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les établissements d'humanité. Il fonda une société d'humanité en Moravie, et des établissements de secours à Brunn et à Prague. Il fut un des mem. bres les plus actifs et les plus influents de la société humaine de Londres, et y appuya puissamment les mé moires que les docteurs Antoine Fothergill et Pope présentèrent au concours ouvert sur les moyens de sauver les noyés. Comme on s'occupait beaucoup, en Allemagne, du danger d'enterrer les personnes vivantes, il recueillit les faits les plus importants sur cette matière et publia en allemand: Courte méthode pour rappeler à la vie toutes les personnes atteintes de mort apparente, Vienne, 1791, in-8°. Il traduisit lui-même ce livre en plusieurs langues et le distribua partout gratuitement. Il en adressa une traduction française à l'assemblée constituante qui lui décerna d'honorables éloges. Dans ses voyages en Turquie, en 1795-97, il s'occupa, avec un zèle admirable, des moyens de prévenir et de guérir la peste, et s'exposa pour cela à de grands dangers. Il fit imprimer, sur les moyens de guérison employés dans l'hôpital de SaintAntoine à Smyrne, un rapport où il recommande les frictions d'huile d'olive sur tout le corps, comme un remède préservatif et curatif, d'une efficacité certaine. Malheureusement les résultats obtenus depuis n'ont pas répondu à ses promesses. Les frictions d'huile d'olive ont été employées avec peu de succès dans la peste qui régna à Malte, en 1812. La vaccine, celte découverte si précieuse ne pouvait manquer d'exciter le zèle philantropique de Berchtold. Il usa de toute son influence pour en favoriser la propagation, et vaccina lui-même un grand nombre de personnes. En 1805, les

habitants des montagnes des Géants ayant été affligés d'une famine, Berchtold ouvrit pour eux une souscription, à laquelle il contribua pour des sommes considérables. Il parcourut l'Autriche pour recevoir lui-même les offrandes, et fit venir des contrées éloignées du seigle et autres moyens de

subsistance à l'effet de secourir ces infortunés. Sa principauté de Buchlau, en Moravie, était surtout le lieu où il répandait ses bienfaits à pleines mains sur l'humanité souffrante. En 1801, il institua dans son château de Buchlovitz une école d'instruction pour la jeunesse. Plus tard, lors de la sanglante bataille de Wagram, il convertit ce château en un hôpital pour les malades et les blessés des armées autrichiennes. Il y prodigua lui-même des soins à ces malheureux, avec un zèle dont il fut victime. Une fièvre typhoïde s'y étant développée, il crut pouvoir la braver comme la peste d'Orient, mais il en fut atteint et mourut en 1809. On a souvent appelé le comte de Bercthold le Howard de l'Allemagne. Bættiger dit que si l'on veut établir un parallèle entre ces deux grands hommes, on ne doit pas oublier que l'activité du philantrope allemand embrassait une sphère beaucoup plus étendue, qu'il communiquait ses vues de bienfaisance soit de vive voix, soit par écrit, avec beaucoup plus de promptitude et de facilité. Outre les ouvrages que nous avons cités, Berchtold a publié des Tables dans lesquelles il donne aux artisans et aux gens de campagne des avertissements sur les dangers qui menacent leur santé et sur les moyens de s'y opposer, Vienne, 1806, in-fol.

G-T-R. BERCKEL (THÉODORE-VICTOR Van), vit le jour à Bois-le-Duc, 21 avril 1739. Sa famille, l'une

le

des plus anciennes de cette ville, était ca holique romaine, et avait été ruinée par les révolutions qui dépouillent si souvent le mérite et la vertu pour enrichir le vice et l'intrigue. Le jeune Van Berckelmontra, dès sa plus tendre enfance, un goût prononcé pour le dessin ; et après avoir fait dans cet art des progrès rapides et remarquables, il s'appliqua à la gravure en médailles chez un nommé Marme, graver à l'hôtel de la monnaie qui existait à Clèves. Il se maria, alla s'établir à Rotterdam, s'initia, sans doute, à l'aide de son génie, dans les secrets de son art, et commença à établir sa réputation. Il avait trente-sept ans (en 1776), lorsqu'un prince, aimant et cultivant lui- ème les beaux-arts, s'étant formé un cabinet de méd illes dont Ghesquière ( ce nom, XVII, 278) a rédigé le catalogue, le duc Charles de Lorraine, si cher encore aux Belges, le fit venir à Bruxelles. Il voulait que la gravure eu médailles atteignît chez les Belges la perfection où Hedlinger l'avait portée en Allemagne; et il choisit à cet eftet Van Berckel qui s'était formé à l'école de cet artiste. On s'aperçut bientôt que la monnaie lui était confiée: le plus beau de ses ouvrages est la médaille portant l'ffigie de son illustre Mécène. Mais, malgré la protection dont il jouissait à Bruxelles, Vanerckel ne cessait de regretter la Hollande ; car il paraît qu'il ne trouva point à cette cour la fortune dont il se croyait assuré dans son pays natal. Lor que les Français firent la conquête des Pays-Bas en 1792, il accompagna dans leur retraite les autorités autrichiennes, fut pendant quelque temps attaché à l'hôtel des monnaies à Vienne, avec le titre de graveur en second, et obtint enfin une chétive pension. Découragé

