par la prise de Charlestown dans la Caro

line du Sud. A cet effet, ils y dirigèrent une forte flotte portant 2,500 soldats, sous le commandement du général Clinton. Prévenus à temps de l'intention des Anglais, les Caroliniens se préparèrent à leur faire une chaude réception. Lorsque, le 28 juin 1776, la flotte anglaise entra dans les eaux de la baie de Charlestown, les Américains étaient retranchés dans une forteresse entourée de deux hautes palissades en bois, dont l'intervalle avait été comblé de sable. Les navires de guerre prirent aussitôt leurs positions de combat et ouvrirent un feu nourri sur le fort dont les défenseurs, la première émotion passée, s'inquiétèrent médiocrement, car les boulets anglais venaient s'enfoncer, sans causer le moindre mal, dans la muraille de sable qui les protégeait. Le colonel Moultrie, commandant des Américains, répondit lentement au feu de l'ennemi, mais chacun de ses coups, dirigé avec soin, portait si bien qu'au bout de quelques heures les vaisseaux anglais furent criblés de ses boulets. Au début de l'action, l'étendard des patriotes, planté sur le talus du fort, eut la hampe brisée par un boulet, et tomba en dehors du fort. Malgré le danger certain auquel il s'exposait, le sergent Jasper s'élança hors des retranchements, releva le drapeau, et, l'attachant à un écouvillon, le replanta sur le bastion du fort, au milieu des applaudissements et des acclamations de ses camarades. Constatant le peu de résultat obtenu sur les Américains par ce combat à distance, le général anglais Clinton voulut les prendre par derrière, et, dans

ce but, il débarqua avec une partie de son armée. Tous ses efforts furent vains et inutiles: il se heurta à une résistance opiniâtre, et bientôt il était obligé de battre en retraite devant les tirailleurs caroliniens, qui, à l'abri des éminences de terre et des buissons, tiraient à coup sûr sur ses soldats. Enfin, la flotte fut tellement endommagée par le tir des Américains qu'elle dut rembarquer précipitamment les troupes du général Clinton, et mettre à la voile pour New-York.

Après l'évacuation de Boston par l'armée anglaise, Washington pensa que les généraux anglais tourneraient leurs forces contre New-York, tant à cause de son importance commerciale que parce qu'ils comptaient sur l'aide des nombreux loyalistes qui habitaient cette ville. Dans cette crainte, Washington s'y rendit en toute hâte et fit achever les fortifications que le général Charles Lee avait commencées par ses ordres.

Le 1er juillet 1776, le général Howe arriva à Staten Island avec l'ancienne armée de Boston; il y fut rejoint, peu de jours après, par son frère, l'amiral lord Howe, qui lui amenait de puissants renforts, et par le général Clinton, le vaincu de la Caroline. Ainsi, en un très-court espace de temps, une armée, forte de 30,000 hommes bien armés et bien disciplinés, se trouva réunie à quelques milles de New-York, qui était défendue seulement par 15,000 volontaires. La flotte anglaise, composée de dix vaisseaux de ligne, de vingt frégates et de quatre cents navires et transports, vint ensuite jeter l'ancre dans la baie qui s'étend devant

la ville, prête à seconder l'attaque de l'armée de terre. A la suite d'une décision toute récente, le parlement anglais avait autorisé l'amiral Howe à offrir des conditions de paix aux insurgés. En conséquence, ce dernier annonça aux populations des colonies qu'il était chargé d'une mission pacifique, et, se souvenant des liens d'amitié qui avaient; autrefois, uni Franklin à sa famille en Angleterre, il s'adressa d'abord à lui. Franklin crut de son devoir d'oublier ces relations, et il ne vit devant lui qu'un Anglais qui venait détruire l'indépendance des colonies américaines : « Il est im« possible, lui répondit-il, que nous songions à nous « soumettre à un gouvernement qui, avec la plus in« signe barbarie, a, dans le fort de l'hiver, brûlé nos < villes sans défense, excité les sauvages à massacrer < nos paisibles cultivateurs, nos esclaves à assassiner « leurs maîtres, et qui, en ce moment même, nous en« voie des stipendiaires étrangers pour inonder de sang « nos provinces. » — Ne voulant ni reconnaître le pouvoir du congrès, ni les fonctions du général Washington, Howe se trouvait très-embarrassé pour leur faire connaître les propositions dont il était porteur. Après avoir essayé de plusieurs petits moyens qui n'aboutirent pas, il se décida à adresser une lettre à a George Washington, Esq.,» mais le général Washington renvoya l'officier chargé de la lui remettre; on changea alors l'adresse, et l'on mit : « George Washington, etc., etc... » Le messager devait expliquer que etc., etc... impliquait une reconnaissance tacite de son

[ocr errors]

grade, mais Washington ne voulut recevoir aucune communication qui ne lui fût pas adressée comme général commandant l'armée des États-Unis. Ainsi, les négociations relatives à la paix offerte par l'Angleterre ne purent être entamées.

Les deux partis en présence se préparèrent au combat, et, le 27 août, l'armée anglaise, divisée en trois colonnes, s'avança contre le fort de Brooklyn et les hauteurs situées au sud de New-York, qu'occupaient 5,000 recrues commandées par le général Putnam. Deux divisions attaquèrent les retranchements des Américains de front, tandis que le général Clinton, faisant un circuit, allait les prendre par derrière. Pendant les premiers moments, les patriotes se défendirent vaillamment; mais lorsqu'ils entendirent la fusillade sur leurs derrières, ils perdirent courage et në songèrent plus qu'à fuir. Les soldats anglais firent alors un épouvantable carnage des volontaires américains, et c'est à peine si 2,000 d'entre eux réussirent à s'échapper.

Comprenant l'inutilité de ses efforts contre une armée aussi puissante que celle qui lui était maintenant opposée, Washington résolut d'abandonner NewYork aux Anglais, et, deux jours après cette dernière bataille, dans la nuit du 29 au 30, profitant d'un épais brouillard qui devait cacher ses mouvements à l'ennemi, il quitta New-York avec son armée. Il reconnut bientôt que son dessein avait partiellement échoué en s'apercevant qu'il était suivi de près par lord Corn

« VorigeDoorgaan »