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Bayonne, où il donna connaissance à Napoléon de la mission que lui avait confiée Charles IV. Badia demanda à son nouveau maître 20,000 hommes pour faire la conquêtes des régences barbaresques. On prétend qu'il y eut discussion pour la souveraineté de ces états. Quoi qu'il en soit, cette proposition n'eut d'autre suite que la nomination de Badia à une préfecture en Espagne. Joseph Bonaparte le fit d'abord intendant de Ségovie, en 1809, puis préfet de Cordoue, en 1810, fonction qu'il continna d'exercer jusqu'à l'évacuation de la péninsule par les Français. Il se réfugia alors en France, et vint habiter Paris, où sa fille épousa, en 1815, Delilede-Salles, membre de l'institut. L'année précédente, Badia avait fait paraître son important ouvrage sous ce titre : Voyages d'AliBey, en Asie et en Afrique, pendant les années 1803 à 1807, précédés d'une lettre au roi de France; Paris, 1814, 3 vol. in-8°, avec un atlas composé de 89 vues, plans et cartes géographiques. Outre des conjectures fort ingénieuses sur l'Atlantide, et d'autres plus probables sur l'existence d'une mer dans l'intérieur de l'Afrique, ce voyage présente des particularités très-curieuses. Nous cite rons particulièrement des détails pleins d'intérêt sur l'île de Chypre, sur le pélerinage de la Mecque, sur le temple de Kaaba ou maison de Dieu, sur les Wehhabis, sur les vains efforts que fit Badia pour parvenir à Médine, sur son voyage à Jérusalem, où il visita le temple dont l'entrée est interdite aux chrétiens, enfin sur Da

nouveau

mas et sur Constantinople. A la fin de 1818, Badia enhardi par le succès de ses voyages dans l'Orient, ne put résister au désir d'en entreprendre un dans la Syrie. Il emprunta cette fois le nom de Hali-Othman ; mais cette dernière tentative, loin de lui réussir, lui fut funeste; il mourut subitement en 1819. Le pacha de Damas ayant fait saisir et enlever ses effets, ses papiers et tout ce qui appartenait à cet infortuné, on a eu lieu de soupconner que la mort de Badia pouvait bien n'avoir pas été naturelle. Si cette mort n'est point le résultat de la cupidité du pacha, peut-être les musulmans, informés du déguisement nouveau de Badia, ont-ils voulu le punir d'une curiosité qu'ils ne pardonnent pas aux infidèles.

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BADOUVILLE (PIERRE), naquit à Pressy-le-Sec, dans le département de l'Yonne. Il s'engagea en 1792, et obtint un avancement rapide. Il sut, dans les campagnes sur le Rhin, se faire remarquer du général en chef Pichegru, qui se l'attacha en qualité d'aide-decamp, le fit nommer adjudant-général, et lui accorda une telle confiance, que, par la suite, il n'employa que lui pour traiter avec le prince de Condé et l'ambassadeur anglais Wickam. La prise des équipages de M. de Klinglin, exgénéral français au service de l'Autriche, et agent du prince de Condé, fit découvrir cette intrigue. Le nom de Coco, par lequel on désignait Badouville dans la correspondance du général, inquiéta singulièrement la police; on ne savait à qui il se rapportait. Le

rôle de niais auquel sa figure convenait assez, et qu'il savait d'ail leurs remplir parfaitement, sauva l'adroit Badouville dans cette circonstance; arrêté et mis au Temple à la suite du 18 fructidor (4 septembre 1797), il subit differens interrogatoires, pendant lesquels il ne répondit, à toutes les questions qui lai furent faites, que ces mots: Je ne suis pas Coco; qu'est-ce que Coco ? Je ne connais pas Coco. Il échappa ainsi à la déportation, à laquelle Pichegru et ceux qui servaient la même cause furent condamnés. Badouville fut renvoyé; cependant arrêté de nouveau, quelques mois après il fut conduit à Strasbourg pour y être jugé par la commission militaire qui devait prononcer sur l'accusation d'espionnage el de trahison intentée contre les agens de Pichegru. Ce tribunal, n'ayant pu obtenir d'eux aucun

