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Ukailtcho ez ageri ta, ama yuan zen (4) billa. Etzuen nion ikusten, asi zen oyuka Ukailtcho! Ukailtcho! non Non? Beien (5) tripa

zara? Emen! emen!

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barnean (6). Noiz ateratuko (7) zara? Beiak kak' iner duenean (8). » Beiak iretsi zuen Ukailtcho ustez aza ostua zela (9).

TRADUCTION LITTÉRALE.

Il était une fois, dit-on, un petit petit garçon; il avait le nom Ukaïltcho. Un jour la mère l'avait envoyé gardien de vache. La pluie ayant commencé, Ukaïltcho s'était caché sous un pied de chou. Ukaïltcho ne paraissant pas, la mère s'en était allée chercher. Elle ne le voyait nulle part; elle commença à crier : « Ukaïltcho! Ukaïltcho! où êtes-vous? -Ici! ici! Où ? Dans la tripe de la vache. - -Quand sortirez-vous? Lorsque la vache fera caca. » La vache avait avalé Ukaïltcho, pensant que c'était la feuille du chou.

Remarques.

(1) On prononce Ukailtcho, l'explosive douce tombant fréquemment entre deux voyelles, diminutif, par tcho =tto final, de ukamil= ukhambil = ukabil « poing, poignet, poignée ». Cf. ukaldi, « coup » ukarai « poignet », ukondo « coude. Suivant Oihenart, tous ces mots viendraient de uko « avant-bras ». Les dialectes français ont partout le h, ukho, ukhamil, etc.

(2) Pron. bialdu; d'autres dialectes ont i = du, bidali. (3) Aza ondo, composition. Pron. ondo 'aten.

(4) Pron. yuantzen, z se renforce après n.

(5) Pour. beiaren « de la vache ».

(6) Pron. barnian.

Ce dialecte change euphoniquement

en i et u les e et o précédant immédiatement l'article. (7) Pron. ateatuko; r doux tombe habituellement entre deux voyelles.

(8) Pron. duenian.

(9) On aura remarqué l'absence d'aspirées. Cf. les mots labourdins Ukhailtcho, behin, hasi, bilha, nihon. - II faut noter aussi les mouillements (muttiko, ttiki, beiñ, billa), et la forme zara « vous êtes », 2e pers. plur. prise pour le sing. respectueux.

II.

Je copie le second récit dans la publication de M. Cerquand dont nous avons rendu compte, M. Webster et moi, dans le dernier fascicule de la Revue. Elle y porte le no 6 et y est intitulée : « Jinco et la Grande-Ourse ». Je change l'orthographe pour la rendre plus scientifique et pour faciliter les comparaisons, et je traduis à nouveau :

Behin bazen laborari handi bat. Bi uhuñek ebatsi zeren idi pare bat. Mithila igorri zian uhuñen onduan; nula ezpeitzen etcherat ageri, Igorri zian neskatua mithilaren onduan; etchenco tchakürra neskatuari jarraiki zeyon. Egün zumbaiten bürian, ezpaitzien mithila ez neskatua etcherat ützültzen, bera juaiten da hen tcherkatzera. Ezpaitzütian ihun ere edireiten ahal, hasi zen arnegüz eta maradizionez. Haimbeste maradizione egin zian uhuñen kuntre, nun Jinkuak, punizionetako, kondenatü beitzütian

laboraria, bere bi mañateki, bi uhuñak ita idiak, mündiaren ürhentzialadrano alkharren ondotik ebiltera, eta ezarri zütian zelian zazpi izarretan. Idiak lehen bi izarretan dira; uhuñak hen ondoko bietan; mithila hetarik landako izarrian; neskatua bigerren izar bakhantian, tchakürra khantian beste izar tchipiñi batean; eta azkenik laboraria, ororen ondotik, zazpigerren izarrian.

(Récité par M1le Engrace Carricart, de Musculdy, transcrit par M. Laxague. - Dialecte souletin.)

TRADUCTION LITTÉRALE.

Il était une fois un grand laboureur. Deux voleurs lui avaient dérobé une paire de bœufs. Il avait envoyé le garçon après les voleurs; comme il n'avait pas paru à la maison, il avait envoyé la fille après le garçon; le petit chien de la maison avait suivi la fille. Au bout de quelques jours, parce que le garçon ni la fille n'étaient pas revenus à la maison, lui-même s'en va les chercher. Parce qu'il n'avait pas pouvoir les trouver nulle part, il commença à renier et à maudire. Il avait fait tant de malédictions contre les voleurs, que Dieu, pour les punitions, avait condamné le laboureur avec ses deux domestiques, les deux voleurs et les bœufs, à marcher à la suite les uns des autres jusqu'à la fin du monde, et il les avait mis dans le ciel, dans les sept étoiles. Les boeufs sont dans les deux premières étoiles, les voleurs dans les deux après celles-là, le garçon dans l'étoile qui fait suite à celle-là, la fille dans la seconde étoile isolée, le petit chien à côté dans une autre toute petite étoile, et enfin le laboureur, après tous, dans la septième étoile.

Remarques.

Le dialecte souletin, un des plus intéressants de la langue basque, est caractérisé, entre autres, par les particularités suivantes qu'on retrouvera dans le texte ci-dessus emploi de i et u pour i des autres dialectes (ützüli = labourdin itzuli), et par suite de i pour u (mithil = lab. mutil); noñ adoucissement des explosives après les nasales (etchenko, bakhantian); tch initial (tchakür « petit chien »; « chien » ordinaire serait zakür, zakhür); j français (jarraïki); ian final pour ean et uan, üan; uan final pour oan; formes verbales très-altérées par les lois euphoniques; variantes spéciales de suffixes (ürhentziala, où la correspond à ra « vers » labourdin qui s'emploie, au défini, sans article : ce dernier persiste avec la en souletin; gerren lab. garren, suff. des nombres ordinaux, en fr. -ème; ki = 1. kin, << avec »), etc.

Bayonne, le 6 janvier 1876.

Julien VINSON.

BIBLIOGRAPHIE.

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Paris, C. Rein

BIBLIOTHÈQUE des sciences coNTEMPORAINES. La linguistique, par Abel Hovelacque. wald et Cie, 1876, 1 vol. in-8, XII-365 p.

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Je ne veux pas rendre compte aujourd'hui de cet excellent ouvrage, qui fait partie d'une excellente collection; je veux seulement le signaler et l'annoncer. Aussi bien l'analyse n'en serait-elle pas utile pour les lecteurs de la Revue qui connaissent M. Hovelacque et savent quelle est la valeur de ses écrits. J'estime qu'il est plus avantageux et plus intéressant de ne pas consacrer à de pareils livres des articles isolés dans des journaux spéciaux, mais de les comprendre dans une étude générale sur les progrès de la science du langage; j'ai en vue un travail de cette nature que la Revue publiera prochainement, je l'espère, et où j'examinerai, en les comparant l'une avec l'autre, plusieurs publications récentes analogues.

Il me suffira de dire ici que le nouveau livre de M. Hovelacque se distingue de ses devanciers par une allure générale encore-plus digne et encore plus sévère. La forme en est très-bonne, et le style, à part peut-être quelques hardiesses de nature à effaroucher les gens du monde, est toujours clair, net et précis. Inutile de dire que les conclusions, formulées avec autant de fermeté que d'autorité et de raison, sont ce qu'elles devaient être sous la plume d'un adepte aussi convaincu de la méthode vraiment positive.

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