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Nos lecteurs auront d'eux-mêmes restitué à M. Guillon, auteur de l'article auquel nous renvoyons à ce sujet, son véritable prénom, Adolphe, et non Rodolphe.

m Le Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, 2o trim. de 1894, p. 425, parlant de la mort de Mme de Montespan, en 1707, écrit deux fois Bourbonne : rectifier Bourbon-l'Archambault (Allier).

X. B. DE M.

Quoique

Découverte d'un discus balnéaire à Cahors. Cahors n'ait jamais été l'objet de fouilles méthodiques, l'antique Divona qui gît sous ses murs, ne laisse pas que de fournir, de temps en temps, d'assez précieux débris de la civilisation romaine. Sans parler d'innombrables poteries et de belles mosaïques, ce fut, au commencement du siècle, un aigle en bronze doré, dont on a malheureusement perdu la trace; plus tard, ce fut la laie en bronze qui a pris place dans les galeries du musée de Saint-Germain; puis, le curieux tombeau d'enfant dont nous comptons publier bientôt le somptueux mobilier funèbre, comprenant deux jouets en ambre, des bijoux en or et des ustensiles en bronze.

Tout dernièrement enfin, un hasard heureux a fait découvrir un objet plus modeste, mais non moins intéressant dans son genre, en creusant les fondations d'une maison de la rue Victor-Hugo. C'est un large disque de bronze superbemcnt patiné de o m. 253 de diamètre, épais de 8 millimètres au centre et de 4 millimètres et demi sur la tranche, percé au centre d'un trou, de trente-trois millimètres de diamètre, fortement échancré sur une partie de sa circonférence par une usure prolongée.

Pour quiconque a visité le Musée national de Naples, ce bronze n'est autre chose qu'un discus, c'est-à-dire un timbre, une sorte de tam-tam ou de cloche dont les bains publics étaient munis pour annoncer l'heure de leur ouverture, comme ceux dont parlent Cicéron (1), Marc-Aurèle (2) et Martial (3), en tout semblable à ceux de Pompéï (4), à cela près qu'il est dépourvu de toute ornementation (5). Son usage a dû être très prolongé, car, comme nous l'avons dit, le bord du trou central a été rongé jusqu'à près d'un centimètre de profondeur par l'espèce d'étrier en fer qui servait à le suspendre, ainsi que le battant de bronze avec lequel on clochait.

Ce genre de timbre paraît avoir été bien rarement signalé sur le

(1) Orator. V. 2.

(2) Ep. Front. ad Marc. Caes. IV, 6.

(3) Epigr. CLXIII.

(4) Musée de Naples, petits bronzes, seconde salle, nos 78621 et 78622. (5) Edm. Saglio, Diction. des Antiquités Grecques et Romaines, verbo DISCUS; Wazois, Le Palais de Scaurus, Paris 1859, p. 230 et note.

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territoire des Gaules; même en Italie, si nous ne faisons erreur, on ne connaît guère que les exemplaires du Musée de Naples.

JULES MOMMÉJA.

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mm Découverte de monnaies à Crémeaux (Loire). Il n'a été question pendant près d'un mois, dans les journaux locaux, que d'une superbe découverte de monnaies d'or et d'argent faite au mois de septembre dernier dans la commune de Crémeaux (Loire). D'après des renseignements pris sur les lieux, il ne s'agit que de quelques monnaies en bronze de France, d'Italie et d'Autriche de l'époque de Louis XV, de Louis XVI et de la Révolution.

N. THIOLLier.

Chronique Gallo-Romaine. Beaucoup de collectionneurs, et parfois même des musées de province, ambitionnent trop souvent de réunir dans un local unique, et nécessairement restreint, ce qui fait à Paris l'objet de plusieurs musées spéciaux. De là un amas disparate où se glissent des pièces d'intérêt médiocre, si même elles ne sont pas suspectes. Un rôle considérable et qu'elles seules sont à même de remplir, l'étude approfondie d'une région à toutes les époques de son histoire, est cependant dévolu à ces collections.

C'est à ce point de vue qu'est précieuse celle que M. Eugène Chaper, mort il y a quelques années, avait mis tous ses soins à réunir. Nul ouvrage relatif au Dauphiné qui ne figurât dans sa bibliothèque, dont le catalogue en préparation deviendra la base obligée de toute étude du pays. De nombreux cartons renferment des estampes dauphinoises, par leur origine ou par leur sujet; vues, monuments, portraits, faits historiques, etc. Le médailler et les vitrines n'ont reçu que des objets trouvés sur le sol du Dauphiné et de la Savoie; M. Chaper achetait toujours ce qui lui était présenté, s'il y avait des indices sérieux de la provenance locale.

