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Esprit-François-Henri de Castellane, marquis de Castellane ', fils de Michel-Ange, comte de Castellane, brigadier des armées du Roi, ancien ambassadeur extraordinaire de Sa Majesté auprès de la Sublime-Porte, et de Catherine de La Treille de Sorbs, épousa, encore mineur 2, le 12 octobre 1750, Charlotte-Louise Charron de Ménars, fille, mineure également 3, de Michel-JeanBaptiste Charron, marquis de Ménars, brigadier des armées du Roi, et d'Anne de Castéra de La Rivière. Un extrait du contrat passé par-devant Me Quinquet, notaire à Paris, les 4 et 12 octobre 1750, nous apprend que le futur reçut alors de son père, par avancement d'hoirie, 350.000 livres de dot, plus 12.000 livres << pour l'aider à acheter une partie des meubles et équipages qui luy [étaient] nécessaires + ».

Il fut successivement lieutenant d'infanterie au régiment du Roi, capitaine des gendarmes anglais, maréchal-de-camp, gouverneur des ville et 'château de Niort et des îles Sainte-Marguerite, chevalier d'honneur de Mme Sophie de France, marquis de Castellane et de Saint-Point, comte de Château-Thiers, baron de Conflans et de La Bussière, seigneur de Nay, Nagu, Présentin, Neuville et autres lieux. Il avait hôtel à Paris, rue de Vaugirard puis de Grenelle, paroisse Saint-Sulpice.

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1. Basses-Alpes.

2. Ses parents s'étaient mariés en 1729.

3. Elle était née le 26 décembre 1732.

4. Archives de Saône-et-Loire, B. 1379, 1, fo 140 vo.

5. Il avait acquis Château-Thiers et ses dépendances, savoir Matour, Thelay, Saint-Pierre-le-Vieux, Nay, Nagu, Présentin, La Bussière et Ouilly, en 1765, moyennant 500.000 livres en principal et 10.000 livres de pot-de-vin. Voir L. Lex, Les Fiefs du Maconnais, p. 95.

6. Conflans-Sainte-Honorine (Seine-et-Oise).

7. Seine-et-Oise.

8. En 1778. Archives de Saône-et-Loire, B. 1258, 2, audience du 7 mars 1778. 9. En 1780 et 1786. Archives de la Côte-d'Or, B. 11101, et Archives de Saône-et-Loire, supplément à la série E, famille De Castellane.

Il eut de Charlotte-Louise Charron de Ménars Louis-AndréBoniface, né le 4 août 1758, qui épousa le 18 mai 1778 AdélaïdeLouise-Guyonne de Rohan-Chabot, née le 18 janvier 1761; Esprit-Boniface-Henri, né en 1763.

Au mois de décembre 1780, M. de Castellane et sa femme demandèrent à être reçus à rendre au Roi les devoirs de fief, hommage et serment de fidélité qu'ils lui devaient << pour la partie noble en franc-aleu seulement, exception faitte des parties de roture » de leur marquisat, terre et seigneurie de Saint-Point 1. Ils la reprirent de fief le 23 janvier 1781 2.

Le mis de Castellane

E.-Fr.-H. de Castellane 3.

M. le marquis de Castellane se fit représenter par M. le comte d'Escorailles, seigneur de Flacé-lès-Mâcon, à l'assemblée générale des trois ordres du bailliage de Mâcon qui se tint du 16 au 30 mars 1789 4.

Pendant la Révolution il fut un instant prévenu d'émigration, mais, sur ses instances, le Comité de législation, par un arrêté du 24 thermidor an III, dont voici les principales dispositions, le raya des listes sur lesquelles il avait été porté et prononça la mainlevée du séquestre apposé sur ses biens.

« Le Comité de législation, en vertu de l'autorisation qui lui

1. Archives de la Côte-d'Or, B. 11101.
2. L. Lex, Les Fiefs du Máconnais, p. 195.
3. Archives de la Côte-d'Or, B. 11101.
4. L. Lex, Les Fiefs du Máconnais, p. 237.

a été donnée par le décret de la Convention du 25 brumaire dernier et autres ultérieurs ;

« Vu les pièces à l'appui de la réclamation du citoyen EspritFrançois-Henri Castellane, ex-noble;

<< Considérant que le réclamant a justifié de sa résidence sur le territoire de la République depuis le mois de janvier 1792 jusqu'au 29 pluviôse dernier;

« Considérant que le réclamant a obtenu du directoire du district de Chinon un arrêté en date du 15 germinal dernier portant radiation de son nom provisoirement de la liste des émigrés et mainlevée du séquestre mis sur ses biens, à charge par lui de justifier à l'administration de ce district, dans le délai d'un mois, de la totalité ou des parties d'une somme de 300.000 livres, montant d'un legs fait par son père à Jean-Armand de Castellane 2, ci-devant évêque de Mandes, frère du réclamant;

