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95 l'opéra du roi ; Armide, l'opéra des dames; Phaëton, l'opéra du peuple; et Isis, l'opéra des musi

ciens.

QUINTE-CURCE (n. 750 de R., 4 av. J.-C.m. 803 de R., 50 de J.-C.), a laissé une Histoire d'Alexandre, en dix livres, dont Freinshemius a suppléé les deux premiers et une partie du dernier. Le style de cet historien est orné et fleuri. Le plus beau morceau de son histoire est sans contredit la fameuse harangue des députés Scythes à Alexandre, liv. VII. Viennent ensuite la bataille d'Issus, liv. III; celle d'Arbèle, liv. iv; la situation de l'armée d'Alexandre dans les déserts de la Sogdiane, liv. vII; le fameux ouragan dont son armée fut assaillie dans une forêt, liv. vi; l'élévation d'Abdolonyme, liv. Iv; la confiance d'Alexandre en son médecin, liv. 1; le meurtre de Clytus, liv. vII enfin, la mort d'Alexandre et son caractère, liv.

me,

x.

JEAN RACINE (V. tom. 1, pag. 165). Nous avons parlé de ce grand homme dans notre premier voluavec assez de détail pour que nous nous contentions ici de dire que, suivant Boileau et tous les hommes de goût, Athalie est son chef-d'œuvre ; ou pour mieux dire, c'est le chef-d'œuvre parmi d'autres chefs-d'œuvre, tels que Phèdre d'abord, puis Britannicus qui renferme des morceaux sublimes entre autres le discours de Burrhus à Néron; aussi Voltaire l'appeloit la pièce des connoisseurs ; puis

Iphigénie, puis Andromaque, puis, etc. etc. Dans Mithridate, le caractère de ce personnage èst parfaitement conforme à l'histoire. C'est le rôle où l'auteur se rapproche le plus de la vigueur de Corneille. Les pièces de Racine, qui feroient la gloire de tout autre écrivain, mais qu'on ne peut mettre sur la même ligne que ses autres tragédies, sont : Esther, Bérénice, Alexandre et la Thébaïde. M. de la Reynière a dit en parlant du théâtre de l'auteur d'Athalie: « Ce que l'esprit humain peut concevoir de-plus parfait, Racine l'a exécuté. Il y a plus de philosophie dans une tragédie de Racine, que dans tous les ouvrages de nos modernes réformateurs qui l'accusent d'en manquer. »

LOUIS RACINE (n. 1692-m. 1764). On peut regarder comme les deux meilleurs ouvrages qu'il ait produits, son ode sur l'Harmonie imitative, que nous avons déjà citée (Voy. POMPIGNAN), et son poëme sur la Religion, qu'on placera toujours au premier rang parmi les poëmes du second ordre. « Plus d'une fois, dit M. de Fontanes en parlant de cet ouvrage, on croit entendre dans les vers de ce poëme quelques sons affoiblis de cette lyre qui nous charme dans Athalie et Esther. » Les quatre premiers chants valent mieux que les deux derniers. Les morceaux les plus saillans du premier chant sont, les preuves de l'existence de Dieu; l'éducation des oiseaux; l'harmonie des élémens; et l'éloge de la vertu, qui le termine. Dans le second chant

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on admire l'invention des arts, et l'affoiblissement de l'homme à la fin de sa carrière; ce beau morceau imité de Lucrèce plaisoit à Voltaire qui le récitoit souvent. Cela n'empêchoit pas que Voltaire dans ses momens de causticité, n'appelât Louis Racine le petit fils d'un grand père, et d'autres fois quand sa bile étoit moins âcre, le bon versificateur Racine, fils du grand poëte Racine. Un morceau encore remarquable, dans le poëme de la Religion, est le tableau des triomphes d'Auguste et de la paix qui en fut la suite. Tels sont les passages qui sont à distinguer dans cet ouvrage. Le poëme de la Gráce lui est inférieur; cependant on y remarque un très beau morceau sur la Grandeur de Dieu.

