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DE

LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE

DE LA CHARENTE

PREMIÈRE ANNÉE

PREMIER TRIMESTRE. JANVIER, -MARS 1859

SOMMAIRE

I.

II.

III.

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Procès-verbaux.

Chronique.

Liste des membres de la Société.

dantes.

Sociétés correspon

Documents inédits. No 1. Hommage de la comté de
Périgord, mouvante du roi, par le comte d'Angoulême,
du 1er septembre 1461. - No 2. Charte de 1233; aveu
fourni à Jean, évêque d'Angoulême, par P. MATHANA,
DE DIGNAC. No 3. Ordonnance de l'hilippe III, qui
accorde aux habitants d'Angoulême le droit de faire
construire un port sur la Charente; juillet 1280. — No 4.
Lettre du duc de Montpensier à la reine-mère; 8 dé-
cembre 1575. No 5. Requête au roi de la noblesse
d'Angoumois, Saintonge et Aunis; 1590.

-

I. - PROCÈS-VERBAUX.

SÉANCE DU VENDREDI 7 JANVIER 1859.
Président M. de Chancel.

Membres présents: MM. Basque, Eusèbe Castaigne y

Dumas-Champvallier, de Chancel, E. Gellibert des Seguins, Gigon, J. Joly, A. de Jussieu, Normand de la Tranchade, Marvaud, Mathé-Dumaine, G. Babinet de

Rencogne, de Rochebrune, A. Sazerac de Forge, Ed. Sénemaud.

La séance est ouverte à huit heures. Le procès-verbal de la séance de décembre est lu et adopté.

M. de Chancel donne lecture d'une lettre par laquelle M. Piou, premier président de la cour impériale de Toulouse, remercie la compagnie de l'hommage rendu, dans l'avant-dernière séance, à la mémoire de son fils, M. Georges Piou, substitut de M. le procureur impérial, et M. le bibliothécaire annonce que le discours de ce jeune et regrettable magistrat a été déposé à la bibliothèque de la ville. Les lettres de M. Castaigne et de M. Habasque ont été annexées à cet opuscule.

La Société procède au renouvellement de son bureau pour l'année 1859.

L'élection donne le résultat suivant :

Président M. Charles de Chancel, juge au tribunal civil et membre du conseil général de la Charente. Vice-président M. Marvaud, professeur au lycée impérial d'Angoulême.

Avant la nomination du secrétaire, M. Eusèbe Castaigne, continuellement réélu depuis la fondation de la Société, manifeste vivement le désir d'être remplacé, et prie les personnes qui auraient l'intention de lui donner leur-voix, de s'en abstenir aujourd'hui. « Si c'est un honneur, comme je n'en doute pas, ajoute M. Castaigne, il est juste qu'un autre membre en puisse jouir à son tour; si c'était une charge, vous ne voudriez pas me condamner à la supporter. Je serai néanmoins très heureux de rester votre collègue; je ne veux pas me séparer de l'institution louable et utile que j'ai contribué à fonder. » On demande à M. Castaigne si sa

résolution est définitive; il répond que les nouvelles fonctions qui lui ont été confiées aux archives de la mairie ne lui permettent pas de revenir sur sa décision. Les voix se portent sur M. Ed. Sénemaud, professeur au lycée, qui est élu secrétaire.

MM. Alexis de Jussieu, conservateur des archives départementales de la Charente, secrétaire adjoint, et Adhémar Sazerac de Forge, négociant, trésorier, sont réélus.

Aux termes du règlement, M. Trémeau de Rochebrune, conservateur du musée, n'est pas soumis à la réélection.

Sur la proposition de M. Marvaud, la société vote, à l'unanimité, des remercîments à M. Eusèbe Castaigne, pour le concours dévoué qu'il n'a cessé de lui fournir depuis sa fondation, comme membre et comme secrétaire.

