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M. Duréault donne alors lecture d'une lettre de M. Georges Lecomte dans laquelle, rappelant l'origine bourguignonne de Puvis de Chavannes, l'auteur engage l'Académie à prendre l'initiative de l'érection d'une statue à cet artiste. Après discussion, il est décidé qu'il sera répondu à M. Lecomte que son idée est bonne assurément, mais que l'initiative doit être laissée soit à la ville de Lyon où est né Puvis, soit à la ville de Paris qui fut sa résidence choisie, soit même à Cuiscaux, dans le voisinage de laquelle se trouve la terre de Chavannes, et que l'Académie, de même qu'elle a souscrit pour le monument de Pasteur et d'autres illustrations françaises, ne manquera pas d'apporter son appui moral et matériel lorsque l'occasion s'en présentera.

Divers membres émettent l'idée d'exposer un médaillon de Puvis de Chavannes au-dessous des dessins qui nous seront envoyés.

M. Pellorce écrit qu'étant à Paris au moment des funérailles du grand artiste il a tenu à y assister et s'est inscrit sur le registre comme délégué de l'Académie de Mâcon. L'Académie remercie M. Pellorce de l'avoir représentée en cette circonstance.

M. le Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts invite les Sociétés savantes du département à prendre part à l'Exposition de 1900 et sollicite l'envoi de travaux ou de collections.

Une Commission, composée de MM. Arcelin, Lex et de Mgr Rameau, est nommée à l'effet d'étudier cette question et de donner en janvier les éléments de la réponse à adresser.

Dans le même ordre d'idées, M. le Ministre du Commerce adresse une circulaire relative aux insectes nuisibles et aux insectes utiles. - MM. Lacroix et Battanchon sont priés d'y répondre.

Une circulaire relative aux conditions comparées du travail dans la grande et la petite industrie est aussi envoyée par M. le Ministre du Commerce. M. Siraud est prié de s'occuper de cette question.

M. le Président lit une circulaire de l'Université de Dijon relative à la fondation d'un institut oenologique qu'elle se propose d'organiser avec musée relatif à la vigne, aux vins, etc. Cette question a été signalée déjà au mois d'août dans les procès-verbaux de l'Académie.

M. Duréault dépose sur le bureau un bloc de lave très curieux, à forme cristalline, provenant d'un volcan de l'île Bourbon et revêtu partiellement d'une plaque d'argent portant très finement gravés des vers adressés à Lamartine par un admirateur, Jean Piveteau, receveur des domaines à l'ile Bourbon. Cette plaque a été achetée à la vente

Lamartine par M. Desmazure, de Paris, notre associé, qui l'offre à l'Académie. Des remerciements seront adressés à M. Desmazure.

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M. Caron, notre associé, administrateur des manufactures de l'Etat, offre à l'Académie un Virgille virai an bourguignon, de 1831. C'est un recueil de poésies en patois bourguignon reproduisant un choix des plus beaux livres de l'Eneide, suivi d'épisodes tirés des autres livres, par M. Amanton. Cet ouvrage, assez rare et dont la valeur est augmentée par une reliure des plus riches, éveille une curiosité bien légitime. parmi les membres présents. L'Académie remercie M. Caron de ce don intéressant.

M. le Président donne lecture de deux sonnets de M. Sandre intitulés : Les Deux Drapeaux, dans lesquels l'auteur, membre associé de notre Société, chante parallèlement les gloires du drapeau qui était à la conquête d'Alger et de celui qui était à Malakoff.

M. de Sassenay adresse les copies des lettres dont il a été fait mention au procès-verbal de novembre. Elles sont confiées à M. Arcelin avec prière de vouloir bien faire un rapport qui guidera la détermination de la Commission des impressions.

M. Lex fait une très intéressante communication verbale et présente à la Société quelques objets provenant d'une trouvaille faite par M. Guittard, notre associé, à Crèches. Ce sont des débris de poterie et une magnifique épingle de tête en bronze, à patine bleu-verdâtre, très belle et très régulière, dont la tête largement aplatie porte sur le sommet des dessins circulaires et en croisillon. Ces objets ont été trouvés au lieu dit Des-Justices, près d'une voie antique conduisant à la Saône. M. Lex les considère comme étant d'origine gallo-romaine. M. Arcelin émet l'avis que l'aspect des poteries faites à la main et non au tour et l'ornementation de l'épingle rattacheraient ces débris plutôt à l'époque gauloise.