Le retrait tardif des grands glaciers des Alpes françaises s'est opposé à l'établissement de l'homme paléolithique, car leur dernière extension a fait disparaître les traces de son travail; aussi les plus anciens outils sont-ils des haches néolithiques. M. Chaper en a réuni 35, provenant surtout des régions voisines du Rhône.

C'est également par des haches que commence la série de l'époque du bronze. Vingt-trois de ces instruments représentent les types plat, à rebords, à ailettes, à talon et à douille. Une hache plate, portant encore les bavures du moule, a une tête renflée comme celle d'un coin de bûcheron ayant longtemps servi; c'est là un modèle exceptionnel. Un spécimen à douille de type armoricain est originaire de Pontcharra, et deux semblables, mais plus petits, de Fougère. Quatre spatules viennent de Ternaix, Chasse et Reversin. Parmi les autres objets de la même période sont deux poignards à rivets, une belle épée à soie plate, des pointes de lance et de javelot de Saint-Jullien

de-Ratz, Nyons, Reversin; une faucille à bouton, quatre torques, des perles et coulants de collier, enfin toute une série de bracelets provenant de Châteauroux (Hautes-Alpes), la Tronche, Goncelin, Ornon, la Buisse, Saint-Paul-Trois-Châteaux, Séchilienne et Dolomieu, ce dernier trouvé dans une tourbière. Vingt-cinq pendeloques de bronze, en forme de pilon, trouvées dans les Hautes-Alpes, ont dû faire partie d'une pièce de parure. Une autre de même type, mais beaucoup plus grande, porte une tête de bélier de chaque côté du trou de suspension. Les fibules offrent des types de toutes les époques, depuis les fibules à boucle de Golasecca jusqu'aux fibules romaines simulant une étoffe passée dans un anneau et à celles en arbalète des temps mérovingiens. Les plus nombreuses sont à arc. Une fibule de ce type est en argent, longue de 14 cent., avec des boutons saillants le long de l'arc; la conservation en est parfaite et le ressort a conservé toute sa souplesse. Une autre en nacelle paraît aussi être en argent.

Les bijoux sont du reste la partie la plus remarquable de la collection. Elle commence par deux gros bracelets qui semblent être de l'époque dolménique. Ils proviennent de Die et se composent d'une feuille d'or repliée autour d'un noyau d'argile. Deux autres cercles d'or simulant une torsade ont un ressort spiral pour fermoir; ils sont gaulois et ont été trouvés près de Pontcharra. Est romaine une demi bulla de même métal.

Deux pièces d'or de Vespasien et de Titus accompagnaient une superbe parure rencontrée en 1888 près de Saint-Hilaire. Elle comprend deux colliers à trois rangs de chaînettes plates; les fermoirs sont composés de deux plaques circulaires avec filigrane et cabochons de pierres vertes. Les pendants d'oreille également en filigrane et cabochons sont rectangulaires; en dessous devaient pendre des pièces avec trois petites poires d'ambre, qui actuellement en sont séparées.

Les bagues d'or ou d'argent, avec ou sans intaille, sont nombreuses. Le chaton de l'une d'elles porte l'inscription :

GRF
DELICI VI
VAS

Sur une autre est un monogramme chrétien.

Les bijoux d'époque mérovingienne comprennent une fibule circulaire à filigrane et cabochons, une autre digitée, des pendants d'oreille et des anneaux de type classique, deux perroquets en verroterie rouge, une bague et une plaque de ceinturon.

Les bronzes figurés romains forment une série aussi importante que les bijoux. On peut y mentionner sept figurines d'Hercule brandissant la massue dans la main droite et ayant la peau de bête sur le bras gauche, la plupart sont fort grossières; un Mars ou Jupiter Dolichenus, deux Diane, deux Mercure, un Silène, un groupe curieux d'Hercule étouffant entre ses genoux les trois têtes de Cerbère, un

orateur tenant un rouleau et nombre d'autres figurines moins intéressantes. Puis des animaux, cheval cornu, cheval, singe assis, panthère la patte sur un vase, sanglier, une fort belle tête de lion (extrémité de timon); des appliques de tous genres, masques humains, divins ou d'animaux, une gracieuse et minuscule main de femme, une jambe de cheval de grandeur naturelle, trouvée dans le Rhône à Lyon, etc., etc.

D'autres objets encore ne sont pas sans intérêt : une déesse-mère en terre blanche de l'Allier, qui porte au revers du fauteuil une inscription que je n'ai pu déchiffrer; un buste de femme diadémée de fort bon style en terre rouge; un fragment de vase samien avec masque humain grotesque passant à la tête de lion, type fort rare et qui m'était inconnu ; des appliques de meuble ont été prises dans une plaque de bronze ayant porté une inscription monumentale; on n'en peut rien restituer. Puis divers outils de médecin oculiste.

