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commun sont également ceux qui se sont le moins éloignés des régions où ce type commun était parlé. Nous avons dit qu'aucune des langues indo-européennes ne surpassait en tous points ses congénères; il n'en est aucune qui ne présente quelques côtés faibles. Le sanskrit, par exemple, qui change en «tch » certains «k» primitifs, est battu sur ce point par le latin qui conserve ces «k». Mais ce n'est pas à dire que tels ou tels idiomes, pris dans leur ensemble, ne soient de beaucoup supérieurs à tels ou tels autres, pris également dans leur ensemble. Au premier rang il faut placer sans le moindre doute le sanskrit et les vieilles langues éraniennes, zend et vieux perse; au dernier rang il faut placer sans plus d'hésitation les différents idiomes celtiques. De là cette première conclusion entre toutes les langues indo-européennes, le sanskrit et les langues éraniennes sont celles qui se sont le moins éloignées de la région où était parlé l'indo-européen commun, tandis que les langues celtiques s'en sont éloignées plus que ne l'ont fait toutes les autres.

Au second degré de conservation, l'on peut placer les dialectes grecs au sud-est de l'Europe, les langues lettiques et slaves au nord-est. Au troisième degré, les langues germaniques au nord, les langues italiques au sud; ces deux dernières branches rejoignent l'une et l'autre les langues celtiques placées au quatrième et dernier degré.

M. Pictet, à qui ce fait incontestable n'a pas échappé, en a tiré une conclusion. Traçant une ellipse assez allongée, il a regardé l'un des foyers de cette ellipse, celui de droite, comme le point où aurait été parlé l'indo-européen commun. A peu de distance de ce foyer, vers la droite, il place au bas le sanskrit, plus haut les langues éraniennes.

Suivant ensuite de droite à gauche les deux branches de l'ellipse, il place au centre, dans le haut, les langues lettoslaves; au centre, dans le bas, les idiomes grecs; ces deux groupes sont encore assez rapprochés du foyer de droite, mais moins que ne le sont les langues éraniennes et le sanskrit. Poussant encore vers la gauche, M. Pictet place les langues germaniques en haut, et les langues italiques en bas, dans la même position vis-à-vis du foyer de gauche qu'occupent les langues éraniennes et le sanskrit vis-à-vis du foyer de droite. Plus à gauche encore, tout à l'extrémité de la ligne transverse horizontale de l'ellipse, se trouvent les langues celtiques, entre les langues germaniques et italiques elles sont ainsi les plus éloignées du foyer de droite, c'est-à-dire du prétendu point de départ.

Il est aisé de construire cette figure. Elle est sans doute très-ingénieuse, et au premier moment on est fort tenté de l'adopter; elle concorde assez bien, d'ailleurs, avec l'hypothèse qui regarde la Baktriane comme la région où fut parlée la langue indo-européenne. Mais, en réalité, on peut l'interpréter de deux façons et lui donner deux sens bien tranchés. Le premier sens est celui qu'en tire M. Pictet; voici le second. Il se peut que le centre commun recherché ne se trouve pas au foyer de droite de l'ellipse, mais qu'il soit situé plus sur la droite, en dehors même de l'ellipse, c'est-à-dire vers la frontière chinoise. Avec cet autre centre, le sanskrit et les langues éraniennes resteraient toujours au premier degré, le grec et le letto-slave au second, les langues germaniques et italiques au troisième, les langues celtiques au quatrième et dernier.

Prenons-nous parti pour l'une ou l'autre de ces deux hypothèses? En aucune façon. Nous exposons sans juger,

tout en exprimant notre opinion très-positive sur l'origine asiatique de la famille linguistique indo-européenne.

L'Anglais Latham fut le premier, semble-t-il, qui opina pour une origine européenne. Quelques auteurs l'ont suivi. Il en est parmi ceux-ci qui se sont efforcés de donner quelque apparence scientifique à leur assertion; il en est d'autres qui ont tranché net cette question spéciale avec autant d'audace que d'incompétence. Certaines personnes, par exemple, voyant les mots celtiques plus courts que les mots sanskrits, en ont inféré qu'ils étaient plus simples, partant plus primitifs, et s'éloignaient moins du type commun. C'est de la linguistique au millimètre. Avec ce procédé, l'anglo-saxon proviendrait de l'anglais, le latin du français, le vieux perse du persan. D'autres auteurs, arguant de ce fait que le type blond aux yeux bleus se présente plus particulièrement dans les pays de langue allemande, en concluent, on ne sait trop pourquoi, que l'indo-européen commun a été parlé en Germanie. Ils confondent ici la langue et la race, ou, pour mieux dire encore, la langue et les races; c'est une méprise sur laquelle nous ne pouvons même pas nous arrêter. Peu nous importe que les populations qui parlèrent l'indo-européen commun aient été blondes ou brunes, ou qu'il y en ait eu parmi elles et de blondes et de brunes; ce point n'est pas en question : la langue seule nous occupe et non point la race. Nous n'appelons même pas à notre aide le secours de l'archéologie, qui, pourtant, enseigne d'une façon claire et nette qu'à l'époque où l'Orient connaissait déjà une certaine civilisation, l'Occident en était encore à l'état sauvage, ou à peu près. Les preuves tirées de la linguistique doivent suffire, et le fait de cette série de langues

s'écartant de plus en plus du type commun au fur et à mesure qu'elles sont situées plus à l'occident, parle assez haut par lui-même. Peu importe, d'ailleurs, que l'on donne pour patrie à l'indo-européen commun l'Arménie, la Baktriane ou quelque contrée située plus à l'est encore; ce n'est plus là qu'une question secondaire.

HOVELACQUE.

PARJANYA

SOUS SES FORMES SLAVES ET GERMANIQUES.

La haute antiquité du culte de Parjanya nous est démontrée d'une irrécusable façon par la présence, chez les Slaves et les Germains, du même nom, modifié selon les lois glottiques inhérentes à ces rameaux de notre race. La grande importance de ce nom, particulièrement chez les Slaves, est un fait remarquable. C'est encore une preuve frappante.de la connexité étroite qui existe entre la science du langage et la mythologie comparative.

Par un développement inégal des diverses parties de son domaine, la langue organique indo-germanique, dit Auguste Schleicher (Comp., p. 7), se divisa en deux fractions; d'elle se sépara nommément le slavo-allemand (la

langue qui, plus tard, se transforma en allemand et en slavo-lituanien)... Plus un peuple indo-germanique habite à l'Orient, plus sa langue a conservé de son aspect ancien; plus il habite à l'Occident, moins elle en a conservé et plus elle possède de formes nouvelles. De cela, comme d'autres raisons, il s'ensuit que les Slavo-Allemands opérèrent en premier leur émigration... »

Le culte du dieu de l'orage, appelé Parjanya, était donc dans tout son éclat, lorsque ce grand fait historique, le départ de l'Arie des tribus slaves et germaniques, eut lieu, puisque nous retrouvons ce nom sous diverses formes chez les Lituano-Slaves, ainsi que dans les plus anciens vestiges des dialectes nordiques et teutoniques.

Si nous jetons les yeux sur les peuples de souche lituanienne, nous trouvons :

En lituanien ....

En letton...

En vieux prussien..

Perkunas.

Pehrkons.

Perkunos.

Puis si nous nous tournons vers les Slaves du Nord, les formes suivantes, moins pures que les précédentes, se présentent à nous :

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Les Slaves du Sud n'ont pas conservé cette forme; ils

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