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occupé, jusqu'à sa mort arrivée en 1810, de lui donner un supplément considérable, que son successeur, sir Robert Brown, ne tardera pas sans doute à terminer et à publier. Les instructions de Banks ont dirigé la plupart des de quarante ans, ont tenté de voyageurs anglais qui, depuis plus faire des découvertes; et c'est lui qui a, pour ainsi dire, fondé l'association africaine. On doit à Banks le succès avec lequel l'arbre à pin a été transplanté dans les îles d'Amérique; on lui doit aussi la prospérité de la colonie anglaise à la Nouvelle-Galles méridionale. Enfin, il a donné des preuves d'un patriotisme éclairé, en améliorant les races de brebis, en desséchant les marais du Lincolnshire, et en perfectionnant les instrumens aratoires. Pour le récompenser de ces utiles travaux, le roi d'Angleterre le nomma membre actif de son conseil privé, et chevalier de l'ordre du Bain, honneur qui, jusqu'alors, n'avait été accordé qu'aux princes, aux pairs et aux généraux. On a de Banks une foule de mémoires sur l'histoire naturelle, l'agriculture et les arts, qui sont imprimés dans les Transactions philosophiques, dans l'Archæologia, et dans les autres collections périodiques, anglaises ou américaines. Il a aussi publié séparément, sur les maladies du blé un opuscule intitulé: A short account of the cause of the disease in corn, called by farmers the Blight, the Mildew, and the Rust, 1805, in8°, avec figures. Nous ne devons pas omettre de dire que c'est aux vives instances de Banks que les

de président, auxquelles il avait été réélu annuellement, Banks fut en butte au blâme des membres les plus distingués. Ils lui reprochaient d'introduire dans leur société des hommes qui n'avaient d'autre mérite que la naissance et la fortune, tandis qu'il en excluait les savans, les gens de lettres, et les auteurs de découvertes. On lui reprochait encore sa qualité d'étranger, son aversion pour les mathématiques, et sa trop grande prépondérance, que l'on qualifiait de despotisme. Plusieurs membres proposèrent même de faire scission, et le docteur Huton donna sa démission de secrétaire. Mais enfin les mécontentemens s'apaisèrent, la scission n'eut point lieu, et le président conserva son poste. Ce n'est pas seulement comme président de cet-te société, que Banks a rendu de grands services aux sciences. Depuis long-temps sa maison était le rendez-vous des hommes les plus distingués par leurs talens. Tous les dimanches, elle était ouverte aux savans nationaux et étrangers, qui y discutaient les nouvelles relatives aux sciences et aux lettres, et qui s'y communiquaient mutuellement leurs recherches et leurs découvertes. Son riche cabinet d'histoire naturelle, et sa bibliothèque, la plus complète de l'Europe dans cette partie, étaient également ouverts à tous les amateurs, quelle que fût leur qualité ou leur situation. Le catalogue de cette bibliothéque, dressé en latin par Jonas Dryander, qui avait la garde de ce dépôt précieux, formait déjà, en 1800, cinq volumes in-8°, et l'auteur s'est

Français durent la restitution des papiers relatifs au voyage de l'infortuné Lapeyrouse, lesquels étaient tombés au pouvoir du gouvernement Anglais : procédé à la fois noble et généreux, qui porta l'institut de France à s'associer, comme membre étranger, sir Banks, dont il appréciait d'ailleurs tout le mérite. Cet illustre savant était grand, bien fait et robuste. Un esprit supérieur et un grand fonds de savoir acquis par l'étude et par les voyages, rendaient sa conversation aussi intéressante qu'instructive. Attaqué de la goutte depuis environ vingt ans, Banks n'a eu aucune autre infirmité jusqu'à sa mort, arrivée au mois d'août 1820, dans la 80 année de son âge.

BANKS (THOMAS), célèbre sculpteur anglais, est né vers 1750. Après avoir étudié en Angleterre les principes du dessin et de la sculpture, il voyagea en Italie pour se perfectionner dans son art, par l'étude des beaux modèles de l'antiquité. Deux de ses ouvrages, Caractacus et Cupidon, lui ont assigné un rang honorable parmi les statuaires du second ordre. En 1779, il quitta Rome, où il avait fait ses statues, et transporta à Londres celle de l'Amour, son meilleur ouvrage, dans l'espérance de le céder à quelque riche amateur. N'ayant pas réussi, il partit en 1781 pour la Russie, où il obtint la protection de l'impératrice Catherine II: cette princesse fit placer lastatue de l'Amour, qui avait encore accompagné son auteur, dans les jardins de Czarskozelo, maison de plaisance de S. M., à huit lieues

de Saint-Pétersbourg. En géné ral les groupes et les sujets un peu compliqués ne paraissent pas aussi favorables au talent de cet artiste, que les figures isolées, où il montre du goût et de la correction.