de voir ses talents si mal récompensés, il revint dans le sein de sa famille en 1805 et se fixa à Bois-leDuc, où il mourut le 19 sept. 1808. Les 11 et 12e livraisons du sixième volume du Messager des sciences et des arts, publié à Gand, contiennent une notice sur Van Berckel ornée de son portrait, et suivie de la liste de ses médailles ainsi que de celles qu'on lui attribue. R-F-G.

BERCKHEIM (le baron SIGISMOND FRÉDÉRIC DE), né à Ribe auvillé, près Colmar, le 9 mai 1775, d'une famille protestante, entra fort jeune dans la carrière des armes, devint en 1793 officier de cavalerie, et parvin en 1809 au grade de colonel du premier régiment de cuirassiers. Il fit à la tête de cette belle troupe les campagnes de Prusse et de Pologne, et se distingua particulièrement aux batailles de Heilsberg et de Friedland, puis à celles d'Eckmuhl et de Wagram. Nommé général de brigade après la paix de Vienne, il fut encore chargé de commauder les cuirassiers dans la camgne de Russie, en 1812, et se signala de nouveau à Borodino, à Polotzh et surtout aux rives de la Bérésina, où il exécuta très-à-propos une charge brillante qui sauva Napoléon et les débris de son armée. Nommé lieutenant-général, le 3 sept. de l'année su vante, il fit en cette qualité la campagne de Saxe, et commanda un corps de cavalerie à Dresde et à Leipzig. A l'époque de l'invasion de la France, en 1814, l'empereur lui confia le commandement des gardes

d'honneur et la levée en masse du déparlement du Haut Rhin, opération dangereuse et que les circonstances rendirent impossible. Après la chute de Napoléon, le baron de Berckheim se soumit au gouvernement royal et

se

fut nommé en même temps chevalier de Saint-Louis et commandant du département du Haut-Rhin. Lorsque Bonaparte revint de l'île d'Elbe, en 1815, Berckheim n'hésita pas à ranger sous ses drapeaux ; et il commanda, dans la courte campagne des cent jours, les divisions de réserve sur le Rhin. Après le second retour des Bourbons, il ne cessa pas d'être employé, et fut particulièrement accueilli du duc d'Angoulême, qui le fit nommer inspecteur - général de la cavalerie. Il avait été élu, à la même époque, par le département du Haut-Rhin, membre de la chambre des députés, et il y vota constamment avec le parti de l'opposition, sans jamais paraître à la tribune. Berckheim est mort à Paris, le 28 décemb. 1819. Le général Paultre de la Motte, son ami, prononça sur sa tombe un éloge qui fut inséré dans le Moniteur.

M-D j.

BERCY ou BERSIL (HUGUES DE). Voy. BERZE, ci-après.

BERENDS (CHARLES-AUGUSTEGUILLAUME), médecin, né à Anklam, petite ville du nord de la Prusse, en 1753, fit ses études à l'université de Francfort sur l'Oder, où il fut reçu docteur en 1780. Il obtint une place de professeur en 1788. L'université de Francfort ayant été transférée à Breslaw en 1811, Bérends y fut aussi professeur ; et quelques années après il vint à Berlin occuper la chaire de clinique et de thérapeutique spéciale. Il y jouit d'une grande réputation; mais son état maladil interrompit souvent le cours de ses leçons, pendant les dernières années de sa vie ; et il mourut vers 1826. Le docteur Sundelin, son élève, qui le remplaçait comme professeur de clinique, a publié après sa mort ses leçons de médecine pratique. Elles sont intitu

