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vilége d'ajouter encore quelques mots aux paroles si bien senties que vous venez d'entendre sur les nobles et rares qualités qui le distinguaient.

Lié avec lui depuis plus de trente-six ans, appelé à faire avec lui de nombreux voyages, à concourir avec lui à de longs travaux, j'ai eu avec M. Dufrénoy, pendant des années entières, ces rapports de chaque jour où rien ne peut demeurer caché, même au fond de la pensée. Chaque jour j'ai eu de nouveaux motifs d'aimer et d'admirer cette riche et excellente nature. Sa franchise, l'égalité de son caractère, sa volonté toujours ferme et jamais cassante, rendaient les relations avec lui aussi faciles que sûres. Il avait fait un de ses premiers voyages scientifiques dans la Bretagne, dont il parlait souvent avec une prédilection particulière, peutêtre parce qu'il y avait en lui quelque chose de la fermeté tenace et de la loyauté primitive du caractère breton.

Il restait toujours le même. En trente-six ans son âme n'avait pas vieilli d'un jour. Sa fraîcheur de sentiment, son inaltérable droiture, son amour pour tout ce qui est bon et beau, dans la conduite de la vie aussi bien que dans la science, justifiaient encore, dans ses derniers jours comme dans sa première jeunesse, ces vers charmants qu'une main tendre et chérie, longtemps éprouvée par le malheur, traçait pour lui à la fin de ses études :

Oui, mon fils, oui, ma noble idole,

De mon été qui fuit ton printemps me console.
Eh, comment du passé garder le souvenir,
Quand les mâles vertus de ton adolescence,
Et tes savants travaux, suivis avec constance,
Répondent de ton avenir!

Madame Dufrénoy, dont le nom est consacré par tant

de succès littéraires, avait célébré en beaux vers, que l'Académie française a couronnés, les derniers moments de Bayard. Elle s'y était montrée la digne interprète du chevalier sans peur et sans reproche. Héritier de ses nobles sentiments comme de ses qualités aimables, son fils y puisait une élévation d'un caractère littéraire et presque poétique qu'il était plus facile de sentir que d'exprimer. Un homme dont le nom vivra aussi à plus d'un titre, M. Jay, qui n'était pas moins bon juge des sentiments que des écrits, l'avait apprécié de bonne heure; et sa fille, que tant de douleur accable aujourd'hui, était devenue le gage d'union de deux familles si dignes l'une de l'autre. Notre ami était à l'unisson de ces âmes élevées, et il trouva près d'elles un bonheur qui est pour lui-même un éloge et le plus digne peutêtre de sa mémoire.

Il le goûtait sans apparat, avec la modestie qui était un des traits les plus aimables de son caractère. Des sujets de distraction si doux ne le détournaient pas d'études ardues dans lesquelles on ne peut réussir que par un long travail. Le travail était son élément. Doué d'une instruction aussi solide que variée, dans les lettres comme dans les sciences, il écrivait avec facilité et toujours avec une lucidité parfaite, réalisant le vers de Boileau :

Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement.

Familier dès l'enfance avec nos meilleurs littérateurs, il avait puisé près d'eux un goût sûr, dont la première règle était pour lui l'absence de toute enflure et de toute inutilité. Ses nombreux écrits, les fréquents et lumi-neux rapports qu'il a faits à l'Académie, attestent sa facilité autant que son vaste et profond savoir.

Il portait les mêmes qualités dans le professorat.

Toujours clair et substantiel, il savait fixer l'attention sur les sujets les plus arides et rendre saisissables les vérités les plus ardues. Jamais peut-être la cristallographie n'eut un interprète plus facile et plus élégant.

M. Dufrénoy restera parmi nous le modèle des directeurs. Avec sa modestie, sa douceur, sa constante volonté d'être juste, son désir infatigable d'être utile, M. Dufrénoy était toujours écouté. Pendant les quarante ans qu'il a passés à l'École des mines, l'ordre le plus parfait n'a jamais cessé d'y régner. Il ne parlait jamais de rigueur; personne ne songeait à lui désobéir, et chacun aurait été désolé de l'affliger; il y vécut constamment entouré d'amis.

Adieu, mon cher Dufrénoy, adieu pour toujours en ce monde !

MÉMOIRE

SUR LE GISEMENT DU MINERAI DE PLOMB DANS LE CALCAIRE
CARBONIFÈRE DU FLINTSHIRE (*).

Par M. L. MOISSENET, ingénieur des mines.

INTRODUCTION.

D'après les indications que j'avais reçues de M. Le Play, avant mon départ pour l'Angleterre, j'ai séjourné quelque temps dans le Flintshire, en vue d'étudier le gisement du plomb dans le calcaire carbonifère de ce comté; je me propose de présenter ici le résultat de mes observations, et d'exposer les quelques conséquences théoriques qu'elles m'ont conduit à admettre.

(1) Dans le cours de ce travail, j'ai cru devoir conserver les mesures anglaises pour n'avoir que des nombres ronds; voici un petit tableau de comparaison qui permettra de rapporter aux mesures françaises les longueurs, poids et monnaies dont il est ci-après question.

Mile (1.760 yards)

LONGUEURS.

But de ce travail.

Fathom (2 yards)

Yard..

Foot (pied) 1/3 du yard

Inch (pouce) 1/36 du yard

Ton (20 quintaux), T.

Quintal. Cwt (112 livres).

mètres. 1.609,3149

1,8287

0,91438

0,30479

0,025399

POIDS.

kilogr.

1.016,04

50,80

0,453558

0,028349

Livre, lb. . . .

Once (16 de la livre). Oz.

MONNAIES.

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Ordre adopte.

J'avais eu l'intention d'établir dans ce travail un ordre, en apparence plus logique que celui que j'ai fini par adopter. Il consistait à indiquer, en premier lieu, le relief et la constitution géologique du sol, comprenant la délimitation des divers terrains; à passer ensuite à la description des filons métalliques en faisant ressortir les relations qui existent entre leurs directions générales et les grands mouvements qui ont disloqué le nord du pays de Galles; à terminer par la considération des minéraux et minerais de ces filons.

Mais l'étude des mines, qui a occupé la plus grande partie du temps que j'ai passé dans le Flintshire, a soulevé pour moi plusieurs questions relatives à la géologie stratigraphique, et notamment à la limite supérieure du calcaire carbonifère; j'ai pensé qu'il serait plus clair de ne les traiter ici qu'après avoir rapporté les faits que j'ai observés, tant à l'intérieur des mines qu'à la surface du sol.

J'ai divisé ce mémoire en trois parties.

La première, purement descriptive, comprendra :
Un Aperçu de l'aspect physique du Flintshire;
Une Nomenclature des roches dans leur ordre de su-
perposition;

Un Journal des visites dans les mines et des courses dans la contrée.

La seconde, quelques considérations se rapportant :
Aux lois de la formation des filons;

Aux âges relatifs des divers systèmes de filons et des terrains sédimentaires;

A la limite supérieure du calcaire carbonifère;
Au remplissage et à l'allure des filons.

La troisième comprendra quelques indications sur l'administration et l'exploitation des mines;

La statistique de la production du Flintshire compa

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