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Dr Pauli, proposa une nouvelle solution (1): Jean de Salisbury, après le concile de Reims, fit partie de la suite du pape, mais il ne franchit pas les Alpes en juin 1 148; il retourna en Angleterre. En effet, l'auteur de l'Historia Pontificalis nous prévient qu'il a rapporté ce qu'il a vu lui-même et ce qu'il a trouvé de plus vraisemblable dans les récits des contemporains. Or il nous dit qu'Eugène III « Italiam ingressus est, et ideo prout ab aliquibus dicebatur festinacius, quia jam audierat Christianorum exercitus in oriente esse confectos ». Ce prout ab aliquibus dicebatur prouve qu'alors Jean n'était plus auprès d'Eugène III. De plus ce texte tiré du Policratique, écrit en 1159: « Jam enim annis fere duodecim nugatum esse tædet », nous autorise à placer vers la fin de 1148 le retour de Jean en Angleterre. C'est d'ailleurs la confirmation d'une lettre de Pierre de Celle où celui-ci déclare que Thibaut de Cantorbéry reçut Jean « de gremio et sinu nostro (2) ». Or, nous savons qu'en 1148 Jean prit les ordres au monastère de la Celle dont Pierre était abbé, et que Pierre de Celle lui avança l'argent nécessaire à son voyage (3). Enfin le texte du Métalogique (4), où Jean dit qu'il passa dix fois les Alpes « egressus Angliam », a été mal interprété. Il ne signifie pas « depuis que j'ai quitté l'Angleterre en 1136 », mais doit se traduire par « venant d'Angleterre ». Jean est donc retourné dans son pays avant de se rendre en Italie. Cette interprétation de M. Gennrich me paraît très raisonnable.

De retour en Angleterre, Jean n'y resta pas longtemps. Dès 1150, il va une première fois en Italie (5). Entre novembre 1 150 et juin 1151 il est à Forenza (6). En mai 1152, il est de nouveau près d'Eugène III, à Signi (7). Entre 1152 et 1155 il est allé deux fois en Apulie, chargé de missions particulières (8). Entre novembre 1155 et juillet 1156 il accompagne Adrien IV en

(1) P. Gennrich, Zur chronologie des Lebens Johann's von Salisbury, dans les Zeitschrift für Kirchengeschichte, t. XIII (1893), pp. 544-552. (2) Pierre de Celle, lettre 115. (Migne, Patr. lat., t 202).

(3) Jean de Sal., lettre 85.

(4) Jean de Sal., Met. III, prol., col. 889.

(5) J. de S., Hist. Pontif., dans les Mon. Germ. Hist., in-fo, t. XX, pp. 538 et 542.

· Policr., VI, 24, col. 624.

(6) Ibid., p. 539.
(7) J. de Sal., lettre 59, col. 39.

(8) J. de Sal., Policr., VII, 19, col. 683; VIII, 7, col. 735.

Apulie et passe trois mois avec lui à Benévent (1). Enfin en 1159 il franchit encore une fois les Alpes: c'est au retour de ce voyage qu'il se brouille avec Henri II (2).

Quelques années plus tard la rivalité de Henri II et de Thomas Becket éclatait. Jean s'exilait, son départ se place entre juin 1163 et le commencement de 1164. A partir de ce moment la chronologie de la vie de Jean de Salisbury est mieux connue. Je me bornerai donc à indiquer les grandes dates de sa vie: Jean reste en exil jusqu'en 1170. Il rentre en Angleterre le 8 novembre 1170; il est auprès de Thomas Becket le 29 décembre 1170 quand celui-ci est assassiné. En 1174 il est nommé trésorier de la cathédrale d'Exeter; et c'est là que le trouvent les délégués du chapitre de Chartres qui l'a élu évêque le 22 juillet 1176. Sacré à Sens, le 8 août, il entra dans sa ville épiscopale le 15. Le 21 septembre 1177 il prit part au colloque d'Ivry; en mars 1179, il assista au concile de Latran. Il mourut le 25 octobre 1180. La date de 1181 ou 1182, qui est donnée par un contemporain de Jean de Salisbury, Robert de Thorigny (mort en 1186), est erronée. Le moine Hugues d'Auxerre, continuateur de la Chronique de Sigebert de Gembloux et contemporain de Jean, le fait mourir en 1180 (3). C'est la date qui nous est fournie par les nécrologes de Chartres et du monastère de Josaphat, où fut enterré Jean de Salisbury, et par Guillaume de Nangis (4).

Cette étude un peu aride montre combien sont délicates les questions de chronologie. Je pense qu'il n'était point inutile, au moment où de tous côtés on étudie Jean de Salisbury, de résumer les travaux antérieurs et d'exposer les résultats de mes recherches personnelles.

LÉON LEVILLAIN.

(1) J. de Sal., Policr., VI, 24, col. 623.

(2) J. de Sal., lettre 115, col. 100.

(3) Pertz, Mon. Germ. Hist., Scriptores, t. VI, p. 529. (4) Gallia Christiana, t. VIII, col. 1148.

LES ARCHIVES

DU BAILLIAGE DE PONT-DU-CHATEAU, EN AUvergne.

Les archives des greffes sont, en général, très mal tenues: les pièces — surtout les pièces anciennes, y sont à l'abandon, sous la poussière, sous des monceaux de papiers pourris, sous des détritus de toutes sortes. Celles du greffe de Pont-du-Château (Puy-de-Dôme), lorsque je les vis l'an dernier, ne faisaient pas exception à la règle qui paraît être en usage. La couche de poussière suffisamment épaisse, les toiles d'araignées de grandes dimensions montraient la noble indifférence que l'on avait pour ces papiers << sans valeur ». Cependant il y avait là en quantité des donations, des testaments, des enquêtes, des pièces de procédure, remontant au commencement du xvII° siècle, et surtout des registres sur lesquels je portai mon attention. Retirés des liasses où ils n'avaient que faire, ils furent placés dans des couvertures provisoires, faute de cartons. Ces archives ont été, grâce à M. Rouchon, l'archiviste zélé du département, récemment réintégrées aux archives départementales du Puy-deDôme.

