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C'est l'indéfini pur et simple de l'auxiliaire du prétérit défini avec rég. indir. de 3e pers. « il le ... à lui; les formes allocutives correspondantes sont, d'après le Verbe du prince Bonaparte, ziozakan et ziozanan en labourdin, zizayokan et zizayonan en guipuzcoan, jegijuan et jegijonan en biscayen; le souletin ne les a pas. Dans les phrases citées, il n'y a d'ailleurs pas d'allocution. Le biscayen yeroacoan et yeroaconan correspond morphologiquement au labourdin ziokan, zionan « il l'avait à lui ; ce sont des imparfaits de l'indicatif. Un lapsus analogue s'est glissé à la page 95, où M. Van Eys donne niaitec, de Liçarrague, comme l'allocutive du futur labourdin « je serai. Cette forme se trouve au v. 33 du chap. xxvi de Mathieu ; si M. Van Eys s'était reporté au texte, il aurait vu que la phrase comprend deux fois le même temps: ɛi παντες σκανδαλισθήσονται ἐν σοί, ἐγὼ οὐδέποτε σκανδαλισθήσομαι. La traduction de 1828 rend le premier par escandalisatuac balire « s'ils étaient scandalisés », et le second à tort par l'indicatif ez naiz escandalisatua izanen « je ne serai pas scandalisé »; mais Liçarrague a traduit exactement par le potentiel naite (dont niaitec est l'allocutive masculine), avec radical en adi, ce qui est démontré par la forme scandaliza; avec le futur de l'indicatif qui devrait être en iz, il y aurait eu scandalizatua. Ni iagoitic ezniaitec scandaliza signifie donc : « je ne pourrais jamais, moi, être scandalisé, ô toi homme ».

A propos précisément du futur, M. Van Eys répète, après Chaho, que Oihenart donne la forme labourdine de son temps: nazaïte, etc. Sur quoi s'appuie cette affirmation? Oihenart ne dit point à quel dialecte il emprunte son verbe, et les paradigmes qu'il a insérés au chap. XIV de sa Notitia

Vasconiae se rapprochent beaucoup plus du souletin que de tout autre dialecte; on y remarque notamment l'optatif en ai spécial à la Soule. Au surplus, Oihenart était de Mauléon.

Il me sera encore permis, je pense, de me plaindre que mon opinion sur la dérivation des imparfaits et des subjonctifs ait été trop vite condamnée. J'ai dit que le n final des imparfaits était adventice; je n'ai, en parlant ainsi, la prétention de rien expliquer, mais uniquement de constater un fait qui me paraît résulter de l'analyse des formes et de l'étude des temps subordonnés. Quant aux subjonctifs, j'ai démontré au contraire que l'idée conjonctive résidait uniquement dans le n dezadan n'est subjonctif que par sa finale, et nullement par son radical eza.

Je ne veux revenir ni sur la question du k=h, ni sur le mouillement, qui doivent être traités longuement. Il faudrait un volume pour discuter avec M. Van Eys d'une façon vraiment utile; je persiste plus que jamais dans mes opinions. Mais, relativement aux causatifs, je dois ajouter que eroan ne peut être formé de erazo-joan, car erazo, comme le fait observer le prince Bonaparte, est lui-même le causatif de jazo. Ce n'est pas seulement en biscayen que aditu« entendu devient aitu; cette prononciation est commune dans le Labourd, où les explosives douces tombent le plus souvent, dans le langage parlé, entre deux voyelles.

En terminant, j'exprime le regret que M. Van Eys n'ait pas consulté directement les publications du prince Bonaparte sur le verbe basque, qui doivent certainement avoir été déposées au British Museum. Je trouve, en effet, que M. Van Eys ne compare pas assez les divers dialectes; il