L'Académie a été vivement intéressée par cette communication et engage M. Lex à poursuivre les recherches qui pourraient conduire à une détermination précise.

M. Lacroix dépose sur le bureau une brochure de M. Aubertin, un de nos membres associés, sur Un docteur bourguignon, le Dr Lavirotte. M. Lacroix est prié de faire un rapport sur cette notice.

M. Durand demande la parole pour proposer au titre de membre titulaire, M. Lenormand, le savant organiste de Saint-Vincent, dont le talent hors pair est si justement goûté et a largement dépassé les limites de notre région. A des connaissances musicales profondes et

étendues, dont M. Lenormand a donné déjà de précieux témoignages dans de nombreuses compositions, l'artiste sait allier une plume des plus disertes. M. Réty, dans une chaleureuse improvisation, appuie fortement cette candidature qui, à la prochaine séance, sera soumise au vote de la prise en considération.

Puis M. le Président captive l'attention générale et charme toute l'assemblée en lisant trois poésies qu'il prend au hasard dans un recueil manuscrit. La Ferme, Rêverie, Hellas sont toutes trois empreintes d'un véritable souffle poétique incontestablement supérieur, où l'expression sobre et exacte, sans prétention ni banalité, forme une peinture saisissante. L'étonnement augmente lorsque, cédant aux sollicitations réitérées de ses confrères qui demandent le nom de l'auteur, M. Duréault annonce que ces vers sont l'œuvre d'un jeune homme, le fils de notre sympathique et savant confrère M. Battanchon. Tous ensemble adressent leurs sincères félicitations à M. Battanchon pour le talent de son fils si remarquablement doué.

L'ordre du jour appelle le vote pour le renouvellement partiel du bureau. Le nombre des votants est de 24, dont 9 sont représentés par des mandataires. Par 23 voix, l'Académie nomme M. Bouchard président pour l'année 1899, heureuse de lui témoigner ainsi sa reconnaissance et sa sympathie.

M. Duréault est nommé secrétaire perpétuel par 21 voix; le docteur Biot est maintenu par acclamation dans ses fonctions de secrétaire adjoint.

En termes élégants et chaleureux, M. Duréault remercie ses confrères de l'honneur qui lui est fait : « Tout en redoutant, dit-il, la lourde « charge qui va peser sur ses épaules, il s'efforcera, par son zèle et sa << bonne volonté, de répondre à la confiance qui lui est témoignée. »

En présence du développement croissant de nos publications et des charges considérables qui en résultent, le Bureau, justement inquiet de la difficulté de faire face aux frais d'impression, s'est demandé s'il ne serait pas opportun, pour la bonne gestion des finances de la Société, d'élever de 10 à 12 fr. la cotisation des membres associés.

Cette proposition soumise à l'assemblée provoque une discussion générale, où divers projets sont exposés; mais, vu l'heure avancée et le départ forcé de quelques membres, aucune décision n'est prise, et la question est renvoyée à une séance ultérieure dont on fixe la date au 15 décembre.

La séance est levée à 4 h. 1/2.

SÉANCE DU 15 DÉCEMBRE 1898

PRÉSIDENCE DE M. DURÉAULT, PRÉSIDENT

La séance est ouverte à 2 heures.

Étaient présents: MM. Battanchon, de Benoist, Bernard, Biot, Durand, Duréault, Gaudet, Lacroix, Lex, Mangenot, Mgr Rameau, Reyssié. S'étaient excusés: MM. Arcelin, Authelain, de Barbentane, abbé Canet, de La Chesnais, Deton, Jacquier, Maritain, Pellorce, Plassard, Réty, Siraud, Bon du Teil, Virey.

