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Société des Sciences Morales, des Lettres et des Arts de Seine-et-Oise.

PROCÈS-VERBAL

DE LA

SÉANCE SOLENNELLE DU 9 AVRIL 1847.

La Séance est ouverte à sept heures et demie. M. LE ROI, Président, s'exprime en ces termes :

MESSIEURS,

Chaque année, dans votre séance solennelle, vous entendez le premier Magistrat de notre département (1) témoigner par quelques paroles pleines de bienveillance, tout l'intérêt qu'il prend aux travaux de la Société. Vous regretterez donc comme nous que d'importantes occupations ne lui aient point permis de venir présider cette séance.

En prenant aujourd'hui la parole, je dois, avant tout, vous exprimer toute ma reconnaissance. Appelé par vous pour la seconde fois à l'honneur de la présidence, je ne

(1) M. Aubernon, Pair de France, Conseiller d'État, Président d'honneur de la Société.

saurais à quoi attribuer cet excès de bienveillance de votre part, si, dans les douces relations qui existent entre tous les membres de notre Société, je n'avais appris à connaître toute votre indulgence et votre disposition à récompenser le zèle au défaut du mérite.

Les travaux de cette année n'ont point été au-dessous de ceux des années précédentes, et le Compte-Rendu que vous allez entendre vous montrera que cet amour de l'étude, cause première de notre association il y a treize ans, ne s'est point ralenti. Si la nomination de votre Président peut avoir quelque heureuse influence sur la marche de vos travaux, celle du savant et spirituel collègue auquel vous venez d'en confier la direction vous est un sûr garant que l'année qui va s'ouvrir ne le cédera sous aucun rapport aux années antérieures.

Un usage, établi dès l'origine de notre Société, imposait à son Président l'obligation de lui parler de ses travaux de l'année; mais depuis que ce soin a été confié à son Secrétaire, mes honorables prédécesseurs ont remplacé ce Compte-Rendu par le développement de quelque haute question de philosophie, de morale ou de littérature.

Je vous l'avoue, Messieurs, c'est une tâche difficile à remplir que de vous parler après tant de collègues distingués; et d'ailleurs quel sujet choisir qui ait assez d'attrait pour tenir vos esprits attentifs après le souvenir des discours remarquables de mes prédécesseurs?

Que pourrait-on dire, en effet, qui vous intéressât, lorsque vous vous rappelleriez les hautes portées philosophiques, les aperçus fins et ingénieux des Questions de Philosophie, de Littérature et d'Art au XIX. Siècle, par M. Théry, et de la Philosophie dans ses rapports avec les Sciences Morales, la Littérature et les Arts, par M. Bouchitté; les sages conseils donnés dans un style

si gracieux du Discours sur le Devoir imposé à l'homme de cultiver et de perfectionner ses facultés intellectuelles et morales, par M. l'abbé Caron; les aperçus de philosophie et de morale pratique du Principe de l'Éducation, par M. Théry; les considérations si remarquables, exprimées dans un langage si précis et si philosophique du Discours sur l'Union qui doit désormais exister entre le Pouvoir et les Hommes d'intelligence, par M. Bouchitté; les considérations non moins remarquables de M. Anquetil, sur l'État de la Littérature actuelle, les réflexions pleines de vérité et traitées de main de maître, sur la Tendance actuelle des BeauxArts, par M. Boisselier; enfin, l'élégance du style et la justesse des pensées de M. Ploix, dans l'examen de cette question la Littérature est-elle l'expression de la société?

Telles furent mes réflexions lorsque j'arrêtai mes pensées sur le devoir qui m'était imposé par l'honneur de la présidence.

J'eus un instant l'idée d'offrir à vos méditations une question qui rentrait dans le cercle des communications que j'ai souvent faites à la Société : de quelle valeur peut être la connaissance de l'histoire particulière des diverses localités d'un pays, pour l'étude de son histoire générale? Puis, précisant davantage ce sujet, j'aurais pu l'appliquer à Versailles et au siècle de Louis XIV, et redresser ainsi, à l'aide de certains détails de l'histoire particulière de notre ville et de la vie intime du grand roi, les erreurs de quelques jugements portés sur ce prince, d'après les écrits également inexacts de ses adulateurs ou de ses ennemis. Mais, Messieurs, les développements qu'entraînait nécessairement une pareille question, dépassaient de beaucoup les limites d'un simple discours; et tout en conservant

l'espoir de vous en entretenir un jour, j'ai dû y renoncer aujourd'hui. Vous m'excuserez donc si, abandonnant les usages de mes devanciers, je viens reprendre devant vous le modeste rôle de chroniqueur.

J'ai pensé que l'histoire si peu connue de notre ville pourrait encore vous offrir quelque intérêt, et je me suis décidé à venir vous raconter l'un de ses épisodes.

1

En conséquence, je vous demande la permission de changer l'ordre habituel, et de donner d'abord la parole à M. le Secrétaire, pour la reprendre lorsqu'il aura terminé la lecture de son Rapport sur les travaux de l'année.

M. ANQUETIL, Secrétaire, donne lecture du Rapport suivant sur les Travaux de la Société depuis le 1. Avril 1846 jusqu'au 1. Avril 1847.

er

MESSIEURS,

er

Analyser vos travaux de toute une année, c'est rédiger pour vous et pour l'auditoire inaccoutumé que vous avez convié à cette séance, un résumé succinct de quarante procès-verbaux : tâche ingrate pour votre Secrétaire, à ́ qui la concision est imposée comme premier devoir, et qui ne put le remplir qu'en se condamnant à une triste aridité. J'essaierai donc seulement d'éviter de trop brusques transitions, et de vous conduire par degrés des spéculations philosophiques jusqu'aux productions plus attrayantes de la poésie.

M. VACHEROT, notre correspondant, vous a communiqué deux fragments dont l'un se rapporte à la philosophie

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