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mais si l'identité du &fjl avec l’é Malov aiyúttiOV Neuxóv devait éveiller le doute, il serait immédiatement levé par la coïncidence curieuse qui existe entre les sens attachés à Eli et les termes divers : časov, huile, desça, & graisse, enduit (onguent), poix employée pour boucher les vases, púpov, parfum liquide, huile aromatique, dont le médecin grec a usé successivement. Ceux-ci répondent avec une singulière précision, comme nous allons le voir, aux emplois multiples de Eli et permettent de saisir la physionomie complexe de ce mot.

Le rapprochement des termes dont Hippocrate s'est servi pour traduire & li permet d'établir que ce mot avait le sens fondamental de e corps gras', unguen, avec la nuance particulière au grec a espa de substance propre à enduire, ungentum, et qu'il a été étendu à toutes les malières huileuses ou adipeuses et à leurs succédanés, ainsi qu'à un certain nombre de produits minéraux présentant des caractéristiques voisines. Les Égyptiens des premiers âges ne possédaient pas de terme spécial pour désigner spécifiquement l'huile. Cela résulte de la persistance de la forme pour oli ! (statue A go du Louvre) comme nom de l'huile de ricin à une époque où Allo figurait depuis longtemps dans la langue. Nous en avons un autre témoignage dans le démotique sogne (coon) 'n ouert, qui correspond à NE2 Noyupi huile de roses », pósivov šmalov (1). De plus, enfin, les verbes

moet le, d'où dérivent pas et lo, n'ont jamais signifié autre chose que coindren.

En appliquant ces données, il devient possible d'identifier avec une certitude à peu près complète la plupart des espèces de tel; citées dans les livres de médecine et dont la liste a élé dressée plus haut.

Elo huile en général ».
El-1.- «huile

pure,

έλαιον καθαρόν (2) ;

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(1) Cf. É. Cuassinat, Un papyrus médical copte, p. 123. (2) Géoponiques, IX, 21. Le mode de préparation de l'huile pure est décrit dans cet ouvrage.

Awwww

cf. fol.i.liberamente qui, au papyrus Harris n° 1 (XXVII, 10), se rapporte à l'huile d'olive employée pour l'éclairage du temple d'Héliopolis.

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Taichuile fine, de choix n; cf. nel ÑMe. La traduction adoptée par M. Joachim", frisches Öls, est

()e impossible au regard de Nee Mme. La formes, sur laquelle elle est fondée, je pense, signifie e nouveau, neuf,, (2) et non e frais, récents, sens que me n'a jamais et qui est exprimé par | dans la vieille langue et en copte par oyWT, novus, recens : *1 rencens frais », xan: KITCOC €40yWt e vitriol blanc frais n. f répond ici à me, verus. Ce qualificatif est très souvent joint à des noms de minéraux et sert à distinguer ceux-ci des matières d'aspect semblable mais fabriquées artificiellement : par opposition à

L'idée est certainement la même. Comme pour les pierres, elle a trait aux éléments qui composent l’huile. Le 51; est l'huile commune plus ou moins pure; le lit est l'huile de qualité supérieure, celle qui n'a subi aucune adultération par suite d'addition de substances étrangères au cours de sa fabrication ou ultérieurement (3).

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.

Els o coleum diebus duobus ante factum“, suivant Stern(0); c (el des 2. Tages », d'après M. Joachim (5). II

« est difficile d'admettre que l'on eût sous la main, à n'importe quel moment, de l'huile datant de deux jours au maximum. Je crois préférable de voir dans cette dénomination l'indication d'une qualité d'huile, celle qui était

(1) Papyros Ebers, p. 121. Fresh fata, refresh greasen, Griffiti , Hierat. pap. from Kahun and Gurob, text, p. 7 et 8.

(1) Brugsch, Dict. hiérogl., t. II, p. 566.

(3) La sophistication des produils de toute nature était d'une pratique fort répandue dans les temps anciens. Les médecins grecs y font de fréquentes allusions et Pline dénonce maintes fois les procédés frauduleux appliqués par les falsificateurs.

() Papyros Ebers, t. II, p. 24.


(5) Joachim, Papyros Ebers, p. 144.

fabriquée le second jour, en d'autres termes, l'huile de second

pressurage, en opposition avec l'huile de première expression, l'huile vierge!).

e

Eloy que

l'on a traduit

par r grünes Schmalz», désigne, comme je l'ai dit, un médicament pour l'usage interne dans la composition duquel il n'entre aucun corps gras. Eli parait donc avoir été, dans ce cas particulier, détourné de son sens primitif. Celui de « graisse verte, ne lui convient

pas

en tout cas. Le nom d'huile a été donné parfois, chez les anciens, à des produits tirés de végétaux non oléagineux. C'est ainsi que Pline (XII, 60) classe l'omphacium de vigne (Dioscoride, V, 6), extrait par expression des raisins verts, parmi les huiles : «Oleum et omphacium est. Fit duobus generibus, et totidem modis, ex olea et vite., Malgré l'apparence contraire,

il est fort probable que lo conserve ici sa valeur habituelle.

