nécessité, en présence de l'éventualité de la souscription pour la statue de Suger, et pour laquelle la société a fixé d'avance le chiffre de sa part contributive, qu'elle se restreigne un peu sur les impressions, et qu'elle se borne pour le moment à achever les ouvrages commencés, qui sont le Cartulaire de Thérouanne et les Recherches sur les établissements hospitaliers de Saint-Omer, indépendamment du Bulletin historique dont la publication ne peut être interrompue. Quoiqu'il en soit de ces observations, dont la justesse est appréciée par la compagnie, le résumé des comptes présentées par M. le Trésorier se formule ainsi qu'il suit :

L'assemblée procède ensuite à la nomination de la Commission chargée de vérifier les comptes du Trésorier; sont désignés MM. de Cardevacque, J. Butor, G. de Monnecove. M. le Président les invite à présenter leur rapport à la séance prochaine.

- L'ordre du jour appelle l'élection de membres honoraires et titulaires, proposés dans la séance du mois de janvier dernier. Divers scrutins sont ouverts, et après avoir constaté leur résultat, M. le Président proclame MM. Fleury, Recteur de l'Académie de Douai, Métivier, Inspecteur d'Académie à Arras, et Gardiennet, Proviseur du Lycée de Saint-Omer, comme membres honoraires, et Simon, Professeur d'allemand au même Lycée, comme membre titulaire. Avis leur sera donné de leur nomination.

M. Lion, membre correspondant à Paris, envoie un travail ayant pour titre De certaines voies anciennes du nord de la Gaule. Le Secrétaire général en fait la lecture. La compagnie l'écoute avec une attention soutenue, et sans se prononcer sur le mérite des désignations données par l'auteur à telle ou telle voie, elle reconnait que ce travail est le résultat

d'études sérieuses, faites sur le terrain par M. Lion luimême, qui, ainsi que la société l'a reconnu dans d'autres circonstances, est un observateur exact et consciencieux, et pourvu d'une certaine habitude dans ce genre de recherches. Elle est d'avis qu'il y aurait avantage pour la science, que ce travail fut soumis à des hommes compétents, s'étant occupés des questions relatives aux voies antiques de la Gaule. A ce titre, elle pense qu'elle peut en autoriser la lecture aux réunions des délégués des sociétés savantes qui auront lieu les 4,5 et 6 avril prochain, à la Sorbonne, où l'étude de M. Lion pourra provoquer des discussions et des objections toutes au profit de la science. En conséquence, la compagnie décide que M. Lion sera aussi désigné comme délégué de la Société des Antiquaires de la Morinie, pour donner lui-même lecture de son travail, aux séances de la Sorbonne.

-La parole est accordée à M. de Lauwereyns, qui donne lecture d'une note relatant un fait concernant l'échevinage de la ville de Pernes, dans la seconde moitié du XVIIe siècle, et les discussions survenues à ce propos avec le marquis de Vignacourt alors châtelain de ladite ville.

L'assemblée qui a écouté cette lecture avec intérêt, en décide l'impression dans le Bulletin.

M. le Président propose ensuite, comme membre correspondant, M. Victor de Swarte, Secrétaire particulier du Garde des Sceaux. Cette proposition étant appuyée, l'élection est, conformément au règlement, renvoyée à la prochaine réunion.

La séance est levée à neuf heures et demie.

Séance du 3 mars 1877.

PRÉSIDENCE DE M. ALBERT LEGRAND.

La séance est ouverte à huit heures. Le Secrétaire général donne lecture du procès-verbal de la réunion précédente,

lequel ne donnant lieu à aucune observation est approuvé. M. le Président fait connaître à l'assemblée la liste des ouvrages déposés sur le bureau, envoyés dans le courant du mois, soit à titre d'hommages, soit en échange. Cette liste est comme il suit :

Bulletin de la Société Bibliographique, no 2, février 1877. Bulletin de la Société des Antiquaires de l'Ouest, re et 3o trimestres 4873.

Bulletin de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts de Poligny (Jura), nos 10-11, octobre, novembre, 17° année, 4876. Bulletin de la Société départementale d'Archéologie et de Statistique de la Drôme, année 1877, 40° livraison. Bibliothèque de l'École des Chartes, t. XXXVII, 6o livraison,

1876.

Mémoires de la Société des Sciences, de l'Agriculture et des Arts de Lille, 4o série, t. II, année 1876.

Mémoires de la Société Archéologique de l'arrondissement d'Aresnes (Nord), t. III, année 1876.

Mémoires et publications de la Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut. Année 1876.

