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Deux jours avant le couronnement, c'est-à-dire le 4 septembre, on ira cher cher la couronne de fer à Monza pour la transporter solennellement au palais impérial. S. M. nommera à cet effet deux commissaires auliques. Au jour dit, le cortège et l'escorte partiront de la place de la cathédrale. (Suit le détail du cortège.)

A la porte de la basilique de Monza, les commissaires de S. M. seront reçus par l'archi-prêtre et son chapitre, décorés du rochet, et par les membres de la fabrique, en habit habillé, l'épée au côté, les hallebardiers formant la haie à l'entrée de la nef. Les commissaires et leur cortège seront conduits par le clergé dans la chapelle où est déposée la couronne de fer. On chantera les litanies, et de là on se rendre à l'Hôtel-de-Ville. Là, en présence du clergé et du conseil communal, les commissaires exposeront l'objet de leur mission, et remettront la lettre impériale à l'archi-prêtre, qui la recevra debout, la baisera et la lira à haute voix.

On retournera ensuite à la basilique. La couronne de fer sera tirée de la chapelle; l'archi-prêtre ouvrira la custode, montrera aux commissaires la couronne, refermera la custode et la remettra aux mains des commissaires, lesquels promettront de la restituer fidélément après la cérémonie du cou

ronnement.

La couronne sera déposée sur un riche coussin dans le carrosse impérial; nul ne prendra place dans ce carrosse, qui sera escorté par la garde noble. Le cortège se remettra en route pour aller porter la couronne de fer à S. M. dans le palais impérial.

Avant le couronnement et le jour d'après, la couronne sera exposée au public dans la chapelle de San-Gottardo, ainsi que le manteau, le sceptre, l'épée et les autres insignes royaux. Le surlendemain du couronnement, la couronne sera reportée à Monza dans le même cérémonial, et l'on y déposera en même temps les susdits insignes royaux par le ministère du grand chambellan et des deux commissaires auliques.

Cortège de S. M. I. et R., du palais à la métropole, le jour du couronnement.

A l'aube du jour de cette grande solennité, il sera tiré 101 coups de canon, et les cloches de toutes les églises de la ville sonneront à toute volée. Le cérémonial sera dirigé par le majordome et le grand-maître des cérémonies (gran cerimoniere) du royanme Lombard-Vénitien.

On partira du palais processionnellement, et à pied, dans l'ordre suivant :

Un détachement de grenadiers, deux coureurs, les valets de pied, les hérauts des villes, les podesta et les corps mu nicipaux, les députés des Universi tés, etc. (comme pour l'entrée à Milan).

Le héraut du royaume Lombardo-Vénitien; le majordome-major, avec le bâton de sa charge; le grand échanson (il gran coppiere) portant le sceptre sur un coussin richement brodé en or; le grand écuyer, portant l'épée royale sur un coussin; le grand sénéchal, portant le globe sur un coussin; le grand chambellan, portant la couronne de fer, également sur un coussin; S. A. 1. et R. l'archiduc vice-roi.

S. M. l'empereur, revêtu des habits royaux et du manteau impérial de sa maison, suivi de pages portant la queue du manteau.

L'empereur, ayant sur la tête la couronne de sa maison, portant les quatre colliers des ordres impériaux, et le grand cordon de l'Ordre militaire, marchera sous un dais à huit supports, dont chacun sera tenu par un chambellan, et sera entouré des chevaliers de la Toison-d'Or, décorés de leur collier. Un détachement de la garde-noble lombardo-vénitienne, à pied, suivra immédiatement le dais.

Un portique, soutenu par de hautes colonnes, ornées de draperies et de guirlandes, sera établi depuis la grande porte du palais jusqu'à celle de la cathédrale pour le trajet de S. M., et le pavé sera couvert de tapis.