BANNAKER (BENJAMIN), Africain, astronome et mathématicien, dans le Maryland, ne reçut pas une éducation différente de celle des autres nègres : cependant il sut se faire remarquer par sa politesse, par ses manières agréables et plus encore par ses connaissances profondes en mathématiques et en astronomie. Il n'avait eu, pour se guider dans ses études, que les ouvrages de Fergusson et les Tables de Tobie Mayer; mais il possédait ce que les plus habiles maîtres ne donneraient pas, une exactitude et une patience qui, sans être le gé nie, mènent quelquefois à de grands résultats. Bannaker aimait singulièrement la lecture de l'Ecriture-Sainte; il avait autant de modestie que de savoir et de talens: aussi a-t-il cru ne devoir publier que ses Ephémérides sur le Maryland et les états voisins. Ses autres traités sont manuscrits; il les a légués, avec sa bibliothéque, à un de ses amis. Bannaker mourut en 1807.

BANTI (LA SIGNORA), célèbre cantatrice italienne, surnommée la virtuose du siècle, à cause de la belle voix dont la nature l'avait douée, était née en 1757 à Crema, ville de la Lombardie vénitienne. De Vismes rapporte dans ses Mėmoires, qu'en 1778, époque où il était entrepreneur - général de l'Opéra, il fut un soir émerveillé

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d'entendre une voix à la fois éclatante et mélodieuse dans un café des boulevarts: c'était celle de la signora Banti. Le lendemain, il fit Avenir chez lui cette cantatrice, qui après avoir entendu deux fois un des airs les plus difficiles et les plus brillans de Sacchini, le chanta aussitôt avec une justesse et un goût admirables. De Vismes l'engagea dès lors pour la troupe de l'Opéra-Buffa, qui était également sous sa direction, dans la salle de l'académie royale de mu=sique. La signora Banti débuta entre le second et le troisième acte de l'opéra français d'Iphigénie en Aulide, en chantant un air italien, et reçut des applaudissemens unanimes. Elle obtint bientôt de pareils suffrages sur les principaux théâtres de l'Europe, de l'Italie même, et pendant neuf années, elle fit les délices des Dilettanti de l'Opéra- Buffa de Londres. La signora Banti mourut à Bologne le 18 février 1806, dans

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on y trouve la critique des membres de l'Athénée de cette ville, et de plusieurs hommes de lettres des départemens du Midi. En 1795, M. Baour publia une traduction en vers de la Jérusalem délivrée. Cet ouvrage fut plus critiqué que loué. M. Baour, revenant à son premier genre, publia bientôt et successivement les satires réunies depuis sous le titre des Trois mots, et adressées à M. Despaze, qui était satirique et gascon comme lui. Il faut l'avouer, les jugemens injustes, les sarcasmes non mérités, dont ces trois pièces sont remplies, sont souvent exprimés en vers piquans. Une lutte s'établit à cette époque entre M. Baour et le poète Lebrun, et le public s'amusa beaucoup de leurs épigrammes, qui se succédaient avec une singulière rapidité. M. Baour-Lormian a-vait dit :

Lebrun de gloire se nourrit:
Aussi voyez comme il maigrit.

sa 50me année: on ouvrit son corps Son célèbre adversaire répondit pour rechercher les causes physi-sur-le-champ: ques de la grande étendue de sa Voix, et l'on reconnut que ses poumons étaient extraordinairement volumineux.

BAOUR-LORMIAN (LOUISPIERRE-MARIE-FRANÇOIS), fils d'un imprimeur, est né à Toulouse vers l'an 1772. Il aima la poésie dès sa première jeunesse, mais le genre satirique paraissait avoir le plus d'analogie avec son caractère. On peut juger de ses talens à cet égard, et de sa facilité, par le Recueil des Satires toulousaines, auxquelles paraît avoir contribué M. Trajan Tajan, avocat et journaliste à Toulouse;

Sottise entretient l'embonpoint;
Aussi Baour ne maigrit point.

Les imitations en vers des poèmes attribués à Ossian, valent mieux que ces saillies, et obtinrent à M. Baour d'honorables encouragemens; il en témoigna sa reconnaissance au général Bonaparte, en célébrant ses victoires durant les campagnes d'Italie. M. Baour travailla ensuite pour le théâtre. En 1807, il donna la tragédie d'Omasis, ou Joseph en Egypte. Cette pièce, où se trouve un rôle des plus heureusement conçus, celui de Benjamin, renfer

me des beautés de style: elle obtint un grand succès, quoiqu'elle manque généralement de la force dramatique; mais la grâce rachète presque tout. Quelques années après, M. Baour fit donner Mahomet II, autre tragédie, où le même défaut n'est pas racheté par les mêmes beautés. Cet ouvrage obtint peu de succès. L'auteur, depuis, s'est occupé principalement à refaire sa traduction de la Jérusalem, qu'il ne reprit cependant que d'après le conseil de l'abbe Delille. Les opinions ne sont pas encore fixées sur le degré d'estime dû à cet important ouvrage, auquel on ne peut contester le mérite d'une versification savante et mélodieuse. Quant à celui de la fidélité, c'est autre chose : l'abbé Delille ne s'en pique pas toujours, quand il traduit Milton; mais il tâche d'indemniser le lecteur des sacrifices qu'il fait subir au texte, par les beautés dont il l'enrichit. M. Baour, qui prend souvent les mêmes licences, les rachète-t-il par les mêmes indemnités? Telle est la question à résoudre. Au reste, il n'a pas de censeur plus sévère que lui-même on le voit par la différence qui existe entre cette nouvelle édition et la première. On a encore de lui: le Rétablissement du culte, poème in-8°, 1802; les Fêtes de l'hymen, poème à l'occasion du mariage de Napoléon et de Marie-Louise. Cet ouvrage est suivi du Chant nuptial, in-8°, 1810, les Veillées poétiques et morales, qui ont eu trois éditions; un poème en quatre chants, sous le titre de l'Atlantide ou le Géant de la montagne bleue, suivi de Rustan,