lées : Vorlesungen ueber praktische Arzneiwissenschaft, herausgegeben von Karl Sundelin, Berlin, 1827-1829, 9 vol. in-8°. Ces leçons forment un des ouvrages les plus étendus qui aient été publiés en Allemagne sur la médecine pratique. Les trois premiers volumes traitent de la séméiotique, des fièvres et des inflammations. Les autres maladies sont classées d'une manière assez arbitraire dans les volumes suivants. Cet ouvrage ne provient point de ses manuscrits, mais des cahiers copiés à ses cours, par l'éditeur qui y a ajouté des notes. Le docteur Stosch a' fast imprimer en latin les œuvres posthumes du professeur Berends, Berlin, 1829-1830, 2 vol. in-8°. Ces deux volumes contiennent un traité des maladies consomptives, et un com mentaire sur les aphorismes d'Hippocrate. Il n'avait publé pendant sa vie qu'un petit nombre de dissertations, savoir: I. Dissertatio inauguralis sistens vomitoriorum historiæ periculum, Francfort sur l'Oder, 1780, in-4°. II. Sur l'instruction des jeunes médecins au lit du malade, Berlin, 1789. in-8° (en allemand). III: Dissertatio de suffocationis signis, Francfort 1793, in-8°. IV. De lethalitate vulnerum absoluta atque relativa, Francfort, 1800, in-4o. V. De dubio plica polonicæ inter morbos loco, Francfort, 1801, in-4°. Il existe encore quelques mémoires de cet auteur dans divers recueils périodiques de l'Allemagne. G-T-R.

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BERENGER (RICHARD), littérateur anglais, né en 1720, avait le titre d'esquire, et en effet était intendant des écuries du roi Georges III. Ses occupations ou, pour mieux dire, les occupations de ses subordonnés lui inspirèrent un traité

intitulé The History and art of Horsemanship, Histoire et principes de l'art du palefrenier, 1771, 2 vol. in-8°, avec planches. L'historique de cet art qui est pris par l'auteur dans son acception la plus large, et qui embrasse tous les soins à donner aux chevaux et tout le parti que le luxe peut tirer du cheval, occupe le premier volume tout entier. Sir Richard y fait preuve d'une érudition variée, quoique ses citations ne soient pas toujours aussi nécessaires que savantes et aussi probantes que nom. breuses. Le célèbre critique Johnson, qui ne prodiguait pas la louange, appelle sir Richard Berenger le type de la véritable élégance. C'est moins sans doute à son Histoire de l'art du palefrenier qu'à ses poésies, qu'il dut cette qualification un peu emphatique : celles-ci se trouvent dans la collection de Dodsley. On y remarque en effet beau coup d'élégance et de simplicité. On a encore de Berenger trois bons articles dans le Monde (The World), nos 76, 156, 202. Il mourut le 9 septembre 1782.

P-OT.

tions d'Horace et des classiques italiens ; et enfin avec M. Crignon, auteur de la traduction des Vers à soie, poème de Vida, que Bérenger a insérée dans les Soirées provencales. Il remporta le prix de poésie en 1781, à l'académie de Rouen par une Epitre à mes livres, où l'on trouve des détails agréables et quelques vers bien tournés. Sorti de l'Oratoire avec une pension de quatre cents francs, il vint à Paris, fut placé comme instituteur chez le duc de Valentinois, et obtint la place de censeur royal. Il consacrait ses loisirs à faire des vers qu'il publiait dans les journaux et les almanachs. En 1786, il inséra dans le Journal Polytype (2), un conte intitulé la Poularde, où il dévoilait la conduite scandaleuse de la nièce d'un chanoine d'Orléans. Sur la plainte des personnes offensées, un arrêt du conseil d'état, du 26 déc., supprima cette pièce (3), et Bérenger perdit sa pension (Voy. les Mémoires secrets, XXXIII, 267, et xxxiv, 22) (4). Comme tant d'autres, il salua l'aurore d'une révolution qui promettait de réformer tous les abus. Au mois d'oct. 1789, il donna sa démission de censeur, et offrit à l'assemblée nationale un don patriotique. Il fut compris en 1795 dans le nombre des gens de lettres auxquels la convention accorda des secours. A la création de l'institut, il fut élu correspondant de la classe de littérature : il venait

BERENGER (LAURENT-PIERRE (1), littérateur médiocre, naquit en 1749 à Riez, ville de Provence. Après avoir terminé ses études, il entra dans la congrégation de l'Oratoire, et professa la rhétorique dans divers collèges, notamment à celui d'Orléans. Durant le séjour assez court qu'il fit dans cette ville, il se lia d'une étroite amitié avec l'abbé de Reyrac, dont il publia depuis l'Éloge, avec Couret de Villeneuve, hommes vivants. En nous copiant il faudrait au imprimeur connu par ses jolies édi

(1) On l'a confondu avec BÉRANGER, dont le nom et les chansons sont si connus, dans la Galerie historique des contemporains, Bruxelles, 1828, compilation dont les principaux articles sont tirés littéralement de la Biographie universelle et de celle des hommes vivants.

