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teur de cette notice avance que la famille de Bourbon-Busset est la branche aînée de la maison de Bourbon, comme descendante de Louis, évêque de Liège, cinquième fils de Charles Ier de Bourbon, et que cette branche, donnée par des << historiens mal renseignés ou prévenus » comme illégitime est parfaitement légitime. Or, tout ce raisonnement repose sur la question de validité ou de non-validité du mariage de Louis de Bourbon, prince-évêque de Liège avec Catherine d'Egmont, en 1464. D'après M. Desplagnes, il n'y a aucun doute quoique Louis XI ait refusé son consentement à ce mariage, et l'ait même fait déclarer nul, cet acte n'en est pas moins valable, et la preuve en est que l'un des fils de l'évêque de Liège devint enfant d'honneur de Charles VIII. « Est-ce que le roi, dit M. Desplagnes, aurait donné cette situation à un enfant de hasard, à un bâtard? » Les bâtards à cette époque, - j'entends les bâtards de grande famille, étaient fort considérés, et l'un d'eux signait même : Pierre, bastard de Bourbon. Le mariage n'ayant pas été ratifié par le roi, ayant même été déclaré nul, les enfants de l'évêque de Liège ne purent être considérés comme légitimes, et lorsque, le 2 février 1720, le marquis de Dangeau annonça le mariage de « M. le marquis de Busset avec Mlle de Thois-Gouffier », il ajouta fort bien : « MM. de Busset portent le nom de Bourbon parce qu'ils sont bâtards d'un prince du sang qui, depuis, fut évêque de Liège. » (Journal de Dangeau, XVIII, 224). F. CH.

Courtine. Je lis dans un bulletin d'archéologie diocésaine cette interprétation d'un texte de 1426: « Il (le peintre) peindra une niche; unam cortinam, en couleurs panni aurei ». Il s'agit de la scène de l'Annonciation. Cortina ne signifie pas niche, qui se disait alors tabernacle, mais courtine, rideau, ou, d'une manière plus générale, tenture. Cette tenture devait se mettre, en signe d'honneur, derrière les personnages, comme on le voit dans l'imagerie du temps. Cette courtine est si bien une étoffe qu'il est spécifié dans le contrat qu'elle imitera un drap d'or. X. B. de M.

Les Manceaux à Rome. M. Chambois, dans la Semaine du fidèle, Le Mans, no du 29 septembre 1894, a un article, fait d'après la monographie de cette église parue cette même année et intitulé: Les Manceaux, bienfaiteurs de Saint-Louis-des-Français (pages 894-896). Ce sont le cardinal Cointrel (1585), son

neveu François Cointrel (1625), Mathieu le Peintre (1631) et Pierre Mercier (1587). Il semble avoir fait là une découverte, comme l'auteur qu'il invoque, mais qui ne me cite pas et demande «< des détails plus abondants, plus précis sur nos compatriotes ». Je dois à la vérité de déclarer que j'ai mis tout cela en lumière dès 1855 dans mes Inventaires de Saint-Louis-desFrançais, reproduits au tome I de mes Œuvres complètes, et que j'ai publié, au Mans même, dans les volumes de la Société archéologique du Maine, l'Épigraphie mancelle à Rome. Je ne pense pas que d'autres recherches sur ce point aboutissent à des résultats plus fructueux, mais il est fâcheux de voir que, à Rome comme au Mans, on ignore la littérature du sujet, qu'il était pourtant bien facile de connaître. Aussi je maintiens mon droit de priorité, dont je puis faire preuve jusqu'à trois fois. X. B. de M.

Immaculée Conception. Le Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, t. IV, p. 54, signale, « à saint Rémy de Dieppe », un bas-relief, « du style de la Renaissance », qui représente, au milieu d'arabesques et de feuillages, << entourée de nuages, une femme, voilée de ses longs cheveux, les mains jointes sur sa poitrine », qui « rappelle le type consacré par les artistes chrétiens pour figurer l'âme qui s'enveloppe au ciel ». Ce n'est nullement le type de l'âme, mais bien de l'Immaculée Conception de la Vierge, tel qu'il a été fixé à la fin du xve siècle. Les monuments qui la représentent ainsi sont nombreux en France et les gravures des livres d'heures incunables ont beaucoup aidé à la vulgarisation de cette iconographie spéciale. X. B. de M.