Mémoires de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Dijon, 3 série, t. II et III, années 1873-1876. Procès-verbaux de la Société pour la Conservation des Monuments historiques d'Alsace, nos 6-8, 1876. Revue Bibliographique universelle (partie technique), 2o série, 2 livraison, février, t. XXI; (partie littéraire), 2e · 2o série, 2o livraison, février, t. XIX, année 1877. (Polybiblion).

Revue Agricole, Industrielle, Littéraire et Artistique de Valenciennes, 28o année, t. XXIX, nos 9-40, septembre-octobre 1876.

L'Investigateur, journal de la Société des Études historiques, 42° année, septembre-décembre 1876

Travaux de l'Académie nationale de Reims, nos 4-2, 57o volume, années 1874-1875.

Supplément à la Numismatique lilloise, 4e partie, 2o fascicu le, plombs des Innocents, par Ed. Van Hende.

Le Secrétaire général procède au dépouillement de la correspondance:

4° MM. F. de Monnecove et le marquis de GodefroyMénilglaise, acceptent de représenter la société comme délégués aux séances de la Sorbonne, qui auront lieu les 4, 5 et 6 avril prochain.

2o

Envoi par le bureau de la Société française d'Archéologie, du programme des questions qui seront traitées au prochain Congrès archéologique de Senlis.

3o - Programme des questions proposées par la Société Industrielle de Rouen, pour le concours de décembre 1877.

4° M. Fleury, Recteur de l'Académie de Douai, M. Métivier, Inspecteur d'Académie à Arras, M. Gardiennet, Proviseur du Lycée de Saint-Omer, remercient la société de leur nomination comme membres honoraires.

5o Les Directeurs de la Revue historique, annoncent qu'ils ont obtenu de M. le Ministre de l'Instruction publique, l'envoi du recueil qu'ils publient, à la Société des Antiquaires de la Morinie, et demandent en échange de leur adresser un exemplaire des publications de la société dont il serait rendu. compte par eux. La compagnie accepte l'échange proposé; le XVe volume sera envoyé.

6o M, le Maire de Saint-Omer fait connaître que le Conseil municipal a décidé que le square du Vinquai serait mis à la disposition de la société pour y placer la statue de Suger.— Remerciments.

70 M. l'abbé Haignéré, membre correspondant, propose une explication du mot Nestraque qui se trouve dans le récit inédit de la bataille d'Azincourt, contenu dans le manuscrit dit de Tramecourt, et dont il a été question dans l'une des dernières livraisons du Bulletin. Après avoir entendu la lecture de l'extrait de sa lettre à ce sujet, la compagnie en décide l'insertion au procès-verbal. En voici la reproduction:

<< Dans la séance du 5 août, M. le colonel de Brécourt a signalé diverses particularités fort intéressantes relativement au manuscrit dit de Tramecourt, et entre autres remarques très judicieuses il a noté le passage où le chroniqueur anonyme et inédit«< nous montre un chevalier anglais s'agenouillant << aux pieds d'Henri V, puis se relevant et jetant son bâton << dans les rangs ennemis, en s'écriant Nestraque, mot intra<< duisible et dont il n'a pu deviner la signification. »> Permettez-moi de vous proposer une conjecture, qui m'est venue à l'esprit. Si la scène dont il s'agit se trouve au début du récit, ne peut-elle pas être considérée comme symbolisant l'engagement de la bataille, le premier coup porté à l'ennemi, quelque chose comme l'action du fécial romain lançant son javelot pour la déclaration de guerre ? En ce cas, le mot Nestraque devient traduisible. Il est alors facile d'y reconnaître le verbe Strike, qui se prononce Straïque, et qui pour l'oreille peu exacte ou la plume très libre des écrivains du moyen âge, se transforme bien vite en Straque. Je lirais volontiers Nostraque, et je traduirais Now strike, c'est-à-dire Maintenant frappez, comme le consul romain aurait pu dire: Nunc feri ou ferite. »

-M. le Président dépose sur le bureau les pièces dont M. de Smytère, membre honoraire, fait hommage à la société. Ce sont les suivantes :

4° Deux vues de Saint-Omer à vol d'oiseau, extraites d'ouvrages du xvi siècle, contenant la description des Pays-Bas et des parties adjacentes de la France. Ces vues, sans aucune vérité historique, ne sont bonnes à consulter qu'à titre de simple curiosité.

2o Des vues de Saint-Bertin, de la cathédrale de SaintOmer et de la cathédrale de Thérouanne, extraites des Délices. des Pays-Bas; et un petit plan de Saint-Omer et des environs, extrait aussi d'un ouvrage du XVIe siècle.

3o Une petite vue du siége de Saint-Omer, signée : S. le Clerc, fecit. (Probablement le siége de 1777).