les acquitta tous ensemaveu, ble. Badouville fut mis en liberté en nivôse an 8 (janvier 1800). H sollicita ensuite du service, qu'il obtint en 1803, mais non dans le grade qu'il occupait; nommé chef d'escadron, il se rendit en cette qualité à sa destination, où il resta peu; instruit que Pichegru était à Paris, il se hâta de le rejoindre, et fut arrêté avec lui, mais il eut encore le bonheur qu'on ne put trouver aucun indice de sa participation aux projets de Pichegru. Après l'issue du procès de ce général, Badouville fut mis en liberté ; il eut ordre cependant de se tenir éloigné à quarante lieues de la capitale.

BAECK (ABRAHAM), président du conseil de médecine de Stoc

kholm, chevalier de l'Étoile-Polaire, etc., naquit en Suède, en 1713. Son amour pour l'humanité, et ses travaux assidus, qui lui firent acquérir de hautes connaissances en médecine, ne tardèrent pas à lui mériter une réputation digne

de ses talens. Il avait été lié intimement avec le célèbre Linné, et personne plus que lui n'était capable de faire son éloge: il en fut chargé par l'académie des sciences de Stockholm, dont il était membre, ainsi que celui de d'Olaüs Celsius. Baeck mourut en 1795. On trouve dans les Mémoires de l'Académie de Suéde, des dissertations dont voici la note: 1° sur la couleur des nègres; 2° sur un narwal qui, avec sa corne, avait traversé la carène d'un vaisseau; 3° sur une plante du Brésil, appelée vichurim; 4° sur le genet à balai. Il existe encore de lui une traduction en latin du discours de Linné intitulé: Oratio de memorabilibus insectis. Ce savant naturaliste a dédié à Baeck un genre de plante de la famille des salicaires auquel il a donné le nom de Bacckea.

BAER (FREDERIC CHARLES), littérateur et professeur de théologie, naquit à Strasbourg, le 15 novembre 1719. Après avoir, pendant quelques années, rempli les fonctions d'aumônier de la chapelle royale de Suède à Paris, il obtint, par son savoir, la chaire de professeur de théologie à l'université de Strasbourg, et fut nommé associé correspondant de l'académie royale des sciences de Paris. Les ouvrages qu'il a fait paraître sont: 1° Oraison funèbre du maréchal de Saxe, prononcé à

Paris, 1751, in-4"; 2o Essai sur les apparitions, traduit de l'allemand de Meyer. On trouve ce traité dans le Recueil de dissertations sur les apparitions, que l'abbé Lenglet Dufresnoy donna à Paris en 1751; 3° Lettre sur l'origine de l'imprimerie, Strasbourg (Paris), 1761, in-8°. L'auteur y réfute les Observations critiques de Fournier jeune, relatives aux Vindicia typographica de Schoepflin. Mais l'histoire et la pratique de l'imprimerie n'étaient pas assez familières au défenseur de Schoepflin, ainsi que Fournier le démontra dans des Remarques qu'il publia, la même année, sur cette lettre; 4 Essai historique et critique sur les Atlantiques, Paris, 1762, in-8°. Cette dissertation a pour objet d'établir une identité assez vraisemblable entre les Atlantides de Platon et les Juifs de Moïse; 5° Dissertation philologique et critique sur le vau de Jephte, Strasbourg (Paris), 1765, in-8°. L'auteur y prétend que le juge-commandant des Hébreux n'immola point sa fille, comme on a pu le croire, d'après le texte même de la Bible; mais que cette vierge innocente, au lieu d'être livrée à un sacrifice sanglant, fut consacrée au service des autels. Cette dissertation a été reproduite par l'éditeur du Dictionnaire abrégé de la Bible, M. l'abbé Sicard; 6o Oraison funèbre de Louis XV, prononcée à Paris, 1774, in-4°; 7° Sermon sur les devoirs des sujets envers leur souverain, composé en allemand, et traduit en français par l'auteur lui-même, Genève et Paris, 1775, in-4°; 8° Recherches