Dans le médailler, la série la plus importante est le trésor de 1454 monnaies gauloises à fleur de coin trouvées en 1889 à SainteBlandine. Il a fait l'objet d'une étude approfondie du commandant Allotte de la Fuye dans le Bulletin de l'Académie Delphinale. C'est le point de départ d'une suite nombreuse qui se prolonge jusqu'à l'époque actuelle par les pièces delphinales et les jetons ou emblèmes dauphinois, mais je n'ai pas à en parler, car la partie de la collection relative au moyen âge, et fort intéressante également, sort du cadre de cette chronique.

Depuis quelque temps il a été fait un certain nombre de découvertes d'époques diverses. Le sol de la vieille colonie pompéienne de Vienne, exploré depuis des siècles et non épuisé encore, a fourni au musée de cette ville deux superbes statues enfouies près de l'endroit où fut découverte la Vénus accroupie.

La Société archéologique de Châtillon-sur-Seine, en continuant les fouilles de l'ancienne ville de Vertillum, a rencontré à une faible profondeur un superbe bronze de Bacchus enfant, admirablement conservé. Les lèvres en métal plus rouge sont seules un peu oxydées. Peu de pièces aussi belles ont été trouvées en France.

Dans le Calvados on a signalé à Saint-Pierre-la-Vieille un autre centre romain, s'étendant sur de nombreux hectares.

Puis des découvertes moins importantes : tombes romaines à inhumination à Montaon (Marne), dans une propriété de Mr Lebaudy; près de Nalliers en Vendée, avec verreries et pièces d'or et d'argent de Vespasien; à Puteaux, avec cercueils de plâtre; enfin des sépultures probablement burgondes auraient été fouillées prés d'Annecy.

F. DE VILLENOISY.

Ouvrages nouveaux :

Douais (C.). Une ancienne version latine de l'Ecclésiastique, Paris, Alph. Picard et fils, 1895, in-4o de 36 pp. avec fac-simile.

Ce nouveau travail de M. l'abbé Douais est consacré à l'étude d'un feuillet de Bible appartenant aux Archives de la Haute-Garonne et trouvé en 1846 chez le sieur Boutan, épicier à Toulouse; ce feuillet est d'écriture wisigothique du viIIe ou IXe siècle et d'origine espagnole. Le texte qui y est contenu, répond aux passages: Eccli. XXI, 20-31 et XXII, 1 à 27, et témoigne de l'existence d'une version latine de l'Ecclésiastique, autre que celle de la Vulgate et qui se présente comme une recension ancienne du texte africain primitif, faite sur le grec. Telles sont les conclusions que M. l'abbé Douais propose à la suite de sa très intéressante étude, à laquelle il a joint un fac-simile du feuillet en question et un tableau où le lecteur trouve en regard du texte donné par le feuillet de Toulouse le texte des Septante et celui de la Vulgate.

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Grouchy (Vte de). — Éverhard Jabach, collectionneur parisien (1695). Paris, 1894, 76 pp. (Extr. des Mémoires de la Société de l'Histoire de Paris et de l'Ile-de-France, t. XXI.)

Banquier de Cologne établi à Paris et devenu bourgeois de cette ville, Éverhard Jabach a rendu son nom célèbre par les admirables collections de tableaux et de dessins qu'il avait su réunir, tant par son amour éclairé des belles choses que grâce à sa grande fortune. Il avait acheté tout ce qui était considéré comme beau et précieux à son époque. A la vente des collections du roi d'Angleterre Charles Ier, il s'était rendu acquéreur, à des prix fort élevés pour le temps, de plusieurs toiles célèbres. Entraîné par la passion des collections, il s'était vu, en 1671, contraint à se dessaisir, en faveur de Louis XIV, pour un prix dérisoire, de toutes ses richesses artistiques, tableaux, dessins, bronzes, marbres, etc., qui formèrent le noyau des collectîons royales et un des fonds importants du Musée du Louvre. Après cette vente, la position financière de Jabach s'améliora et il se remit à collectionner. Un curieux inventaire dressé après décès, le 17 juillet 1696, des « tableaux et autres effects appartenant à deffunt noble homme Evrad Jabach >>> a été retrouvé par M. de Grouchy, l'érudit et heureux chercheur, à qui l'on doit déjà de si intéressantes découvertes. La description des tableaux et dessins comprend 688 articles; de nombreux marbres, émaux, dessins et estampes sont inventoriés sommairement. On voit que le célèbre amateur avait su,

une vingtaine d'années, reconstituer d'importantes collections artistiques. M. de Grouchy a publié également une copie du temps du contrat de mariage de Jabach, qui épousa, le 25 octobre 1643,

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