En l'absence du secrétaire perpétuel, la parole est donnée à M. le Dr Biot, secrétaire adjoint, pour la lecture du procès-verbal de la dernière séance, qui est adopté sans modification.

Le Dr Biot dépose sur le bureau la photographie de M. Delorme, notre associé.

M. Bourdon, avocat général près la cour d'appel de Lyon et notre associé, adresse en hommage à l'Académie un exemplaire d'un remarquable discours sur la Loi de sursis, son fonctionnement, sa réforme, qu'il a lu à l'audience solennelle de rentrée du 17 octobre 1898.

M. Lex dépose sur le bureau de l'Académie une plaquette sur GabrielFrançois Moreau, évêque de Mâcon, de 1763 à 1790, ami des arts, collectionneur et protecteur de Prudhon. Ce travail, très intéressant, a été lu à la réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements, tenue dans l'hémicycle de l'École des Beaux-Arts, à Paris, le 14 avril 1898.

M. Déchelette, un de nos membres associés, offre à l'Académie une plaquette sur les Chenêts gaulois à tête de bélier et le culte du Bélier dans les Gaules.-M. Lex est prié d'en faire une analyse.

Les candidatures au titre de membre associé de MM. Abord, Floret, de Gatellier, prises en considération à la dernière séance et soumises au vote définitif, réunissent l'unanimité des suffrages. En conséquence, M. le Président proclame membres associés MM. Abord, Floret, de Gatellier.

L'Académie est appelée à voter sur la prise en considération de la candidature de M. Lenormand annoncée à la dernière séance. Par 22 voix sur 26 votants, cette candidature est prise en considération.

Mgr Rameau donne lecture d'une note fort documentée sur l'ancien

Hôtel-Dieu de Mâcon, dans laquelle il retrace l'histoire des bâtiments qui ont successivement servi d'hôpital, les règlements alors en vigueur, le fonctionnement intérieur, etc.

L'Académie adresse à l'auteur de vives félicitations pour ses recherches qui ont le précieux avantage d'éclairer l'histoire du passé et de remettre au jour le nom d'anciens bienfaiteurs de la région.

M. Lex donne ensuite lecture d'une lettre très intéressante et d'un caractère tout intime, adressée par Lamartine, le 16 août 1861, à un de ses voisins de campagne. Cette lettre, datée d'une époque où le poète était aux prises avec les embarras d'argent les plus compliqués, est tout empreinte d'un optimisme surprenant qui montre une fois de plus combien le génie du grand homme était peu le génie des affaires et combien peu il a toujours eu le sens pratique de ses intérêts financiers.

Au nom de M. Picot, de Thoissey, membre associé, et en son propre nom, le Dr Biot fait une communication verbale sur un buste en marbre blanc, de facture romaine, découvert, il y a une quinzaine d'années, sur le territoire de Cormatin et qui doit faire le sujet d'un travail actuellement en préparation. Pour arriver à une attribution aussi exacte que possible de ce buste, ces messieurs l'ont fait reproduire en photogravure, grandeur naturelle, en ont envoyé une épreuve à tous les conservateurs des musées de France et de l'étranger, aux amateurs d'archéologie et aux artistes les plus connus. Aussitôt que les réponses. seront arrivées ils feront un dépouillement de cette espèce de plébiscite et présenteront à la Compagnie un travail sur ce sujet.

A la séance du 1er décembre dernier, tout en se félicitant du nombre croissant de nos associés et de leur activité à nous adresser des travaux, M. le Président avait exposé les appréhensions du bureau relatives à l'accroissement des frais d'impression de nos Annales. On avait pensé qu'il serait peut-être opportun d'augmenter un peu le chiffre de la cotisation de nos associés; mais la question n'avait pu être tranchée, vu son importance qui demandait une étude et une réflexion approfondies, et vu le nombre trop restreint de membres alors présents. M. le Président soumet de nouveau cette question à ses confrères et demande quelle est à ce sujet leur appréciation.

Différentes opinions sont successivement émises et une discussion variće se déroule pendant un temps assez prolongé sans qu'aucune conclusion ferme puisse être formulée. La décision définitive est renvoyée au 5 janvier.

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