S. M. l'impératrice, LL. AA. RR. les archiducs et archiduchesses, ainsi que les princes des maisons souveraines et les hôtes illustres se tiendront sur le grand balcon du palais, couvert d'un riche baldaquin, pour voir défiler le cortège; et aussitôt après, ils se ren dront à la cathédrale par le souterrain

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Vingt autres vaisseaux de ligne sont en commission, la plupart de 74 ca. nons, deux de 120, un de 410, un de 104, un de 92, un de 84, et deux de 80. Sept de ces vaisseaux composent l'escadre de la Méditerranée. Il y en a deux à Lisbonne, un au Canada, un au cap de Bonne-Espérance, et les autres à Plymouth, Portsmouth, Sheer. ness et dans les deux Indes.

Enfin, on compte quatre vaisseaux de ligne prêts à être lancés, deux de 92 et deux de 80.

Les frégates de 52 à 50 canons sont au nombre de seize.

Celles de 42 à 46 au nombre de cinquante.

Vingt-et-un autres portent de 36 à 26 canons; mais on les dit imparfaitement construites et armées.

Les corvettes et grands bricks de 26 à 16 canons sont au nombre de quarantesept.

Les petits bricks, schooners et cutters, de 10 à 3 canons, sont au nombre de vingt-neuf.

La marine militaire compte enfin parmi ses forces dix bateaux à vapeur.

2. Perpignan. 1o conseil de guerre. Affaire de M. le général de Brossard.

Le marquis de Brossard ( AmédéeHippolyte), maréchal-de-camp, est né à Folny (Seine - Inférieure ), le 8 mai 1784. Entré au service dans les cadets de la Vendée, en 1795. il a succes. sivement passé par tous les grades et est

Ann, hist, pour 1858. App.

arrivé à celui de maréchal-de-camp le 2 février 4831. Il a fait les campagnes de l'empie de 1807 à 1843, ct, de 1830 à 1837, il a servi en Afrique.

On se rappelle la sensation que produisit, au mois de septembre de l'année dernière, la nouvelle du départ d'Oran, de M. le maréchal-de-camp de Bros. sard, ainsi que tous les bruits et les accusations graves qui s'élevérent contro cet officier général, que les journaux annoncerent s'être réfugié en Espagne. Co fut pour faire cesser tous ces bruits que M. le général de Brossard rentra en France et demanda que sa conduite fût examinée devant un conseil de guerre.

De son côté, M. le lieutenant-général Bugeaud, commandant de la province d'Oran, avait instruit le gouvernement de cette affaire.

A la suite des rapports de ce général, antérieurement au mois de septembre, ainsi que des autres documents qui servent de base à l'accusation, M. le ministre de la guerre transmit à M. la lieutenant-général comte de Castellane, commandant la 21 division, l'ordre de traduire M. le maréchal-de-camp de Brossard devant l'un des conseils de guerre de sa division.

Une longue instruction a eu lieu. Elle s'est terminée par la mise en accusation du général, sous les chefs suivants:

1° De concussion; 2o de tentative de corruption de fonctionnaires publics; 3° d'immixtion comme fonctionnairo dans les affaires incompatibles avec sa qualité; 4° enfin de proposition de complot dans le but de faire armer les habitants contre l'autorité royale, crimes prévus par le Code pénal ordinaire.

M. le maréchal-de camp de Thilorier préside le conseil de guerre. M. Robert, major du 17o, remplit les fonctions de rapporteur. Me Boinvilliers, du barreau de Paris, est chargé de la défense; il est assisté de Mes Paris et Lafabrègue, avocats à Perpignan.

Après avoir entendu les témoins, les avocats et M. le général Bugcaud, M. le président, dans la séance du 30 août, après avoir fait la clôture des débats, donne ordre de faire évacuer la salle, le Conseil devant délibérer à huis elos, II est trois heures un quart.

A cinq heures et demie, les portes de la salle sont rouvertes et une foule nonbreuse se hâte d'entrer.

15

Conformément aux lois militaires, l'accusé ne peut assister au prononcé du jugement, dont il lui est donné plus tard connaissance par M. le rapporteur en présence de la garde assemblée sous les armes.

MM. les juges, debout et la tête découverte, écoutent la lecture de la décision par M. le président.

Le conseil délibérant à huis-clos, en présence seulement de M. le commissaire du roi, le président a posé les questions ainsi qu'il suit :

De Brossard (Amédée-Hippolyte), accusé, dans l'exercice de ses fonctions, à Oran:

4. De concussion;

dience, sans avoir donné connaissance à l'accusé lors de son interrogatoire.

