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Sciences et M. La Fleur pour leurs communications et envois, dont elle leur accuse réception.

M. Authelain rappelle que M. Perret, un de nos membres associés, a signalé à l'Académie l'existence de vestiges de sculpture datant du xve siècle dans l'immeuble en réparation situé rue Carnot, 8, et appartenant à M. Gondard-Merle. Il est heureux de faire connaître que, sur sa demande, M. Gondard a bien voulu offrir en don à l'Académie un de ces débris figurant l'avant-corps d'un chien et quelques autres fragments de niches. M. Authelain ajoute qu'il a fait immédiatement transporter ces morceaux de sculpture dans la cour de l'Hôtel Senecé. Sur sa proposition, une lettre de remerciements sera adressée à M. Gondard, au nom de l'Académie.

Les candidatures prises en considération à la séance précédente sont ensuite soumises au vote définitif et admises à l'unanimité des suffrages. En conséquence, MM. Dupasquier, Faitbie et Mallassagny sont proclamés membres associés correspondants de l'Académie.

L'ordre du jour appelle les lectures de MM. Maritain et Duréault. M. Maritain, désirant joindre à son étude sur les Dégénérés, de Michel Provins (Lagros de Langeron), une page de critique littéraire sur une autre œuvre récente du même auteur, demande que sa lecture soit reportée à une séance ultérieure, ce qui lui est accordé.

M. Duréault prend par suite la parole pour lire une étude de critique d'art intitulée Deux tableaux : les Vendanges en Mâconnais, par Léon Couturier, de Mâcon; le Soir en Charollais, par Jean Laronze, de Génelard. — M. Duréault présente d'abord M. Léon Couturier. Il rappelle que notre confrère et compatriote mâconnais, «< peintre du ministère de la marine », « qui a eu l'honneur envié d'être choisi par l'État pour peindre l'arrivée à Cherbourg des souverains de la nation amie et alliée », et récemment « décoré chevalier de la Légion d'honneur », vient de « terminer, pour un cercle de notre ville », un tableau représentant les Vendanges en Mâconnais. C'est « la primeur inédite de la forte expression de ce tableau qu'il apporte à l'Académie ». Après avoir mentionné les différentes critiques dont cette toile a été l'objet, M. Duréault présente le tableau à son tour et le rend tel qu'il le voit. Il dit le carrefour du chemin sous un jour de septembre à son déclin ; à gauche, grimpant sur le coteau, « des vignes plantureuses où sont éparpillés vendangeurs et vendangeuses », tandis qu'au bord du chemin un homme vide dans la benne les paniers pleins; à droite, le tinailler entr'ouvert avec son énorme pressoir et sa cuve dans laquelle

deux vignerons vigoureux vont verser la dernière benne pleine qu'ils portent suspendue par un pieu sur leurs épaules; puis, au milieu de la toile, le char, « de facture franche et toute de chic »>, sur l'avant duquel un vigneron remet en place les bennes vides. Ce tableau intéressant, conclut M. Duréault, « d'un bon dessin, d'un bon coloris, d'un bon rendu, donne l'impression d'un raccourci synthétique de l'œuvre virile des vendanges ». - M. Duréault aborde ensuite l'étude du tableau de M. Jean Laronze, le Soir en Charollais, qui est au Musée de Mâcon. Il salue dans notre confrère l'homme, l'ami personnel et l'artiste qu'il félicite d'avoir évoqué, dans ce Charollais si peu pittoresque d'apparence, un sentiment d'intimité touchante et de douce mélancolie ». Tel est son tableau le Soir en Charollais. « Sous un ciel doux, floconneux » et dans le crépuscule d'une « chaude journée de moisson » s'étend une plaine d'un ton uniforme, coupée de quelques arbres ou buissons, avec, au premier plan, « la fumée d'un feu de berger »; puis deux jeunes glaneuses, l'une debout, l'autre agenouillée « dans une jolie attitude de fillette ». Voilà tout le tableau de M. Laronze. «< Point d'action, point de scène » ; mais la toile est animée de l'âme de l'artiste et « il s'en dégage une impression sereine de sensibilité, de délicatesse et de poésie ».

Cette critique de salon, écrite avec finesse et esprit, est accueillie par d'unanimes applaudissements.