est pourtant essentiellement conforme aux principes de la bonne méthode de n'analyser aucune expression verbale sans l'avoir ramenée à un état sonore aussi ancien que possible. Il est indispensable de recueillir beaucoup de variantes, de les classer, de rechercher les lois qui ont présidé au développement des temps et des modes, avant de rien expliquer. Que M. Van Eys fasse ce travail préliminaire, qu'il dresse des tableaux où se manifesteront nettement à ses yeux les règles de la dérivation verbale euscarienne, et il se convaincra, par exemple, que le n final des imparfaits est adventice. Je lui accorde volontiers que cette finale a existé en aczcoan et en haut-navarrais méridional où les voyelles euphoniques qui la précédaient se sont conservées. Mais si les huit dialectes ont eu le n final à une certaine époque, il n'en était point ainsi à l'origine; quand de zintudan « je vous avais » on tire ba-zintut « si je vous avais » (et je choisis un exemple entre mille), il est difficile de soutenir la primitivité du n. Ce n est vraisemblablement le suffixe conjonctif; l'imparfait ne rend-il pas une idée en quelque sorte indéterminée, conjonctive ?

Est-il utile que j'adresse à mon savant contradicteur les compliments que méritent son zèle et les services qu'il rend à la science? Pas un de mes lecteurs ne se méprendra sur la portée de mes critiques.

Bayonne, le 24 juillet 1875.

Julien VINSON.

Clé de la langue allemande ou manuel des verbes irréguliers allemands simples et composés, par E. HUMBERT (des Vosges). 1 vol. in-8°, 160 pp. Paris, Berger-Levrault et Cie, et A. Ghio, édit., 1875. 4e édition.

Ce livre n'est point, à proprement parler, un ouvrage de linguistique, mais bien plutôt un instrument pédagogique, un livre de classes. Aussi, n'en saurions-nous trop rien dire. L'étude des verbes dits irréguliers en allemand comme dans toute autre langue est, en effet, assez pénible pour les étudiants, et certains moyens mnémotechniques ne sont pas inutiles pour graver leur conjugaison dans la cervelle. M. Humbert en a eu la bonne idée, afin d'élucider pour ses élèves la question si importante de la composition, en faisant précéder son livre d'un chapitre sur les préfixes; mais là, comme dans le reste de son livre, il est demeuré terre à terre, n'est pas sorti du domaine purement allemand, sans faire la moindre histoire des mots qu'il présente au lecteur. Nous ne nions pas que cela ne puisse servir en classe; mais celui qui voudra savoir autre chose que le fait brutal, qui cherchera le pourquoi de l'apparente irrégularité d'un verbe, ne trouvera rien dans ce volume. Ainsi, il n'y est pas même fait mention que fressen « manger en parlant des animaux » ou « manger avec avidité », qui suit essen « manger », n'est qu'un composé de ce verbe avec la préposition renforçante ver: fressen pour ver-essen. M. Humbert a accumulé une foule de phrases servant d'exemples et très-propres à rendre palpables les soi-disant irrégularités de conjugaison de certains verbes. C'est là une chose assurément très-utile pour l'écolier; mais, nous le répétons, ce livre est exclusivement pédagogique, sans présenter malheureusement le moindre caractère scientifique.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

Langues ouralo-altaïques.

Budenz (Jos). Magyar Ugor œsszehasonlito szotar. Amagyar tud. AKiadasa 1. Fuzet. In-8, 261 p. Budapest, 1874.

Meerheimb. Die ungarische sprache. (In

Archiv f. das studium der neueren spr. und liter., t. LIII, fasc. 1.) 1874.

Ujfalvy (C. E. de). Essai de grammaire vêpse ou tchoude du Nord, d'après les données de MM. Ahlqvist et Sönnrot. 1 vol. in-8. Paris, E. Leroux, édit., 1875.

- Étude comparée des langues ougro-finnoises. 1 vol. gr. in-8. Paris, E. Leroux, édit., 1875.

Wiedemann (F. G.). Grammatik der Estnischen sprache. SaintPétersbourg et Leipzig, Voss, édit., 1875.

Langues dravidiennes.

Jellinghaus (Th.). Kurze Beschreibung der sprache der MundaKolhs in Chota Nagpore, besonders nach ihren den Volkstamm charackterisisenden Eigenthümlichkeiten (Zeitschrift für Ethnologie. Berlin, 1873, p. 170 à 179.)

Thibétain.

Hodgson. Essays on the language and Religion of Nepal and Tibet. In-8, XII-145 p. Londres, 1875.

Langues de l'extrême Orient.

Charnock. The Language of the Aino. (Anthropologia. Londres, octobre 1874, p. 308 à 316.)

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