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sœur Saint-Augustin, s'était adjointe à elles, et la même année, demoiselle Marie Comte, de Tournus, était reçue postulante, avec une dot de 1.800 livres.

En vertu d'un traité passé avec les échevins, chaque religieuse payait une pension de 75 liv. (environ 250 fr.) moyennant quoi l'Hôtel-Dieu devait pourvoir à son complet entretien '. Quelques religieuses de chœur, non astreintes au soin des malades, vinrent peu à peu augmenter le nombre de la communauté, mais en payant le même chiffre de pension; si bien qu'en 1716 cette communauté comptait 26 religieuses, avec six servantes. En 1790, lorsque la Révolution les expulsa de l'Hôtel-Dieu, elles étaient au nombre de 21, y compris les sœurs converses.

III

Pour compléter cette étude sur notre ancien hôpital, il ne sera pas inutile de dire un mot de ses principales ressources.

le

La plus ancienne donation un peu remarquable fut celle des corées de la boucherie, dont j'ai parlé plus haut. Il fallut à plusieurs reprises maintenir ce droit aux corées, contre des bouchers réfractaires. En 1314, l'un d'eux est condamné par prévôt, Humbert de Bletterens, à rendre l'équivalent d'un demifoie qu'il avait vendu. Le 20 juin 1520, autre sentence contre des bouchers, pour la même cause. Finalement, les administrateurs passèrent amodiation de ce droit à un ou plusieurs bouchers, moyennant une somme annuelle, qui était, en 1607, de 180 liv., et en 1738, de 700 liv.2. C'était un revenu assez appréciable. J'ai indiqué ailleurs que le poids public de la ville avait été

1. Archiv. commun. BB. 118.

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GG. 179.

Voir aussi l'acte de l'établissement régulier des Religieuses, du 27 oct. 1663, aux Archiv. départ. G.

110.

2. Archiv. commun. GG. 169.

Minute 904. Étude de Me Gautheron.

donné à l'hôpital, en 1254, par un citoyen de Mâcon, nommé le Péageur. Son revenu était assez minime, puisqu'en 1648 il était amodié pour 36 liv. seulement à un particulier. Mais ce titre curieux nous donne le tarif des pesées, pour les blés destinés au moulin. De 9 à 18 coupes, « qui est l'asnée complette », il sera perçu 6 deniers à l'aller, et 6 deniers au retour de la farine; de 4 à 9 coupes, 3 deniers à l'aller et 3 au retour; pour ce qui n'excédera pas 4 coupes, il ne sera rien perçu 1.

Les donations de rentes, servis, terres, etc., faites aux pauvres de l'hôpital, se multipliaient dès les temps anciens, si bien que déjà, en 1400, un terrier de l'hospice contient la liste des rentes. ou servis dus dans 17 paroisses du Mâconnais, et 4 paroisses de la Bresse 2. Plusieurs maisons des rues Pavée et de Bourgneuf devaient également servis à l'hospice. L'une entre autres, amasagée, en 1344, à un bourgeois de la ville, moyennant 100 liv. d'introge, devait un servis annuel de 100 sols tournois, de demilivre de poivre, et demi-livre de gingembre. Une autre ayant été occupée indûment par un certain Étienne de Feurs, juriste, son exécuteur testamentaire, Jacques de Saint-Symphorien, chanoine, fut condamné, le 29 avril 1344, à faire peindre sur la façade de ladite maison un personnage représentant Étienne de Feurs à genoux, offrant un petit édifice à Notre-Dame, patronne de l'hôpital, auquel il avait légué la moitié de ses biens, sans doute comme restitution 3.

Mentionnons encore une maison que possédait l'hospice au delà du pont de la Saône, et dans laquelle étaient transportées ses denrées et redevances en nature. On voit par des lettres royales du 17 mars 1338, que le roi Philippe de Valois, « à la supplica

1. Minute 7849. Étude de Me Gautheron.

2. Arch. commun. GG. 160.

3. Ibid. GG. 157.

«< cion des povres rendus, des femmes gisans et des orphelins de « l'ostel Dieu de Bourgneuf de Mascon », l'exemptait de tout droit de sortie.

Les deux granges de Crêches et de Replonges, dont j'ai parlé ailleurs, assuraient encore à notre hôpital un revenu assez notable. Puis, quand les deux hospices de Saint-Jacques et de la Maladière lui furent unis, il y eut pour ses recettes une augmentation considérable. En effet, en 1400, la recette en argent, non comprises les redevances en nature qui avaient plus de valeur, n'était que de 20 liv., 12 sols, 7 deniers (à peine 300 fr., valeur métallique); en 1588, au contraire, la recette en argent des deux hôpitaux de Bourgneuf et de Saint-Jacques, non comprises les recettes en nature, est de 203 écus, 12 deniers 1.

