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CHRONIQUE.

En l'honneur de Robert GarNIER. — Un Comité constitué grâce à l'initiative de M. Olivier de Gourcuff, sous la présidence d'honneur de M. Émile Sénart et le patronage de la municipalité fertoise, a voulu rendre hommage au grand poète tragique Robert Garnier, enfant de la Ferté-Bernard. Sur l'emplacement de la maison natale de Garnier fut apposée, et inaugurée le 14 juin 1925, une plaque commémorative portant cette inscription :

ICI S'ÉLEVAIT LA MAISON
OÙ NAQUIT EN 1544
ROBERT GARNIER

Discours de M. Sénart et du maire, M. Desnos; lecture d'une pièce en vers de M. Hippolyte Daguet et d'un sonnet de M. de Gourcuff; Marseillaise, et nouvelle séance à la Salle des fêtes où M. Bellanger évoqua R. Garnier Fertois, et M. Robert Triger, président de la Société historique du Maine, le rôle de Garnier comme magistrat : on sait qu'il fut successivement conseiller au présidial du Mans, puis lieutenant criminel au Mans, avant de recevoir, en 1586, le brevet de conseiller au Grand Conseil. Après deux dernières allocutions de MM. Boschot et de Gourcuff, MM. Gadois et Redon déclamèrent quelques passages des Juives et de la Bradamante de Garnier. (Cf. le Pays fertois, écho de l'arrondissement de Mamers, 37e année, no 25, vendredi 19 juin 1925.)

GLANES BIBLIOGRAPHIQUES.

Dr Paul DELAUNAY.

- L. Lex, A propos de la naissance de Pontus de Tyard, Annales de l'Académie de Mâcon, 3e série, t. XXII, 1920-1921, p. 546-550. Une inscription que Cyrus de Tyard fit poser, à la mémoire de son oncle Pontus, dans le chœur de la cathédrale de Chalon, porte que le poète : Bragnei obiit 9 cal. oct. ann. æt. 84, salutis 1605, autrement

dit qu'il succomba à Bragny-sur-Saône le 23 septembre 1605; de quoi M. Abel Jeandet a inféré par voie de soustraction que Pontus était né en 1521. Ce calcul est trop précis tout ce qu'on peut dire, avec le P. Jacob, c'est que de Tyard est né vers 1521. Deux portraits du xvIe siècle, l'un sur bois, reproduit en 1555 en tête du Solitaire second, l'autre sur cuivre, par Th. de Leu, de 1577, le représentent respectivement comme âgé de trente et un et cinquante-quatre ans, ce qui reporterait la date de sa naissance vers 1524 ou 1523; mais ces effigies pouvaient remonter à une date fort antérieure à l'édition, et il convient de s'en tenir aux termes rédigés par Tyard le neveu, bien informé.

E. Fleur, Les Français à Metz en 1552, un crime allemand, l'empoisonnement des intelligences dès l'école primaire, Mém. de l'Acad. nationale de Metz, 104e année, 4e série, 1923, p. 73-131.

Derichsweiler, Ad. Schmidt, Joh. Janssen et Schérer, graves historiens allemands, recopiés par tous les Lesebücher des primaires allemands, racontent que Montmorency, sous prétexte de demander un logis aux Messins, s'empara de la ville par surprise; puis, jouant la comédie de la maladie, il manda dans sa chambre les échevins pour leur communiquer ses dernières volontés; de quoi il aurait profité pour occire de sa propre main le maître échevin et faire achever le reste par ses gardes; d'autres disent qu'il se serait borné à destituer l'échevin Jacques de Gournay; en sorte que le roi, entrant à Metz trois jours après, trouva un nouveau conseil à sa dévotion et un maître échevin du choix de son lieutenant. Légendes que tout cela! La chronique manuscrite de Metz, l'Histoire de Lorraine de Duplessis, et Dom Calmet, dont l'érudition de Schérer invoque l'autorité, n'en parlent pas; ou plutôt Calmet s'en réfère à une note du P. Donat, historien du xvIIe siècle, non contemporain des événements. Malgré les assertions contradictoires des historiens et les lacunes des archives, il est aisé de prouver que plusieurs des prétendues victimes étaient encore vivantes ou en fonctions après 1552, ne serait-ce que par les comptes de « Philippe Rollin, recepveur des deniers de la cité de Metz ». Et la seule relation exacte de la prise de Mez serait celle que nous a laissée, en ses Commentaires des dernières guerres en la Gaule Belgique, le sire François de Rabutin.