Le tirage au sort des lectures mensuelles pour l'année 1898 auquel il est ensuite procédé donne les résultats suivants :

Mars MM. Réty, Reyssié, de Benoist ;
Avril MM. Martin, Jacquier, Battanchon;
Mai MM. Virey, de La Chesnais, Bernard;
Juin MM. Authelain, Mangenot, Bouchard;
Juillet MM. Arcelin, le baron du Teil, Siraud;
Août MM. Lex, Gaudet, Lacroix;

Novembre: MM. l'abbé Canet, Plassard, Maritain;

Décembre: MM. Mgr Rameau, Durand, le marquis de Barbentane; Janvier 1899 MM. le baron de Buffières, Deton, Pellorce et le Dr Biot.

M. le Président, avant de clore la séance, signale à l'attention de l'Académie une étude de M. Siraud, insérée dans le Bulletin n° 85 de la Chambre de Commerce de Mâcon-Charolles-Tournus, sous ce titre : Les Chambres de Commerce et la Chambre de Commerce de Mâcon.

La séance est levée à 4 heures 1/4.

SÉANCE DU 3 MARS 1898

PRÉSIDENCE DE M. DURÉAULT, PRÉSIDENT

La séance est ouverte à 2 heures.

Étaient présents: MM. Authelain, de Benoist, Bernard, Dr Biot, Bouchard, Duréault, Gaudet, Lacroix, Lex, Mangenot, Maritain, Pellorce, Reyssié et Siraud.

S'étaient excusés: MM. Jacquier, Plassard et Réty.

A propos de la lettre d'excuses envoyée par M. Jacquier, M. Reyssié signale la brillante conférence que notre éminent confrère a faite tout récemment à Lyon. Il estime qu'il y aurait, pour notre Compagnie, un très grand intérêt à recevoir au moins communication de cette page d'éloquence de l'un de nos membres résidants les plus distingués qui est parmi les maîtres du barreau de Lyon. Il est pris note du désir exprimé par M. Reyssić.

M. de Benoist, qui est inscrit pour les lectures du mois, exprime le regret de n'avoir en ce moment aucune question de quelque utilité à soumettre à l'Académie; mais il espère pouvoir lui faire, en juillet probablement, une communication qui intéresse au plus haut point la culture viticole. Il poursuit en effet, de concert avec quelques viticulteurs du midi, des expériences sur le traitement du phylloxera et du mildiou, et il peut dire que dès cette année il a obtenu des résultats vraiment extraordinaires. Toutefois, avant de faire l'exposé de sa méthode, il croit bon, par prudence, d'attendre que des expériences nouvelles en aient définitivement confirmé l'efficacité. Vivement intéressée par les confidences de M. de Benoist, l'assemblée le félicite des résultats dès maintenant acquis, et s'associe de coeur à ses espé

rances.

M. le Secrétaire perpétuel fait alors connaître que M. Ponsard (Alphonse) a envoyé en hommage à l'Académie un roman historique intitulé l'Écrevisse; et que M. l'abbé Desroches, curé archiprêtre de Marcigny, et membre associé de l'Académie, vient de faire parvenir à notre Compagnie son manuscrit sur la Baronnie de Montpont (Saôneet-Loire). Mgr Rameau est prié de faire l'étude de l'ouvrage de

M. l'abbé Desroches et de consigner dans un rapport écrit le résultat de son appréciation.

M. Duréault présente ensuite, de concert avec M. Bouchard, la candidature au titre de membre associé de MM. le général de Monard, George (Henry), marquis de Sassenay et Baillet. - MM. Mangenot et Lex proposent également celle de M. Etienne (Georges).

M. le général de Monard, né à Autun, commandeur de la Légion d'honneur, ancien commandant de l'École Saint-Cyr, a été récemment appelé au commandement du 20° corps d'armée à Nancy.

M. George (Henry), né à Mâcon, docteur en droit, lauréat de la Faculté de droit, membre de la Commission extraparlementaire de la réforme hypothécaire, ancien chef du personnel de la Direction générale de l'Enregistrement et ancien administrateur à la même Direction générale, est administrateur honoraire de l'Enregistrement, officier de la Légion d'honneur et officier d'Académie. M. Lex recommande également la candidature de M. George.