On n'aurait pas donné lecture aux débats du marché Puig et Brugarola, pièce à charge.

On n'aurait pas fait prêter à l'interprète le serment d'usage à chaque dé. position.

M. le président donne acte au défenseur de ces réserves, et lève la séance.

10. L'arrêt du premier conseil de guerre de Perpignan a été cassé en révision par ce motif que M. Sicard, témoin à charge entendu à Oran devant le juge d'instruction, n'a pas été interrogé à son arrivée à Perpignan par le

2o De tentative de corruption de capitaine - rapporteur, ainsi que l'exifonctionnaires publics;

30 D'immixtion comme fonctionnaire, dans des affaires incompatibles avec sa qualité;

4o De proposition de complot dans le but de faire armer les habitants contre l'autorité royale; est-il coupable?

La déclaration du conseil est: Non, sur la première question, à la majorité de 6 voix contre 1.

Sur la deuxième question: Non, à l'unanimité.

Sur la troisième question: Oui, à la majorité de 6 voix contre 4.

Sur la quatrième question: Non, à l'unanimité.

Sur quoi, le conseil, faisant application de la peine prononcée par l'art. 175 du Code pénal, le condamne à six mois de prison, 800 fr. d'amende, et le déclare incapable de jamais, à l'avenir, remplir aucune fonction publique.

Me Boinvilliers est absent; les deux conseils de M. de Brossard se lèvent, et M• Lafabrègue, l'un d'eux, demande acte des réserves suivantes :

On aurait permis à plusieurs témoins de prendre la parole sans être question nés par M. le président, et malgré l'opposition formelle du défenseur.

On aurait laissé quelques témoins, pendant leur déposition et après, prendre des notes et discuter ensuite avec l'accusé diverses circonstances des débats, avec l'aide de ces mêmes notes.

Ces témoins s'en seraient servis pour terminer leur déposition.

On n'aurait décacheté le paquet con. Jenant les trailes sur le trésor qu'à lau

geait la loi.

M. de Brossard est en conséquence renvoyé devant le 2o conseil de guerre permanent de la 21 division militaire, conformément à cet article de la loi de vendémiaire an VI:

Il sera établi, conformément à la loi du 13 brumaire an V, dans chaque division de troupes de l'intérieur, un second conseil de guerre permanent, pour connaître et juger tous les délits militaires, en cas d'annulation des jugements par le conseil de révision,

:

10. Botany-Bay. Mort d'un millionnaire Samuel Terry vient de mourir à Botany-Bay, laissant une fortune de près d'un million sterling (25 millions de francs) il a légué à sa femme une rente de 10,000 livres ster. (258,000 francs). Cet homme avait été transporté dans la Nouvelle-Galles du sud jeune encore et comme condamné pour avoir volé des oies. Il établit une petite boutique de prêteur sur gages, et bientôt il fit de agrifiques affaires; il paraft qu'en vingt ans, il était parvenu à réaliser 90,000 livres st. Cet homme était cupide; il fit condamner à mort un jeune domestique qui l'avait volé, et exproprier un général auquel il avait prêté quelques sommes. Il y a six ans, la fortune de Samuel Terry s'élevait à 50,000 liv. st. de revenu. 11 habitait une maison assez jolie dans Pitt-Anns, à Sydney. Si par hasard il traitait un ami, il envoyait chercher une bouteille de liqueur, et il la recevait des mains de son domestique en approchant le nez de la bouche de son serviteur pour

s'assurer s'il n'en avait pas bu pendant le trajet. Sa femme n'a jamais été secondée dans ses travaux intérieurs par une servante. I possédait toute une rue trés-longue, à Sydney, et bien que ses revenus de loyers et de fermages s'élevassent à 70,000 liv. st., il vivait avec 5 à 600 liv. st. par an. Avec une fortune si colossale, cet homme n'était pas heureux; depuis quatre ans, bien qu'il fût jeune encore, il avait été plusieurs fois atteint de paralysie. Son fils, homme d'une violence extrême, avait été traduit devant la magistrature, pour avoir frappé sa femme à la tête: l'affaire avait été étouffée à prix d'argent. Dans les derniers temps de sa vie, il se faisait transporter påle et défait dans une voiture découverte à son domaine de Sydney. Il est mort à 52 aus, sans avoir fait aucune disposilion testamentaire détaillée; il a sculement demandé que ses charités, s'élevant au plus à 100 liv. st. par an, fussent continuées pendant dix ans, et que ses obsèques fussent faites avec les honneurs maçoniques. Sa fortune ne lui avail jamais donné aucune considération.

