les limites trop étroites que la politique établit. M. Huot a honoré son pays et les deux Sociétés des Sciences naturelles et des Sciences morales de Versailles, par ses connaissances profondes et par un zèle à toute épreuve.

M. Théry, proviseur du collège, après avoir été décoré pour de longs services rendus à la jeunesse, du signe auquel le pays reconnaît ceux qui se sont montrés utiles à ses intérêts, a mérité cette année l'un de ces prix que le Génie de la bienfaisance, Monthyon, a créés, pour continuer ici-bas, même après sa mort, l'œuvre admirable. de toute sa vie. M. Théry, dans son ouvrage intitulé: Conseils aux Mères pour l'éducation des filles, a montré qu'il avait senti l'importance de soigner l'éducation des femmes pour que, plus tard, celle des hommes s'en ressentît; et une royale approbation est venue lui garantir la reconnaissance de toutes les bonnes mères de famille. Le troisième de nos collègues, vous l'avez tous nommé, Messieurs, c'est le doyen de nos assemblées, M. l'abbé Caron, que les souvenírs du Roi sont venus chercher dans la retraite, pour récompenser en lui un dévouement si long et si varié à tout ce qui est utile. — Si une famille est toujours heureuse et même un peu fière lorsque quelques-uns de ses membres se distinguent, que nos trois collégués permettent à notre Société de prendre la part qui peut lui revenir des distinctions honorables qu'ils ont

reçues.

Je vais, Messieurs, quitter cette place de président à laquelle vous avez bien voulu m'appeler il y a une année. Alors je vous exprimai ma reconnaissance pour un choix qui m'était si honorable, et qui prouvait chez vous une noble et sage indépendance d'anciens et d'absurdes préjugés. Ne croyez pas, Messieurs, qu'une année ait épuisé en moi ce sentiment de satisfaction et de grati

tude; d'ailleurs, Messieurs, vos dernières élections (') ne prouvent-elles pas que vos dispositions n'ont pas plus changé que les miennes? Ce que j'ai éprouvé alors, je l'éprouve encore aujourd'hui ; et votre bienveillance, pendant cette année, est venue l'accroître de tout ce que l'expérience de chaque jour apporte de confiance avec

elle.

(1) Le 29 Janvier ont eu lieu, pour le renouvellement des fonctionnaires de la Société, les nominations suivantes : Président, M. LE ROI; - Vice-Présidents, M. NELSON VORS, président sortant, et M. FRANCK; Trésorier et Bibliothécaire, M. CHAMBELLANT; Vice-Secrétaires, M. BOISSELIER et M. ANQUETIL; Conservateur des objets d'art, M. BOISSELIER; Membres de la Commission réglementaire, M. l'Abbé CARON, M. Eugène DE BOUCHEMAN, M. BOUCHITTÉ, M. THERY et M. PLOIX, Le Secrétaire-perpétuel est M. B. DE BALZAC.

Du Jeudi 26 Mar 1840.

LA Séance est ouverte à huit heures du soir, en présence des Autorités de la Ville et du Département qui y avaient été invitées.

A l'ouverture de la Séance, M. Le Roi, Président annuel, donne lecture d'une lettre par laquelle M. Aubernon, Préfet du Département, Président honoraire, exprime le regret de ne pouvoir présider la réunion; il en est empêché par les obligations de ses hautes fonctions.

M. Le Roi s'exprime ensuite en ces termes :

MESSIEURS,

Nous sommes d'autant plus fâché de l'absence du premier magistrat du département, qu'elle nous prive d'entendre l'un de ces discours intéressants qui s'échappent si facilement de sa plumé élégante, et que sa présence eût augmenté la solennité de notre petite fête de famille. Dès les premiers jours de sa formation, la Société des Sciences morales de Seine-et-Oise sentit la nécessité de ces