M. le marquis de Sassenay, lauréat de l'Académie française en 1897, a publié d'intéressants ouvrages d'histoire les Brienne de Lecce et d'Athènes, Napoléon 1er et la fondation de la République Argentine, les Derniers mois de Murat, dont il fait hommage à l'Académie.

M. Étienne (Georges), docteur, agrégé des Facultés de médecine, secrétaire général adjoint du 3e congrès français de médecine interne, ancien chef de clinique médicale, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Nancy, a publié un ouvrage remarquable sous le titre de Les Pyosepticémies médicales, et divers mémoires de pathologie générale et de pathologie interne, qu'il offre en témoignage de respectueuse estime à notre Compagnie. — M. le docteur Biot recommande également la candidature de M. Étienne. L'Académie charge M. Biot d'apprécier l'œuvre de M. le docteur Etienne et de présenter, dans un compte rendu, l'exposé de ses observations.

M. Baillet, né à Valenciennes (Nord), officier de l'instruction publique, sociétaire de la Comédie-Française, a été lieutenant des mobiles de Saône-et-Loire en 1870.

Ces diverses candidatures sont prises en considération à l'unanimité des voix.

M. Lex a ensuite la parole. Il fait connaitre que M. Perret, l'artiste distingué qui est notre associé correspondant, offre à l'Académie la planche d'acier qu'il a gravée vers 1855 pour M. de Béost qui désirait en orner l'édition du poète Senecé, publiée cette année même par la

Bibliothèque Elzévirienne. Cette œuvre d'art très fine et très délicate représente le monument funéraire élevé dans l'église Saint-Pierre de Mâcon, par Brice Bauderon, père du poète Senecé, en l'honneur de sa famille (1849). Des remerciements sont votés à M. Perret pour son don gracieux et M. Lex est prié de rédiger, pour les Annales, une notice à l'appui de laquelle sera tirée la gravure de notre associé correspondant.

M. le Président rappelle que l'Académie avait précédemment voté un crédit de 500 francs pour l'achat de manuscrits de Lamartine à la vente Piat; il a aujourd'hui le regret de dire et l'Académie ne l'apprendra pas sans en être contristée que ces intentions pieuses auxquelles avaient bien voulu s'associer, par une promesse de concours, des esprits généreux, n'ont malheureusement pas abouti au résultat espéré les manuscrits mis en vente ont sensiblement dépassé, à l'adjudication, la somme dont nous pouvions disposer. — L'Académie partage les regrets de son président et le remercie de son initiative, bien qu'elle n'ait pas été couronnée de succès.

M. Reyssié signale l'apparition d'un nouveau livre sur Lamartine, i propos duquel il croit opportun de dire quelques mots. Ce livre, intitulé Lamartine poète lyrique, est de M. Zyromski, maître de conférences à la Faculté des lettres de l'Université de Bordeaux, et a fait l'objet d'une thèse de doctorat récemment soutenue en Sorbonne. C'est un nouvel hommage rendu au génie de notre grand poète et, à ce point de vue, l'Académie de Mâcon et M. Reyssié n'ont garde de se plaindre. Mais, dans cet ouvrage, M. Zyromski se fait, par esprit d'innovation, le protagoniste de théories qui, allant sans raison sérieuse à l'encontre des idées reçues, ont justement inquiété la critique. Déjà M. R. Doumic, dans un article feuilleton paru dans les Débats sous la date du 11 février dernier, protestait en reprochant à M. Zyromski d'avoir volontairement méconnu « ce que contient de juste le système de Taine », d'avoir remplacé les idées claires, les raisons, par des métaphores, et « ramené la critique à n'être qu'une analyse ou une description des œuvres, agrėmentée des artifices de la forme ». M. Reyssié, convaincu de la justesse de quelques idées qu'il a émises dans La Jeunesse de Lamartine a jugé de son devoir d'intervenir à son tour et il l'a fait dans un article publié sous la date du 22 février par le même Journal des Débats, dont il est, comme M. Doumic, un des collaborateurs. Mais, ne retenant volontiers du livre de M. Zyromski que la négation de l'influence des milicus, M. Reyssić paraît avoir surtout voulu réfuter sur ce point les idées de

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