Imitation de J.-C. << Saint Étienne (de Caen) ne porte pas de signature, elle est anonyme comme l'Imitation » (Not. d'art, n° d'octobre, p. 146).

L'Imitation de Jésus-Christ est si peu anonyme que trois écrivains se disputent l'honneur d'en être l'auteur. Le chancelier Gerson est généralement abandonné; la majeure partie tient pour un chanoine régulier du xve siècle, dont on va prochainement célébrer le centenaire, Thomas à Kempis; les érudits penchent pour Gersen, abbé de Verceil, au xe siècle, à qui sa ville natale a récemment élevé une statue. Je tiens pour ce dernier, parce que le style de l'Imitation est plutôt conforme au latin du xine qu'à celui du xva siècle. X. B. de M.

Néologisme.« Derrière lui (saint Bernard) sont saint Bartholomé et saint Jean. « Je citerai aussi un beau saint Bartholomé » (Notes d'art, n° d'octobre, p. 156, 158).

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Bartholomé dérive évidemment du latin Bartholomæus, qui a produit l'italien Bartolomeo. En français, on a toujours dit Barthélemy. Y avait-il lieu d'écrire autrement? Je ne le pense pas un néologisme n'est opportun que quand la tradition ne fournit pas le mot nécessaire au langage ou qu'il y a avantage réel à modifier l'acception reçue. X. B. de M.

Croix du Calice. « La croix doit toujours être gravée sur la partie extérieure du pied du calice » (L'Ami du clergé paroissial, no du 27 septembre 1894, p. 623). Doit et toujours impliquent un devoir absolu, inéluctable; il n'en est rien cependant : ni la liturgie ni le droit canonique n'ont de règle à cet égard. C'est simplement, en France, une tradition du moyen âge, qu'il y ait ou non un crucifix. Les calices romains n'ont pas cette croix, remplacée souvent par des armoiries. X. B. DE M.

Soupe. Cette citation a été faite, au Congrès Eucharistique de Reims, en 1894, de la Chronique de Rains, où il est dit de Philippe-Auguste, en 1214, avant la bataille de Bouvines : « Quand la messe fut dite, si fist le Rois aporter pain et vin et fist bailler des souper et en mangea une ». S'il n'y a pas une erreur typographique, souper est évidemment pour soupes. Comme l'a expliqué Génin, la soupe est une tranche de pain. Ici, la soupe était au vin : on dit communément soupe au lait, soupe à l'oignon. Mais c'est un rude pleonasme que de dire, ce qui n'est pas rare: soupe au pain, car s'il n'y a pas de pain, la soupe disparaît. Il convient alors d'employer le mot potage, qui s'entend d'un liquide, souvent additionné de pâtes ou de fécule. Boiste, dans son Dictionnaire, est inexact et exact, quand il donne ces deux acceptions : « Soupe, potage, aliment fait de pain et de bouillon; tranche mince de pain ».

X. B. de M.

Traductions. Il vaut mieux laisser le nom en italien, quand on ne lui trouve pas un équivalent en français, que de forger un mot nouveau. Rubis de balasso est tout simplement un rubis balai. Floriere se traduit fourrier. Bottilier est calqué sur bottigliere, mais le dictionnaire a bouteiller. Grembial, imité de grembiale, se dit liturgiquement grémial.

