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tres-surpris de voir qu'on m'y connoissoit de réputation. Il n'y a pas jusqu'au commis de la poste qui versa des larmes au récit que lui fit pour moi le curé de Tubis des excès de la persécution, qu'on suscite en France aux ministres de Jésus-Christ. J'aurois à vous raconter mille particularités qui font connoître combien on est attaché ici à la foi. On trouve sur la route, de demi-lieue en demi-lieue, une chapelle ou un calvaire, et en passant devant l'église de Notre-Dame de Halle, le cocher a arrêté en nous disant que les voyageurs avoient coutume de descendre pour aller saluer la Sainte-Vierge, ce que j'ai fait avec une grande joie.

Signé DIJOINE.

M. l'évêque de Beauvais sacra, il y a quelques jours, dans la chapelle du séminaire de Saint-Sulpice, M. l'abbé de Grasse, évêque de Vence. M. l'évêque de Soissons (Fitz-James) et M. l'évêque de Bazas furent assistants. M. de Beauvais (Gesvres) donna un grand diner.

On trouvera ci-après la liste de la cène du Roi et de la Reine. Le prédicateur de la cène du Roi a été M. l'abbé de Trémouilhe, théologal de Tours. C'est M. l'évêque de Gap (de Pérouse) qui a fait l'absoute. M. l'abbé de Trémouilhe a prêché aussi à la cène de la Reine.

On a eu des nouvelles de l'Inde. M. Godeheu y est arrivé; aussitôt que M. Dupleix a vu les ordres dont il étoit chargé, il n'a pas fait la moindre difficulté; il lui a remis tout entre les mains, et s'est embarqué avec toute sa famille; il est en chemin pour revenir en France. M. Dupleix avoit succédé à M. Damas en 1741.

Le Grand Mogol est mort. Une puissante faction dans cet État ne pouvant élever son chef à l'empire, y a placé un prince de la maison régnante. Le chef de la faction, que l'on dit fort attaché aux Anglois, a été fait premier ministre. Jusque là la nouvelle est mauvaise pour nous, mais on assure que le nouveau souverain veut que les François soient bien traités, et a donné des ordres en conséquence.

On vient d'apprendre la mort du prince Georges de Hesse-Cassel, le 5 de ce mois, âgé de soixante-quatre ans.

Il étoit frère du landgrave de Hesse et du feu roi de Suède; il étoit chevalier de l'ordre de l'Aigle noir, lieutenant général des armées du roi de Prusse et commandoit en chef les troupes de Hesse.

On vient d'apprendre aussi la mort de M. le comte de de Rohan; il est mort à Parme, le 7 de ce mois; il étoit chambellan, grand écuyer et grand veneur de l'infant don Philippe.

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C'est Mme de Belestat, fille de Mme de Châteaurenaud, qui a quêté hier.

Du samedi 25, Dampierre. — Voilà les nouvelles que je reçus hier de Paris du 26. M. le président de Ségur, président à mortier au parlement de Bordeaux, est mort. Il étoit fort riche et avoit des vins pour beaucoup d'argent à Bordeaux. Il laisse une veuve, qui est Mlle de Caumartin, et trois filles à marier, qui seront fort riches. Il en a déjà marié deux. M. le président de Ségur avoit une belle maison à Villeneuve auprès de Choisy; il l'a eue de M. le président Le Pelletier.

Mme de Monteynard, fille de M. Aubais, est morte. Les Aubais sont Baschi.

Morts et mariage.

AVRIL.

Mort du comte de Frise. Nouvelles diverses de la Cour.

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Arrêt du conseil d'État. Réponse du Roi au premier président. Nouvelles du Parlement. Nouvelles de l'embarquement des troupes envoyées en Amérique; ardeur des soldats. - Chambord. Nouvelles du Parlement. Mme de Torcy. - M. de Gisors. Les remontrances du Parlement tenues secrètes. Nouvelles de la Cour. Nouvelles du Parlement. Le chapitre d'Orléans reconnaît la compétence du Parlement. — Arrêt du Parlement contre l'évêque de Troyes. Remontrances du Parlement. Audience du Roi au Parlement. Discours du premier président et réponse du Roi. - Morts et grandes successions. Nouvelles diverses de la Cour. Opinions du Parlement en 1747 et en 1755. Mort de M. de Baudry. - Nouvelles diverses de la Cour. Arrêts du Parlement. Embarquement des troupes qui passent en Canada; mauvais état de leurs armes; bonne volonté des soldats. État des escadres de Brest. Nouvelles diverses de la Cour. Affaire des Capucins de Troyes. vrages des élèves de l'Académie de peinture présentés au Roi. du Parlement.

Ou

Arrêts

Du mardi 1er avril, Dampierre. M. de Vaucresson, qui avoit été avocat général de la cour des aides, est mort de la petite vérole. Il laisse plusieurs enfants; il a des frères au service. Sa sœur a épousé M. de Chaumont, frère du prévôt des marchands. Leur père étoit caissier de M. Bernard.

