• Enfanta ton génie et tes premiers essais; Notre gloire fut ton baptême. D Pourtant l'art n'avait pas seul captivé ton cœur ; De vœux s'élançant purs à la voûte éternelle, Puis arriva le jour où ton cœur se donna ; O princesse, ton front ne fut point couronné Et tu devais tomber par un trépas fatal, Dans ton timide essor vers la sphère immortelle, Fleur délicate, éclose au soleil du midi, a Neuilly n'a-t-il donc plus assez de doux ombrages? «Nos vallons appauvris n'ont-ils plus de ruisseaux ? Le pampre est-il séché sur les flancs des côteaux? • Voudrais-tu respirer l'ardeur orientale .De ce soleil fécond qui vit tes premiers pas, . Un abri contre nos frimas? » Oui, des climats plus doux vont rendre à ta corolle De ses vives couleurs la brillante auréole. O joie ! elle renaît! Italie au ciel pur, Soleil chaud, diamant d'un immobile azur, D'un foyer qui s'éteint rallumez-vous la flamme? Le ciel de l'Italie usait en quelques jours D'un flambeau qui meurt pour toujours. La France unit son deuil au deuil des Tuileries: α « Ah! tu l'avais prévu, princesse infortunée; Ta voix avait déjà pleuré ta destinée, • Comme un cygne mourant au chant mélodieux. Lorsque ton pied quitta le sol de tes aïeux, « Dans le fond de ton cœur l'espérance était morte. Sur la reine ta sœur longtemps fixant les yeux, a Tu lui dis, mais en vain ta voix crut être forte : Chère Louise, adieu! tu ne m'oublieras pas ! » « Ce cri que la douleur arrachait à ton ame, « C'était l'instinct secret qui te parlait tout bas; Et l'heure a donc sonné! c'en est fait! ô Marie, Lys à peine entr'ouvert et soudain refermé, Tu vois s'évanouir, au matin de la vie, Les rêves fortunés de ton naissant génie! En vain, mêlant leurs pleurs, Wurtemberg et Nemours, Marie, à son destin saintement résignée, Et regardant son frère avec un doux souris : Avez-vous, lui dit-elle, encor quelque espérance? « Non ! j'ai lu la réponse en ton morne silence. « O mon Dieu, veillez sur mon fils!» Alors les yeux levés vers la céleste voûte, • Couvrant le crucifix de ses baisers fervens, « Cet ange au ciel rendu sembla chercher sa route, Et quitta pour jamais la terre des vivans. «Partez donc, noble esprit, cœur pur, blanche colombe; « Suivez les séraphins dans leur vol glorieux; « Sur leurs ailes d'azur qu'il vous portent aux cieux « Quand nous pleurons sur votre tombe! » MESSIEURS, LES choses qui sont bonnes en elles-mêmes passent bientôt en usage, sans qu'il soit nécessaire de les prescrire. Telle est la tâche de rendre compte de vos travaux pendant l'année écoulée, par celui que vous avez appelé à l'honneur de les présider. A la fin de la première année de cette Société, celui de nos collègues qui l'a si bien servie de son esprit éclairé, de sa main ferme dans l'organisation et de son intelligente persévérance, vous montra le chemin déjà parcouru, et quelle était la route nouvelle qu'il fallait suivre. Ceux qui lui ont succédé à la présidence n'ont pas négligé de suivre cet exemple, et pour ma part, je n'aurai garde de ne pas l'imiter aussi; car c'est un de ces bons usages dont on peut dire avec confiance: s'il n'cût été établi, il aurait fallu le créer. En effet, Messieurs, tout individu, comme toute réunion d'hommes, toute société, quel que soit son but, doit se rendre compte du passé, non seulement pour ne pas l'oublier, mais encore pour mieux assu |