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LITTÉRAIRE.

ANNÉE M. DCC. LXXIX.

Par M. FRÉRON.

Parcere perfonis, dicere de vitiis. Mart.
TOME CINQUIÈME.

A PARIS

Chez MÉRIGOT le jeune, Libraire,
Quai des Auguftins, au coin de la
rue Pavée.

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1

L'ANNÉE

3

LITTÉRAIRE.

LETTRE

I.

'Nouvelles obfervations fur l'Angleterre, par un voyageur. A Paris, chez la veuve Duchesne, libraire, rue SaintJacques, au temple du goût.

MALGRÉ l'intrépidité de l'auteur qui ne craint pas d'avancer que fes Obfervations fur l'Angleterre font toutà fait nouvelles, j'ofe, Monfieur, vous affurer qu'à l'exception des louanges exagérées & ridicules qu'il donne au gouvernement & au peuple Anglois, vous retrouverez la fubftance de fon livre dans un ouvrage * plus étendu & plus intéreffant que celui du fʊi* Londres, 4 vol. in- 12, chez la veuve Duchefne, par M. Grosley.

Ajj

difant obfervateur nouveau, & je ne fais véritablement quel motif peut le pouffer à redire ce qu'on a déjà dit, d'une manière plus piquante, fi ce n'eft l'envie de réveiller l'attention des potentats de la philofophie, qui pa roiffent oublier fes hauts faits d'armes, & d'arracher enfin par de nouveaux exploits les derniers honneurs de la milice encyclopédique.

Il me paroît, en effet, qu'il eft bien temps de couronner le zèle, & les travaux d'un fi courageux partifan de la fageffe. Comme je fais que M. d'Alem bert daigne avoir quelqu'égard à ma recommandation, & qu'être célébré dans ces feuilles eft pour tout philofophe un gage certain de la faveur du fultan, je certifie que l'auteur des Nouvelles obfervations eft un des plus intrépides champions de la philofophie; & avant d'apprécier le mérite littéraire de cette production, je me hâte de publier quelques-uns des traits du génie philofophique qu'on y voit briller à chaque page.

D'abord , docile à la loi de fes

maîtres, imitateur fidèle de leurs exemples, l'obfervateur ne perd aucune occafion d'immoler à la philofophie la gloire de tous les fouverains qui ont témoigné quelqu'attachement pour la religion.

S'il parle du palais Saint-James que Charles II voulut faire rebâtir fur un plan vafte, il ajoute finement; mais Charles n'avoit pas les rèffources ARBITRAIRES de Louis XIV. Le prince François n'avoit aucun rapport avec le palais Saint-James; mais l'observateur, n'ayant pas trouvé d'occafion plus naturelle de décocher contre ce roi-jefuite fon petit trait fatyrique, a mieux aimé l'introduire de force fur la fcène.

Comme ce n'eft pas une hiftoire, mais une notice abrégée des établiffemens de l'Angleterre, que l'auteur vouloit nous donner, en parlant des rois bienfaiteurs de l'univerfité d'Oxford, il paroiffoit fort inutile de s'appéfantir fur la conduite des princes qui n'ont pas ambitionné ce titre. Mais parmi ces derniers, il en eft un que tout philofophe à l'exemple du

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