La compagnie, dans sa séance, reçoit plusieurs communications, qui lui sont faites par deux de ses membres, MM. Ed. Sénemaud et G. de Rencogne.

M. Sénemaud donne lecture d'une pièce dont il a fait prendre copie aux archives de l'empire, et qui relate un « hommage de la comté de Périgord, mouvante du roy, par le comte d'Angoulesme. » Cet hommage (1), daté du 1er septembre 1461, n'a pas été connu de nos historiens et chroniqueurs, qui tous, d'après Monstrelet, avancent que, pour payer sa rançon, le comte aurait été obligé de vendre, en 1437, son comté de Périgord à Jean II de Bretagne, vicomte de Limoges,

(1) Voir documents inédits, no 1.

pour la somme de 16,000 royaux d'or. Il est à présumer que le comté de Périgord avait été seulement engagé. Cette question pourra être éclaircie plus tard, au moyen de nouveaux documents.

M. Sénemaud appelle ensuite l'attention de la Société sur l'histoire de nos évêques au Xe siècle, et proprose une rectification au Gallia christiana (Ecclesia engolismensis), tome II, colonne 992, n° XXXI, article E. I.

Les savants bénédictins auraient été trompés par les renseignements puisés dans le livre des fiefs de l'église d'Angoulême, renseignements qui leur auraient fait admettre comme successeur de Rohon, en 1033, et prédécesseur de Gérard de Malart, un certain évêque dont on n'a jamais produit que les initiales: E. I. Les auteurs du Gallia fournissent, à l'appui de cette assertion, l'hommage de Petrus Maczana de Dinthaco : « In hommagio legitur (ajoutent les bénédictins) quod venerabilis pater E. I. engolismensis episcop. signum suum apponi fecit in testimonium veritatis. Datum an. Domini M. XXX. III. in mense octob. >>

M. Sénemaud discute la leçon de Dinthaco, nom qui ne rappelle aucune localité du département, et lui substitue Dignaco (Dignac); il met sous les yeux de la compagnie la copie d'une charte qu'il a transcrite sur l'original, aux archives départementales, et dont le commencement et la fin sont conçus en termes identiques à l'extrait publié ; l'année seule diffère : la charte lue par M. Sénemaud donne l'an M. CC. XXX. III., au lieu de M. XXX. III. Le copiste du livre des fiefs aura simplement omis dans sa transcription le chiffre CC.; c'est à cette faute de copiste qu'il faut attribuer l'er

reur des bénédictins et l'introduction, dans notre catalogue des évêques, d'un prélat qui n'a jamais existé au XIe siècle. La charte de 1233 (1), au contraire, trouve parfaitement son application et se rapporte à l'évêque Jean II, qui succéda à Guillaume III, avant 1230, et mourut en 1240.

M. G. Babinet de Rencogne, archiviste adjoint, communique à la Société plusieurs pièces entièrement inédites, intéressant l'histoire de notre province au XVIe siècle, et puisées soit au département des manuscrits de la bibliothèque impériale, soit aux archives de l'empire.

Avant de donner lecture de ces pièces, M. de Rencogne fait connaître une charte fort importante du XIIIe siècle, qui constate l'établissement d'un pont sur la Charente. C'est une ordonnance du roi de France, donnée à Paris au mois de juillet 1280, par laquelle Philippe III, sur la demande que lui en avait faite Amaury de Montfort (Almairicus de Monte forti), et après avoir fait prendre d'amples et suffisantes informations près les sénéchaux de Saintonge et de Poitou, accorde aux habitants d'Angoulême le droit de faire construire un port sur la Charente, au bas de la ville (subtus Engolismam in ripparia de Charenta). Ce document, resté inconnu à nos chroniqueurs et historiens de l'Angoumois, intéresse vivement la Société (2).

M. de Rencogne présente les documents historiques qui suivent, relatifs à quelques-uns des évènements qui

(1) Voir documents inédits, no 2. (2) Voir documents inédits, no 3.

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