B. Combes de Patris, Une victime de la diplomatie pontifi

cale au XVIe siècle, Guillaume de Patris, abbé de la Grasse, 1535-1580, d'après des documents inédits tirés des archives du Vatican, Revue historique, 50e année, t. CXLIX, mai-juin 1925, p. 1-51. Plaidoyer en faveur de Guillaume de Patris. Attaché comme auditeur au cardinal Georges d'Armagnac, co-légat du cardinal de Bourbon pour le Comtat-Venaissin, Patris eut à soutenir une lutte violente contre les huguenots du Comtat. Il confisqua (1569) leurs biens, qui leur furent rendus en septembre 1576, contre promesse de restitution des places par eux détenues. Engagement illusoire, car Patris ne put rien obtenir de Ferrier, qui tenait la ville de Ménerbes, et il fallut, le 14 octobre 1576, recommencer les hostilités pour faire déguerpir les religionnaires. Le Saint-Siège délégua, comme recteur (1577), Dominique Grimaldi, avec mission d'emporter la place. Grimaldi, escorté de Patris, mit le siège devant Ménerbes, qui tint bon et ne fut remise au pape que par le traité de Nîmes (septembre 1578). Patris prit une part importante à ces négociations, qui pacifièrent le Comtat. Mais, déjà mal vu des calvinistes, il se brouilla encore avec son acolyte Grimaldi : ce dernier l'accusait, à Rome, de tractations occultes, tendant à livrer le Comtat au roi de Navarre. Ce fut bien pis quand Thomas Grimaldi, frère du recteur, tomba sous les coups d'un assassin! Patris fut soupçonné d'avoir trempé dans le complot; Dominique, inquiet pour sa propre sûreté, s'enfuit lui-même jusqu'à Rome (13 mai 1580) et mit Grégoire XIII au courant des menées de son ennemi. Le pape engagea ce dévoué serviteur à regagner son poste; il y trouva place nette: après avoir échappé à une première tentative de meurtre, Patris venait d'être poignardé à Bédarrides, par Oddi, le 17 mai 1580. On soupçonna, non sans raison, le Saint-Père d'avoir armé le bras du criminel.

Degert, Lettre inédite du connétable de Montmorency en faveur de François et Gilles de Noailles, évêques de Dax, Bull. de la Société de Borda, de Dax, 49e année, 1925, 3e trimestre, p. 162-164. François de Noailles ayant été nommé, par Charles IX, au siège épiscopal de Beauvais, vacant par la résignation du cardinal de Châtillon, voulut rétrocéder à son frère Gilles son évêché de Dax. Pourvu, en même temps, d'une ambassade auprès du pape Pie IV, il obtint du connétable de Montmorency une lettre de recommandation auprès du Saint

Père. Et cet appui était fort opportun: non seulement ce prélat avait à traiter, en cour de Rome, d'affaires diplomatiques, mais encore il entendait y poursuivre le soin de ses intérêts personnels d'abord obtenir la confirmation de la double mutation épiscopale précitée; ensuite, solliciter la remise des taxes, annates, obligations, services communs ou vaquants, levées en pareil cas par la fiscalité pontificale, lourdes redevances qui montèrent, à certaines époques, jusqu'à 30,000 francs pour l'évêché de Dax; enfin, justifier son orthodoxie. Car, au moment de rejoindre son poste à Rome, F. de Noailles se vit citer, avec sept autres évêques français, devant le tribunal de l'Inquisition romaine pour établir la sûreté de sa doctrine en matière de foi; et ce n'était point trop que le connétable le présentât au Saint-Père comme « bon catholique ». Mais << Noailles n'entendit pas faire figure d'accusé dans une cour où il avait comme unique mission de représenter son roi comme ambassadeur. Il fit connaître sa décision à la cour de Rome et se rendit à Venise pour attendre la réponse. Il ne l'avait pas encore reçue quand Charles IX, las des difficultés opposées à la réception de son envoyé, le rappela auprès de lui. Noailles n'eut pas ainsi à présenter au pape la lettre de Montmorency », qui resta en original dans ses papiers. Elle entra plus tard avec eux dans les archives du ministère des Affaires étrangères (Arch., Corresp., Venise, t. XXVII), où M. Degert l'a copiée.

