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statuts, elle devait rester étrangère. Or, pendant que ces craintes se manifestaient, la ville de Compiègne, une des résidences impériales, imprimait ses armes en tête de son almanach officiel avec cette devise: Regi et regno fidelitas. Et Montauban rétablissait sur son écusson les fleurs de lys qui en avaient été arrachées en 1830 et inaugurait ses armes ainsi restaurées le jour même de la fête de l'empereur en les illuminant au gaz. On voit encore cet appareil appliqué aux murs extérieurs de l'hôtel-deville. Les habitants de Rodez et les étrangers, qui affluaient chez nous aux derniers concours régionaux, ont pu constater que les autres villes de France n'étaient pas aussi méticuleuses que la nôtre, car, de toutes les armoiries qui ornaient les allées du foiral, celles de Rodez étaient à peu près les seules où les fleurs de lys brillassent par leur absence. Mais si la devise devait offusquer des regards trop susceptibles, il vaudrait mieux ne pas la mettre que de la dénaturer en altérant le texte qui appartient à l'histoire. Les devises, comme les autres ornements extérieurs de l'écu, ne sont que des accessoires, et leur omission n'infirme pas leur authenticité. Le secrétaire cite comme exemple les armes de l'ancienne monarchie française qui ne sont presque jamais accompagnées de leur devise: Lilia non laborant neque nent, et du cri de guerre Montjoie Saint-Denis.

A la suite de ces explications l'assemblée émet le vœu proposé et décide que l'extrait du procès-verbal qui le contient sera adressé à M. le maire de Rodez. Elle désigne ensuite une commission composée de MM. Affre, Vanginot et Valadier, qui se mettra à la disposition de la municipalité pour lui fournir les renseignements nécessaires.

M. le président dépose six tableaux contenant le résumé des observations météorologiques faites à l'Ecole normale de Rodez pendant les années 1873-1874, 1874-1875. Ces tableaux seront imprimés à la suite du fascicule des procès-verbaux qui paraîtra prochainement.

Le projet de budget pour l'année 1876, présenté par le trésorier, est approuvé.

L'assemblée, manquant de renseignements suffisants, ajourne toute décision relativement à l'achat d'un manuscrit sur Saint-Christophe, en Rouergue, proposé par M. Advielle.

M. le président communique à l'assemblée une lettre de M. Malet dans laquelle sont énumérés des objets nombreux qu'il envoie pour le Musée. Dans cet envoi se trouve un mémoire manuscrit de M. Malet sur le pays de Guinée. La Société remercie M. Malet de ce nouvel envoi et charge M. l'abbé Vaylet de faire un rapport sur son mémoire.

M. le président donne lecture d'un rapport que lui avait demandé le comité permanent, sur la brochure de M. Vital: l'Inflammabilité des poussières de charbon.

Il est donné lecture du rapport que M. l'abbé Servières avait été chargé de présenter sur le travail de M. V. Advielle Notice sur l'hôpital d'Aubrac.

Parmi les ouvrages offerts à la Société depuis la dernière séance, M. le président signale

1° Histoire de la Papauté au moyen-âge, par M. Castan, membre correspondant de la Société. M. l'abbé Truel est chargé de présenter un rapport sur ce livre.

2° Un volume de M. le docteur Brochard, intitulé: La vérité sur les enfants trouvés. Dans une lettre qui accompagne cet envoi, M. Brochard exprime le désir que la Société formule son opinion sur ce livre. L'assemblée charge M. le docteur J. Viala de faire un rapport.

La Société a acheté : Guerres des Français et des Anglais, du XIe au XVe siècle, par M. J. Lachauvelaye. Moulins-Paris, MDCCCLXXV. 2 Vol. in-8°. - Les Anglais en Guienne, par D. Brissaud. A Paris, 1875. Vol. in-8°.

Recherches sur l'inflammabilité des poussiers de charbon, par M. VITAL, ingénieur des mines.