9. Paris. Académic des Beaux-Arts; distribution des prix. L'Académie des Beaux-Arts de l'Institut a jugé, dans sa séance du 8 septembre, le concours des grands prix de gravure en taille-douce. Les prix obtenus sont :

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1er Premier grand prix, à M. Pollet, de Paris, âgé de vingt-sept ans, élève de MM. Richomme et Delaroche.

2- Premier grand prix, à M. Normand, de Paris, âgé de vingt-quatre ans, élève de MM. Kichomme et Drolling.

der Deuxième grand prix, à M. Blanchard, de Paris, âgé de dix-neuf ans, élève de M. Blanchard.

2e Deuxième grand prix, à M. Rousseau. de Paris, agé de vingt ans, éléve de MM, Pigeot et Delaroche.

10, Paris. Theatre-Français. Premiere représentation d'UN JEUNE MÉdrame en cinq actes et en prose,

NAGE.

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par M. Empis. Le Jeune Ménage est un canevas quelconque, même con çu médiocrement comme canevas, Les actes ne finissent pas, et l'intrigue n'a

pas de ces articulations qui morcellent l'idée, et qui reposent l'attention. Les mœurs y sont étranges et les passions des plus fausses. Par exemple, une fille bien élevée. qui n'a pas vu son père depuis long-temps, et à laquelle son père vient faire visite à Paris, le laisse debout au milieu du salon, s'en va à un concert, et renvoie toute cau. serie au lendemain. Par exemple encore, un beau-père fait une sérieuse guerre à son gendre, sous prétexte que celui-ci ne lui a pas laissé sa fille chez lui, comme si les femmes ne tenaient pas de plus près aux maris qu'aux pères, du moins selon l'Evangile, qui est après tout une assez bonne autorité en ma

tière de morale. Quant au style, on ne peut pas appeler style des lignes plus ou moins longues, coupées par-ci parlà de points et de virgules, et qui ont pour tout mérite de faire accorder les adjectifs avec les noms.

Du reste, M. Empis a été malheureux de tout point. Sa pièce a été médiocrement jouée. M. Firmin a été plus criard et plus sautillant que jamais, et Mlle Plessis s'est montrée ce que nous l'avons toujours vue, une actrice sans naturel et une femme saus passion.

10. Milan. Détail des cérémonies pour le couronnement de l'empereur d'Autriche. L'empereur, parti de Monza à huit heures du matin, a fai aujourd'hui, à midi, son entrée solen nelle à Milan. Une foule nombreuse assiégeait dès le matin tous les abords de la porte orientale par où devait passer le cortège, et depuis la porte jusqu'au dôme deux files de soldats empêchaient de circuler dans le milieu de la vaste ue de Corso: un étroit espace avait seulement été réservé aux piétons le long des maisons. Tons les balcons tendus de damas rouge, jaune et de mille couleurs, étaient couverts de monde; on y remarquait beaucoup de femmes en toilette ei tête nue. Enfin, vers onze heures et demie, le cortége a commencé à défiler. Un escadron de hussards ouvrait la marche. Plus loin venaient les chevaux de main richement caparaçonnés et conduits chacun par deux valets de pieds; un troisième valet portait derrière cha que cheval la housse de cerémonie, Suivalent quatre rois d'armes portant