(2) Et non pas politique, comme tous les Dictionnaires l'ont répété, d'après la Biographie des

moins corriger les fautes d'impression.

(3) Et non pas le journal qui ne fut supprimé qu'en 1788, pour avoir publié des réflexions offensantes contre le ministère, pendant la durée de l'assemblée des notables.

(4) Dans le même temps il fut remercié comme instituteur, et tomba dans la disgrâce de la duchesse de Villeroy, qui l'avait choisi pour élever un grand seigneur. V-VE.

d'être nommé professeur de belleslettres à l'école centrale de Lyon; plus tard, il remplit la même chaire au lycée de cette ville, et fut fait ensuite inspecteur de l'académie, place qu'il jugeait fort au dessous de son mérite; mais toutes ses réclamations auprès de Fontanes, alors grand-maître de l'université, furent sans effet. Il mourut à Lyon, le 26 septembre 1822, à l'âge de 73 ans. Son éloge, prononcé par M. Dumas, secrétaire perpétuel de l'académie, fait partie des Mémoires de cette société pour l'année 1825. Bérenger est auteur d'un grand nombre d'ouvrages en vers el en prose. On en trouve la liste complète dans la Biographie des hommes vivants, I, 290. Il serait donc inutile d'en transcrire ici les titres; mais on rappellera les plus importants: I. Le portefeuille d'un troubadour ou essais poétiques suivis d'une lettre à Grosley sur les trouvères et les troubadours, Marseille et Paris, 1782, in-8°. La lettre à Grosley est un plaidoyer en faveur des anciens poèles provençaux contre Legrand d'Aussy, qui, dans la préface de son édition des Fabliaux avait essayé de diminuer le mérite réel des troubadours (Voy. LEGRAND D'AUSSY, XXIII, 581). Quoique cette lettre n'offre rien de piquant dans la forme, ni de remarquable dans le fond, Bérenger ne l'a pas moins reproduite dans les Soirées provençales. II. La morale en action ou élite de faits mémorables et d'anecdotes instructives propres à faire aimer la vertu, Paris, 1783, in-12. Cette compilation adoptée par les collèges et les maisons d'éducation a été souvent réimprimée. Elle a été traduite en espagnol, Paris, 1823, 2 vol. in-18. Le P. Guibaud

(Voy. ce nom, XIX, 56), oratorien, a donné sous le même titre un nouveau recueil pour faire suite celui de Bérenger. III. Voyage en Provence, Marseille et Orléans 1783, in-8°. C'est un recueil de leltres mêlées de vers, adressées par Bérenger à ses amis pendant un voyage qu'il fit dans sa patrie. Cet ouvrage a été réimprimé avec les Essais poétiques sous le titre d'OEuvres de Bérenger, Paris, 1785, 2 vol. in-18, qui font partie de la collection de Cazin; et avec de nombreuses additions, sous celui de Soirées provençales (5), 1786,3 v. in-12, fig. Les Soirées provençales ont été traduites en allemand, Gotha, 1787, in-8°. IV. Le peuple instruit par ses propres vertus, Paris, 1787, 2 vol. in-8°; ibid., 1805, 3 vol. in-12, traduit en allemand, Bamberg, 1789, in-8°. Bérenger est avec Couret de Villeneuve l'éditeur de l'Elite des poésies décentes et du Recueil amusant de voyages en vers et en prose (Voy. COURET, X, 104) (6). W-s.

BERGASSE (NICOLAS), naquit à Lyon, en 1750, d'une famille originaire d'Espagne, et qui, depuis long-temps était venue se fixer dans le midi de la France, et d'abord à Tarascon. Il était le troisième de cinq frères dont l'aîné, établi à Marseille, faisait le commerce de la commission, et dont deux autres se trouvaient dans Lyon, à la tête des message

(5) On en trouve aussi des extraits assez étendus dans la collection des Voyages en France; par Lamezangère, 1796, 4 vol. in-18 ; et dans fig., Paris, 1818, 5 vol. in-18. celle des Voyages en France et autres pays, avec A-T.

(6) Un ouvrage de Bérenger a été oublié dans les diverses listes qu'on en a publiées. Nous en rétablissons ici le titre. C'est la Collection des voyages autour du monde par les différentes nations de l'Europe, Genève (Paris), 1788, 9 vol. in-8°. A-T.

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