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Eto, l'« huile

fo l'ce huile rouges, dont la préparation assez complexe est longuement décrite au papyrus médical de Berlin, était composée d'huile, de pâte de froment, de pulpe de caroube, de miel, d'eau et d'une plante nommée

'all, la re rouge, qui jouait évidemment le rôle de colorant. C'est une véritable huile composée, que l'on administrait en potion, comme l'« huile verter. C'est d'elle probablement qu'il est question au chapitre CXLV, 40, du Livre des morts et, sous le nom abrégé de 02, dans une liste d'onguents canoniques

(), du Moyen Empire.

1-1.10, l’e huile blanche », dont j'ai en déjà l’occasion de parler, ne nous est connue que de nom. Les textes égyptiens ne nous apprennent rien sur sa nature exacte

(1) Les anciens procédaient à trois pressurages successifs des olives, cf. Géoponiques, IX, 19.

(3) J.-E. Gautier et G. Jégcier, Mémoire sur les fouilles de Lichi. pl. XXIII.

a

et Hippocrate n'y fait aucune allusion. Toutefois, il n'est pas impossible, que Dioscoride nous en ait conservé la recette. Cet auteur signale en effet une certaine huile blanche, F hasov deuxóv (1, 32), dont il indique de façon très complète la préparation, que voici résumée. On prend de l'huile de couleur blanche, vieille de moins d'une année, que l'on met dans un vase de terre neuf à très large ouverture, et de la contenance de cent cotyles; puis on l'expose au soleil. Chaque jour, vers midi, on la verse de haut, au moyen d'une coquille, afin qu'elle soit bien mélangée et qu'elle écume. Le huitième jour, on ajoute cinquante drachmes de fenugrec mondé ayant macéré dans de l'eau chaude et même quantité de poix très grasse réduite en menus fragments; puis on laisse encore passer huit jours. Après ce temps, l'huile est de nouveau remuée avec une coquille. Ce qui reste est versé dans un vase neuf que l'on a lavé avec du vin vieux et où l'on a mis au préalable onze onces de mélilot et quantité égale d’iris. Si le ré:ultat n'est

pas

satisfaisant, on expose dereches l'huile au soleil et on la soumet aux mêmes opérations jusqu'à ce qu'elle devienne blanche. J'incline fortement à croire, bien que

Dioscoride ne fasse aucune allusion à son origine, que cette huile blanche est la même que le $131. des livres médicaux égyptiens et l'Edatov aiyútitiov Neuxóv d’Hippocrate. Malheureusement, il est impossible d'aller au delà de l'hypothèse. On doit se souvenir pourtant que Dioscoride a introduit dans son ouvrage sur la matière médicale une des formules de l'un des parfums égyptiens les plus réputés, le xūQ., d.:(1, 24), et rien n'interdit de supposer qu'il ait fait d'autres emprunts à la pharmacopée des anciens habitants de la vallée du Nil.

Hippocrate ordonne 'emploi de l'έλαιον αιγύπτιον λευxóv surtout pour le traitement des maladies des femmes ; il dit qu'on peut le remplacer par l'huile de roses (). Il

(1) É. Littré, OEuvres complètes d'Hippocrate, t. VIII, p. 158 et 176.

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l'utilisait en applications externes(1), dans les pessaires (2), les injections (3) et les fumigations (4).

Le Sli1 était incorporé dans un petit nombre de potions ou d'onguents contre les vers(5), certaines maladies des yeux (©), la fièvre(?), et dans des topiques calmants (8)

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et

T

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Avec la longue série des f-1, animaux, nous passons au sens graissen; le mot est alors synonyme de 1. La distinction

que

l'on a voulu établir entre ces deux termes n'existe pas. Elle serait inapplicable dans certains cas, ainsi, lorsque l'on rencontre -1.3 graisse d'oier. Au reste le copte offre lui

ce mème des exemples de synonymies semblables, wr (sKANNE

) et Kune, Kinne () adeps, qui ne laissent aucun doute dans l'esprit.

1 et 1.1 munum while (10) n'ont pas moins de chances

er d'ètre de valeur identique que at ÑANA (11) et KHNNE NAIA (12) ce graisse de porc 1).

Il est permis pourtant d'hésiter lorsque li est suivi du nom d'un animal de petite taille, telle que la souris, El (13), de celui d'un reptile, fail Prm (14), El-,illa eri = .

(15), ou d'un poisson,

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(9)

T

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1

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(1) É. Littré, OEuvres complètes d'Hippocrate, t. VII, p. 320, 342; t. VIII, p. 158, 160, 204, 206, 207, 208, 308, 394. (?) Ibid., t. VII, p. 322, 430; t. VIII, p. 90, 322, 340. (3) Ibid., t. VII, p. 367. (1) Ibid., t. VII, p. 322; t. VIII, p. 398, 400.

. (5) Pap. Ebers, XXII, 20; XXIII, 11. (6) Ibid., LV, 13; XC, 1. ^ Pap. méd. de Berlin, VII, 8. (8) Pap. Ebers, LXXX, 13; LXXXII, 4; LXXXIV, 10. (9) Ibid., LXXXI, 19; LXXXII, 14. 10

) Pap. méd. de Berlin, III, 2. (11) É. Chassinat, Un papyrus médicul cople, p. 103. (12) Ibid., p. 261, 262. () Pap. Ebers, LXXXII, 15. (16) Pap. Hearst, VIII, 3; X, 7. (15) Pap. Ebers, LXVI, 1.

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