les insignes des quatre couronnes réunies sur la tête impériale. Puis s'avançait, précédée d'un détachement d'infanterie italienne, une file de deux cent cinquante voitures portant tous les fonctionnaires conviés à la cérémonie, depuis les podestats des chefs-lieux de canton, jusqu'aux grands dignitaires et jusqu'à l'empereur lui-même. Plusieurs de ces voitures étaient remarquables par la beauté de l'attelage et la richesse de la livrée; mais le plus grand nombre présentait, avec ces équi pages, un contraste presque comique. Ainsi, après une riche voiture aux armoiries brillantes, aux chevaux élégants, à la livrée éclatante, vous auriez vu s'avancer un mauvais carrosse monté sur deux roues énormes, un véritable fiacre de l'ancien régime; chevaux efflanqués, harnais sale et poudreux, cocher en chapeau rond, redingote bleue et pantalon de nankin. Ces modestes équipages étaient ceux des podestats. Ces estimables fonctionnaires, dont le rang correspond à peu près à celui de nos maires de village, n'avaient pas pu ou su se procurer de voitures plus brillantes, et il est malheureusement trop vrai que leur simplicité un peu rustique faisait tache, et une tache énorme; car, à défaut de l'éclat, ils avaient pour eux l'avantage du nombre au milieu du Juxe de la cour.

Ce qu'on remarquait de plus pittoresque dans tout le cortège, c'était une troupe de cavaliers représentant tous les chefs-lieux de province du royaume Lombardo-Vénitien. Leur costume extrêmement riche rappelait celui des valets de nos jeux de cartes. Un brillant panache de plumes de diverses couleurs ondoyait sur leur tête; ils por

taient le manteau de satin richement brodé, le pantalon collant de tricot de soie mi-parti de vert et de blanc, de jaune ou de rouge, une couleur couvrant la partie antérieure de la cuisse, l'autre la partie postérieure; chacun d'eux avait brodées sur le dos les armes de sa province, et tenait un sceptre de la main droite, Derrière eux venait la voiture du vice-roi, puis celle de l'empereur, toute de velours rouge et d'or, et attelée de huit chevaux magnifiques. Les panneaux de celle voiture héréditaire, qui depuis des siècles sert au couronnement des empercurse

ont été peints, dit-on, par Rubens. Les dernières voitures portaient les dames de la cour; un brillant état-major à cheval fermait le cortège. L'effet géné ral de la cérémonie n'a pas tout-à-fait rempli mon attente. Il manquait à tout cela je ne sais quel sentiment d'élégance et de bon goût auquel la richesse elle-même ne supplée point. Les équipages plus que bourgeois des podestats faisaient avec le reste un contraste disgracieux ; les détachements de troupes n'étaient point assez nombreux, ni leur uniforme assez varié à l'œil. C'était toujours l'habit blanc et le pantalon bleu collant; point de ces costumes de fantaisie, de ces uniformes des corps d'élite qui animent tout de leur éclat varić. Mais d'ailleurs cette simplicité bourgeoise admise au milieu des pompes impériales, cette richesse monotone des équipages, tout jusqu'à cette antique voiture impériale, vieux souvenir de famille, tout contribuait à donner une idée assez juste de cette cour d'Autriche, riche et puissante sans doute, mais simple et patriarcale dans ses mœurs, amie du vieux temps et des anciens souvenirs consacrés par les siècles. Un maître des cérémonies

français aurait donné sans doute à la solennité quelque chose de plus élégant et de plus moderne; mais cette bonhomie allemande, toujours un peu maladroite, même dans l'ostentation de son élégance, aurait disparu, et c'est un trait de caractère.

Le 2, au matin, LL. MM. ont reçu les hommages des principaux fonetionnaires et députés du royaume lombardo-vénitien. Il y a eu ensuite un grand banquet. L'empereur et son auguste épouse ont honoré de leur présence le théâtre de la Scala.

La cérémonie de l'hommage a eu lieu au palais, où se trouvaient réunis tous les grands fonctionnaires. A dix heures du matin l'empereur est arrivé, précédé par des pages écuyers, chambellans, grand'croix, chevaliers de la Toison d'Or avec leurs colliers ; le grand majordome, le grand écuyer et l'archiduc vice-roi; puis l'empereur, la tête couverte, ayant à droite les gardes-du-corps hongrois. S. M. a pris place sur le trône sans se découvrir ; le chancelier aulique et le grand major.

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