sur les maladies épizootiques, sur la manière de les traiter, etc., traduit du suédois en français, Paris, 1776, in-8°; 9o Recueil de cantiques, en allemand, Strasbourg, 1777, in-8°; 10° plusieurs Mémoires, insérés parmi ceux de l'académie des inscriptions et belles-lettres; 11° Enfin, Baëra laissé en manuscrit une bonne traduction française d'un livre allemand fort estimé, sur les Vérités de la religion, par l'abbé Jérusalem, président du consistoire à Munich. Cette traduction est jugée bien supérieure à une autre qui l'avait précédée long-temps auparavant. L'abbé Baër, qui s'était retiré à Strasbourg, vers 1784, y mourut le 23 avril 1797, dans la 8 année de son âge.

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BAERT (CHARLES - ALEXANDREBARTHELEMY-FRANÇOIS DE); il parcourut l'Angleterre en 1787 et 1788, passa de là en Espagne, et revint, en 1789, à Saint-Omer, où il était né. Il s'occupait uniquement de littérature, lorsque la révolution vint l'arracher à ses paisibles travaux. La modération avec laquelle il en embrassa les principes le fit nommer, en 1791, député à l'assemblée législative. Fidèle à l'opinion qu'il avait manifestée, il se montra au- | tant l'ennemi de l'anarchie que le partisan d'une sage liberté. Le 21 octobre, il proposa de faire constater la naissance et le décès des citoyens par des officiers civils, et d'établir la liberté des cultes. Le 20 avril 1792, il vota contre le décret qui déclarait la guerre au roi de Bohême et de Hongrie. Lors des événemens du 20 juin, il était auprès de la personne de

Louis XVI. Cherchantà rassurer ce prince sur les craintes que lui inspirait une multitude furieuse, il essayait de lui persuader que l'assemblée maintiendrait ses droits : Le monarque répondit à M. de Baert, en lui montrant la populace armée: «Je le crois; mais vous, >> qui avez voyagé, que pensez» vous que les étrangers diront de >> nous ?» M. de Baert avait constamment voté avec la minorité; il avait même essayé de rédiger un journal intitulé l'Indicateur, dans lequel il s'efforçait de faire prévaloir les idées de modération qui l'animaient. Après l'affaire du 10 août, ce député, inquiet de l'effervescence qui allait toujours crois sant, et voulant s'y soustraire en quittant momentanément sa patrie, se retira à Saint-Omer, où il ne resta que le temps nécessaire pour les préparatifs de son voyage, et s'embarqua pour l'Amérique. Rentré en France après la révolution du 18 brumaire, il publia un ouvrage intitulé: Tableau de la Grande-Bretagne, de l'Irlande, et des possessions anglaises dans les quatre parties du monde, 4 vol. in-8°, avec figures et cartes, Paris, 1800. Cet ouvrage, généralement estimé, même des critiques anglais, prouve les talens et les lumières de l'auteur, et sa connaissance parfaite des pays dont il parle. M. de Baert a épousé la petite-fille de M. de Malesherbes, Me de Montboissier. En août 1815, son mérite et la sagesse de ses opinions le firent nommer par le département du Loiret, à la chambre des députés, où, comme en 1791, il se montra opposé à une majori

té avide de priviléges et de vengeances.