« Pour propines », est ici pour étrennes, pourboire, qui se dit en italien propina. << Six étuis pour le missel, les livres des Evangiles, l'Epistolaire et le Rituel» on parlerait correctement en écrivant housses, couverture d'étoffe des livres liturgiques, dont deux sont dénommés par la tradition : évangéliaire et épistolier. « Jean de Faconde » n'est pas exact: Johannes a sancto Facundo se traduit ordinairement Jean de Saint-Facond ou Jean de Sahagun. Ces petites erreurs se relèvent dans les Analecta ecclesiastica, livraison de septembre 1894, pages 357, 358, 359. X. B. de M.

QUESTIONS

94.

Procès – verbal de l'extraction des cercueils royaux de Saint-Denis en 1793. - << Un religieux de l'abbaye de Saint-Denis, témoin oculaire de l'extraction des cercueils de nos rois des funèbres caveaux de la royale église, en 1793, en a laissé une relation fort curieuse. Je suis étonné que ce travail, enfoui depuis plus de 60 ans dans les notes peu lues de certaines éditions d'un livre encore célèbre, n'ait pas tenté jusqu'à ce jour une exhumation quelconque de curiosités bibliographiques. » (Georges d'Heilly. Extraction des cercueils royaux à Saint-Denis en 1793. Relation authentique. Paris, Jouaust; Rouquette, 1866, in-18, 48 pages).

ne

Quel est donc ce religieux et pourquoi M. G. d'Heilly (aujourd'hui d'Heylli) ne l'a-t-il pas nommé? Ne serait-ce pas dom Poirier, dont le même auteur a donné le nom dans Les Tombes royales de Saint-Denis. Histoire... (Paris, libr. Générale, 1872, in-12), p. 87, note ? Et le livre « encore célèbre »>, serait-ce pas l'ouvrage intitulé: Musée des Monuments français, ou description historique et chronologique des statues, par Alexandre Lenoir (Paris, l'auteur, s. d. [1801], in-8), dans le tome II duquel, p. CVI, se trouve une relation de cet acte de vandalisme?

Si oui, je ne m'explique pas pourquoi M. d'Heylli a donné

une indication bibliographique aussi vague dans sa publication de 1866.

Quoi qu'il en soit, le procès-verbal de dom Poirier n'a jamais été publié en entier. Sait-on si l'original a survécu et s'il contient des passages importants qui vaudraient la peine d'être reproduits après les publications dont je viens de parler?

Il est certain que ce document a été utilisé plusieurs fois par les historiens. Parmi les moins connus, je citerai ici les ouvrages suivants :

Les amis de Henri IV, nouvelles historiques, suivies du journal d'un moine de Saint-Denis, contenant la relation de la violation des tombeaux des rois en 1793 par Sewrin (Paris, Barba, an XIII-1805, 3 vol. in-12).

Les Tombeaux de Saint-Denis ou Description historique, par J.-A*** [Jules-Abel Hugo]. (Paris, Maurice, 1829, in-18). Notice historique et chronologique sur l'abbaye de SaintDenis, par Mme Leharivel-Durocher (Paris, 1842, Vaton, in-12. Mais où est l'origine de la relation de Dom Poirier? Est-ce Lenoir qui l'a imprimée pour la première fois ? P. LBE.

RÉPONSES

Le Sauvage du Roi. - Le Saltarin du Roi (77). — Il nous p-296 parait curieux de rapprocher ces deux offices de la cour du roi

Charles IX, parce qu'ils montrent jusqu'où allait pour les exercices du corps la passion de ce roi, qui se faisait l'élève de l'Italien Tuccaro, attaché par l'empereur Maximilien à sa fille Isabelle, lors de son mariage avec Charles IX. Ce Sauteur et inventeur de tours de voltige inédits, a publié en 1599 trois dialogues qui ont fourni un chapitre amusant à M. G. Depping pour son livre des Merveilles de la force et de l'adresse.

Si l'Espagnol Pedro Gonzalès, dit Dom Pedro, n'a pas été un legs des cours de Navarre et d'Aragon, et l'héritier direct de leurs milites salvatge, il a dû être créé de toutes pièces sauvaige et pensionnaire, par le Roi qui instituait son saltarin, l'Italien Tuccaro. CH. BABINET.

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