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ou les Vœux, et de trente-huit Songes en prose, in-8", 1812 la Jérusalem délivrée, opéra en cinq actes, 1813; l'Oriflamme, opéra en un acte, fait conjointement avec M. Étienne, en février 1814; enfin beaucoup de pièces dans le recueil intitulé Hommages poétiques, ou dans celui qui a pour tre l'Hymen et la naissance. M. Baour-Lormian a été nommé, pendant les cent jours, membre de l'institut, à la place du chevalier de Boufflers; cette nomination a été confirmée le 21 mars 1816: à la fin de cette même année, il adressa une Épître au roi.

BAPTISTE aîné, comédienfrançais, ne doit pas, comme l'avance une Biographie, sa célébrité au mauvais rôle qu'il joua dans la mauvaise pièce de Robert, chef de Brigands, ni à celui du Capi-| taine, dans le drame médiocre des Deux Frères de Kotzebue, mais à son intelligence et à une excellente méthode de déclamation. Sa taille très-haute et toujours disproportionnée auprès de celle de ses interlocuteurs, est un défaut physique dont la malveillance de quelques journalistes a cruellement abusé contre cet acteur estimable à tant d'égards. En 1816, il était professeur au Conservatoire. La scène française lui doit quelques bons élèves.

BAPTISTE cadet, un des meilleurs acteurs comiques français de la dernière époque. Sa charge est spirituelle, et sa niaiserie piquante. Il débuta au théâtre Montansier, passa au théâtre de la République, s'engagea à Feydeau, puis entra aux Français. A la vieille tradition du Malade imaginai

re, il a su ajouter les nuances de son propre talent; original, vrai, naïf, il n'entre pas en scène que le rire ne s'empare des specta

teurs.

BAPTISTE (N.), jeune domestique du général Dumouriez, le, suivit à l'armée, et eut quelque part au gain de la bataille de Jemmapes. Des escadrons autrichiens, placés en embuscade dans un bois qui se trouvait au centre de la position française, avaient porté dans les colonnes, chargées de ce point d'attaque, du désordre par leur apparition subite. La ligne, ainsi rompue au centre, rendait incertain le sort de la journée. Baptis, par un mouvement subit dont l'histoire doit consacrer l'inspiration, court à cet endroit, rallie l'infanterie en supposant un ordre de son maître, fait avancer sept escadrons qui s'étaient arrêtés devant cet échec, et rétablit le combat. La convention nationale, à qui Dumouriez de retour présenta ce jeune homme, récompensa sa belle action. Dévoué à son maître, Baptiste resta fidèle à sa fortune.

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BAR (JEAN-ETIENNE), député à la convention nationale, par le département de la Moselle en septembre 1792. Il siégea toujours à la Montagne. Dans le procès de Louis XVI, il vota la mort sans appel et sans sursis. A la fin de la même année, il fut envoyé en mission à l'armée du Nord, puis nommé secrétaire de la convention après le 9 thermidor an 3 (27 juillet 1794). Il proposa la cassation du jugement portant peine de mort contre le représentant Dechézeau par la commis

sion militaire de Rochefort, et il demanda que toute radiation de la liste des émigrés fût suspendue. Bar vota toujours selon ses propres idées, et non d'après l'influence des chefs de partis avec lesquels il évita de se lier particulièrement. Le 6 brumaire an 4 (28 octobre 1795), il entra au conseil des anciens avec les deux tiers des membres de la convention.

BARA, membre du tribunat et du conseil des cinq-cents, avait rempli au commencement de la révolution différentes fonctions publiques, et avait été nommé commissaire près l'administration centrale des Ardennes. C'est en l'an 6 qu'il entra au conseil des cinq-cents, où il ne se fit remarquer que par la faible part qu'il prit à la révolution du 18 brumaire pendant cette journée il était au bureau des secrétaires. Il passa au tribunat après avoir fait partie de la commission intermédiaire établie pour organiser le nouveau gouvernement. A la fin de 1800, la confiscation des biens des émigrés ayant été maintenue, Bara, qui regardait cette mesure comme une garantie de l'existence de Ja république, en félicita le gouvernement; mais il parut ensuite changer d'opinion. Il vota toujours avec la minorité, aussi fitil partie du renouvellement du

tribunat en 1802.

BARAFIN (N.), avocat à Bruxelles, s'est fait connaître par un petit ouvrage sur des questions littéraires et politiques d'un grand intérêt; elles y sont traitées avec autant de sagacité que de talent. Cet ouvrage a pour titre : Question

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