Mme la marquise de Sailly fut présentée, il y a environ dix à douze jours, par Mme de Souvré, sa belle-mère, et sa belle-sœur. On sait que Mme de Sailly est fille de M. de Souvré, de son premier mariage, et que Mme de Souvré est sœur de M. de Sailly.

M. Molin (1) est mort le 21 du mois dernier, âgé de quatre-vingt-douze ans. Il étoit médecin de la faculté de Montpellier, et l'un des médecins consultants du Roi. M. Molin laisse 800,000 livres. Il laisse 2,000 écus une fois payés à tous ses héritiers chacun, fait son légataire universel M. de Saint-Romain, maître des comptes, qui a épousé Mile Le Noir de Cindré, sœur de celui qui a été

(1) Jacques Molin, dit Dumoulin,

dans les Menus; il lui avoit donné la terre de Juvisy.

Du jeudi 3, Dampierre. -Othman III, empereur de Constantinople, a déclaré sa mère sultane validé et a ordonné qu'on lui rendit les honneurs dus à ce rang. Cette sultane est fille d'un gentilhomme hongrois. Ali-Pacha, commandant les troupes ottomanes dans la guerre des Turcs en Hongrie, sous le règne de Mustapha, père d'Othman III, fit beaucoup d'esclaves, entre autres cette fille; voyant qu'elle étoit fort bien faite, et qu'elle avoit beaucoup d'esprit, il la mena à Constantinople, et en fit présent à Mustapha.

Du samedi 5, Dampierre. · On me mande de Paris que le mariage de Me de Chabot (Vervins) est enfin conclu et arrêté avec M. de Coigny. On sait qu'elle est jeune et jolie et qu'elle a 80,000 livres de rentes. Il avoit été fort question d'elle pour le fils aîné de M. de Brissac; on a même dit pendant longtemps ce mariage tout arrangé ; les deux mariés devoient louer une maison, y tenir leur ménage et ne point loger avec M. de Brissac. On a trouvé avec raison qu'ils étoient bien jeunes; le mariage a été rompu, et sur-le-champ la demande a été faite pour M. de Coigny. Nouvelle difficulté à cause du rang. Quoique Mme de Chabot n'ait point eu de rang et n'ait pas même été présentée à son premier mariage, elle a voulu un rang à celui-ci. On est donc venu demander cette grâce. Madame Victoire a eu la bonté de s'y intéresser et enfin le Roi a répondu qu'il donneroit le rang dans un an. Malgré cela, Mme de Chabot avoit encore peine à donner son consentement; c'est M. de Séchelles, son grand-oncle, qui l'a déterminée, il lui a représenté que jamais sa famille ne consentiroit qu'à son âge elle allåt tenir une maison.

J'ai oublié de parler de la mort du fils de M. le président Molé; il est mort de la poitrine, le 29 du mois dernier, après une longue maladie. Il avoit six ans et demi. M. le président Molé n'avoit d'autre enfant que ce garçon, et une fille qui étoit déjà une grande héritière, et qui

par cette mort aura des biens immenses, si Mme Molé, qui a eu au moins sept à huit millions de biens, n'a point d'autres enfants.

M. le comte de Frise est mort le 31 du mois dernier; il étoit maréchal de camp; il avoit vingt-sept ans. Il a été enterré, à la Magdeleine, sa paroisse; il étoit catholique et le Roi le savoit. Il avait mangé un million de son bien et il avoit encore 25,000 écus de rentes de son bien en Saxe, et outre cela 20,000 écus de bienfaits du Roi; malgré cela ses affaires sont dérangées. Il n'étoit point de la maison de Frise, son nom étoit Friès. Il étoit neveu du feu maréchal de Saxe, et avoit eu à sa mort la capitainerie de Chambord comme le maréchal, et le régiment de dragons du maréchal. Outre cela il avoit le régiment de cavalerie de Mme la Dauphine. M. de Saumery avoit toujours conservé le titre de gouverneur de Chambord, et son neveu, fils de M. de Pifon, son frère, avoit obtenu la survivance. M. de Saumery avoit eu 17,000 livres de pension du Roi pour dédommagement de la jouissance du gouvernement de Chambord, aujourd'hui on lui rend ce gouvernement. Le régiment de dragons, lorsqu'il fut formé par M. le maréchal de Saxe, ne dépendoit ni du colonel général de la cavalerie, ni de celui des dragons; il étoit joint avec celui des houlans. Lorsque le Roi alla en campagne, le maréchal de Saxe voulut que ses dragons eussent l'honneur de monter la garde chez le Roi; ce ne pouvoit être que comme cavalerie, parce que les dragons n'ont pas eu cette distinction; il les fit donc décider cavalerie, et voulut avoir le visa du colonel général de la cavalerie. Le régiment de cavalerie qui étoit sur le pied étranger est remis sur le pied françois.

Le logement de feu Mme de Ruffec, dans l'aile de la chapelle, qui faisoit la moitié de celui de feu M. et Mme de Saint-Simon, vient d'être donné à Mme de Talleyrand, qui le prêtera à Mme de Chimay jusqu'à ce qu'elle ait un logement.

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