L'ouvrage dont je viens de rappeler le titre, et qui a été déposé sur le bureau de la Société, traite une question d'un grand intérêt pour la science, d'un intérêt plus grand encore au point de vue de l'humanité.

Peu de mots suffiront pour faire connaître le but de ce travail, les faits qui l'ont motivé, la méthode ingénieuse d'expérimentation adoptée par l'auteur, pour rechercher la cause inconnue d'un accident de mine, les conclusions pratiques auxquelles il a été conduit.

Le 2 novembre 1874, un coup de feu qui coûta la vie

à trois ouvriers mineurs, éclata dans une houillère du bassin d'Aubin, la houillère de Campagnac.

Les circonstances dans lesquelles ce coup de feu s'était produit, différaient essentiellement des circonstances bien connues qui accompagnent ordinairement et expliquent les coups de feu dans les mines de houille.

Dans la partie de la houillère où l'explosion avait eu lieu, l'on n'avait, jusque-là, jamais trouvé traces de gaz délétères ou détonnants. - Quelques instants avant l'accident les chefs mineurs chargés de la surveillance avaient constaté l'absence de tout gaz inflammable, le fonctionnement actif et régulier des moyens d'aérage.

Ce n'était donc point à une explosion de grisou que pouvait être attribué l'accident du 2 novembre, et il importait d'en rechercher la cause pour en prévenir le

retour.

Procédant à l'examen attentif des lieux, des circonstances qui avaient précédé, accompagné et suivi le coup de feu, des effets matériels produits, M. Vital put constater les faits suivants :

L'accident a eu lieu dans une galerie dont le sol était couvert de poussier de charbon sur une épaisseur de 5 ou 6 centimètres.

Il a été produit par un coup de mine qui avait débourré

et fait canon.

L'explosion de ce coup de mine a donné lieu à un tourbillon de flammes, qui a atteint à environ 40 mètres du front de taille les trois ouvriers victimes de l'accident.

Ces flammes étaient rouges, elles ont épargné la couronne de la galerie pour se concentrer vers la sole, et ont laissé sur les parois un dépôt de poussier de charbon extrêmement ténu, de couleur roussâtre, dont l'épaisseur atteignait par places jusqu'à 1/2 millimètres.

Toutes ces circonstances bien différentes de celles qui accompagnent les explosions de grisou, firent supposer que l'accident devait être attribué à l'inflammation instantanée des poussiers de charbon, qui jonchaient le sol, sous l'influence du tirage à la poudre. Quelque probable que put paraître cette hypothèse, l'on ne pouvait en déduire des conclusions incontestables, sans la soumettre au contrôle d'une analyse rigoureuse qui ne laissât aucun doute sur la cause réelle de l'accident du 2 novembre.

Pour atteindre ce but M. Vital eut l'heureuse pensée de procéder par voie d'expérimentation, reproduisant en petit, par des essais de laboratoire, les circonstances dans lesquelles l'ouvrier peut se trouver placé dans les mines,

sous l'influence combinée du tirage à la poudre, et de la présence des poussiers de houille.

Par l'introduction instantanée d'un jet de flamme dans un tube de verre convenablement gradué et garni intérieurement de poussiers de charbon dont il faisait varier la grosseur, il put mesurer l'influence du poussier sur la longueur du jet de flamme, tandis qu'un petit appareil balistique placé à l'extrêmité du tube lui permettait d'apprécier l'intensité de l'explosion.

Une série d'expériences ingénieuses, savamment combinées, dont il rend compte dans son travail, conduit l'auteur à établir d'une façon irrécusable, que la houille pulvérulente projetée sur un jet de flamme peut donner lieu à une explosion instantanée, explosion d'autant plus forte que le poussier provient d'une houille plus riche en gaz inflammable et que son degré de dessiccation et de ténuité lui permet de s'enlever plus facilement en tourbillon.