JEAN-FRANÇOIS REGNARD (n. 1646—m. 1710). Son Joueur se place immédiatement après les chefsd'œuvre de Molière dont il est le digne successeur et après la Métromanie de Piron. C'est la seule pièce où Regnard soit vraiment moral; elle est bien intriguée et bien dénouée. On y trouve comme dans toutes ses pièces, des situations comiques, une gaieté soutenue, un fonds inépuisable de saillies, de traits plaisans. Mais ce qu'il y a de plus que dans ses autres ouvrages, c'est ce comique de caractère et ces résultats d'observation qui lui manquent ordinairement. Après le Joueur, vient le Légataire, que certaines personnes de goût préfèrent à cette pièce et même à toutes les autres de l'auteur, sans doute parce que cette comédie est le chef-d'œuvre de la

gaieté ; mais on lui fait à juste titre le reproche de n'être nullement morale. Les Ménechmes, imités de Plaute, sont, après le Légataire, le fond le plus comique que Regnard ait manié. Le Distrait est inférieur aux trois pièces précédentes ; il tomba dans sa nouveauté, et ne fut repris que 30 ans après; l'auteur étoit mort. Cette comédie se soutient par l'agrémeut des détails et par le contraste de l'humeur folle du chevalier et de l'humeur revêche de madame Grognac à qui l'on fait danser la courante. Le Retour imprévu est une jolie pièce, ainsi que les Folies amoureuses. Démocrite est le plus foible de tous les ouvrages de Regnard.

SAMUEL RICHARDSON (n. 1689-m. 1761). Le meilleur de ses romans est sans contredit Clarisse Harlowe; mais on le trouve un peu long à une première lecture; cependant il est certain que l'intérêt d'un roman ne peut pas aller plus loin. Clarisse depuis qu'elle a quitté ses parens, est un être vraiment céleste; jamais la vertu n'eut un plus beau caractère; jamais l'innocence ne fut plus auguste, ni l'infortune plus touchante. Que Clarisse paroît respectable dans le séjour de l'infamie! Qu'elle est grande dans sa prison! Comme sa vertu est sans fard, sa patience sans ostentation, et ses plaintes sans emportement ! Que les sentimens religieux qui soutiennent une conscience pure contre le malheur et l'oppression, que le calme de ses derniers momens,

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les apprêts de sa mort, le pardon et les vœux qu'elle envoie pour adieux à son persécuteur, que toutes ces scènes de douleur et de grandeur sont attendrissantes et laissent une profonde impression! - Grandisson est bien éloigné d'inspirer autant d'intérêt que Clarisse ; et Paméla encore moins.

J.-B. ROUSSEAU (n. 1671-m. 1740). Nous dirons d'abord que ses Psaumes sont ce qu'il a de plus parfait. Puis passant à ses Odes, nous ajouterons que les quatre plus belles sont : 1.o celle à M. le comte Du Luc, commençant par: Tel que le vieux pasteur, etc.; elle est la première du 111.o livre. 2.o Celle au prince Eugène : Est-ce une illusion sou daine, etc. ; c'est la seconde du même livre, mais elle n'est pas aussi finie dans les détails que la précédente ; la seconde moitié de cette ode ne vaut pas la première. 3.o Celle adressée au duc de Vendôme: Après que cette tle guerrière, etc. ; elle a de moins grandes beautés que celle au prince Eugène, mais elle est plus égale. 4.o Enfin l'ode à Malherbe : Si du tranquille Parnasse, etc.; il y a de l'enthousiasme, et son auteur la trouvoit assez pindarique. Cependant elle est inférieure à celle au comte Du Luc. Après ces quatre odes, vient celle sur la bataille de Peterwaradin : Ainsi le glaive fidelle, etc.; c'est une description d'un bout à l'autre, mais elle est pleine de feu et de rapidité. L'ode sur la mort du prince de Conti Peuples dont la douleur, etc.,

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