Les registres des causes du bailliage, au nombre de 90, embrassent la période comprise entre 1664 et 1790, avec des lacunes assez considérables. En voici le classement provisoire que j'avais entrepris. La réintégration l'a rendu maintenant inutile.

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Lacunes fin 1675 à novembre 1677; - mai 1678 à avril 1679; septembre 1680 à novembre 1684 (voir IV); - juillet 1687 à février 1696; août 1697 à octo

bre 1699; juin 1700, à août 1702.

IV. 1684 (nov.)-1687 (juillet), I pièce.

V. 1710-1730) oct.), 15 pièces. La partie supérieure des

registres est très endommagée.

Lacunes: sept. 1717 à nov. 1720;

1724 1726 à sept. 1728.

VI. 1731-1741, 16 pièces.

VII. 1743-1759, 15

sept. 1721 à déc.

Lacunes octobre 1745 à mai 1747 et juin 1750 à mai 1753.

VIII. 1759-1769, 10 pièces.

IX. 1770-1780, 8

X. 1781-1790, 5 pièces.

XI. Treize pièces informes du xvir siècle. Ces registres, perdus par l'humidité et tombant en poussière, comblent probablement quelques-unes des lacunes citées plus haut il est malheureusement bien difficile de les consulter à cause de leur état.

Il y a, en outre, une autre liasse, de 11 cahiers, provenant de juridictions diverses:

3;

XII. Juridictions de Moissat (1643, 1684), Espirat (1641-3 1655-7), Dallet et Malintrat (1748, 1759), et [Espirat]? (1654-5).

Enfin, des pièces diverses, se trouvant là on ne sait comment, avaient été réunies au nombre de 11, dans une même liasse, dont voici le détail : « Terrier de la vicairie de Saint-Loup de Billom (1446-1564); lièves des charités du haut et bas Moissat; livre de cens de la luminaire de Saint-Julien d'Espirat (16641669); livre de raison de la famille Torrent, depuis 1587, (sans grand intérêt), et livre des cens dûs dès 1632. »

Pour ceux qui voudront travailler dans ces papiers judiciaires, l'Inventaire et état des papiers concernant le greffe, du temps de la ferme de feu Jean-Ignace Raby (1753-6), sera peutêtre utile à consulter.

FÉLIX CHAMBON.

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...

LES GANTS BLANCS DE RICHELIEU

Devant que d'en partir (d'Angleterre), je seray bien aise que vous preniez soin de me faire faire deux douzaines de paires de gans blancs de cuir d'Angleterre, sans garnir, de la grandeur et tous semblables à celuy que je vous envoye, et que vous me les faciés apporter avec vous.... »

P. S. « Je n'envoye ces gants que pour faire voir la grandeur et non pas pour la cousture, car ilz sont beaucoup mieux cousuz à l'angloise. »

Extrait d'une lettre originale de Richelieu à Pompone II de Bellièvre, ambassadeur en Angleterre, datée de Rueil, 10 janvier 1640. (Bibl. Nat., Ms. français 15.915, fol. 399).

QUESTIONS

102.

Une lettre de saint Vincent de Paul. En 1827 a été publiée une brochure intitulée: Lettre de saint Vincent de Paul au cardinal de la Rochefoucauld sur l'état de dépravation de l'abbaye de Longchamps, en latin, avec la traduction française et des notes par J. L. (Paris, Montardin, 1827, in-o, 23 p.). Tous les bibliographes, et particulièrement Quérard, dans la France littéraire, sont d'accord pour attribuer cette publication à l'abbé Jean Labouderie, ce qui est très plausible. Il est cependant très probable, malgré l'autorité de l'éditeur, que cette lettre est apocryphe. M. F. Bournon, dans son Supplément à Lebeuf (Additions et rectifications, t. I, p. 459), a remarqué avec justesse que cette lettre ne pouvait pas être adressée au cardinal de La Rochefoucauld, puisque celui-ci est mort en 1645. L'abbé Labouderie n'a pas dit où il a puisé son texte. L'aurait-il fabriqué? C'est possible, car je crois que saint Vincent de Paul écrivait rarement en latin. La lettre est-elle authentique? Serait-ce alors sur le nom du destinataire que porterait la falsification ou l'erreur?

Les éditeurs modernes de la Correspondance de saint Vincent de Paul n'ont pas admis cette lettre qu'ils n'ont pu ignorerdans leur recueil. Je l'y ai en vain cherchée sous la date indiquée, et passim. Un autre sera-t-il plus heureux que moi dans cette enquête? P. LBE.

103.- Un projet de cimetière parisien à la ChapelleSaint-Denis. J'ai sous les yeux une brochure in-4o de 8 pages de texte et 2 planches gravées, que je ne trouve citée dans aucun recueil bibliographique. Elle ne porte ni date, ni nom d'imprimeur et est intitulée : Mémoire sur la nécessité de mettre les sépultures hors de la ville de Paris, présenté à M. de Calonne, ministre d'État..., Par le sieur Labrière, architecte de monseigneur le comte d'Artois.

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Le titre de départ porte: « Projet d'un temple destiné à la sépulture de nos Rois, environné de sépulcres pour les princes « et seigneurs, et de tombeaux pour la noblesse et les habitants « de Paris, qui, sous quelque prétexte que ce fût, ne pourraient << plus, à l'avenir, être enterrés dans le sein de la capitale.

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