Il va sans dire qu'à partir du XVIIe siècle les donations se succédèrent d'une manière incessante, depuis les plus modestes jusqu'aux plus opulentes, comme celle de Mgr de Tilladet, évêque de Mâcon, mort en 1731, qui nomma les pauvres de l'Hôtel-Dieu ses héritiers universels, et dont la succession, liquidation faite, assura aux hospices la somme d'environ 125.000 liv. 2. Peu après, deux membres de sa famille, dame Antoinette de Tilladet, et Emery de Tilladet, chevalier de Fimarcon, constituaient encore en faveur de l'Hôtel-Dieu, l'une une rente de 176 liv., l'autre, celle de 350 liv.

Il serait bien impossible de dresser une liste de tous les bienfaiteurs. Beaucoup de noms sont inscrits, comme en un livre d'or, sur des tablettes de marbre, à l'Hôtel-Dieu actuel; mais bien des noms y manquent 3. Qu'il me soit permis de citer deux ou trois donations qui avaient un but tout spécial.

1. Arch. commun. GG. 160.

2. Ibid. GG. 167.

3. On trouvera plus loin, dans la liste des recteurs, bien des donations anciennes.

En 1553 (4 novembre), dame Isabeau de Bourges, veuve d'Antoine Bernard, seigneur de Chaintré, fait un legs à l'hôpital pour assurer une dot de 10 liv. à dix filles pauvres, et celle de 5 liv. pour cinq autres filles, qui seront désignées par elle ou par ses héritiers.

En 1652 (8 juin), François Bullion, seigneur de Tramayes, capitaine de la milice de Mâcon, léguait au même hôpital la somme de ico liv., également pour doter des filles pauvres 1.

En 1665 (29 août), l'abbé Charles de Lingendes, héritier de l'évêque de Lingendes, son frère, en exécution de ses volontés, léguait à l'hôtel-Dieu 30.000 liv., à l'aide desquelles, chaque année, on assurerait un apprentissage à un garçon et une fille de la paroisse de Saint-Pierre, à un garçon et une fille de la paroisse de Saint-Étienne, le surplus de la rente étant consacré au soulagement des malades 2. On voit aux comptes de l'HôtelDieu, qu'en 1730 une somme de 800 liv. était employée en placements d'apprentis. De 1731 à 1790, la somme n'est que 400 liv. par an.

de

En terminant cette étude un peu longue, quoique incomplète, je veux la clore par ces paroles d'un critique au sujet de travaux similaires : « Ces études, dit-il, sont surtout œuvre de réparation <«<et de justice, car elles rappellent aux générations présentes, << trop oublieuses de semblables souvenirs, les noms des << hommes de bien auxquels le spectacle de la douleur ou de la << misère inspira tant d'utiles fondations. » J'ajoute que ces souvenirs sont encore pour tous un encouragement à aimer et à faire le bien.

1. Archiv. commun. GG, 165 et 166.

2. Ibid. GG. 275. — Ibid. BB. 120. Registre de Philippe Bourdon, secrétaire, fo 103.

IV

Il n'est peut-être pas inutile d'ajouter comme supplément à la présente étude une liste des anciens recteurs, extraite des Archives de l'hôpital (série GG.), et qui peut fournir quelques notes complémentaires. Cette liste est à peu près complète de 1257 à 1659.

Jean de Montigny, « magister hospitalis », reçoit, le 15 février 1257, de Hugues de Banens, chevalier, une terre sise à Crêches, près de la grange de l'hôpital.

Guillaume, recteur en 1260, reçoit des servis en Bresse.

Jean de Replonges, recteur en 1265, reçoit une vigne à SaintClément, par les mains de Guichard de Germolles, évêque de Mâcon.

Aymond ou Crai, recteur, est cité de 1270 à 1274.

Aymon de Davayé, prêtre, régit l'hôpital en 1285.

Morelle de Jancey, prêtre et recteur en 1287, reçoit une terre à Crêches, joutant le champ de Sainte-Cécile, qui est à Guichard de Germolles, donzel.

Guillaume Mosteiller, recteur, est cité de 1289 à 1309.

Aymon, recteur en 1313, a mis son sceau à un acte de l'hôpital Saint-Jacques (GG. 147).

Jean Darconcey, prêtre et recteur de 1313 à 1340, achète, en 1318, un pré à La Chapelle-de-Guinchay de l'hoirie d'Étienne de Layé, et reçoit diverses donations.

Jean Ravier (Raveri), recteur cité de 1340 à 1344. Il y a à l'hôpital des pensionnaires, ou Confrères, qui ont fait donation de leurs biens, et participent au rectorat, dans une certaine

mesure.

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