<< Considérant que ledit citoyen Castellane a justifié de la nonémigration de son frère, massacré sur la route de Versailles avec 48 autres prisonniers retirés des prisons d'Orléans 3, où ils avoient été traduits pour être jugés par la ci-devant haute cour nationale;

« Considérant que depuis l'affiche et distribution de la liste des prévenus d'émigration faite le 17 thermidor an III il n'est parvenu aucune réclamation contre ledit citoyen Castellane ;

1. Indre-et-Loire.

2. Aumônier du Roi, vicaire général du diocèse de Reims, puis évêque de Mende (1767). Il est né à Pont-Saint-Esprit (Gard) et a été baptisé sous les prénoms de Jean-Amand, le 11 septembre 1733 (L'Intermédiaire des Chercheurs et des Curieux, 20 septembre 1897, col. 329). Lalanne (Dictionnaire historique de la France, 1877, in-8, art. Mende) l'appelle Jean-Arnaud. Dans l'arrêté du Comité de législation on lit Jean-Armand. Ce serait le cas de paraphraser le tot capita,

tot sensus.

3. Le 9 septembre 1792.

« Arrête que l'article de l'inscription des noms et biens du citoyen Esprit-Henri-François Castellane, ex-noble, sera et demeurera définitivement rayé tant sur la liste des émigrés du département d'Indre-et-Loire que sur la liste générale des émigrés et sur toute autre liste où il auroit pu pareillement être porté; que le séquestre apposé sur ses biens meubles et immeubles sera levé, s'il n'est père d'émigrés; qu'il sera réintégré dans les possession et jouissance d'iceux, et que le montant lui en sera restitué suivant le prix de la vente dans le cas où ils auroient pu être vendus en exécution des loix; que tous fermiers, receveurs ou dépositaires, seront aussi tenus de lui restituer les sommes qu'ils auroient pu percevoir résultantes du produit desdits biens... '

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Louis-André-Boniface de Castellane, comte de Castellane, fils aîné d'Esprit-François-Henri, hérita de la seigneurie de ChâteauThiers, qu'il reprit de fief le 7 janvier 1789 2, et Esprit-BonifaceHenri de Castellane, vicomte de Castellane, son fils puîné, eut la terre de Saint-Point, avec la ferme du Plâtre 3, qui faisait partie de l'ancien domaine de La Bussière, au partage de la succession de ses père et mère en 1799. « Arrêté comme suspect en même temps que son frère, en 1793, et mis en liberté après le 9 thermidor, il accepta la position d'homme politique qu'on lui faisait presque malgré lui et se mêla au mouvement des partis. Il était, en 1795, président de la section Lepelletier; ce fut lui qui, le 13 vendémiaire, fit battre le rappel dans cette section et dans plusieurs autres pour lui faire prendre les armes et marcher contre

1. Archives de Saône-et-Loire, L. Registre des arrêtés du directoire du département relatifs au séquestre des biens des émigrés (10 fructidor an III). Registres du district de Mâcon. Arrêtés du Comité de législation relatifs aux émigrés (24 thermidor an III).

2. L. Lex, ouvr. cité, p. 96. tellane, né en 1788, mort en 1862. 3. Alias des Plâtres, du Plat.

C'est de lui qu'est fils le maréchal de Cas

la Convention. Condamné à la peine de mort par contumace, après la défaite des insurgés, il prit la fuite; mais l'année suivante, le calme étant rétabli, il se constitua prisonnier, fut jugé contradictoirement et acquitté. En 1814, Louis XVIII le fit chevalier de Saint-Louis et de la légion d'honneur '. »

Il vendit ses biens au bout d'un an (1800), aux sieurs Pierre Deville et Pierre Lacroix, de Saint-Vincent-de-Reins 2, ClaudeMarie Sarquion, d'Amplepuis 3, et Antoine Lacharme, de

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Mais, à la requête d'un créancier, on procéda à une adjudication publique qui fut, le 10 février 1801, tranchée au tribunal de première instance de l'arrondissement de Mâcon en faveur de Pierre de Lamartine, ancien capitaine de cavalerie au régiment du Dauphin, chevalier de l'ordre de Saint-Louis, né et mort à

1. Dictionnaire de la Révolution française, p. Décembre-Alonnier, t. I, s. d., in-4, P. 443.

2. Rhône.

3. Id.

4. Armes « de gueules à deux fasces d'or accompagnées en cœur d'un trèfle de même. » Dans ses cachets, le poète substituait, nous ne savons pour quel motif, des bandes aux fasces.

5. Armes : « d'azur à trois flèches d'argent, au chef cousu de gueules chargé de trois glands d'or. » E. Révérend du Mesnil (Lamartine et sa famille, 1869, in-8, p. 55) donne les mêmes armes, mais en renversant l'ordre des émaux.

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