celui dont on a admis l'existence jusqu'à ce jour. Un produit semblable ne devrait renfermer que des fibres pures de coton à l'exclusion de toutes autres, et ce cas ne se présente pas. Nous croyons même pouvoir dire qu'il serait plus difficile de fabriquer du papier avec de la bourre de coton qu'avec des chiffons, aucune substance, dans la nature, ne fournissant la cellulose à un état aussi pur et aussi favorable à la manutention que la toile usée. En outre, cette matière n'a point de valeur intrinsèque; voilà pourquoi, en se plaçant au seul point de vue technique, il est fort peu probable qu'on ait commencé par utiliser la bourre de coton pour passer ensuite aux chiffons. Quelques-uns des papiers analysés (no 49, 60 et 83) renferment des fibres d'autres végétaux, graminée et bambou, qu'il est difficile de déterminer et sur la provenance et le mode d'emploi desquels nous ne saurions nous prononcer. Il est malaisé de distinguer au microscope les fibres de lin de celles de chanvre; elles ne diffèrent guère entre elles que par les dimensions plus faibles des premières; aussi n'avons-nous pas attaché à cette distinction une grande importance, tant il est vraisemblable que les chiffons de lin auront été habituellement mêlés, sous tous les climats, en proportions variables, à ceux de chanvre. Ce point n'a du reste aucun intérêt, la discussion ne portant que sur la question de l'emploi de la bourre de coton dans la fabrication ancienne du papier, question que nous estimons maintenant résolue. Encore un mot. On a cité quelquefois des documents sur papier aussi anciens et même plus anciens que ceux qu'il nous a été donné d'examiner. Dans le nombre, il en est deux qu'il faut mentionner. L'un est le manuscrit grec n° 990 (ancien n° 2889) de la Bibliothèque nationale de Paris, que Montfaucon1 indique comme étant de l'an 1050 et qui est, en réalité, de 1030; l'autre est l'évangile de Saint-Marc, à Venise, dont nous avons déjà parlé, que l'on attribue généralement au VIII° siècle et qui, étudié par Maffei et par Montfaucon, a été tenu par le premier pour du papier de coton, et par le second pour du papyrus d'Égypte3. Ces deux documents, après examen, se sont trouvés être en parchemin1. 1. Voyez Dissertation sur le papyrus, etc., dans les Mémoires de littérature de l'Académie des inscriptions et belleslettres de 1718 à 1725. Paris, 1729, tome VI, p. 592. 2. Voyez Istor. diplom., p. 78 et 79. 3. Voyez Dissertation sur le papyrus, etc., et Paléographie grecque, livre I, chap. I. 4. Voyez, pour l'évangile de Saint-Marc, à Venise, un article de M. V. Joppi intitulé: le Sacre reliquie della chiesa patriarcale d'Aquileja, dans l'Archivio storico per Trieste, l'Istria e il Trentino, vol. III (1885), fasc. 3-4; puis Molini, De vita et lipsanis S. Marci, Rome, 1864, p. 87; enfin Bethmann, dans Neues Archiv der Gesellschaft für ältere deutsche Geschichtskunde, 1876, II, p. 112. En date de Vers 1319. 1346. 1356. 1357. 1364. 1401. 1403. Apparence du papier. Force moyenne, nuageux par transparence, gris-jaune, non lisse, format de 40/60 centimètres, pontuseaux espaces d'environ 5 cent., vergeures indistinctes espacées d'environ 1 1/4 millimètre, filigrané à la couronne'. Force moyenne, nuageux par transparence, non lissé, jaunâtre; format 30/45 cent., pontuseaux espacés d'environ 6 cent., vergeures indistinctes, espacées d'environ 3 mill. Force moyenne, uni par transparence, assez blanc, non lissé, format rogné de 28/42 cent., pontuseaux invisibles, vergeures indistinctes, espacées d'environ 2 1/2 mill., filigrané aux deux cercles2. Force moyenne, nuageux par transparence, jaunâtre, non lissé, format rogné de de 28/42 cent., pontuseaux espacés d'environ 2 1/2 mill., filigrané à la tête de bélier 3. Force moyenne, assez uni par transparence, jaunâtre, non lissé, format rogné de 29/43 cent., pontuseaux invisibles, vergeures espacées d'environ 2 1/2 mill., filigrané aux deux cercles 4. Mince, assez uni par transparence, non lissé, grís-jaunâtre, format 30/43 cent., pontuseaux irrégulièrement espacés d'environ 4 cent., vergeures espacées de 2 1/2 mill. environ, avec traces de vergeures fines intermédiaires; filigrané à la feuille de trèfle 5. Résultat de l'analyse. Chanvre, avec environ 1/8 de lin. Collage à la gélatine; resine assez abondan te. Chanvre mal roui; résine assez abondante. Chanvre mal roui, fibre bien battue et très brisée. Chanvre mal roui, fibre pure; résine assez abondante. Chanvre; présence de résine. Chanvre, avec quelques rares fibres de coton; présence de ré sine. Chanvre, avec quelques rares Force moyenne, uni par transparence, blanc, non lisse, format de 30/43 cent., pontuseaux indistincts, vergeures espacées d'en-fibres de coton; viron 2 1/2 mill., filigrané à la fleur de lis. présence de ré 4. Voir aux planches le n° 5. 5. Voir aux planches le n° 6. 6. Voir aux planches le n° 7. sine. |