Dès lors il devient évident, et c'est là la conclusion pratique qui donne un intérêt tout spécial au travail de notre honorable collègue, il est évident, dis-je, que toute mesure tendant à diminuer la quantité de poussier qui se trouve au sol des galeries, où à le fixer sur le sol, diminuera le danger des explosions analogues à celles qui, le 2 novembre 1874, a porté le deuil dans les houillères de Campagnac.

Les mesures recommandées à cet effet par M. Vital, dans la conduite des travaux secs et poussiéreux ouverts dans les couches de houille riches en matières volatiles, sont les suivantes :

Nettoyer soigneusement le front de taille, arroser la sole de la galerie pour y fixer le poussier, éviter les charges trop fortes de poudre; enfin, disposer les coups de mine de manière à éviter le soulèvement des poussiers, soit par l'action directe du tirage, soit par les remous que la détonation peut amener dans le courantd'air du chantier.

Qu'il me soit permis, en terminant ce compte-rendu, d'insister sur ce que j'ai dit tout d'abord de l'importance du travail que je viens d'analyser, importance grande sans doute au point de vue scientifique, plus grande encore au point de vue humanitaire.

Il y a dans la mission de l'ingénieur des mines un double rôle un rôle économique, qui consiste à rechercher les richesses souterraines que recèle le sol, à étudier les moyens les plus avantageux de les exploiter au profit

de la richesse publique; un rôle plus noble et plus élevé, consistant dans le devoir qu'a l'ingénieur de veiller, avec sollicitude, sur ces légions courageuses d'ouvriers mineurs, qui, confiant dans sa vigilance, exposent tous les jours leur vie, sans se préoccuper des dangers dont ils peuvent être menacés.

Se tenir constamment en garde contre ces dangers, observer les causes qui peuvent les faire naître, les moyens dont la science est armée pour les combattre, c'est là le plus beau côté du rôle de l'ingénieur.

En écrivant le mémoire qu'il a bien voulu communiquer à la Société M. Vital a obéi à l'inspiration d'un généreux sentiment, il a rempli un noble devoir; permettez-moi, Messieurs, de l'en remercier en votre nom.

Compte-rendu d'une brochure de M. VICTOR ADDVIELLE, intitulée Notice sur l'hôpital d'Aubrac.

Parmi les nombreuses fondations religieuses et charitables qui se sont développées sur le sol fécond de notre Rouergue et ont illustré l'ère si méconnue du MoyenAge, il en fut peu d'aussi célèbres, d'aussi utiles, et certainement nulle d'aussi originale que l'hôpital d'Aubrac. A ces titres elle est digne d'attirer l'attention des historiens, surtout des historiens de notre pays. Elle a fourni à M. Victor Advielle le sujet d'une brochure de 50 pages.

Après avoir esquissé à grands traits dans une notice sommaire de 6 à 7 pages les principaux faits de l'histoire de l'hôpital d'Aubrac, l'auteur reproduit et discute les titres les plus importants de la fondation de la célèbre domerie.

M. l'abbé Bousquet avait déjà tracé l'histoire d'Aubrac et publié les documents reproduits par M. Advielle. Néanmoins une certaine obscurité plane encore sur les origines de l'hôpital, spécialement sur la qualité de son fondateur Adalard, et sur la date précise de son établissement. L'auteur de la brochure démontre qu'Adalard est faussement qualifié du titre de vicomte de Flandres; telle est aussi la conclusion de la Commission historique du département du Nord. Il est probable qu'Adalard était simplement un vicomte ou seigneur Flamand; les anciens documents ont manqué de précision, voilà tout.

Quant à la date de la fondation d'Aubrac, l'auteur n'a pu l'indiquer qu'approximativement; il la fixe vers l'an 1100; l'abbé Bousquet, après avoir adopté 1022 dans la 1 édition, s'est prononcé pour 1120 dans la 2o. Adalard

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