X..., Les coadjuteurs des évêques d'Angers (XVe et XVIe siècles), L'Anjou historique, juillet 1925, p. 129-131. Les six évêques qui, de Jean de Rély (1491) à Charles Miron (1588-1616), occupèrent le siège épiscopal d'Angers, étaient pourvus d'auxiliaires ou suffragants, coadjuteurs sans future succession, dont l'auteur donne la liste. Il en compte neuf : 1o Richard du Boys, prieur de la Haye aux Bons-Hommes, évêque in partibus de Véra, mort dans son prieuré (Ordre de Grandmont) en 1506; 20 Hélie, frère du précédent, aussi religieux de la Haye, mort au cours de l'année 1506; 3o Olivier Le Presteur, profès du couvent des Cordeliers d'Angers, évêque in partibus de Sidon, suffragant de François de Rohan, et mort en 1550; 4o Jean Lambert, dominicain, docteur en Sorbonne, évêque in partibus de Véra, suffragant de Fr. de Rohan; 5o Jean Censier, carme, docteur en théologie, évêque in partibus de Béri, suffragant de

Fr. de Rohan; 6o Jean Rouault, augustin, docteur en théologie, évêque in partibus de Rouanne, suffragant de Fr. de Rohan, curé non résidant de Fontaine-Couverte, inhumé en 1537 aux Augustins d'Angers; 7° Mathur in Legay, prieur de Saint-Rémyla-Varenne, évêque in partibus de Rouanne, suffragant de Jean Olivier de 1538 1542, année de sa mort; 8° Guy Grégoire, cistercien, évêque de Rouanne, suffragant de Gabriel Bouvery et inhumé le 6 août 1558 en l'église Saint-Aignan d'Angers; 9o Pierre de Ragane, cordelier, d'abord gardien des couvents de la Flèche et de la Baumette, puis évêque in partibus de Rouanne (1560), successivement suffragant des évêques G. Bouvery, G. Ruzé et Ch. Miron, eut les titres d'aumônier de la reine Catherine de Médicis, d'abbé commendataire de SaintMéen, de confesseur et aumônier de Charles de Bourbon, prince de La Roche-sur-Yon, de doyen du chapitre de SaintLaud d'Angers (1562), église dans laquelle il fut inhumé en novembre 1595. Les évêques d'Angers, depuis lors, n'eurent plus de coadjuteurs.

Constantin Photiadés, Ronsard et son luth, Revue de Paris, 32e année, no 4, p. 849-871. — « Cet engouement passionné pour la musique, qui était venu aux gentilshommes d'Anjou, de Touraine et du Vendômois depuis leurs expéditions d'Italie, fut cause, sans doute, que Pierre de Ronsard apprit à pincer du luth ou de la guitare avant de quitter le château de la Possonnière pour le collège de Navarre. » Et sans doute n'oubliat-il point d'emporter sa «< lyre » au cours des pérégrinations de son enfance, à Avignon, en Angleterre, en Flandre, en Zélande. Plus tard, il y renoncera, lorsque, devenu « un peu sourdaud » depuis son séjour en Basse-Alsace avec Lazare de Baïf, il se voit réduit à prendre en patience un mal qui le dispense d'écouter les sots, et l'égale à deux de ses contemporains, non moins durs d'oreille, Jean Dorat et Joachim du Bellay. Privé de l'ouïe, il appliquera son sens aiguisé du rythme à la poésie, et, méditant «< une fusion plus étroite entre la mélopée et les vers », il créera si non le nom, du moins la forme de l'ode dans laquelle, disait Thomas Sibilet, « les plus courts et petits vers... sont le plus souvent usités et mieux séans à cause du luth ou autre instrument semblable sur lequel l'ode se doit chanter ». C'est Ronsard « qui le premier a su fixer le contour et le caractère de l'ode », pour que « la strophe assouplie et

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