BAFFA ou BAFFI, célèbre helléniste napolitain, s'était fait un nom par ses talens littéraires, et surtout par ses connaissances dans la littérature grecque. Lorsqu'en 1799, les troupes françaises pénétrèrent dans le royaume de Naples, leur présence donna lieu à une révolution, à la suite de laquelle on établitun nouveaugouvernement. Baffa, qui, par son caractère et par ses lumières, jouissait de l'estime générale, fut appelé à des fonctions publiques, qu'il ne dut pas refuser. L'estime qu'on lui portait causa sa perte. Le roi de Naples, qui s'était réfugié en Sicile, étant rentré cette année même dans sa capitale, que les Français venaient d'évacuer,Baffa, accusé d'avoir pris part à la révolution, fut traduit devant une coinmission royale, qui le condamna à mort. Les nombreuses réclamations que firent en sa faveur ses concitoyens les plus distingués, l'intérêt même que la société avait de conserver un homme de ce mérite, ne prent le soustraire à la rigueur de son sort. On ne voulut point considérer qu'il y a une grande différence entre prendre part à un complot qui amène la ruine du gouvernement établi, et prendre part à un nouvel ordre de choses, succédant au gouvernement qui déserte; que la fuite secrète et inopinée du roi, ayant laissé Naples dans l'anarchie, les citoyens avaient été obligés de chercher leur conservation dans une organisation nouvelle. La commission royale fut implacable, et ne se borna pas à sacrifier le seul Baffi.

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Quiconque avait accepté des fonctions dans le gouvernement républicain fut condamné; et Naples, dans cette cruelle réaction, eut à pleurer la mort de ses plus illustres citoyens; tels que le célèbre Filangieri, père du général à qui le royaume de Naples doit en partie son heureuse révolution; tels que l'amiral Caraccioli, patriote aussi dévoué que militaire distingué, qui fut pendu aux vergues même du principal vaisseau de la flotte qu'il avait commandée; tels que l'habile et docte Cerillo, médecin, dont tous les intérêts de l'humanité sollicitaient la grâce, qu'à la vérité il dédaigna de demander. Les Napolitains parlent toujours du famoso novanta nove, ce qui veut dire, pour eux, l'exécrable époque de 1799.

BAGDELONE, général de division. Il s'empara, le 4 avril 1795, de 20 bouches à feu dans les postes inexpugnables du mont Valsain, du mont Saint-Bernard et de la Tuile, étant alors employé à l'armée des Alpes. Le 20 juin, il se distingua de nouveau par la prise du petit Saint-Bernard. Il mourut en juin 1795 (prairial an 3), par suite des fatigues de la guerre. La carrière de l'honneur n'avait pas été, pour ce général, celle de la fortune; il laissa sa veuve dans le plus grand besoin. Elle n'échappa à la misère qu'en obtenant une pension qu'elle dut à la protection du député Dupont, en 1799.

BAGE (ROBERT), écrivain anglais, a composé des romans, et a mérité dans ce genre de littérature une certaine réputation. Né, en 1728, à Darley, village

du comté de Derby, en Angleterre, il remplaça son père qui dirigeait une papeterie. Mais bientôt, cette profession lui inspirant de la répugnance, il fit quelques romans, et, séduit par leur succès, continua de cultiver ce genre facile pour la médiocrité, difficile pour les imitateurs heureux des Edgeworth et des Richardson. Bage, sans se placer au premier rang des romanciers d'un pays où l'illusion, bannie de la vie ordinaire, se réfugie avec tant de succès dans les créations de l'esprit, sut répandre dans ses ouvrages de l'intérêt, par la vérité des caractères, par la peinture délicate des mœurs, et se faire pardonner ainsi un style sans grâce, sans originalité, et quelquefois sans naturel. La plupart de ses romans ont été traduits en français. On distingue parmi ces productions, l'Homme tel qu'il est; l'Homme tel qu'il n'est pas; James Wallace; le mont Hennet; mais surtout Barham Downs, où l'on trouve une sensibilité vive et un art assez remarquable dans le développement des passions. Bage est mort en 1801.

BAGET (J.), né en 1743, à Romagne, département de la HauteGaronne, entré au service dans la cavalerie, en 1759, fit avec distinction les campagnes de cette époque en Allemagne. Il était capitaine, lorsque la révolution éclata. En 1792, il devint successivement chef d'escadron de carabiniers, et chef de brigade dans la même arme. Il fut blessé à la bataille d'Arlon, en 1793, dans une charge à la tête des carabiniers. Nommé général de brigade, à la

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